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3,18

sur 359 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Après Une vie sans fin, autobiographie transhumaniste pas vraiment captivante, Frédéric Beigbeder revient en librairie ! En bon communiquant, l'auteur n'a choisi rien d'autre qu'un smiley pour titre, smiley que l'on traduire par L'homme qui pleure de rire. Alors, un retour à la hauteur des attentes après plusieurs livres en demi-teinte ?

# La bande-annonce

Octave Parango a travaillé dans la publicité durant les années 1990 et dans la mode durant les années 2000. Il est désormais humoriste à 8h55, le jeudi matin, sur la plus grande radio nationale de service public.

L'homme qui pleure de rire clôt la trilogie d'Octave Parango sur les aliénations contemporaines : après la tyrannie de la réclame puis la marchandisation de la beauté féminine, Frédéric Beigbeder s'attaque à la dictature du rire.

Une satire réjouissante des dérives de notre société du divertissement.

# L'avis de Lettres it be

Octave Parango est chroniqueur dans une matinale sur la radio publique. Les digues ont définitivement cédé entre lui et son inventeur, qu'importe, Frédéric Beigbeder est de retour. C'est peut-être l'heure du grand retour attendu de longue date. Ainsi, Octave nous raconte dès les premières pages la réalité d'un monde des médias qui ricane sur les cendres encore chaudes de l'éthique journalistique. Octave n'a pas préparé sa chronique, le mauvais élève est renvoyé manu militari. C'est ainsi que démarre L'homme qui pleure de rire. En somme, Frédéric Beigbeder continue de raconter sa vie, délire autobiographique peu communicatif entamé de longue date mais ayant pris un tourment bien plus marqué dans Une vie sans fin notamment. Mais ce n'est pas le pire…

Des considérations hâtives sur l'humour en 2019, des réflexions brumeuses sur le rôle du rire dans notre société… Très vite, ne semblant pas vraiment savoir comment tisser une nouvelle histoire, Frédéric Beigbeder (à travers un Octave Parango qui a décidément bon dos) se lance dans des diatribes modernes trop modernes sur la rigolade qui réussissent en un domaine, de toute évidence : nous pousser à (re)lire Bergson et son chef-d'oeuvre sur le rire, histoire d'y réfléchir vraiment. Avec Beigbeder, sur bien des points, ça commence déjà à sentir le coup fourré pour cette fois…

Des pages sur ses vieilles années et les émois du Caca's, des pages sur le Moulin Rouge, des femmes qu'il faut « baiser », de la drogue, encore de la drogue… Passée le premier quart du livre, Frédéric Beigbeder poursuit son enlisement. Oona & Salinger annonçait une redescente, Une vie sans fin la confirmait. L'homme qui pleure de rire scelle le sort de notre homme : Frédéric Beigbeder n'a (vraiment) plus rien à dire. Ce qui semblait être la fausse marque de fabrique d'un auteur décidément brillant et inventif devient aujourd'hui un leitmotiv poussiéreux et plus que jamais vérifiable. L'homme qui pleure de rire, sur plusieurs centaines de pages, est un empilement de souvenirs désuets, de passages pas finis, d'idées jamais vraiment développées.

Que dire du personnage d'Octave Parango… Autrefois double littéraire séparé par une frontière poreuse mais mystérieuse d'avec son auteur, Octave devient le paravent égotique d'un Frédéric Beigbeder devenu bien trop feignant. On ne sait plus vraiment qui est qui, on ne sait plus des souvenirs et des inventions ceux qui ont la plus grande part de véracité. Et le roman de prendre une tournure dispensable, inintéressante précisément là où les deux premiers volets de la « trilogie Parango » parvenaient à décrire le vrai décoré de fiction dans un remarquable numéro d'équilibriste. le voltigeur est à la retraite, écrivain embourgeoisé et aviné (et plus si affinités) de ses succès passés. Circulez, il n'y a plus rien à voir !

L'étranger sensation de voir les vieilles gloires littéraires s'enferraient dans un mélange de nostalgie bougonne et de considérations râleuses sans grande inventivité avait touché un sommet avec le White de Bret Easton Ellis. Frédéric Beigbeder va plus loin et parvient à montrer que nos auteurs, jadis parmi les plus inventifs et les plus marquants, peuvent aujourd'hui davantage ressembler à l'oncle bourré qui râle à son coin de table, les dimanches des repas de famille, un tonton vexé des tourments de la vie, rancunier au possible. Même bourré H24, même avec le nez poudré et les veines blindées de substances en tous genres, l'effet Beigbeder ne prend plus vraiment.

Frédéric Beigbeder a critiqué le monde de la publicité, celui de la mode, maintenant celui de l'humour. Comme une impression de déjà-vu, comme l'impression de retrouver celui qui quitte le navire après avoir grassement profité du confort des cabines et du sourire des hôtesses. Après avoir raconté l'intérieur du monde de la pub', après avoir infiltré le monde de la radio et des médias pour mieux le dénoncer dans son nouveau livre, Frédéric Beigbeder va-t-il aller plus loin ? Dans quelques années, va-t-il nous faire connaître l'intérieur du monde de la littérature qui, une fois pénétré, permet malgré tout à des auteurs reconnus et bankables d'écrire des textes peu ou pas aboutis ? L'homme qui pleure de rire semble être la triste première pierre de ce sombre édifice…

Découvrez la chronique en intégralité sur le site Internet de Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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On retrouve Octave Parango qui a vieilli depuis 99 francs. Il est devenu chroniqueur à la radio dans le 7-9 le plus écouté de France. Une chronique ratée et c'est la porte. du coup il règle ses comptes, ce qui laisse toujours une impression bizarre. En auditeur habitué d'Inter, on s'amuse néanmoins à reconnaître les personnes citées dont les noms ont été modifiés en respectant approximativement les sonorités.
Il serait injuste d'en rester là, il s'agit aussi d'un récit de soirée à la Beigbeder, c'est à dire où on boit, se shoote, et cherche une femme à sauter, voilà pour le côté festif, et dans tout ça on en profite pour critiquer les médias, la société du divertissement, la disparition du sérieux, tout étant prétexte à dérision. Parango, par une sorte d'expiation mais sans sembler y comprendre grand chose en fait, cultive une tendresse pour les "Gilets fluos" qui apparaissent régulièrement dans le récit. Il y a quelques bonnes formules, et c'est assez plaisant à lire comme toujours.
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J'ai pu apprécié l'auteur et même le chroniqueur, mais cette fois-ci je ne m'y retrouve pas. J'ai l'impression d'avoir lu un livre déjà écrit dix fois; la vie d'Octave Parango ne se renouvelle pas suffisamment pour étirer dans le temps la narration de ses abus.
Derrière Octave, il s'agit bien évidemment de Beigbeder que l'âge ne rend pas plus sage mais pathétique. J'oserais même dire aigri tant sa diatribe contre son employeur France Inter sent la rancoeur et l'amertume.
Je n'ai donc pas adhéré aux nouvelles frasques d'Octave, le livre souffrant par ailleurs de longueurs. Quant à l"écriture, elle est inégale; quelques belles lignes et des passages verbeux.
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Le héros du livre se nomme Octave Parango, double littéraire de l'auteur. Il vient d'être viré de France Publique, une radio dont la matinale fait les meilleurs scores d'audience. Il faisait partie de ces humoristes qui posent une respiration à la fin de la tranche d'informations. Dilettante, noctambule, sa dernière prestation, encore sous les effets de quelques substances alcoolisées et chimiques fut totalement improvisée et provoqua le courroux de sa direction comme de ses collègues animateurs. Et hop, en deux temps trois mouvements, il est éjecté de la maison ronde! le livre revient sur cet incident et sur la nuit qui l'a précédé.
Ca démarre plutôt sur les chapeaux de roue, avec une description aux petits oignons du 7/9 de France Publique ( donc France Inter), et ça continue sur une réflexion très pertinente sur la place de l'humour dans cette radio, dans les médias et dans nos sociétés. Frédéric Beigbeder sait se montrer profond et talentueux. Il aligne les belles phrases du genre : "Le sarcasme des humoristes est généralement présenté comme la réponse indispensable à l'arrogance des puissants, mais ne perdons pas de vue qu'il est la vengeance des impuissants. " C'est plaisant, (im)pertinent mais loin d'être l'essentiel du livre qui très vite va se focaliser sur sa personne. Tout devient plus nombriliste, agaçant. Ses errements dans la vie comme dans les bars branchés autour des Champs-Elysées intéresseront les happy few qui l'ont croisé. Entre deux coupes de champagne, une prise de Kétamine ( le truc à la mode pour planer), un mannequin forcément sublime, il résume sa vie professionnelle ainsi : " Après donné aux consommateurs l'envie d'acheter des choses dont ils n'avaient pas besoin, puis fait désirer aux hétéros des femmes qui n'existaient pas ( rédacteur en chef du magazine LUI), je devais à présent provoquer l'hilarité des automobilistes pour leur faire oublier la désintégration du modèle social." Bien sûr, cela reste cynique et sans doute vrai mais pas dans la totalité. On doute fort que ce mondain, fondateur du Caca's Club ( des nantis qui font des conneries dans des soirées chics et organisaient des bals tout aussi branchées au Queen's ou ailleurs), se préoccupe un tant soit peu de notre modèle social. Et c'est dans ces poses vaguement nihilistes, tout à fait narcissiques, que Frédéric Beigbeder entraîne le lecteur pour essayer de l'apitoyer sur son sort. Dire que cela fonctionne serait mentir. On s'en fout ! Surtout qu'il délivre, en plus, des pages d'un machisme totalement daté, qui font que l'on n'est pas étonné de son manque de succès auprès des créatures qu'il convoite.
Ce n'est pas un homme qui pleure de rire que l'on aurait dû mettre en couverture, mais un qui fait un peu la tête, pour ce livre assez vain sauf dans son premier quart...


Lien : https://sansconnivence.blogs..
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Est-ce que les écrivains peuvent mal vieillir ?

J'ai longtemps adoré Frédéric Beigbeder : son impertinence, sa modernité et son cynisme. Je me suis régalée avec L'amour dure trois ans, 99 francs, L'Égoïste romantique ou encore Un roman français. J'ai eu du mal avec Une vie sans fin. Mais alors celui-ci, je l'ai commencé en février, repris quatre fois et j'en suis toujours à la page 76. J'ai l'impression de lire « le journal d'un vieux con misogyne ».

Bouh ouh ouh avec #metoo je ne peux plus harceler, oups pardon, draguer des minettes qui ont trente ans de moins que moi sans passer pour un gros porc. Je continue de me vanter de mes infidélités dix livres plus tard parce que je suis un homme c'est dans notre ADN bouh ouh ouh. Écouter la complainte de l'homme cis hétéro blanc… Et je compare ma méthode wtf pour créer une nouvelle révolution Française à Mein Kampf et je raconte n'importe quoi sur les gilets jaunes…

Bref, en plus de m'ennuyer j'étais plutôt la femme qui levait au ciel que l'homme qui pleure de rire… le seul point intéressant fit lorsqu'il a parlé du fait de se cacher derrière l'humour pour insulter. Mais sinon je crois que toute motivation à poursuivre ce livre a disparu comme son côté cool…
Lien : https://ninaalu.wordpress.co..
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Ce roman clôt vingt ans d'errements. 99 francs m'avait séduite, L'idéal m'avait laissé sur ma faim, et L'homme qui pleure de rire m'a déçue. Officiellement, la trilogie suit Octave Parango à travers les années ; officieusement, on comprend rapidement que ce personnage est fantoche et que Beigbeder fait état de sa propre vie. Et quelle vie…

En lisant ce livre, le sentiment qui m'a submergée est la tristesse. Mon Dieu, quelle tristesse. le type, en vingt ans, n'a pas évolué d'un iota et vit douloureusement dans le passé. Après deux romans et la cinquantaine largement dépassée, « Octave » (veuillez comprendre l'auteur) est toujours obsédé par le sexe et ne rate aucune occasion de s'isoler dans les toilettes d'un restau chicos pour sniffer une petite ligne de cocaïne.

Les réflexions apportées dans 99F et L'idéal étaient très intéressantes car elles critiquaient respectivement le monde de la publicité et celui du mannequin. Dans cet opus, Beigbeder dénonce l'injonction au rire et la technologie qui l'a dépassé. Bref, en terme d'analyse sociétale, même les chroniqueurs sur le plateau de Cyril Hanouna fournissent quelque chose de plus consistant.

Même si la plume est toujours aussi drôle et fluide, l'absence d'intrigue et de profondeur intellectuelle m'a empêché d'apprécier ce roman qui est d'un vide abyssal. « Octave » est toujours un minable assumé ; je propose d'ailleurs ce roman dans une campagne pour la sensibilisation à la consommation de drogue parce que sincèrement, qui a envie de devenir comme lui ? Bref, la stagnation de l'auteur (ou d'Octave, c'est selon) est bien triste, et c'est peut être parce qu'Octave (ou l'auteur, c'est selon) est un gros porc cocaïno qu'aucune femme ne veut coucher avec lui. À méditer.
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Vendu par son auteur comme une critique de l'infodivertissement, j'y ai naïvement cru ne connaissant pas Beigbeder...
Quel ne fut pas mon étonnement si pas ma déception quand le maladroit mélange de critiques de France Inter et de sarcasme s'est transformé en un requiem d'auteur suffisamment orgueilleux pour croire que la conscience de son nihilisme est un signe de clairvoyance.
Il a cependant le mérite de diffuser l'idée que rire à tout prix ne fait rien avancer..
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Récit tourne autour de l'histoire de Octave Parango, chroniqueur humoriste à la radio, qui est un jour arrivé à l'antenne sans notes, ces dernières ayant été perdues ou dévorées pas son chien il me semble. Après 2 min à tenter de combler un vide incomblable, Octave est viré, et devient la risée de ses collègues et des auditeurs. S'ensuit une descente aux enfers de ce chroniqueur qui se définira toute sa vie comme un looser, un bien un rien.
« L'homme qui pleure de rire » ou plutôt, l'homme qui pleure de ne plus rire … le titre est assez particulier et peut-être argumenté de divers manières.
Concernant les ouvrages de l'auteur, j'ai préféré ma lecture de 99 francs à ce livre.
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Avoir les coulisses (peu flatteuses) de France Inter est amusant, surtout quand on connait les vraies personnes derrière les pseudos utilisés par F. Beigbeder, mais les passages sur son déclin de branché devenu ringard sont peu intéressants. Les rebelles des années 80 sont devenus des ringards et Beigbeder a du mal à passer à autre chose. Je suis allée au bout car c'est facile à lire, mais j'ai terminé plusieurs chapitres en diagonale.
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Depuis plusieurs livres maintenant, FB est faiblard. Il le montre encore, si les premières pages sont amusantes sur France Publique / France Inter, ensuite ça traîne en longueur, ça tapine, ça parle drogue et nostalgie de soirées dépravées dont très peu ont pu être acceptés là bas ! N'est pas rock'n roll qui veut en fait. Loin de Lou Reed, Patti Smith etc. En fait là où FB est le meilleur c'est encore dans la critique littéraire, pour la littérature proprement parler il est perdu. Au moins et c'est un mérite de son livre, il le reconnait "Je suis un gros naze au cheveux gras qui ne s'est pas aligner deux mots" fait-il dire à Octave - Prémonitoire. Partez, vite, loin - Celui qui ne sait pas où il va, va à côté.
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