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3,83

sur 493 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quel que soit le sujet traité, la langue de Jeanne Benameur enveloppe ses personnages de musique, de poésie, de travail artistique.
Tout ça donne une impression de beauté y compris dans les relations humaines, ce qui confine à une idéalisation un peu perturbante dans notre monde de brutes et dans celui sans doute non moins cruel de l'émigration en 1910.
Le côté lénifiant de cette arrivée à Ellis Island est donc un peu dérangeant mais pourquoi pas, ça peut nous laisser une espérance d'idéal face à l'âme humaine.
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Ellis Island, 1910.
Derrière cette couverture furieusement romanesque, se cache un regard patient et sensuel sur une galerie de personnages qui s'élargit au fur et à mesure du récit.
C'est d'abord à travers l'objectif d'Andrew Jónsson, jeune photographe d'origine islandaise, qu'apparaissent la belle Emilia et son père, Donato, grand acteur féru de Virgile. Lorsqu'Emilia découvre Esther, une rescapée du génocide arménien, penchée sur son carnet, elle sent qu'il lui faut la consoler. Et à son tour, c'est cette vision qui inspire Gabor, jeune violoniste rom, pour offrir aux siens et à tous les autres émigrants piégés ici avec eux, une danse joyeuse qui saura, espère-t-il, séduire Émilia.
Comme un choeur antique, les émigrants d'Ellis Island parlent parfois d'une seule voix, pour nous dire l'arrachement, différent pour chacun, l'espoir d'une vie meilleure et digne, le pari parfois de rebattre les cartes d'un destin, d'une assignation.
Le style poétique de Jeanne Benameur prend le parti de la chair, de la pulsion de vie qui s'empare tour à tour des personnages pour infléchir leurs choix, leur vision du monde et de leur trace dans celui-ci.
Ce roman aborde avec une résonance particulière aujourd'hui, la question de la dignité et de la sélection des émigrants à leur arrivée.
Il reste une musique peut-être un peu trop construite et élégante pour le sujet, mais qui se lit avec délice.
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De la poésie pour parler de l'immigration du début du 20 ème siècle.
De la finesse pour exprimer ce désir, ce besoin ou cette obligation de tout quitter, abandonner pour se réinventer ou s'inventer, se refaire une vie sans oublier ceux qui sont restés ou juste faire sa vie parce que plus rien ne nous retiens.
Magnifique
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Cette auteur me transporte dans des rencontres profondes et attachantes.
Quelle humanité, sensibilité et finesse de l'âme !
Toujours renouvelés ces romans surprennent dans des univers historiques ou privés.
En tant que lecteur il me semble tenir la main du narrateur et avancer discrètement et pourtant très directement dans les confins du vécu et du ressenti des personnages. Non pas en tant que voyeur mais en tant que soutien.
Ces lectures sont comme des rêves inoubliables.
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Un bonheur de poésie, d'émotions! Les personnages sont tellement bien décrits qu'on a l'impression de les sentir , de les palper! La temporalité, sur quasi 24h, nous rapproche encore plus du vécut des personnages. Les enjeux sont réalistes et nous immerge dans l'époque et l'ambiance cosmopolite du roman
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1910, Donato Scarpa, comédien lettré et sa fille Emilia douée pour la peinture choisissent après la mort de leur épouse et mère de partir en Amérique , car ils y voient la liberté autrement qu'en Italie.

Avant de pouvoir toucher vraiment le sol américain, ils sont débarqués à Ellis Island , là où se font toutes les formalités d'entrée. Il faut attendre le tampon salvateur. Certains l'auront après le débarquement, pour d'autres comme Donato, Emilia, Esther, l'Arménienne fuyant la persécution turque, Gabor, jeune gitan au violon enchanteur , ils devront passer la nuit dans les dortoirs. Hommes et femmes sont séparés.

Au sortir du paquebot, un jeune photographe américain de "bonne famille", Andrew Johnsson, est attiré par eux et les photographie. Il descend d'immigrés islandais du côté de son père, et les grands-parents de sa mère faisaient partie du fameux Mayflower.

Tout ce roman choral décrit la nuit où certains arriveront à dormir mais d'autres ne feront que penser. A leur vie d'avant, à leurs espoirs, à leur décision de quitter leur terre natale. Donato lira son livre qu'il ne quitte jamais, "Enée". Il bercera d'une certaine manière ceux qui n'arrivent pas à dormir.

Les phrases sont courtes, l'écriture est fine et subtile. le lecteur peut se glisser dans la peau des personnages habités par divers sentiments , par des hésitations, par la crainte de ne pas recevoir le sésame attendu. L'auteur ne porte aucun jugement , elle montre à voir, à sentir.

Bref, c'est du Jeanne Benameur que j'apprécie de plus en plus .
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un long poème, à déguster lentement comme la vie qui revient après un malheur.et puis qu on se le dise "les émigrants ne cherche pas à conquérir des territoires" là sur la côte d Opale,ils ont la lumière de l espoir qui guide leur pas , conquérir leur vie tout simplement.
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L'écriture de Jeanne Benameur est fascinante. Telle une orfèvre qui ciselerait un bijou, les mots sonnent justes et portent des émotions qui nous dépassent.
Nous sommes emportés très loin et très vite dans le tumulte des coeurs, dans un foisonnement de couleurs qui portent un monde à elles-seules.
Ceux qui partent, ce titre a une portée double.
Celle des émigrants que nous content Jeanne Benameur dans ce livre et les morts qui sont partis mais toujours vivants dans ceux qui vivent.
Cette vision nous transporte dans un fol espoir qui nous réunit tous ensemble.
Les personnages du roman sont au final, un peu des rebelles qui ont choisi l'exil américain sciemment pour partir vivre une nouvelle vie.
Parfois, cet exil leur est imposé comme Esther, cette jeune femme arménienne qui a perdu tous les siens, d'autres comme Emilia, cette jeune italienne qui choisit avec son père de larguer les amarres pour New York.
Tous sont rattachés à leur langue qu'ils n'oublieront jamais car elle est le sel de l'identité. A l'image de cette islandaise qui parle sa langue chaque jour même seule.
Oui, beaucoup de messages très forts et surtout un message d'espoir, l'exil ne conduit pas forcément à la misère mais s'il ne demeure pas moins un arrachement douloureux à une partie d'un être humain
Un petit roman magnifique qui monte en puissance à l''image d' un chant d'amour, un chant qui prône la vie.

"Les émigrants ne cherchent pas à conquérir des territoires. Ils cherchent à conquérir le plys profond d'eux-mêmes parce qu'il n'y a pas d'autre façon de continuer à vivre lorsqu'on quitte tout."
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Jeanne Benameur nous explique avec des mots choisis qui nous transportent ce qu'est l'exil en cette année 1910 sur Ellis Island. Ceux qui partent ont de multiples raisons. Gabor veut fuir son clan, Esther l'arménienne, la survivante, rêve de dessiner des tenues pour des femmes libres. Donato et sa fille Emilia, des lettrés italiens veulent tourner une page de leur vie en laissant les cendres d'une mère et d'une épouse aimée derrière eux pour se reconstruire. Ceux qui partent souhaitent donner un sens à leur vie pour qu'elle ne soit pas totalement absurde. Ils n'oublieront pas leur passé pas plus qu'ils ne l'utilisent pour s'apitoyer. Personne ne peut oublier un évènement qui a fait basculer sa vie. Ceux qui partent tentent de vivre avec force malgré les blessures. le voyage est éprouvant, il faut se taire, ne pas se faire remarquer et passer les différentes étapes pour se faire accepter en Amérique. le pays de tous les possibles, la liberté n'est pas un rêve mais bien une réalité à laquelle on doit faire face. Ceux qui partent acceptent la souffrance et l'effort. Ceux qui partent espèrent trouver dans un regard bienveillant le respect qui donne la force de vivre. Les hommes et les femmes vont et viennent, s'approchent et s'éloignent dans le temps d'une vie à Ellis Island derrière l'objectif du jeune photographe New-Yorkais Andrew Jonsson qui lui aussi est rattaché à Ellis Island par ses ancêtres venus d'Islande. Jeanne Benameur nous transporte sur cette île avec un texte qui mêle prose et poésie. C'est une romancière qui possède sa propre manière de colorer ses textes, de les rendre uniques. On ressent étroitement ce que vivent les personnages en nous faisant entrer subtilement dans leur univers en sondant les corps et les coeurs avec une grande facilité. L'âme humaine n'a décidément aucun secret pour elle. Un grand roman plein de finesse et d'élégance.
Lien : https://leschroniquesdecoco2..
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Ceux qui partent est un poème de 320 pages. Merci Jeanne Benameur pour cet ouvrage. C'est une pépite, une douceur qui se déguste.
Liberté, c'est le fil rouge. Autour de ce mot se glissent les couleurs, les musiques, les paroles, les souvenirs, l'espoir du futur, la mouvance de la vie...
Le fond de l'histoire, l'immigration aux Etats-Unis au début du XXème siècle. L'espoir de ces nouveaux arrivants qui débarquent à New York avec dans leurs bagages leur histoire. Mais en fait, cela importe peu... L'histoire pourrait se dérouler en un autre lieu, une autre époque.
Ce livre se lit, peu à peu, pas d'une traite... Les mots de Jeanne Benameur se dégustent, le lecteur se laisse emporter dans ce rythme langoureux.
Ce n'est pas le 1er livre de cette auteure que je lis, et je suis encore une fois conquise. Ce livre, il faut prendre le temps de le lire, pour le laisser nous imprégner, nous submerger. Besoin de pauses pour laisser les mots se faufiler en nous et nous emporter dans une sensation poétique. L'histoire en elle-même importe peu finalement. C'est un livre de sensations, de ressentis. Un livre à lire au calme, un livre apaisant.
Un véritable coup de coeur !!
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