Les hommes de Poutine : Comment le KGB s'est emparé de la Russie avant de s'attaquer à l'Ouest

L'enquête de Catherine Belton est une plongée édifiante dans la cleptocratie post-soviétique dont héritera Vladimir Poutine. Rarement on n'aura ressenti avec autant d'acuité le sens du terme d'Etat mafia. Des combines politiciennes aux réseaux tentaculaires du KGB on assiste médusé aux méthodes (combines, vidéos compromettantes, exploitation médiatique d'attentats aux commanditaires douteux etc.) avec laquelle des groupuscules de voyous parviennent à mettre la main sur un pays tout entier, le dépeçant tout d'abord au service de leur enrichissement personnel, puis une fois fortune faite, de leur idéologie : la corruption de l'Occident. Car Poutine et son entourage, mafia succédant à une autre mafia, vivent aussi de cette nostalgie de la grandeur perdue de la Russie. Malheureusement, le pavé m'a paru quelque peu indigeste : le foisonnement de personnages, la surabondance de détails et le style un peu lourd rendent la progression difficile. On aurait souhaité plus synthétique.

Très documenté, fruit des années passées en Russie et forte de nombreuses rencontres et interview, l'auteur décrit par le menu comment le KGB/SVR puis le FSB ont, bien avant la chute de l'URSS, détourné les richesses du pays à leurs profits. On y voit l'alliance de la pègre, des membres du KGB et des oligarques, étroitement associés dans cette entreprise de privatisation sauvage. Ces gens sont sans scrupules, meurtres, emprisonnements, ils ne reculent devant rien. Certains cabinets occidentaux se sont goinfrés au passage, surtout du temps de Eltsine. Naïveté et/ou collaboration, le fric passe avant l'idéologie des “libertésˮ et autres paravent à la rapacité. Lénine disait que les capitalistes vendraient la corde pour les pendre, sur ce point, il avait raison. Cela se lit comme une saga politico-financière produite par les studios de Hollywood ou de Mosfilm. Une seule critique qui conduit à un agacement certain : les traducteurs sont d'une abyssale ignorance de la Russie, infoutus de translitérer les noms correctement et qui plus est, pas de la même façon au cours du livre ! Ils ne se sont même pas concertés. Ces gens n'ont de toute évidence jamais lu un journal sur le sujet. Ils traduisent le livre comme ils traduiraient un roman se passant à Londres, consternant.

Merci au Mass critique Babelio pour ce livre. Je l'ai choisi car je souhaitais comprendre un peu plus les évènements actuels en Russie, et ce livre nous permet d'y voir plus clair.
C'est un livre intéressant et fortement documenté qui nous raconte la renaissance du KGB, la montée au pouvoir de Poutine et la façon dont l'argent noir russe subvertit le monde. On y apprend la manière dont Vladimir Poutine et son entourage d'anciens du KGB ont pris le pouvoir en Russie : un récit on ne peut plus d'actualité!

Un pavé dans la mare ? Au sens propre comme au figuré. Ce livre est un pavé de presque 600 pages qui dissèque Poutine, son environnement, ses relations, ses actes et sa montée en puissance. On découvre le jeune bureaucrate qui semble sans ambition réelle, qui de Saint Petersbourg va se retrouver au Kremlin. Placé par Eltsine et supervisé par certains proches de l'ancien président, Poutine va découvrir le pouvoir et y prendre goût. On le sait tous. Ce livre dont le Guardian (dixit la 4eme de couverture) parle comme d'un récit intrépide er fascinant m'a au début semblé un peu indigeste et lourd à lire. Mais une fois passé la période Saint Petersbourg, on se prend à cette lecture qui nous fait découvrir comment VP a oeuvré et mis la main sur les forces du pays avec toujours dans sa ligne de mire : retrouver la Grande Russie. L'actualité du moment rend ce livre encore plus "lourd" car on comprend que rien ne peut arrêter un tel personnage. Il a sur mettre museler la presse dès sa prise de fonction, puis le secteur de l'énergie... et tout cela avec toujours la même méthode. Même si cel livre ne se lit pas comme un roman, il est très intéressant et fortement documenté. Je n'aimerais pas être à la place de l'auteure par les temps qui courent.
Lien : http://citajourdesyldia.cana..

Le livre de Catherine Belton raconte l'ascension de Poutine d'abord en tant qu'homme lige de Boris Eltsine puis pour son propre compte. L'auteur décrit les mécanismes économiques qui ont créé la classe des oligarques de Boris Eltsine et la mise au pas de ceux-ci par Poutine pour les transformer en vassaux [par moments et par d'autres moyens, on a l'impression d'assister à la mise au pas des nobles par Louis XIV].
Une grande partie de l'argumentation de l'auteur est basée sur les montages financiers mis au point par le KGB pour créer des "obschak" ou caisses noires et qui ont été utilisés pour financer l'ascension de Poutine et rétribuer ses obligés. le souci, c'est que le sens du détail de l'auteur [et sans doute mon inculture dans les mécanismes de ces montages] fat que nous sommes assommés de détails et que cela rend le livre touffu et parfois même confus.