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EAN : 9782213716855
285 pages
Fayard (25/03/2020)
2.96/5   56 notes
Résumé :
Ariane passe des vacances de rêve sur une île en Grèce avec son mari et leurs deux enfants, quand elle rencontre Viola et les siens. Les deux familles se lient d'amitié, mais bientôt l'été révèle ses démons, faiblesse des uns et fourberie des autres - à moins que ce soit l'inverse.
Pour son quatrième roman, Inès Benaroya nous livre un Quadrille incandescent et nous invite à une danse où se confondent fascination et effroi, le temps d'un été ou d'une vie.
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Selon la définition du Larousse, Quadrille :
1. Nom donné vers 1820-1825 à la contredanse.
2. Ensemble des couples de danseurs, en nombre pair, qui exécutaient cette danse.
3. Air sur lequel elle se dansait.
4. Echelon initial dans la hiérarchie du corps de ballet de l'Opéra de Paris.
5. Groupe de cavaliers évoluant dans des carrousels.

Thibault, le nouveau compagnon d'Ariane, a voulu lui faire une surprise pour son anniversaire en l'emmenant sur une petite île du Péloponnèse pour quelques jours. Un endroit qu'Ariane connait bien pour y avoir passé cinq ans plus tôt l'été avec sa famille, jusqu'au drame.

Tout avait commencé lorsqu'Ariane avait fait la connaissance de Viola sur le port. Elle avait été attirée par sa grâce, son aura, sa beauté. Avec son époux Pierre et leurs deux enfants, ils font bientôt la connaissance de Salva et de ses deux enfants. Rapidement ils deviennent inséparables, à un tel point que bientôt Ariane et sa famille sont accueillies à demeure dans leur maison du Photographe sur le littoral. Pourquoi une famille si ‘normale' se voyait-elle invitée par des gens si peu conventionnels, un peu bohème, mais au combien électrisants ?

Peu à peu le doute s'insinue, les corps s'enflamment et laissent parler leurs pulsions. Que cachent les apparences, les mensonges, qui manipule qui ?

L'auteur nous raconte à sa façon l'histoire d'Ariane qui déroule lentement son fil dans ce labyrinthe des sentiments d'où personne ne sort indemne. Cette revisite du mythe pourra probablement en déranger plus d'un. La présence du docteur , moteur principal pour accentuer la façon dont l'héroïne joue avec ses fantasmes, m'apparaît bien artificielle. J'ai eu le sentiment que Ines Benaroya en faisait à la fois trop et pas assez, au final cela donne un roman qui se veut provocant mais est bien lisse.



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« Le désir vit sa propre vie, Cet été là, il me choisit .C'est mon heure de gloire. Pour que cela ne cesse jamais , je fais tout ce qui est possible.Je fais n'importe quoi.
Le désir est un fruit qui ne se partage pas » ..

«  Nos regards haineux se croisent et la vérité se dresse , ignoble, sur la terrasse au dessus de la mer écrasée par la nitescence du soleil . Je sens mon visage se décomposer. Les masques tombent et le mille feuille trompeur s'éparpille aux quatre vents , mettant à nu notre véritable nature .L'homme est un chien pour sa femme —— et réciproquement » .———

Deux extraits de ce roman psychologique incandescent , à l'ambiance ensoleillée , radieuse , —— des vacances de rêve sur une île grecque—— qui sonne comme un thriller , où la TENSION NARRATIVE est extrême , Ariane, pianiste , Pierre son mari , les deux enfants Guillaume et Jeanne , une famille conventionnelle —— somme toute —— las ! Ils vont tomber dans un piège attractif grossier, la rencontre avec la famille Sainte - Rose , Viola , astrophysicienne , Salva , son mari et leurs enfants . Une famille mystérieuse ,bohème , fantasque , au charme hypnotique .
Ils les accueillent dans leur magnifique maison, mais les apparences sont trompeuses :
L'auteure donne la parole à l'une des protagonistes : Ariane , un jeu dangereux de séduction va se nouer sous le soleil écrasant de la Grèce : fascination, effroi, masochisme , Ariane se fait dévorer par son désir bien au delà de la sexualité : désir d'être regardée , admirée et de se regarder soi —même ...Ariane devient effrontée, époustouflée .....

Peut - on échapper à ses choix? Quels sont donc les manques , les failles d'Ariane?

Mer , soleil , parfums sauvages , faiblesse des corps, fourberie, perversion....
Manipulations, sorties , balades en bateau, sensations confuses ....

C'est un roman brûlant , incandescent, vénéneux où le jeu de la séduction , l'emprise , le sexe , le ballet des corps feront exploser une famille , blessures physiques et intimes , personne n'en sortira indemne ....

L'auteure met en relief le désir féminin d'Ariane , cette danse brûlante impétueuse , sans retenue ,impitoyable qui l'égare, lui fait brûler les ailes . ....
Le style est tendu, saccadé , allers et retours entre passé et présent , , chapitres courts , nerveux, l'écriture est de toute beauté , vraiment .
Le choix peu habile de mélanger deux histoires ( celle du docteur Fersen ) dont je ne dirai rien nuit un peu à l'ensemble ...
Pourquoi ajouter cette histoire?

Un roman généreux et ensoleillé malgré les jeux dangereux —- à l'écriture travaillée , fine , une analyse des sentiments subtile malgré la fièvre des actes !
Une danse fascinante où se confondent effroi et fascination, explosion , le temps d'un été ..... ou d'une VIE !
Ce n'est que mon avis ,bien sûr ,,je ne connais pas l'auteure .
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Plein soleil

Sur cette île grecque, Ariane, son mari et ses deux enfants passent des vacances de rêve jusqu'au jour où ils font la connaissance d'une autre famille. le quatrième roman d'Inès Benaroya est un drame sous haute température.

«Comment s'est achevé l'été des Sainte-Rose? Je ne vais pas me dérober. Je vais tout raconter. Lorsque j'aurai mené le récit à son terme, je rouvrirai les yeux et mes souvenirs sombreront enfin dans l'océan de l'oubli. Mais ne soyez pas dupes. Sur le passé, on ne peut que se pencher, en ramasser les morceaux et tenter de les recoller. Questionneriez-vous Pierre, Viola, Salva ou les enfants, ils vous livreraient une autre histoire.» Ariane, la narratrice de ce roman incandescent, va nous donner sa version des faits qui ont fait basculer son couple, revenir sur ce séjour sur «la plus belle île grecque» qu'elle retrouve avec Thibaut, son nouveau compagnon.
En parcourant le chemin de terre qui serpente à flanc de colline, il est bien loin de se douter de ce qui s'est joué là, car Ariane n'a rien dit de cette histoire. Il faut dire que d'un commun accord, ils ont choisi de ne pas ressasser leurs rancoeurs pour rester comme neufs. Mais revoir les lieux où s'est joué le drame, revoir la «maison du photographe», c'est forcément retrouver des sensations, des images, des émotions. Impossible alors de se soustraire au passé, même si elle a imaginé pouvoir tirer un trait sur ce «bel été».
Car avec Pierre, Jeanne et Guillaume les jours heureux s'écoulaient paisiblement dans ce paradis sur terre. Quand ils ont croisé le chemin des Sainte-Rose, ils ont été ravis de nouer des liens avec ce couple charmant, d'être invités dans leur superbe propriété, de partager leur intimité.
Inès Benaroya qui dans Bon genre, son précédent roman, explorait déjà les limites qu'un couple pouvait s'autoriser (ou pas), va ici jouer des codes de la séduction, de ces frontières que les circonstances rendent plus poreuses. Quand, à l'occasion d'un dîner un peu arrosé, on se laisse aller à quelques confidences, quand on s'autorise quelques gestes, quand on laisse le désir prendre le pas sur la bienséance: «Le désir vit sa propre vie. Cet été-là, il me choisit. C'est mon heure de gloire. Pour que cela ne cesse jamais, je fais tout ce qui est possible. Je fais n'importe quoi. le désir est un fruit qui ne se partage pas.»
Inès Benaroya, d'une écriture toute en subtilité, suggère bien davantage qu'elle ne dit les choses, s'intéresse davantage aux troubles, à la psychologie de ses personnages qu'elle ne décrit les faits. À tel point qu'il devient bien difficile de préciser quand et comment les choses ont dérapé. Et encore plus difficile de dire à qui il faut attribuer la faute. Toujours est-il que les frontières ont été franchies et que plus rien ne sera comme avant. On retrouve dans ce livre la même insouciance méridionale, la même caresse du soleil sur les peaux cuivrées et la même fièvre que dans «Plein Soleil» de René Clément. Pour un peu, on entendrait la musique de Nino Rota. Cette beauté qui rend la souffrance encore plus insupportable.


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Mais qu'est-ce qui m'arrive ? Une fois de plus un roman qui ne retient pas du tout mon attention.

Cela ne fait pas longtemps que Thibaut et Ariane sont ensemble, pour son anniversaire ce dernier lui offre un voyage en Grèce. Il ne connaît rien d'elle et inversement.

" À nos âges, on se trimballe forcément des casseroles, je n'ai pas envie de ressasser mes rancoeurs, avait-il ajouté, être avec toi comme neuf, qu'en penses-tu ? "

Ainsi ils avaient décidé de partager que l'essentiel.

Seulement ce voyage en Grèce réveille les démons d'Ariane. Nous allons découvrir très lentement, entre les récits du présent et ceux du passé, ce qui s'est passé il y a cinq ans entre ces deux couples Ariane et Pierre son mari à l'époque, leurs enfants Jeanne, Guillaume et Viola et ce couple particulier Saliva sur cette île en Grèce. Une amitié ? Étrange.

Je n'ai pas trouvé limpide la lecture, les personnages ne m'ont absolument pas émue. Malgré une petite intrigue soutenue au fil des pages, elle n'a pas retenue ma curiosité. A grand regret une fois de plus.
#Quadrille #NetGalleyFrance
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Je remercie Fayard pour l'envoi, via net galley du roman : Quadrille de Ines Benaroya.
Thibaut et Ariane sont ensemble depuis peu quand il décide d'offrir à sa compagne un voyage sur une île grecque. Ariane ne dit rien mais elle connait cette île.
Quelques années auparavant, Ariane a passé des vacances de rêve sur cette même île en Grèce avec son mari et leurs deux enfants. Ils ont fait la connaissance de Viola et les siens.
Les deux familles se sont liées d'amitié mais bientôt l'été a révélé ses démons, faiblesse des uns et fourberie des autres - à moins que ce soit l'inverse.
Quadrille est un roman dont nous découvrons l'histoire au fur et à mesure. Nous faisons d'abord connaissance avec Ariane et son nouveau compagnon avant de comprendre peu à peu, par des retours en arrière, son histoire sur cette île et son trouble quand elle y retourne.
Ce roman est intéressant toutefois j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire et j'ai eu des difficultés à apprécier les personnages.
Je n'ai pas réellement été touché par ma lecture, j'ai quelque fois eu l'impression de passer à coté et d'être un peu une voyeuse.
Je ne peux pas dire que j'ai détesté ce roman ce serait mentir ; mais je ne peux pas non plus dire que j'ai adoré. En fait, mon avis est assez mitigé et je ne suis pas certaine d'en garder un grand souvenir.
Je le conseille malgré tout car il n'est pas désagréable à lire, à vous de voir s'il vous tente ou pas :)
Ma note : trois étoiles.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Les Sainte-Rose, l’île, l’explosion de notre famille, les blessures – tout ça avait été aspiré par un trou noir. Ils n’avaient jamais exprimé la moindre rancœur, que ce soit à mon égard ou à l’encontre de leur père. Quand ils avaient commencé à aller en Bretagne, rien n’avait été commenté. Il y aurait eu matière à nuancer, pourtant. J’aurais pu avouer ma part de responsabilité, admettre que malgré mon dévouement à leurs côtés tandis que leur père se terrait au fond de la Bretagne, j’étais tout autant coupable. Je n’aurais pas dû laisser s’installer le silence. Mieux aurait valu donner des clés de compréhension, encourager les questions. Je ne l’ai pas fait. J’ai opté pour une autre approche, la seule valide à mes yeux d’alors, vite effacer l’ardoise, aussitôt des œillères, un brusque accès de cécité pour rendre la vie vivable, et tant pis si les enfants ne parvenaient pas à éclairer les zones d’ombre ou à combler les lacunes narratives.
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«  Comment se passer de la nuit au- dessus de la mer devenue lac noir, piquée au loin des lucioles rouges au bras des éoliennes tandis que dans le ciel les constellations avancent à toute allure ,,soleils en étoiles , traînées laiteuses , immensité creusant une profondeur inédite dans nos âmes ?

Et l’odeur des figuiers ,peut - on abandonner de «  son plein gré » les effluves alcooliques des fruits se détachant dans un froissement de feuilles et s’écrasant sur le sol, un choc mou de chairs offertes ? » ...
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«  Le chemin de terre serpente à flanc de colline le long de la mer.
Ça et là ,des îlots pierreux émergent et , au large , vallonne le Péloponnèse.

Les eucalyptus, les pins et les figuiers sauvages ponctuent la côte . Au printemps ,la garrigue est en fleurs et se couvre de hauts herbages aux éclats vifs , rouge, jaune , parme .
Je n’avais connu l’île qu’en été , quand affleure la roche aride et poussiéreuse .Le changement de saison rendait le paysage méconnaissable » ....
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Je peux décrire avec précision la première fois que j’ai vu Viola. Je me souviens de la foule qui se pressait sur le port, écrasée par la lumière du midi. Je me souviens des odeurs de mer et de gasoil, j’entends le brouhaha des langues étrangères et des cris d’enfants – je sens même la légère gêne que me faisaient mes sandales alors que je rentrais après avoir fait quelques courses. La scène est gravée dans ma chair et lorsque je la convoque, entre douleur et réconfort elle se présente à ma conscience, le film se lance et je revois Viola émerger du flot de touristes. Elle porte une longue tunique blanche qui vole entre ses jambes. Son immense chapeau de paille dessine des ombres sur sa peau claire. Elle n’est encore qu’une silhouette sans anima, une femme croisée sur un port de Grèce, rien de plus qu’une de ces personnes qui par milliers mettent un pied dans votre existence et disparaissent avant d’y avoir engagé le second, laissant derrière elles une onde impalpable, une sensation de vide, ou de regret. Je la vois pour la première fois et pourtant, à la grâce que je devine sous le clair-obscur de la capeline, il me semble la reconnaître, comme la résurgence d’une image familière et insaisissable, la cristallisation d’un souvenir tombé dans le puits de l’enfance, sans que cela ne soit triste.
Je dois faire vite, m’imprégner de la vision, bientôt elle ne sera plus là. Dissimulée par le flot des touristes, je m’arrête, et quand le chapeau de paille se tourne vers moi, mon souffle se fait court, et quand le voile blanc se rapproche, je vacille. Puis Viola se tient devant moi et il est question d’une plage où nous nous sommes croisés hier, nos enfants semblent avoir le même âge, il faut qu’ils se rencontrent. Viola vocalise plus qu’elle ne parle, j’écoute la mélodie avant les paroles, et je souris, envahie déjà par la sensation d’insignifiance qui toujours brûlera lorsque je serai auprès d’elle. Nous habitons la maison du photographe, ajoute-t-elle, venez donc prendre un verre en fin de journée, et elle disparaît dans les vapeurs de coton et de paille molle.
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INCIPIT
En fin d’après-midi, nous sommes passés devant la maison du photographe. J’ai jeté un œil distrait par-dessus le muret, comme si c’était une maison comme les autres. La broussaille avait grimpé à hauteur d’homme, dévorant les terrasses, les escaliers et les jolies platebandes. Les sentiers qui autrefois descendaient vers la mer avaient disparu. À peine distinguait-on encore les restanques qui s’éboulaient sous les herbes folles. Échouée dans le chaos végétal, la maison semblait une épave, propulsée des ténèbres par une force qui aurait fendu la terre et déchiré le maquis. Les volets et la façade avaient pris une teinte grise brouillée par les années de corrosion saline et d’exposition au soleil. Rien ne rappelait la splendeur d’antan. Le temps avait réduit la beauté à néant.
Thibaut continuait à bavarder. Je n’avais presque pas ralenti le pas, à la façon d’un promeneur, en parfaite maîtrise de mon bouleversement intérieur. Sans doute se réjouissait-il de la randonnée, sans s’inquiéter de la légère moiteur qui se dégageait de ma main serrée dans la sienne. Pour qui découvre l’île pour la première fois, la perspective est spectaculaire. Le chemin de terre serpente à flanc de colline le long de la mer. Çà et là, des îlots pierreux émergent et, au large, vallonne le Péloponnèse. Les eucalyptus, les pins et les figuiers sauvages ponctuent la côte. Au printemps, la garrigue est en fleurs et se couvre de hauts herbages aux éclats vifs, rouge, jaune, parme. Je n’avais connu l’île qu’en été, quand affleure la terre aride et poussiéreuse. Le changement de saison rendait le paysage méconnaissable.
De quoi étions-nous en train de discuter ? Je me rappelle m’être tue en passant devant la maison du photographe, quelques secondes d’un silence que je n’aurais pu expliquer si Thibaut s’en était alarmé. J’ai ressenti une joie brève. Les habitants avaient disparu, laissant leur paradis aller à sa perte, tandis que j’avais toujours un rôle à jouer, celui d’une femme insouciante, flânant sur un chemin enchanteur avec son compagnon. La tristesse m’a vite rattrapée. Les apparences sont trompeuses et je n’avais au fond aucune raison de me réjouir.
Thibaut n’a pas prêté attention à la maison. À moins d’une attirance pour les ronces et les gravats, il n’avait aucune raison de s’attarder. Les rares demeures qui, par ici, surplombent la baie sont plutôt modestes. Il y a d’autres propriétés bien plus remarquables sur l’île, de l’autre côté du port. Et moi, je n’ai pas dit un mot. Je n’ai pas évoqué les murs à la chaux, autrefois si blancs, en courbes et en renfoncements, comme organiques. Je n’ai pas raconté les enfants en contrebas, lorsqu’ils nageaient dans la crique, oublieux de tout. Ni la chaleur quand le soleil venait finir sa course face à la maison, rien n’y faisait, tonnelles, persiennes, treillages, un feu si ardent qu’on avait presque hâte qu’il disparaisse enfin derrière les renflements du Péloponnèse.
J’ai fait comme Thibaut. Ma main dans la sienne, je suis passée devant la maison du photographe comme pour la première fois.
Dans la nuit et alors que Thibaut dormait, j’ai cherché sur mon téléphone le nombre d’îles que compte la Méditerranée. J’ai été surprise par l’approximation. Impossible de trouver un chiffre précis, à croire que j’étais la première à me poser la question. Un article faisait cas d’environ six mille îles en Grèce – cela donnait tout de même un ordre d’idée. Les chiffres sont irréfutables. Ils ne laissent pas de place à la spéculation. La probabilité pour que Thibaut choisisse cette île était infime. Si j’avais été superstitieuse, j’y aurais vu un signe, mais j’avais cessé de prêter aux événements ou aux objets la moindre signification au-delà de leur nécessité. Le hasard régissait les faits, du moins c’est ce que je voulais croire, et le hasard n’a pas de mémoire. Nous étions sur l’île, coïncidence malheureuse, mais purement fortuite, à la façon des mises en garde dans les fictions. Thibaut ne pouvait pas deviner. Je n’avais rien laissé paraître à l’aéroport lorsqu’il m’avait révélé, cartes d’embarquement à la main et non sans fierté, qu’il m’emmenait sur la plus belle île grecque.
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Vidéo de Ines Benaroya
Découvrir l'émission : https://www.web-tv-culture.com//emission/ines-benaroya-quadrille-51815.html
J'aimerais bien écrire mais je n'ose pas, je n'y arriverai jamais, je ne sais pas comment faire… Combien de fois entend-on ce genre de commentaires de personnes n'osant pas franchir le cap de l'écriture. Inès Benaroya en a fait partie jusqu'à participer à des ateliers d'écriture. Dès lors, prenant de l'assurance, découvrant des techniques mais surtout laissant libre cours à son imagination, elle met un point final à un premier manuscrit. Ainsi, celle qui jusqu'à présent s'était consacrée à sa vie d'épouse et de mère de famille, avait suivi un beau parcours professionnel dans le marketing, devient romancière. Accueilli positivement chez plusieurs éditeurs, c'est finalement chez Flammarion qu'est publié, avec succès, ce premier titre « Dans la remise ». Suivent « Quelqu'un en vue » et « Bon genre » dans lesquels Inès Benaroya confirme un vrai talent à construire des ambiances, à créer des personnages aux personnalités complexes et aux choix retors, souvent en parallèle à des faits de société. On retrouve tout cela dans « Quadrille » mais bien plus encore. Une gentille famille, les Traven, Pierre, Ariane et les enfants, deux ados Jeanne et Guillaume. Tous les quatre partent en vacances sur une ile grecque baignée de soleil. Là, sous le ciel du Péloponnèse, ils font connaissance avec les Sainte Rose, une famille presque comme eux, les parents et deux ados. Mais ils sont tellement plus charismatiques, tellement plus solaires et tellement accueillants et généreux. On partage une grande ville, on part en mer ensemble, on festoie jusqu'à tard dans la nuit en buvant de l'ouzo et en regardant les étoiles. Les deux familles sympathisent, sans doute trop… Et le drame couve, le bleu azuréen va se couvrir de rouge sang. Cinq ans après, alors que chaque membre de la famille Traven tente de se reconstruire, Ariane, divorcée depuis, raconte. Les souvenirs affleurent par bribes. L'étau se resserre, la plaie est vive. Ariane parviendra-t-elle à sortir la tête de l'eau. L'intrigue est habilement menée, comme un thriller mais « Quadrille » est avant tout un roman psychologique dans lequel se démènent des anti-héros, chacun avec ses zones d'ombre, ses fragilités, ses trahisons. Un roman suavement pervers qui vous fera réfléchir sur vos prochaines rencontres de vacances ! « Quadrille » le nouveau et très réussi roman d'Inès Benaroya est publié chez Fayard.
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