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sur 491 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
1910, Donatio Scarpa, ancien comédien de tragédie , italien, a perdu ses repères après la mort de sa femme. Sa fille , Emilia désire émigrer à New York. Avant de débarquer, un jeune Américain les photographie : Donatio protège sa fille de ses bras et serre contre lui un exemplaire de L'Eneïde auquel il sera fait référence plusieurs fois dans le récit.
Andrew, le photographe amateur veut comprendre la réalité de l'émigration, lui qui a des origines islandaises.
Avant de débarquer définitivement, sur le sol américain, tous les voyageurs doivent prendre une barge qui les mène au centre d'Ellis Island et là, ils sont contrôlés, triés et seulement le feu vert leur est donné.
Ils passeront la nuit au centre et certains vont nouer des liens, comme Esther, venant d'Arménie, Gabor, un tzigane...La nuit va devenir un élément d'unité entre tous.
L'importance est donnée à la langue natale qui agit comme un rempart en ces dernières heures avant l'immersion dans un autre pays. Emilia est sensible à toutes les sonorités différentes des autres langues et prend conscience qu'elle va devoir s'approprier un autre langue que sa langue maternelle. Elle le savait déjà mais ce fait prend toute son importance.
C'est un roman d'ambiance écrit avec une langue poétique du début jusqu'à la fin, une très belle écriture dont on ne rate aucun mot tellement le sens des phrases est profond.
Personnellement, j'aurais aimé un peu plus d'actions.
J'avais lu "Profanes" de Jeanne Benameur et il répondait plus à mes aspirations.
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Ceux qui partent, désignent les émigrés fuyant la misère, arrivant sur Ellis Island en cette année 1910 tels Donato et Emilia, un père et sa fille venus d'Italie, pour changer de vie ou encore Esther, arménienne fuyant les persécutions turques. ou Esther Agakian, l'arménienne quiveut tout reconstruire.

Car reconstruire une vie, ou simplement la vivre, s'épanouir et vivre leurs rêves voilà ce à quoi aspirent ces migrants magnifiés par la plume de Jeanne Benameur

Face à eux, Andrew, jeune américain passionné de photographie vient immortaliser tous ces visages de l'exil .

Une prose douce et élégante raconte l'exil avec énormément de délicatesse et de sensibilité sur le déracinement et ce terrible déchirement de quitter son pays, sa famile et sa culture d'origine et l'histoire a le même décor que le très beau The Immigrant de James Gray

Un récit profond et émouvant, plein de tristesse et d'espoir sorti à la rentrée de septembre et à rattraper incessamment.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Ceux qui partent est d'abord un livre extrêmement bien écrit, très poétique. Jeanne Bénameur dresse les portraits de migrants en 1910 qui, pour des raisons différentes, ont tout quitté dans leur pays d'origine pour prendre un nouveau départ aux Etats-unis.
Durant leur périple, ils font une escale à Ellis Island, une petite île près de New-york où on va décider de leur sort. Par des contrôles parfois arbitraires, les migrants se voient ou non remettre leur passe (déjà en partie sanitaire ;-)) pour leur nouvelle vie.
Un photographe, lui-même issu d'une famille de migrants, les prend en photo à leur descente de bateau. C'est par ses yeux d'artiste que l'on découvre les personnages centraux de cette histoire :
Esther, l'Arménienne, fuit le génocide, Gabor, le Gitan musicien part en Argentine avec Marruca et son clan loin des persécutions, Emilia et son père, Italiens fortunés s'exilent à la suite d'un deuil, Hazel, prostituée, veut trouver la liberté.
Ce livre plein d'émotions se déguste. Jeanne Bénameur a toujours le bon mot pour décrire les situations et la psychologie des personnages. Ces derniers, musicien, peintre, photographe, couturière apportent une grande sensibilité à ce roman. Certes, il n'y a pas beaucoup d'action, c'est la belle plume de l'auteure qui nous transporte.
Une belle découverte !
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«Émigrer, c'est espérer encore»

En retraçant le parcours de quelques émigrés partis pour New York en 1910, Jeanne Benameur réussit un formidable roman. Par sa force d'évocation, il nous confronte à «nos» migrants. Salutaire!

Un paquebot arrive en vue de New York. À son bord des centaines de personnes qui ont fait le choix de laisser derrière eux leur terre natale pour se construire un avenir meilleur dans ce Nouveau Monde. Parmi eux un père et sa fille venue de Vicence en Italie. Dans ses bagages Emilia a pensé à emporter ses pinceaux tandis que Donato, le comédien, a sauvé quelques costumes de scène, dérisoires témoignages de leur art. Durant la traversée, il a lu et relu L'Eneide dont les vers résonnent très fort au moment d'aborder l'ultime étape de leur périple, au moment de débarquer à Ellis Island, ce «centre de tri» pour tous les émigrés.
À leurs côtés, Esther, rescapée du génocide arménien et Gabor, Marucca et Mazio, un groupe de bohémiens pour qui New York ne devrait être qu'une escale vers l'Argentine. Les femmes vont d'un côté, les hommes de l'autre et l'attente, la longue attente commence avec son lot de tracasseries, d'incertitudes, de rumeurs.
Andrew Jónsson assiste à cet étrange ballet. Il a pris l'habitude de venir photographier ces personnes dont le regard est si riche, riche de leur passé et de leurs rêves.
Et alors que la nuit tombe, la tragédie va se nouer. le voile noir de la mort s'étend

En retraçant cette page d'histoire, Jeanne Benameur nous confronte à l'actualité la plus brûlante, à cette question lancinante des migrants. Emilia, Donato, Esther et les autres étant autant de miroirs pointés sur ces autres candidats à l'exil qui tentent de gagner jour après jour les côtes européennes. Comment éprouver de l'empathie pour les uns et vouloir rejeter les autres? Comment juger les pratiques américaines de l'époque très dures et juger celles de l'Union européenne comme trop laxistes? Tous Ceux qui partent ne doivent-ils pas être logés à la même enseigne?
Quand Jeanne Benameur raconte les rêves et l'angoisse de toutes ces femmes et de tous ces hommes retenus sur Ellis Island, elle inscrit aussi son histoire à la suite de l'excellent Mur Méditerranée de Louis-Philippe Dalembert et du non moins bon La Mer à l'envers de Marie Darrieussecq. Ce faisant, elle prouve une fois encore la force de la littérature qui, par la fiction, éclaire l'actualité avec la distance nécessaire à la compréhension de ces déplacements de population. En laissant parler les faits et en prenant soin de laisser au lecteur le soin d'imaginer la suite.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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« Ceux qui partent » raconte l'histoire de ceux qui viennent de débarquer sur Ellis Island après une longue traversée en bateau. Des déracinés qui ont déjà vue sur la statue de la Liberté, mais qui doivent encore passer des contrôles, afin d'être acceptés ou rejetés par ce pays qui vend certes du rêve, mais qui accueille toutefois cette nouvelle vague de migrants avec beaucoup de méfiance.
Andrew, jeune américain, passionné de photographie n'hésite pas à monter à bord pour immortalise les visages des passagers avant même leur descente du bateau, espérant ainsi percer le mystère de ces hommes et de ces femmes en quête d'une vie meilleure. Il y a Donato et sa fille Elilia qui ont quitté leur patrie pour fuir leur chagrin. Esther l'arménienne est emplie de la douleur de son peuple exterminé. Gabor et Marucca, les tziganes.
Ce roman choral qui se déroule sur une journée et une nuit à Ellis Island en 1910, dresse le portrait de personnages dont les vies s'entremêlent aux portes des Etats-Unis et qui dévoilent progressivement leurs rêves, leurs passions, leurs souvenirs et leurs doutes. Suspendus entre un avant qu'ils n'ont pas encore totalement quitté et un avenir rempli d'espoir, mais encore très flou, ils vont faire des choix et des rencontres qui risquent de bouleverser leur avenir…
Le temps s'égrène lentement. L'attente est cruelle. Certains se découvrent, se confient, d'autres préfèrent se réfugier dans un sommeil réparateur.
L'écriture sensuelle de Jeanne Benameur dessine des personnages emplis de passions et d'envie de vivre enfin « le rêve américain ».
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Ellis Island en 1910.
Il y a une foule de migrants de toutes nationalités dont Emilia et son père Donato, Esther l'Arménienne et Gabor le gitan.
Il y a aussi Andrew, un jeune américain issu d'une famille aisée. Il est passionné de photographie et fasciné par tous ces réfugiés qu'il vient immortaliser.
Un thème plusieurs fois traité que Jeanne Bénameur a su exploiter à sa manière comme elle sait si bien le faire.
Elle concentre tout sur un jour et une nuit.
Les amours naissent et se croisent.
Il est aussi beaucoup question de couleurs, de musiques, de chants.
Les personnages sont formidables, comme tous ceux que crée l'auteure.
Le rythme de narration est tendre, lancinant.
Une grande sensibilité pour décrire le vécu, les attentes, les traumatismes, les espoirs de tous ceux qui un jour, par nécessité ou par choix décident de partir.
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L'écriture de Jeanne Benameur me ravît toujours et dans ce dernier roman elle semble avoir pris un plaisir tout particulier à jouer des mots et des images pour qu'émerge une sensualité qui érotise ses personnages. Je suis cependant un peu déçue par cette lecture dont le thème de l'émigration me laissait présager une analyse plus poignante du tourment de ceux qui quittent tout pour " l'Ailleurs" .J.Benameur dresse bien sûr, la toile variée des émigrés qui attendent pendant 24 heures sur Ellis Island que l'Amérique leur ouvre les bras.Mais le regard trop focalisé, à mon goût, sur Emilia, jeune italienne jolie et fortunée qui vient assouvir sa soif de liberté; Son attirance charnelle pour le jeune Garbo bohémien venu lui aussi chercher une vie nouvelle, m'a involontairement fait pensé au film Titanic ce qui m'a dérangée.Cette gène venant surtout du fait que cette idylle passionnée relègue au second plan toute la richesse des autres personnages dont le fardeau contraste avec cet épisode. Par ailleurs j'ai beaucoup aimé le fil conducteur entre tous ces personnages qui est celui de la mémoire familiale, du poids des secrets et de la force invisible des "fantômes".
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Je l'ai vu avant tout comme un roman sur le désir, le désir charnel sûrement, mais aussi le désir de liberté ou d'autonomie, quelquefois en contradiction avec le premier; et c'est surtout Emilia, le personnage central, qui incarne cette contradiction. Autour d'elle, gravitent une ribambelle de personnages guidés par une pulsion de vivre en harmonie avec l'idée qu'ils se font de leur avenir: l'artiste au talent réprimé par son milieu bourgeois, la prostituée instruite, les immigrants naïfs, le violoniste tzigane au talent irrésistible et j'en passe. Il y a aussi le fils d'immigrant qui a fait son chemin vers la réussite sociale prenant ainsi une revanche sur son enfance misérable et endeuillée.
Toute cette galerie a quelque chose de caricatural, presque opératique et on anticipe un drame à la Carmen, quand on comprend que ceux qui aiment ne sont pas aimés en retour et que certains cachent des armes bien réelles. Cependant, point de drame explicite, l'autrice abandonnant ses créatures à leur sort avant qu'il n'arrive rien de fâcheux, si ça devait arriver.
En un mot, j'ai été plutôt déçue. Je ne me suis pas vraiment ennuyée, d'autant que je suis tombée sous le charme de la subtilité de l'écriture; mais l'histoire si elle n'avait pas le mérite de s'inscrire dans L Histoire, tomberait sans doute à plat… Peut-être ne suis-je pas tombée sur le meilleur roman de Jeanne Benameur?
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Encore une très bonne découverte faite grâce aux lecteurs trimestrielles de notre Ronde des Livres (vous devriez venir y faire un tour, c'est très très sympa) ! ;) Je ne connaissais pas du tout l'écriture de Benameur et je suis ravie par ce que j'y ai trouvé. Une plume très belles, quasi poétique, qui nous immerge complétement dans l'univers de son récit. Ici, il s'agit d'un jour et d'une nuit sur Ellis Island en 1910. le temps de l'attente, où le sort de centaines de migrants sera décidé. Vont-ils enfin pouvoir prendre à bras le corps cette terre dont ils rêvaient tant ? Un livre de destins croisés. Un livre sur le renouveau, ou du moins sur son envie. Les mots de ce livre sonnent vrais, puisque Benameur s'inspire grandement de son exil à elle. Elle transmet très bien les émotions qui habitent ses personnes... Un très beau livre.
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Ceux qui partent, en ce début du XXème siècle,
C'est Emilia, jeune italienne et son père Donato, homme amoureux des lettres.
C'est Esther, femme arménienne blessée, mais dont l'espoir est fort.
C'est Gabor, le bohémien, et sa compagne Marucca.
Et tant d'autres, silhouettes éperdues, dans l'attente de quitter Ellis Island pour fouler la terre américaine.
Les amours se nouent, se dénouent, les souvenirs surgissent dans une attente insupportable.
Et puis il y a Andrew, le jeune photographe, cherchant l'image, au milieu de cette foule hagarde, humiliée.
Jeanne Benameur peint l'interminable attente avec des mots, crée le lien entre les coeurs, peint l'union des corps et sait toucher le lecteur dans ce qu'il a d'humain. De la musique, des chants en toutes les langues. Un très beau livre sur l'exil, sur l'espoir!
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