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3,18

sur 359 notes
La jaquette de ce roman nous offre un beau smiley qui n'est autre que le titre du livre : L'homme qui pleure de rire.
Depuis août 2016, Frédéric Beigbeder proposait une chronique hebdomadaire dans la matinale de France Inter, jusqu'à ce jeudi 15 novembre 2018 où l'écrivain s'est totalement raté. le récit s'ouvre donc avec la narration de cette fameuse chronique dont il a perdu le texte, qu'il a donc totalement improvisé et qui va lui coûter sa place sur France Inter.
C'est Octave Parango, son avatar romanesque, le narrateur du roman. Il va retracer sa nuit d'errance depuis la veille, 19 h jusqu'à son arrivée dans le studio à 7 h, un plan reproduisant sa trajectoire est d'ailleurs inséré au début du bouquin. C'est une nuit très agitée et très arrosée qu'il vit. Nous n'en sommes pas surpris car le goût pour la fête de Frédéric Beigbeder est bien connu de tous.
Tout en évoquant ce naufrage, il en profite pour régler ses comptes avec quelques animateurs. Un chapitre est même intitulé "Techniques de la chronique humoristique par Octave Parango" : quelques rudiments pour devenir comique radiophonique français en quatorze leçons. Il raconte aussi comment la patronne de "France Publique" l'a recruté et affirme que le rire est devenu obligatoire et nous en signale les dérives et les risques.
L'auteur s'épanche également sur ce qu'a été sa vie, sa jeunesse folle et la création en 1984 par cinq garçons de vingt ans qui s'ennuyaient, du Caca's Club : "L'appellation nous allait bien, à nous qui ne parlions que de caca, de pipi, de vomi, de cul, de bites, de chattes, d'alcool et d'herbes, tout en ayant des parents membres du CAC 40. Pour être franc, je dois confesser qu'à cinquante ans passés, je m'ennuie vite quand il n'est pas question de ces sujets".
Est évoqué aussi dans ce périple nocturne le premier acte des "gilets fluo" dans un Paris en feu comme l'est le Fouquet's.
Toujours adepte de la fête, du monde de la nuit, en quête de boissons alcoolisées et de substances illicites, c'est un homme amer, désabusé et désemparé par l'époque, qui n'a pas vu défiler les années, comme chacun de nous d'ailleurs, un homme presque désespéré qui se cache avec tout de même un gros motif de bonheur depuis qu'il est marié et père de famille.
Je retiendrai donc de ce livre le désarroi d'un homme.

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La couverture se résume à un smiley, une émoticône qui penche la tête en riant aux larmes. Puisqu'il faut bien un titre en toutes lettres, ne serait-ce que pour référencer le livre, le petit bonhomme qui rit en pleurant a été traduit par "l'homme qui pleure de rire". Je ne suis pas familière de l'oeuvre de Frédéric Beigbeder, ni du personnage people et médiatique, ni de l'homme (quand les deux ne se confondent pas), mais j'ai cru comprendre que cet opus mettant en scène Octave Parango, son double littéraire, venait clore une trilogie, après "99 francs" et "Au secours pardon". Après la pub dans les années 90 et la mode dans les années 2000, voici qu'Octave Beigbeder s'attaque à l'humour des années 2010 et à sa tyrannie : "l'humour est une dictature parce qu'il n'autorise jamais de droit de réponse", et en particulier à l'humour des chroniqueurs radiophoniques du service public : "L'humour des insolents chroniqueurs de France Publique consiste à saper les fondements de la démocratie en se faisant passer pour son dernier rempart". C'est là qu'il faut indiquer (personnellement, ça m'avait totalement échappé à l'époque) que Frédéric Parango a sabordé en beauté sa carrière de chroniqueur humoriste de la matinale de France Inter/Publique, un beau matin de novembre 2018. Arrivé en studio après une nuit blanche de débauche, sans avoir rien préparé, il avait tenté de meubler ses trois minutes et quelque d'antenne avec beaucoup de vent et de vide, sous le regard consterné et crispé des autres animateurs (j'ai regardé le podcast de cette séquence, et le mépris agressif de ceux-ci m'a interloquée. J'ai essayé de transposer la scène sur La Première – RTBF, mais je ne suis pas arrivée à imaginer la même pression féroce. Trouvez-moi naïve si vous voulez).
Aussitôt éjecté de la chaîne, Octave/Frédéric décide d'en tirer un livre, dans lequel il raconte la fameuse scène et les heures qui l'ont précédée, ceci devant peut-être expliquer cela, mais de toute façon argument irrecevable pour la matinale "la plus écoutée de France". Et nous accompagnons donc Octave au fil de la nuit, au terme d'une journée qui a vu des "gilets fluo" enflammer les Champs-Elysées. de bars en boîtes de nuit, il erre entre alcools, drogues et tentatives de séduction, et son esprit vagabonde de réflexions sur les gilets jaunes, sur l'humour obligatoire et dévastateur, sur les médias et les réseaux sociaux, en digressions nostalgiques sur son passé orgiaque aux antipodes de sa vie actuelle de papa-gâteau convaincu. Avec virulence, Octave Parango règle ses comptes avec son ex-employeur et ses ex-confrères spécialistes ès dérision. "L'homme qui pleure de rire" est en réalité un homme qui pleure d'être obligé de rire, et le smiley de la couverture a un côté effrayant.
Difficile pour moi de faire la part des choses entre le vrai, l'exagéré et l'inventé, mais ce Frédéric/Octave m'a paru sincère (trouvez-moi dupe si vous voulez), bien qu'assez barbant avec toutes ces références à un certain milieu parisiano-culturo-médiatique qui ne me parle pas. le bougre est parvenu à me toucher, avec son humour désespéré, son inadaptation à l'air du temps, son côté ado-qui-ne-veut-pas-grandir, ses difficultés existentielles à concilier sa sempiternelle image de dandy parisien et sa vie rangée de père de famille dans le sud-ouest.
Octave/Frédéric écrit/parle avec lucidité, poésie parfois, et un sens aigu de la formule. Pas exactement optimiste sur le monde comme il va, "l'homme qui pleure de rire", derrière son masque de clown, voudrait simplement pouvoir pleurer de joie.

En partenariat avec les Editions Grasset via Netgalley.
#Lhommequipleurederire #NetGalleyFrance
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Dans ce nouveau roman paru en 2021 et qui commence par son limogeage de France Inter on retrouve en parti notre Begbeider et sa plume à la fois acerbe et légère. On reste loin de ses débuts mirifiques mais la consistance refait son apparition.

Il porte ici un regard assez lucide et amer sur ce qu'il a été en tant que communicant : un illusionniste qui n'est là que pour travestir les choses et rendre notre monde moins détestable qu'il n'est.

Un agréable moment que cette lecture.
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une première partie où Beigbeder dévoile à sa façon, (cash, parfois vacharde, souvent drôle ) les coulisses de la radio publique, sans oublier de s'égratigner au passage.
Une deuxième partie où l'auteur se recentre sur lui, ses dérives et ses délires,
J'ai été conquise par la première, vite lassée par la seconde.
Bref une lecture en demi-teinte, mais qui ne m'empêchera pas d'être au rendez-vous pour le prochain Beigbeder.
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C'est une nuit d'errance d'Octave Parango, qui n'a pas encore écrit la chronique qu'il doit faire sur « France Publique » le lendemain, dans l'ouest de Paris, pendant les émeutes des « gilets fluo ». J'avais vu sur You Tube la déconfiture de Beigbeder devant les regards consternés des animateurs lors de la matinale de France Inter, lorsque, devant lire sa chronique du jeudi, il apparut qu'il n'avait rien préparé du tout et essayait en vain de meubler le temps qui lui était imparti. Je m'étais dit qu'il n'usurpait pas sa réputation de désinvolture et de j'menfoutisme.
Dans ce livre, il transfigure cet épisode et contredit sa réputation, sinon dans le fond – car il lui plaît souvent de l'entretenir –, du moins dans la forme, car il s'agit d'une prose très travaillée, souvent brillante et pleine d'esprit et de verve. Les formules fusent, étincelantes : « le mouvement #MeToo a considérablement rallongé le délai entre la rencontre et la pénétration. Tout le malheur des hommes vient de ce que Harvey Weinstein n'a pas su demeurer seul au repos dans sa chambre. » (p. 130). « le 14 Juillet, fête nationale française, est l'anniversaire d'une manifestation interdite par la police. C'est pourquoi en France les insurrections sont sacrées. On ne touche pas au droit à la colère dans notre pays. La Révolution est notre ADN, notre République est née d'un foutoir violent organisé par une bande d'émeutiers qui ont libéré une prison avant de guillotiner le roi et sa femme. » (p. 200).
Le premier tiers, sur l'invasion de nos sociétés par l'humour et ce qu'il appelle assez justement le « comico-populisme », est très convaincant, pertinent, profond et souvent désopilant : « Les hommes politiques se bousculent pour passer chez Cyril Hanouna sans comprendre que bientôt, Cyril Hanouna prendra leur place. le bouffon du roi, c'est sain ; le bouffon qui devient le roi, c'est un nouveau système : le comico-populisme. […] le rire sardonique prépare l'élection des clowns maléfiques avec l'appui des réseaux sociaux. » (pp. 62 et 64) La critique de France Inter est géniale et hilarante – et fait mouche.
Il s'éloigne ensuite de cette thématique pour relater des souvenirs de jeunesse, nous faire vivre en direct ses expériences de drogue et se lamenter sur son âge. Ce n'est qu'aux deux tiers du livre qu'il s'essouffle et l'on se dit que l'ouvrage aurait gagné à avoir cent pages de moins.
Bien sûr, on pourrait s'appesantir sur le paradoxe du livre : il utilise les recettes de la Société du spectacle debordienne qu'il dénonce, dont il est un des membres les plus actifs et dont il a tant profité, à la manière du paradoxe de ce smiley en guise de titre (« Les ennemis de l'intelligence auront gagné quand les romans auront pour titre ces petits visages à la géométrie stupide », p. 125). Mais ne boudons pas notre plaisir de lecture !
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Je n'avais pas écouté la radio. Une amie dans la journée m'a téléphoné : « Ton idole a foiré sa chronique ce matin, il n'avait rien préparé, apparemment ils vont le virer ». J'avais souri. Pourquoi quitter France Inter comme tout le monde ? Tôt ou tard, il en ferait un livre.

N'est-il pas génial et improbable, ce smiley imprimé sur la couverture jaune côtelée des éditions Grasset ? Ceux qui critiquent avant d'avoir lu doivent bien avouer qu'ils n'ont jamais vu ça. Quiconque parvient à raconter son suicide a le droit d'imposer son audace. Oui, il s'agit bien d'un suicide en direct. Il est venu sans feuille, juste avec une jolie gueule de bois, et il n'a rien dit, ou pas grand chose. Comme il le dit lui-même, il aurait dû ne pas venir. Oui mais voilà, Frédéric Beigbeder est trop bien élevé ou pas assez, et surtout, il n'avait plus envie de faire rire.

C'est un secret pour personne : Octave Parango, son double littéraire, n'est pas vraiment un modèle de vertu. C'est lui qui arpente Paris les mercredis soirs en poussant le chroniqueur à sortir, regarder les filles et ingurgiter un panel de substances illicites —chacun se prépare comme il peut avant de passer à l'antenne. le job était le suivant : faire l'aller-retour à Paris pour 3 minutes de chronique hebdomadaire, rivaliser d'inventivité pour maintenir l'audience et son statut d'« humoriste le plus écouté de France ». Vraisemblablement, il n'y prenait plus de plaisir, et ce livre explique pourquoi.

Regardez de plus près cet émoticône qui « pleure de rire », vous donne-t-il vraiment envie de sourire ? Non, on dirait le mélange d'un clown et d'un masque de Scream. Il est grotesque et effrayant. « La drôlerie est devenue obligatoire » et toutes les époques et les sujets ne s'y prêtent pas. Octave se remémore avec nostalgie ses années folles, où le ton était libre, sans doute beaucoup plus qu'aujourd'hui. À travers cette déambulation nocturne, Octave revient sur son passé, ses rencontres, ses soirées, fait des détours par le monde de la politique, celui de la radio et de la littérature.

Ce livre est un grand cri de résistance, non seulement contre l'uniformisation de l'humour et de ses codes, mais aussi contre le temps qui passe et la bienséance. Beigbeder n'a jamais autant été Beigbeder, drôle, subversif et en phase avec son Octave intérieur. Il l'avoue avec humilité, même auprès de la plus belle femme du monde, ce n'est pas évident de faire le grand-écart des vies, de célèbre dandy parisien à celle du papa de Tchoupi dans le Sud-Ouest… le dilemme est répandu, « il y a un Octave qui sommeille en tout homme. C'est lui, qui, le soir de Noël, a envie de finir la prune cul sec. »

Ce texte raconte la peur universelle du bonheur, il explore les forces destructrices et créatrices qui s'agitent en chacun de nous. Sincérité et pudeur se disputent le propos de l'inadaptation au réel. Source inspirante de liberté et d'audace que je n'ai jamais retrouvée chez personne, Frédéric Beigbeder n'ose pas, il sur-ose. Il ne se met pas à nu, il nous offre son squelette aux rayons X. Il ne se drogue pas, il invente un paradis perdu. Il ne se suicide pas, il sublime sa part sombre. Ce n'est pas exagéré, c'est surréaliste.

Rien n'est grave après tout, tant que cela sert la littérature. Demeure l'éternelle question : peut-on tout oser dans la vie si c'est pour l'écrire un jour ?
Lien : https://agathethebook.com/20..
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Après Une vie sans fin, autobiographie transhumaniste pas vraiment captivante, Frédéric Beigbeder revient en librairie ! En bon communiquant, l'auteur n'a choisi rien d'autre qu'un smiley pour titre, smiley que l'on traduire par L'homme qui pleure de rire. Alors, un retour à la hauteur des attentes après plusieurs livres en demi-teinte ?

# La bande-annonce

Octave Parango a travaillé dans la publicité durant les années 1990 et dans la mode durant les années 2000. Il est désormais humoriste à 8h55, le jeudi matin, sur la plus grande radio nationale de service public.

L'homme qui pleure de rire clôt la trilogie d'Octave Parango sur les aliénations contemporaines : après la tyrannie de la réclame puis la marchandisation de la beauté féminine, Frédéric Beigbeder s'attaque à la dictature du rire.

Une satire réjouissante des dérives de notre société du divertissement.

# L'avis de Lettres it be

Octave Parango est chroniqueur dans une matinale sur la radio publique. Les digues ont définitivement cédé entre lui et son inventeur, qu'importe, Frédéric Beigbeder est de retour. C'est peut-être l'heure du grand retour attendu de longue date. Ainsi, Octave nous raconte dès les premières pages la réalité d'un monde des médias qui ricane sur les cendres encore chaudes de l'éthique journalistique. Octave n'a pas préparé sa chronique, le mauvais élève est renvoyé manu militari. C'est ainsi que démarre L'homme qui pleure de rire. En somme, Frédéric Beigbeder continue de raconter sa vie, délire autobiographique peu communicatif entamé de longue date mais ayant pris un tourment bien plus marqué dans Une vie sans fin notamment. Mais ce n'est pas le pire…

Des considérations hâtives sur l'humour en 2019, des réflexions brumeuses sur le rôle du rire dans notre société… Très vite, ne semblant pas vraiment savoir comment tisser une nouvelle histoire, Frédéric Beigbeder (à travers un Octave Parango qui a décidément bon dos) se lance dans des diatribes modernes trop modernes sur la rigolade qui réussissent en un domaine, de toute évidence : nous pousser à (re)lire Bergson et son chef-d'oeuvre sur le rire, histoire d'y réfléchir vraiment. Avec Beigbeder, sur bien des points, ça commence déjà à sentir le coup fourré pour cette fois…

Des pages sur ses vieilles années et les émois du Caca's, des pages sur le Moulin Rouge, des femmes qu'il faut « baiser », de la drogue, encore de la drogue… Passée le premier quart du livre, Frédéric Beigbeder poursuit son enlisement. Oona & Salinger annonçait une redescente, Une vie sans fin la confirmait. L'homme qui pleure de rire scelle le sort de notre homme : Frédéric Beigbeder n'a (vraiment) plus rien à dire. Ce qui semblait être la fausse marque de fabrique d'un auteur décidément brillant et inventif devient aujourd'hui un leitmotiv poussiéreux et plus que jamais vérifiable. L'homme qui pleure de rire, sur plusieurs centaines de pages, est un empilement de souvenirs désuets, de passages pas finis, d'idées jamais vraiment développées.

Que dire du personnage d'Octave Parango… Autrefois double littéraire séparé par une frontière poreuse mais mystérieuse d'avec son auteur, Octave devient le paravent égotique d'un Frédéric Beigbeder devenu bien trop feignant. On ne sait plus vraiment qui est qui, on ne sait plus des souvenirs et des inventions ceux qui ont la plus grande part de véracité. Et le roman de prendre une tournure dispensable, inintéressante précisément là où les deux premiers volets de la « trilogie Parango » parvenaient à décrire le vrai décoré de fiction dans un remarquable numéro d'équilibriste. le voltigeur est à la retraite, écrivain embourgeoisé et aviné (et plus si affinités) de ses succès passés. Circulez, il n'y a plus rien à voir !

L'étranger sensation de voir les vieilles gloires littéraires s'enferraient dans un mélange de nostalgie bougonne et de considérations râleuses sans grande inventivité avait touché un sommet avec le White de Bret Easton Ellis. Frédéric Beigbeder va plus loin et parvient à montrer que nos auteurs, jadis parmi les plus inventifs et les plus marquants, peuvent aujourd'hui davantage ressembler à l'oncle bourré qui râle à son coin de table, les dimanches des repas de famille, un tonton vexé des tourments de la vie, rancunier au possible. Même bourré H24, même avec le nez poudré et les veines blindées de substances en tous genres, l'effet Beigbeder ne prend plus vraiment.

Frédéric Beigbeder a critiqué le monde de la publicité, celui de la mode, maintenant celui de l'humour. Comme une impression de déjà-vu, comme l'impression de retrouver celui qui quitte le navire après avoir grassement profité du confort des cabines et du sourire des hôtesses. Après avoir raconté l'intérieur du monde de la pub', après avoir infiltré le monde de la radio et des médias pour mieux le dénoncer dans son nouveau livre, Frédéric Beigbeder va-t-il aller plus loin ? Dans quelques années, va-t-il nous faire connaître l'intérieur du monde de la littérature qui, une fois pénétré, permet malgré tout à des auteurs reconnus et bankables d'écrire des textes peu ou pas aboutis ? L'homme qui pleure de rire semble être la triste première pierre de ce sombre édifice…

Découvrez la chronique en intégralité sur le site Internet de Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Pour ce livre au titre smiley, Frédéric rappelle à la rescousse son double publicitaire né avec 99.- Francs, Octave. Et Octave a vieilli et commet la pitrerie de trop qui le démissionne de la radio France Publique.

Un livre un peu geignard, truffé de name-dropping dans lequel le pauvre Octave est victime des autres, de lui, des drogues, du temps, de tous, où tout le monde est victime, ou le monde est victime et la société est victime ou la victime est victime, victime, victime…

Car ce n'est pas de la faute à Frédéric si Octave est une brelle et finit toujours par cracher dans la soupe après avoir cassé sa soupière.

Pourtant, c'est un livre plein de talent, drôle et caustique qui tape juste, allègre et décomplexé même s'il finit un peu moisi.
Lien : https://www.noid.ch/lhomme-q..
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Octave Parango signe ici son retour. Après avoir travaillé dans le monde de la publicité, dans celui de la mode, le voilà maintenant chroniqueur pour la radio France Publique. Il va malheureusement se faire évincer en plein direct, puisqu'il est venu sans son papier et s'est risqué à l'exercice compromis de l'improvisation. Bien évidemment, cela ne marchera pas de la manière escomptée.

Je dois avouer que c'est le premier opus de la saga Octave Parango que je découvre ici. J'en connaissais bien évidemment le principe, ce personnage littéraire étant en fait l'alter ego de Frédéric Beigbeder. Impossible de ne pas voir le parallélisme avec l'évincement de l'auteur auprès de la radio France Inter.

Je pensais que j'allais me retrouver en quelque sorte avec un roman critiquant le monde radiophonique et j'ai donc été surprise de me retrouver devant un pamphlet contre la démocratisation du rire.

L'auteur y dénonce cette volonté d'aujourd'hui à vouloir à tout prix fixer des heures fixes pour rire. En effet, c'est lors de la tranche horaire de son espace radiophonique qu'Octave devra tout faire pour faire rire ses auditeurs. La banalisation du rire le fait paraître anodin.

L'auteur a parsemé son récit de réflexions très intéressantes et surtout, le personnage d'Octave Parango est si haut en couleurs que cela donne, bien malgré lui, des moments de rires inopinés.

La plume de l'auteur est franche, directe et emplie d'une certaine fraîcheur. J'avais un peu peur de me retrouver devant un style alambiqué et finalement, cela a été loin d'être le cas. J'y ai retrouvé beaucoup de propos caustiques, et j'ai gardé en vue que derrière Octave, c'est souvent Frédéric qui s'exprimait. Ma première expérience littéraire avec cet univers a été une franche réussite.

Un très bon roman qui sort des sentiers battus, de par une plume acerbe et caustique, des propos emplis d'une vraie réflexion et surtout un personnage principal qui sert indubitablement un roman frais et entraînant.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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A vrai dire, je referme ce livre sans trop savoir comment le chroniquer. Une lecture conseillée par une proche qui apprécie l'auteur, L'homme qui pleure de rire s'aventure loin de mes lectures habituelles.
Frédéric Beigbeder, par le biais d'un double fictionnel, retrace la nuit précédant sa dernière chronique sur France Inter. Fameuse chronique qui conduit à son licenciement : en roue libre et sans préparation aucune, trois minutes peuvent être très longues… https://www.youtube.com/watch?v=Sj76bK0jUXY
Les premiers chapitres sont ceux qui m'ont paru les plus intéressants. Frédéric Beigbeder y évoque la place de l'humour dans le panorama du quatrième pouvoir aujourd'hui. Et il n'y va pas avec le dos de la cuillère : quelques bons extraits se retrouvent dans les citations. Pour l'anecdote, il évoque ses ex-collègues avec une certaine cruauté, pour ensuite basculer dans la description de sa folle nuit, avec beaucoup de lucidité sur lui-même. Peu à peu se dessine le désastre d'une chronique annoncée, les rencontres, alcool, drogues, d'un bar à une salle de spectacle, de salle de spectacle en boîte de nuit, sur un fond de colère des gilets jaunes.
Ce petit émoticône qui pleure de rire, un brin inquiétant, qui occupe toute la couverture porte un message piquant et étrange.

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