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EAN : 9782266151665
245 pages
Pocket (03/02/2005)
3.63/5   31 notes
Résumé :
Dans un mois, dans un an, le souverain va mourir. Torturé par la maladie, lâché par une partie des siens, despote presque fantôme d’un règne crépusculaire, le vieux chef français n’a pas renoncé à poser pour l’Histoire.
Mille jours à vivre, sous le regard fasciné d’un jeune journaliste choisi pour être le dernier témoin de sa grandeur et de ses faiblesses, de son courage et de son épouvante devant la mort qui vient.
Ombre shakespearienne de l’Élysée, a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Par l'intermédiaire du journaliste Georges-Marc Benamou, François Mitterrand nous fait un récit sélectif de sa vie. Assistant et confident de ce grand homme qui a marqué l'histoire de France, Benamou assiste à la fin du règne de ce grand personnage. En effet, que de lois ont été adoptées sous le règne de Mitterand et de son gouvernement (l'abolition de la peine de mort, la loi sur le Prix unique du livre...) et de monuments inaugurés (le Louvre, le centre Georges Pompidou...), actes qui nous semblent mémorables mais Mitterrand a aussi eu ses mauvais côtés. Eh oui, il n'était qu'un homme et il a lui aussi commis son lot d'erreurs. Bien que Mitterrand (probablement par honte ou par pudeur) ne revienne que très peu sur sa collaboration pendant le régime de Vichy, iBenamou nous trace cependant un portrait de ce grand homme, affaibli par la maladie durant les dernières années de sa vie, qui se veut être au plus proche de la vérité. Portrait attendrissant et livre extrêmement bien écrit puisqu'on y découvre que Mitterrand n'était qu'Un Homme, avec ses sautes d'humeur ou ses caprices mais aussi Un Homme qui s'est battu pendant une grande partie de sa vie pour la France et les français. À découvrir !
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Voilà un livre qui a dû son succès à une douzaine d'ortolans. Ceux qu'auraient consommés François Mitterrand avec ses convives, le 31 décembre 1995, 8 jours avant sa mort. Ces quelques pages ont suscité une telle polémique que cela a effacé tout le reste.
C'est qu'il y avait là une triple transgression :
Une transgression légale, un président, garant de l'état de droit et donc de la loi, qui s'autorise à manger une espèce protégée d'oiseaux, braconnés qui plus est.
Une transgression de classe, avec ces hiérarques socialistes se livrant au rituel grand bourgeois de la « cagoule landaise », cette grande serviette qui recouvre entièrement la tête, en dégustant ce que Balzac appelait « le met des rois ».
Une transgression morale, enfin, presqu'une atteinte au caractère sacré de la mort, avec ce moribond qui dévore une dernière fois la vie en enfournant l'ortolan, symbole de luxe et de luxure.
Oui, il y avait là de quoi en défriser quelques-uns. Ce qui fait qu'on a oublié tout le reste. Notamment le fait que ce livre tient probablement plus du roman que de l'essai, en particulier sur le caractère amical de la relation entre l'auteur et le Président. de gauche, Benamou ? Bien sûr, Mitterrand ne l'était guère, mais on se souviendra quand même que douze ans plus tard, l'auteur était fiévreusement sarkozyste dans l'espoir d'obtenir la direction de la Villa Médicis à Rome..
Mais si on veut bien réaliser qu'on lit là une oeuvre de fiction, on peut en trouver la lecture agréable.
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Voici la biographie qui a inspiré le film "Le Promeneur du Champ-de-Mars" : Robert Guédiguian l'a d'ailleurs préfacée.

L'élection de François Mitterrand marque la naissance de mon intérêt pour la politique, mais pas pour lui : je me suis contentée pendant très longtemps des épigrammes et des cris d'orfraie que sa politique a engendrés, agacée symétriquement par la mise en place d'un véritable aréopage monarchique autour de sa personne.

Ce récit montre ledit aréopage : une sorte de cour complètement tétanisée autour des (mauvaises) humeurs du roi, ne se risquant à lire le Monde qu'en cachette puisqu'il avait maille à partir avec ce journal, ne le contredisant qu'à ses risques et périls et essuyant des sortes de scènes ironiques ma foi pénibles... Il faut dire que c'est la fin, et que ce n'est pas un homme âgé et souffrant, dont le médecin dort au pied de son lit, qu'on va soudain s'amuser à contrarier, contredire, voire attaquer.

On voit un homme obsédé et terrifié par l'héritage qu'il laisse à la gauche, soudain très inquiet à l'idée qu'on puisse dire de lui qu'il l'a stérilisée par orgueil, multipliant les signes à l'égard de Jospin, avec la difficulté, venant de ce dernier de ne justement pas trop se prévaloir de Mitterrand : le fameux "droit d'inventaire" a beaucoup blessé Mitterrand.

On le voit aussi très rétif avec son biographe, qui essaie - en vain - de lui faire clarifier ses positions sur l'Algérie, sur Bousquet...

Il s'émeut in extremis sur Chirac, puis sur Balladur en les découvrant émus par son calvaire, se pare comme un amoureux avant d'aller retrouver sa fille, contemple les gisants de Saint-Denis...

Ce livre ouvre des pistes pour qui aimerait savoir quelles tranches de sa vie Mitterrand a le plus aimées, ce qui compte pour lui en définitive. J'ai juste souri de voir que Benamou semblait ou feignait d'ignorer que la fascination de Mitterrand pour les Valois venait sans doute qu'il savait descendre d'eux. Une chose est certaine : la frustration du biographe de voir Mitterrand perdre de vue l'importance qu'il y aurait à clarifier enfin pour la postérité les zones d'ombre et les ambiguïtés qui ont peuplé ses positions idéologiques ; on le sentait prêt à l'épauler pour cela, mais face à lui, le silence, les pirouettes, des mots décousues sous forme d'énigmes dont on n'ose plus réclamer la clé...
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Qu'il séduise, étonne, irrite ou subjugue, François Mitterrand ne laisse certainement pas indifférent. Il n'est pas mort en fonction comme Pompidou mais il a été malade dès les premiers jours de son arrivée à l'Elysée et malgré les pronostics des médecins qui lui donnaient six mois, il y restera quatorze ans.
Il n'est pas question ici de parler de son bilan ou de son action politique, mais uniquement d'observer un homme de près de 80 ans qui livre sa dernière bataille contre la maladie sous l'oeil fasciné du journaliste George-Marc Benamou. Pendant mille jours, le jeune homme a suivi un Mitterrand affaibli, pas encore mort mais mourant qui garde encore son mordant et son fort caractère alors que ses forces le quittent petit à petit.

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Une pierre à ajouter à l'édifice des ouvrages consacrés à la personnalité complexe de François Mitterrand dernier leader historique d'une gauche aujourd'hui malmenée.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
"En fait, je suis le dernier de grands présidents... (...) Enfin, je veux dire le dernier dans la lignée de De Gaulle. Après moi, il n'y en aura plus d'autres en France... A cause de l'Europe... A cause de la mondialisation... A cause de l'évolution nécessaire des institutions... Dans le futur, ce régime pourra toujours d'appeler la Vème République... Mais rien ne sera plus pareil. Le Président deviendra une sorte de super-Premier ministre, il sera fragile. Il sera obligé de cohabiter avec une Assemblée qui aura accumulé bien des rancœurs et des rivalités et qui, à tout moment, pourra se rebeller. Et ce sera la cohabitation permanente, une sorte de retour à la quatrième."
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Il parle, je l'observe, et je me souviens de ce montage photographique de Krystof Pruszkowski. […] L'artiste polonais avait superposé les négatifs des visages de tous les présidents de la Ve République, qui ne formaient plus qu'un portrait. Il avait empilé de Gaulle, Pompidou, Giscard d'Estaing et Mitterrand. Mais on ne voyait qu'eux deux, de Gaulle et Mitterrand. En cherchant, on retrouvait le sourcil de Pompidou, mais de Giscard il ne restait rien, pas même un cil. Non, vraiment, on ne voyait qu'eux deux, de Gaulle et Mitterrand, qui ne faisaient plus qu'un, mais lequel ? On n'aurait su dire.
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Le silence des intellectuels pendant ces grèves ? "La Bosnie, ça ne leur fait pas peur, mais dès qu'il faut s'exprimer sur la France, on ne les entend plus." (...) Le silence de la gauche pendant ces grèves ? "Cette incapacité à trouver le ton est un mauvais signe pour le futur." Est-ce la faute de Jospin ? "Pas seulement..."
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Les yeux fermés, il parle en soufflant, par à-coups, des phrases courtes, à cause de la fatigue, de l'motion de la journée, de tous ces comptes qu'ils a faits.
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Vidéo de Georges-Marc Benamou
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