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Citations sur Malavita (166)

Maggie se demandait pourquoi les rédacteurs tenaient à donner la meilleure place du journal à toute cette triste et banale misère quotidienne. Elle hésita entre plusieurs réponses : la violence de proximité est ce qui intéresse le plus le lecteur qui adore d'indigner et se faire peur. Ou bien : le lecteur aime à penser que sa ville n'est pas l'antre de l'ennui et qu'il s'y passe autant de choses qu'ailleurs. Ou encore : l'homme rural constate un peu plus chaque jour qu'il subit les inconvénients d'une métropole, sans profiter de ses avantages. Il y avait une dernière hypothèse, la plus triste, l'éternel poncif : rien n'est plus passionnant que le malheur des autres.
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Tous les voyageurs sont des poètes… Après tout, lui aussi avait droit à son bout d’ailleurs. Du moins, il lui fallait en avoir le cœur net. Et pour ça, un seul moyen. Partir, loin, seul, et sans un sou en poche. La vie, le hasard, le destin se chargeraient de la suite.
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Le mot que je déteste le plus au monde, c'est "repenti". On me traite de "repenti" : je tire à vue. Le jour où j'ai prêté serment et que j'ai balancé, tous ces magistrats avaient envie de me voir baisser la tête et implorer le pardon. Pires que des curés, tous ces petits juges. Me repentir de ma vie, moi ? Si c'était à refaire, je referais tout, vraiment TOUT, en évitant juste deux ou trois pièges sur la fin. Il paraît que pour les Français, le repentir c'est quand un peintre décide de repeindre par-dessus sa toile. Bon, disons que j'ai fait ça, j'ai recouvert un chef-d’œuvre avec une croûte, et mon repentir s'arrête là. Un repenti, c'est pire qu'un immigré qui ne se sentira pas plus chez lui sur la terre qu'il a quittée que sur celle qui l’accueille. Moi, je ne serai plus jamais chez moi parmi les truands, mes frères, et les honnêtes gens ne me feront de place nulle part. Croyez-moi, repenti, c'est pire que tout.
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Je n'ai jamais méprisé ceux qui me redoutaient.
Je n'ai jamais souhaité la mort de personne (je réglais le problème avant).
Je fais face, toujours.
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Rien ne lui paraissait plus insupportable que cette fin de non-recevoir chaque fois qu' il demandait des éclaircissements, cette impression de se heurter à des institutions creuses, des bureaux vides, des services qui se renvoyaient les uns aux autres , et cette manière implicite et administrative de l' envoyer se faire foutre le rendait fou.(p144)
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As-tu déjà listé le nombre de choses que ton père est capable d'exprimer rien qu'avec le mot "fuck" ?
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Le beurre imprègne les tissus, il bouche, il durcit, il sédimente, ça vous fait l'aorte comme une crosse de hockey. L'huile d'olive vous effleure l'intérieur et file, en ne laissant derrière elle que son parfum.
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Mon père est un américain de base, tu as oublié ce que c'était. Un type qui parle pour se faire comprendre, pas pour faire des phrases.
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[Texte écrit, dans le journal de son école, par un ado dont le père est souvent absent.]
LES CENTS MANIÈRES DONT EST MORT MON PÈRE
Mon père est mort sans laisser d’adresse. Il n’en avait plus.
Mon père est mort en héros, sur le champ de bataille, sous les balles d’un ennemi qu’il était bien le seul à connaître.
[…]
Mon père ne s’est jamais remis d’avoir fait de moi un orphelin. Il en est mort.
Mon père est mort comme on le lui demandait sur un mémo.
[…]
Mon père est mort en pensant que seul Dieu allait comprendre son geste.
Mon père est mort à l’autre bout du monde, comme un oiseau rendu fou par les vents.
[…]
Quoi de neuf, aujourd’hui ? Rien. Ah si, j’oubliais: mon père est mort.
[…]
Mon père prenait la vie comme une corvée, il en est mort.
[…]
Mon père est mort pour qu’on le pleure.
Mon père est mort sans mon consentement.
Mon père est mort et ça ne fait même pas une bonne contrepétrie.
[…]
Mon père est mort, qui l’aime le suive.
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Les joues en feu, le cœur chaud, elle se mit à rêver d'un tout petit coin de terre où régnerait une haute idée de la communauté et des rapports humains. Juste deux ou trois rues perdues où chaque habitant remettrait en question sa seule et unique logique pour s'interroger sur celle du voisin. Dans son petit eden, tous les moyens seraient bons pour aller vers l'autre. On pourrait avouer une faiblesse ou reconnaître une erreur avant de sombrer dans l'obstination. Affirmer qu'on peut se remettre de tout. Approcher celui qu'on redoutait sans le connaître. Assister, malgré l'envie de fuir, une âme en détresse. Oser exprimer ce qui n'allait plus. Gratifier ceux qui ne le sont jamais. Intervenir dans un conflit pour jouer le médiateur. Payer une dette à celui qui ne la réclamait plus. Encourager le penchant artistique d'un proche. Répandre une bonne nouvelle. Se défaire d'une habitude horripilante pour l'entourage. Transmettre un savoir avant qu'il ne se perde. Rassurer un vieillard. Faire un si petit sacrifice qu'on ne s'en apercevrait même pas. Sauver une vie lointaine en se privant d'un énième gadget inutile, et tant d'autres qui restaient à inventer.
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