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Dao Bei (Autre)Chantal Chen-Andro (Traducteur)
EAN : 9782356540973
304 pages
Ypsilon éditeur (19/06/2020)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Premier ouvrage de littérature chinoise chez Ypsilon, nous sommes très heureux de commencer à explorer ces lettres par la publication d’un récit autobiographique d’un très important poète contemporain. D’autant plus que, pour qui connait Bei Dao, il est étonnant de voir cet auteur s’adonner à cet exercice de mémoire, mais justement il le fait à sa manière très singulière.S’ouvrent les portent de la ville est le livre d’un poète exilé qui se fait ethnographe. Nous dé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Bei Dao nous livre ici un très beau récit autobiographique, très sensible, dans lequel perce sa nostalgie de Pékin, ville chère à son coeur mais ayant beaucoup changé depuis son départ. Nous suivons l'auteur, enfant puis adolescent, à travers les dédales et les ruelles de la capitale chinoise à une époque troublée.

Bei Dao se dévoile dans ce texte, partageant avec nous un bout de son histoire, celle de son enfance. Nous y découvrons un jeune garçon intrépide et espiègle, curieux de tout et avide de connaissances. J'ai beaucoup aimé le trait d'humour de l'auteur, permettant d'alléger parfois le récit, au vu de la situation de l'époque. Outre les jeux enfantins auxquels l'auteur aimait prendre part, Bei Dao nous raconte des anecdotes, des endroits à Pékin qu'il aimait particulièrement, mais aussi les bouleversements liés à la grande Histoire. En effet, Bei Dao aura vécu bien des drames : le grand bond en avant avec la terrible famine, puis la Révolution culturelle. Nous partageons pendant quelques pages le quotidien d'une famille chinoise de l'époque, la faim qui vous donne des hallucinations, les séances de lutte, les autocritiques et les dénonciations.

Je suis donc conquise par le contenu mais également par la forme : nous retrouvons bien ici la plume du poète. En effet, le récit est très vivant, empli de saveurs, d'odeurs et de couleurs. Nous visualisons très bien le décor de son enfance tant les descriptions sont réussies ! A la lecture, vous aurez l'impression vous aussi de vous faufiler dans Pékin.

J'ai apprécié que la traductrice garde toutes les onomatopées chinoises et ne les supprime pas en français, ce qui permet de donner un côté encore plus vivant au texte. Je souhaite également la féliciter pour son annexe dans laquelle elle nous dévoile l'histoire des portes de la ville qui est très intéressante.

Voici donc un livre que je vous recommande de tout coeur, un livre dans lequel Bei Dao dévoile ses souvenirs et la complexité de ses sentiments envers son père. J'ai été particulièrement touchée par les dernières lignes du récit qui m'ont beaucoup émue.

Je n'ai pas connu le Pékin de Bei Dao, mais son livre m'a rendu me très nostalgique de cette ville dans laquelle j'ai vécu un peu plus de cinquante ans après lui.
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Nouveau regard distant sur le pays d'enfance, nostalgie, regrets et déception ? Un peu de tout et surtout exhumation d'un Pékin disparu qui vibrait au cri du coq et qui subissait le joug maoïste.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Père - chef de l'exécutif au sein de la famille, prit la décision suivante : tuer les lapins pour assouvir nos ventres affamés et régler les problèmes à venir. Je supputai que telle avait été sa premiere intention en achetant le couple de lapins - du lièvre au lapin domestique, il s'agit bien là d'un mode ancestral de préservation des rémanences de la chasse.
Mon frère et moi fîmes opposition avec véhémence, et de pleurer, de crier, d'aller même jusqu'à parler de grève de la faim en guise de protestation. Mais l'avis des petites gens n'a aucun poids, le despotisme tout comme l'ordre de la chaîne alimentaire, est irréversible.
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L'enfance et la jeunesse tiennent une place tellement importante dans la vie d'un être, on pourrait même dire que tout ce qui de passera après prend forme pu se décide pratiquement à ce moment-là. Remonter à la source de la vie s'apparente à quelque exploration de la préhistoire, riche de joies et de chagrins au fil de la découverte.
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La naissance d'une vie est tellement liée au hasard : s'il n'y avait pas eu la guerre, si grand-père n'avait pas été exilé loin de son pays, si mère n'avait pas accompagné grand-mère à Chongqing, si père n'avait pas été muté à Pékin, sans la pagaille de l'après-guerre à l'aéroport, sans la vétusté des téléphones, sans la tragédie vécue par ma jeune tante, sans cette correspondance entre Pékin et Shanghai, serais-je là ?
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Plus tard, à la vie du ciel étoilé peint par Van Gogh, je n'ai pas été surpris. Selon moi, ce sont des visions communes à tous ceux qui éprouvent la faim.
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Ses sanglots laissés au cœur de l'Histoire, qui d'autre que moi aurait pu les entendre ?
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