Citations sur Présent ? (60)
Alors il la regarde. Elle a toujours su que l'amour, c'était pouvoir être nue et protégée du seul regard de celui qu'on aime.
Un rêve c'est une force, il le sait.
Avec la force des rêves, on va. Et si on atteint pas le rêve, cela n'a pas d'importance parce qu'on a quand même fait du chemin et en chemin on rencontre, parfois on se rencontre soi-même, et c'est ça, oeuvrer pour vivre.
Un rêve, c'est une force, il le sait.
Avec la force des rêves, on va.
Et si on n'atteint pas le rêve, cela n'a pas d'importance parce qu'on a quand même fait du chemin et en chemin on se rencontre soi-même, et c'est ça, œuvrer pour vivre.
Ne soyons pas raisonnable. Surtout pas. Quand il s'agit de choisir pour quoi on va se lever chaque matin, il ne faut pas être raisonnable, il faut être un vrai rêveur de sa vie.
Il faut dépoussiérer le rêve.
Il faut le voir, le contempler, en aimer la forme.
C'est cela la vie et rien d'autre.
C'est avec ça qu'on a de la force pour aller vers les épreuves, les autres, les portes blindées.
Alors quoi, enseigner c'est être présent, c'est être vivant, c'est regarder les autres en face, pas seulement son manuel scolaire !
L'entrée dans leurs mots. C'est leur espérance. Et lui, lui qui est professeur de lettres, il peut ouvrir par sa voix à tous ces jeunes gens, ces jeunes filles, la porte de leur silence. Alors, il lit, oui il lit. Et toute son espérance est que sa lecture les aide à grandir. Vraiment. Le professeur de lettres, pour la première fois, depuis quand ?, prend place devant ses élèves.
Et combien y en a-t-il comme elle dans cette cour? Il aurait voulu en prendre certains aux épaules, leur dire Mais vous ne comprenez donc pas que votre seule chance, elle est là, à l'école? Allez-y! Aprpenez! Ouvrez grandes les oreilles, les yeux! On ne cessera pas de tenter de vous les fermer par la suite. Votre esprit, c'est ici qu'il peut prendre sa force. Ici où ça ne coûte encore rien! L'école gratuite, nom de Dieu, il faut en profiter!
Dans la cour de récréation les élèves ne recréent rien. Ils ressassent. Les troisièmes discutent, par clans. Les filles ont déjà des allures de plagistes. Certaines s'installent, tête contre le muret bas, visages offerts au soleil, les paupières closes. De temps en temps fusent des rires. Les garçons ne sont pas indifférents. ils lancent des interjections, elles haussent les épaules, regardent sous le filtre des cils. Leurs baskets les protègent encore du pas alourdi des femmes faites avec maris, enfants et courses du samedi après-midi au centre commercial. Courront-elles assez vite pour rattraper les rêves qui fuient au fur et à mesure des années? Ce soir, c'est le conseil. Ce soir, c'est l'orientation. Jusqu'à ce soir, tout est encore permis.
Les professeurs aussi ont besoin de réparation. La machine à café les répare-t-elle qu'ils s'agglutinent autour comme les élèves autour des machines à friandises. Tout en actionnant le bouton-poussoir qui coince, il jette un coup d'oeil sur les visages. Tiens, en voilà un qui ne va pas tarder à craquer! Tous les signes sont là, lisibles, sur le visage, les mains qui serrent la pièce à enfourner dans la machine. Il se trompe rarement, fait des paris avec sa femme. Ce n'est pas méchanceté. Les professeurs c'est comme les portes, ça coince, ça s'use, ça n'ouvre plus parfois et ça peut recevoir de drôles de coups de pied. Il a l'habitude,lui. Il voit.
« S’il suffisait de débiter le programme on n’aurait pas besoin de nous ! Un ordinateur fait très bien l’affaire et il peut répéter sans s’énerver cinquante fois la même chose, il suffit de cliquer ! Alors quoi, enseigner c’est être présent, c’est être vivant, c’est regarder les autres en face, pas seulement son manuel scolaire ! »
«Lire, c’est rêver. Lire, c’est laisser des images se former à partir des mots choisis par les auteurs.»