Après ses amours passionnées avec la jeune Nina (voir l'excellent « Nina sur ma route ») et la perte douloureuse de cet amour de jeunesse, le jeune Salim repart à Alger poursuivre mollement et sans grand succès, des études d'économie. On est en 1967, sous Houari Boumediène, à l'heure où commence la guerre israélo-arabe.
La jeunesse estudiantine est plutôt désabusée, contestatrice, si bien qu'en février 1968, une rafle monumentale envoie des centaines d'étudiants au commissariat et ferme l'université pendant trois semaines. Les filles de familles sont récupérées par leurs parents, les garçons se retrouvent à l'armée. Une préfiguration des contestations étudiantes de Paris, quelques mois plus tard.
Une sorte d'Alger sans Nina ou Salim survit et va de fille en fille, plus proie que prédateur, et promène un regard lucide et amusé sur cette bureaucratie vieillotte qui est en train de se mettre en place.
Baigné par l'émotion discrète de la perte de son amour de jeunesse, une description à l'emporte pièce, sans illusion et drôle, du bouillonnement de cette fin des années soixante, cette décennie où disparaissent Lumumba, Mehdi Ben Barka, le Che, Martin Luther King. La fin d'un rêve.
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"Mon frère-ennemi" de Djilali Bencheikh. L'Algérie à travers le regard d'un enfant. Un roman initiatique plein de candeur et de tendresse.
Un grand merci à Artyshow qui nous a accueilli le temps d'un tournage ^_^