Le narrateur, écrivain en plein questionnement sur le sens de son métier, de sa vie, se replonge dans son histoire personnelle lorsqu'il tombe amoureux de Luz, une comédienne de théâtre. Des souvenirs de son enfance en Tunisie, dans une famille riche, son père est un des premiers avocats tunisiens, en passant par son adolescence, jusqu'à sa vie d'homme, il raconte surtout son éveil aux sens, ses perceptions. Bercé dans son enfance par les contes de sa tante Ommi Khadouja, il deviendra écrivain, jamais vraiment accepté parce que "ce n'est pas un métier" et parce qu'il écrit en français, jamais rejeté non plus, parce qu'il est du clan, de la famille.
Un roman qui a le goût de la nostalgie, celle de l'enfance, à Tunis d'avant l'indépendance où les religions et les cultures sont plurielles. Au hasard de sa mémoire, sans ordre chronologique, le narrateur dresse une radioscopie de sa vie, son enfance, son adolescent, ses premiers émois, ses rencontres amoureuses. Véritable ode à la femme ? Pas tout à fait, les femmes (mère, voisine, cousine, épouse, maitresse…) l'inspirent, jalonnent sa vie, exacerbent ses sens, éveillent sa poésie jusqu'à l'article de la mort mais elles restent en filigrane. L'éloge du désir masculin prend toute sa place, dans une écriture si poétique, pleine de couleurs, de saveurs qu'on pourrait (presque) l'oublier.
Le style est raffiné, la langue recherchée et dans un français impeccable.
Une belle évasion dans les mots au détour des ruelles de Tunis.
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