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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le narrateur est au chevet de sa mère âgée et en fin de vie. Cela fait des années que, célibataire, il a fait le choix de ne plus se partager qu'entre son métier de professeur de lettres et la vieille femme grabataire. Conscient que leurs jours de cohabitation sont désormais comptés, il se remémore quelques faits marquants qui, trait par trait, dessinent l'émouvant portrait de cette Marocaine arrivée en Belgique dans les années cinquante, qui mena une vie modeste, digne et courageuse, avec pour seul espoir l'avenir de ses cinq enfants.


Procédant par petites touches toutes en pudeur et délicatesse, Rachid Benzine réussit à nous faire fondre de tendresse pour cette femme étonnante de naturel, de fraîcheur et de spontanéité. Entre tristesse et cocasserie, lucidité et poésie, c'est toute une palette d'émotions qui s'empare du lecteur, touché par cette page de vie qui s'achève. Comme dans la chanson La Mamma de Charles Aznavour, la peine se fait presque légère, tant elle s'imprègne de souvenirs doux-amers et se parsème de fulgurances d'amour et de bonheur.


Sans être autobiographique, le récit fait vraisemblablement écho à l'expérience personnelle de l'auteur et brasse de nombreux thèmes : les humiliantes difficultés de l'immigration et du métissage culturel et social, la cruelle et ingrate tendance des enfants à trouver naturel le sacrifice des parents pour leur propre avenir, leur mélange de honte et de culpabilité lorsque, transfuges de classe sociale, ils se retrouvent tiraillés entre deux mondes, et bien sûr, l'accompagnement d'un proche vieillissant devenu dépendant et la prise de conscience parfois tardive de l'importance de l'amour qui nous lie à lui.


L'on quitte avec regret ce très court premier roman d'un auteur déjà connu pour ses essais, et qui, avec justesse et simplicité, nous livre ici une touchante histoire d'amour maternel et filial, dans toutes ses nuances et ses ambivalences.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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"Je ne sais pas si ma mère a été une bonne mère. Ou simplement une mère qui a fait ce qu'elle a pu. Avec ce que Dieu lui a donné comme connaissance, comme amour, comme courage. Comme patience aussi. Je sais juste que c'est la mienne. Et ma plus grande richesse en cette vie est d'avoir pu l'aimer."

***

Le narrateur, professeur de lettres âgé de cinquante quatre ans, partage ses journées entre cours à l'université et présence dévouée  auprès d'une mère mourante. 

Renonçant à tout projet de couple, il est revenu vivre dans le petit deux pièces schaerbeekois qui l'a vu grandir. 

Cadet d'une fratrie de cinq enfants, il est le seul à pouvoir veiller sur elle et l'accompagner dans cette fin de vie. 

À son chevet, "La peau de chagrin" d'Honoré de  Balzac entre les mains, il la regarde dormir. Quand elle se réveillera, le fils reprendra sa lecture comme à l'accoutumée. Ce précieux rituel constitue leur unique et dernier espace de partage.

En attendant,  il revisite le passé familial et se livre à quelques confidences sur cette femme illettrée d'origine marocaine qui est arrivée en Belgique dans les années cinquante accompagnée de son mari. 

*

A la fois tendre, pudique, non dénué d'humour et terriblement émouvant, ce roman  nous plonge au coeur d'une relation filiale dont le temps est désormais compté.

Construisant son récit autour de souvenirs de jeunesse, Rachid Benzine esquisse par touches délicates le portrait d'une femme admirable ayant toujours eu pour principale ligne de conduite le don de soi. 

Suite au décès accidentel de son époux, elle a dû en effet assumer seule la fonction parentale et a relevé valeureusement tous les défis du quotidien pour offrir à ses fils une vie décente dans un pays autrefois hostile aux étrangers. 

Au travers de ses personnages, l'auteur met en lumière les difficultés inhérentes à la condition d'illettré, d'expatrié, de transfuge de classe mais aussi d'aidant familial. Il raconte la honte sociale,  les humiliations, la culpabilité ainsi que le fossé générationnel parfois abyssal qui se creuse au sein des  familles d'immigrés. Il nous rappelle également à la finitude de l'existence, aux adieux  déchirants auxquels chacun a dû et/ou devra faire face. 

Si le récit n'est pas autobiographique, il apparaît toutefois teinté de l'expérience personnelle de Rachid Benzine qui nous donne à découvrir ici un témoignage d'amour et de reconnaissance des plus touchants. 

Au fil des pages, on sourit, on fredonne les chansons intemporelles de Charles Aznavour et de Sacha Distel, on s'émeut, on s'indigne, on cache nos larmes. Puis on referme l'ouvrage heureux d'avoir partagé ces moments d'intimité et porté par l'envie de serrer fort contre soi ses propres parents. 

***

"Peut-on survivre à celle qui vous a donné la vie, qui vous a offert SA vie, veillant jusqu'au vieil âge sur votre bien-être,  votre bonheur,  soucieuse de votre santé et de vos ennuis? Sur quels genoux poserai-je ma tête embrumée? Quelles mains tiendrai-je pour me réconforter ? Quels yeux pourront irradier l'amour que seule une mère sait donner?" 

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Le soleil de ma vie

Avec «Ainsi parlait ma mère» Rachid Benzine fait une entrée remarquée en littérature. Au-delà de l'hommage d'un fils à sa mère, ce premier roman nous raconte aussi l'exil, la littérature et… Sacha Distel.

«Je ne sais pas si ma mère a été une bonne mère. Ou simplement une mère qui a fait ce qu'elle a pu. Avec ce que Dieu lui a donné comme connaissance, comme amour, comme courage. Comme patience aussi. Je sais juste que c'est la mienne. Et que ma plus grande richesse en cette vie est d'avoir pu l'aimer.»
Le premier roman de Rachid Benzine est un petit livre sans prétention, mais c'est aussi un grand livre qui touche au coeur. Il raconte la relation du narrateur avec sa mère, leur amour partagé, au moment où la fin de cette dernière approche. Elle a 93 ans, il en a 54. Cela fait près de quinze ans qu'il s'occupe d'elle, venant la soigner, la laver, l'habiller et lui faire la lecture. Elle aime particulièrement qu'il lui lise La peau de chagrinDe Balzac. Une oeuvre qu'il va redécouvrir à travers les yeux de sa mère, découvrant au fil des jours combien – contrairement à ce qu'il imaginait – elle a saisi les enjeux de ce roman. Car devenu professeur de lettres de l'Université de Louvain, il s'imaginait un peu trop naïvement que sa mère était restée l'immigrée clandestine de Zagora qui avait accompagné son mari berbère jusqu'à Schaerbeek et qu'elle ne pouvait avoir son habileté intellectuelle. «Elle connait le texte par coeur je crois. Elle est loin de tout comprendre malgré le commentaire que je lui ai maintes fois fait de son vocabulaire, de sa grammaire, de ses formes stylistiques et de ses thématiques.» Jugement trop hâtif et sentiment de culpabilité qui marque aussi le cheminement de ce fils vers cette femme amoureuse de Sacha Distel et pour laquelle Toute la pluie tombe sur moi est une sorte de pilule du bonheur.
Oui, il a eu bien tort de se moquer d'elle, de son goût pour les feuilletons télévisés qui lui auront pourtant permis de perfectionner son français, d'enrichir un vocabulaire encore balbutiant.
Ce chemin vers l'humilité est aussi pudique que pavé d'émotions. En revisitant le passé, son enfance auprès d'un père qui travaillait au pilon mais réussissait à lui ramener quelques livres et lui offrir ainsi le moyen de s'évader et de se construire, il montre aussi combien, au-delà de l'exil, les enfants de la seconde génération s'éloignent peu à peu de leurs parents, se construisent une culture différente, s'émancipent.
Mais il dit aussi l'attachement à ses parents, ce lien très fort noué entre eux et qui survivra à la mort.
Désormais Rachid Benzine peut être considéré comme un écrivain dont le style, plein de retenue et empreint d'humour, ne se perd pas en fioritures, mais va chercher jusqu'à l'os l'essentiel, l'amour, l'humanité, la vie. Car si la mort rôde tout au long du livre, c'est la vie qui l'emporte. Même si, comme dans La peau de chagrin, l'envie, le désir, la volonté de réussir valent bien des sacrifices.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Emouvant, l'attachement du benjamin de la fratrie qui emménage chez sa vieille mère en fin de vie.

Il nous livre des anecdotes de sa jeunesse, la passion incompréhensible de sa mère pour la version audio de 'La peau de chagrin' De Balzac, un touchant hommage à cette immigrée berbère, quasi illettrée, trop vite veuve et qui s'est battue courageusement pour l'éducation de ses cinq fils.
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Tout premier roman de cette rentrée de l'hiver littéraire 2020 que l'on chronique, et on commence par un (très) court mais (très) joli roman.

Il est l'oeuvre de Rachid Benzine, connu comme enseignant, islamologue et chercheur associé au Fonds Ricoeur et auteur de nombreux essais dont le dernier est un dialogue avec Delphine Horvilleur, Des mille et une façons d'être juif ou musulman (Seuil) et d'une pièce de théâtre, Lettres à Nour qui a eu un beau succès d'estime, en France, mais aussi dans d'autres pays.

Ainsi parlait ma mère est présenté par l'éditeur comme étant son premier roman, mais la part autobiographique étant évidente, on est plus dans un récit personnel que dans un vrai roman.

Il n'empêche que ce "Ainsi parlait ma mère" est un très beau texte, et avant tout une fort belle preuve d'amour d'un fils à sa mère et un bel hommage à toutes ces mamans qui ont fait ce qu'elles pouvaient avec très peu en donnant corps et âmes à leurs enfants .

C'est également une ode à « La peau de chagrin », texte d'amour à une Maman empêchée de lire, lettre d'un fils aimant.

En effet, à 93 ans, et de plus en plus affaiblie la mère du narrateur/ auteur, ne sachant pas lire, demande à son rejeton de lui faire la lecture du roman La peau de chagrinDe Balzac, le seul qui a réussi à trouver grâce à ses yeux sans que la mère ni le fils ne puisse ne l'expliquer.

"Elle connait le texte par coeur je crois. Elle est loin de tout comprendre malgré le commentaire que je lui ai maintes fois fait de son vocabulaire, de sa grammaire, de ses formes stylistiques et de ses thématiques. Mais elle rate rarement l'une de mes coquilles de lecture."

Ainsi parlait ma mère, son premier roman, est une ode aux mamans, à ces femmes qui ont fait tant avec le peu qu'elle possédaient et qu'on a l'honneur d'aimer.

Le sujet de la relation père/fils est une thématique ô combien usitée par les écrivains ; on pense bien évidemment à la référence ultime dans ce sujet, "le livre de ma mère " d'Albert Cohen et le roman de Rachid Benzine, qui va sur les mêmes rives de l' «hommage» à sa mère décédée et témoignage sur la « majesté de l'amour » maternel, n'a nullement à rougir de la comparaison.


Rachid Benzine livre des souvenirs lourds de nostalgie, mais souvent cocasses, sur cette complicité mère/fils et sur cette incroyable maman soucieuse des traditions, recluse dans une vie modeste, qui aura tout donné pour sa progéniture.

Une écriture drôle et émouvante; des thèmes en phase avec l'actualité sur les relations aidants/personnes dépendantes et la difficulté des migrants à s'intégrer : voilà un livre empli de tendresse et de délicatesse pour sa mère que toute mère devrait offrir à son fils, ou le contraire...

Un livre qui donne envie d'aller courrir serrer sa mère dans ses bras , tant qu'elle est vivante

Un livre qui donne également envie de lire ou relire La Peau de chagrin, De Balzac, bref un ouvrage à conseiller à tous les fils et les filles qui ont aimé leur mère d'un incroyable amour !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Une fois de plus, j'ai décidé de lire ce roman à cause de "La Grande Librairie" (très dangereux pour la PAL cette émission).

L'auteur avait déjà apporté des émotions sur le plateau, sans pour autant sortir les mouchoirs, mais on sentait qu'il aimait sa mère, malgré le fait qu'il avait eu honte de son accent berbère fort prononcé.

Comme il l'avait si bien sur le plateau "Ce sont les autres qui nous font ressentir la honte".

Oui, la honte ne vient pas des parents mais de ce que les autres disent d'eux et les enfants sont souvent cruels, méchants, bêtes et aiment faire mal, surtout quand ils voient que leur persiflages ont touché leur cible et l'ont blessée.

Sans être un roman autobiographique, on se doute que l'auteur a puisé dans son vécu en mettant en scène un fils au chevet de sa mère et en nous racontant l'enfance de cet homme, devant cette femme, sa mère, qu'il a méprisé, parfois, lui qui était lettré alors que sa pauvre mère ne savait ni lire ni écrire.

Les enfants sont tous cruels et ont souvent tendance à mépriser leurs parents, surtout si ceux-ci sont issus de l'immigration et restent, toute leur vie, cantonnés aux classes sociales d'en bas, regardée de haut par toute personne qui a un peu plus que ceux qui n'ont rien.

C'est avec justesse que l'auteur nous parle justement de l'immigration et des boulots mal payés que leurs parents ont dû faire pour que leurs enfants ne manquent de rien, ou du moins, qu'ils n'aient pas le ventre vide.

Mais l'enfant ne s'en rendra compte des sacrifices de ses parents qu'une fois devenu adulte.

Il y a de la pudeur, des émotions contenues, des émotions qui coulent, une gorge qui se serre… Celle du lecteur qui ne peut rester de marbre devant une si belle déclaration d'amour d'un fils à sa mère qui part doucement.

Sardou a chanté les questionnements du personnage principal, ce fils qui n'imagine pas que sa mère ait pu comprendre certains passages olé-olé du livre « La peau de chagrin » De Balzac, qui n'imagine même pas que sa mère ait pu avoir du plaisir à faire l'amour… Sujet tabou pour le fils et pour tous les enfants une fois devenus grands.

Toujours avec pudeur, toujours avec émotion, drôlerie, l'auteur nous parle de ce fils au chevet de sa mère, qui se souvient des moments les plus beaux de leur vie, mais aussi des humiliations qu'elle a subie, qu'elle a encaissée sans rien dire.

Une déclaration d'amour d'un fils à sa mère qui a tout donné pour ses cinq fils, pour qu'ils ne manquent de rien après le décès de leur père.

Mais pas que… L'auteur, avec juste les mots qu'il faut, nous parle aussi de l'exil et de la douleur qu'il procure, des exclusions, des injustices sociales, des hontes enfantines envers les parents qui ne sont pas comme les autres, qui sont illettrés ou peu instruits, de ces enfants qui réussissent leur vie professionnelle et le décalage qu'il y a ensuite entre leurs parents et eux.

Une belle lecture, bien que trop courte car je n'aurais pas dit non à passer un peu plus de temps avec le personnage principal et sa maman, fan de Dacha Distel.

"Je n'imaginais pas les cheveux de ma mère,
Autrement que gris-blanc.
Avant d'avoir connu cette fille aux yeux clairs,
Qu'elle était à vingt ans.
Je n'aurais jamais cru que ma mère,
Ait su faire un enfant".


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Deuxième rendez-vous avec les écrits de Rachid Benzine après "Voyage au bout de l'enfance", et j'ai l'intime conviction dores et déjà qu'il est un écrivain que je suivrai, dont j'ai envie de lire tous les livres, que j'ai envie par dessus tout aussi d'écouter. Lors de son passage à la LGL pour la promotion de "Voyage au bout de l'enfance", ses paroles empreintes d'une grande humanité m'ont touchée.
Et cette grande humanité, elle est de nouveau bien présente dans son premier roman "Ainsi parlait ma mère".

Un professeur de lettres de l'Université catholique de Louvain, qui n'a jamais trouvé à se marier, a pris la décision de vivre avec sa mère que la vieillesse a rendue dépendante. Elle s'en remet complètement à lui, y compris pour les gestes intimes, et son garçon, à cinquante-quatre ans lui est entièrement dévoué.

« Depuis quinze ans, je la soigne, je la change, je la lave, je l'habille. J'assure, plusieurs fois par jour, sa “toilette intime”. Une expression bien neutre pour qualifier un acte que je n'aurais jamais imaginé faire lorsque, il y a cinquante-quatre ans, ma tête hurlante et sanguinolente débouchait de cette même “intimité” pour son premier contact avec l'air libre. »

Il passe beaucoup de temps à attendre que sa mère se réveille, pour lui faire notamment la lecture de Peau de Chagrin. Ces attentes sont autant d'occasions pour lui de revenir sur son enfance, sur les relations qu'il a entretenu avec ses parents, et les liens extrêmement forts qu'il a tissés avec sa mère. L'occasion de comprendre ce qu'a été la vie de sa mère, de revenir sur son courageux parcours d'immigrée, de nous livrer ses plus intimes confidences.
L'occasion de lui rendre ici un bel hommage.
Ces pages regorgent d'amour. Celui empreint de dévotion et d'une profonde reconnaissance d'un fils pour sa mère. Celui bienveillant et protecteur d'une mère envers son enfant.
Très beau texte, à la frontière entre deux cultures, avec en musique de fond, les douces mélodies de Sacha Distel.
Subtil mélange d'émotions.

« Je ne sais pas si ma mère a été une bonne mère. Ou simplement une mère qui a fait ce qu'elle a pu. Avec ce que Dieu lui a donné comme connaissance, comme amour, comme courage. Comme patience aussi. Je sais juste que c'est la mienne. Et que ma plus grande richesse en cette vie est d'avoir pu l'aimer. »
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Ainsi parlait ma mère est le premier roman de Rachid Benzine, enseignant, politologue et islamologue franco-marocain.

Le narrateur est un professeur de lettres de cinquante-quatre ans. Contrairement à ses frères, il ne s'est jamais marié et n'a pas eu d'enfants. Depuis quinze ans, il s'occupe avec soin et affection de sa mère vieillissante.

C'est un récit émouvant que nous livre cet homme. Ses parents, originaires de Zagora au Maroc, se sont installés en Belgique au milieu des années 1950. le père travaillait au pilon, il détruisait les livres et les magazines invendus. La mère faisait des ménages. La famille vivait très modestement dans un deux-pièces avec leurs enfants.

La mère tient un rôle central dans les souvenirs d'enfance du narrateur. le fait de ne pas maîtriser la langue de son pays d'accueil lui procure un sentiment de honte. Bien qu'elle fasse de son mieux pour apprendre des phrases en français, son accent est toujours très marqué, ce qui fait sourire ses fils. Elle apprécie particulièrement les chansons françaises et adore Sacha Distel. Elle n'aime qu'un seul roman, La peau de chagrinDe Balzac dont son fils lui fait régulièrement la lecture.

Le personnage de cette femme humble et courageuse qui ne se plaint jamais est attachant. de son côté, le narrateur fait preuve d'humilité, il remet en question les jugements qu'il a pu avoir sur sa propre mère. le roman aborde les thèmes de l'éducation, des classes sociales et de la vieillesse. J'ai trouvé ces sujets intéressants.

Dans cette fiction, le narrateur nous parle avec justesse et émotion de la femme qui l'a élevé. On ressent beaucoup d'amour entre ces deux personnages malgré la petite épaisseur du roman (moins de 100 pages).
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Un portrait touchant d'une mère courage, veuve marocaine immigrée et illettrée qui a élevé ses cinq enfants dans le quartier de Schaerbeek en Belgique . L'auteur, à cinquante cinq ans emménage dans le deux pièces de sa mère pour l'accompagner au mieux pour les quelques années qu'il lui reste à vivre.

Dans l'hommage qu'il rend à sa mère, Rachid Benzine fait l'éloge de l'humilité, de la bonté, de la bienveillance de celle qui lui a donné le jour, ne se plaignant jamais, pourtant victime du racisme ordinaire et de patrons peu scrupuleux.
Jamais elle n'aurait dit du mal de quelqu'un car viscéralement, elle aimait les gens

Pourtant, quand il était ado, il avait honte de cette mère qui ne savait pas lire et parlait très mal le français, alors vous imaginez au collège, lors des entretiens parents profs. Plus tard, il a eu honte d'avoir eu honte et comme on le comprend.
Elle aimait Balzac, la peau de chagrin que son fils lui lisait et les chansons de Sacha Distel.

Est-ce qu'elle a été une « mère suffisamment bonne comme dirait Winnicot  ? » Elle a fait ce qu'elle a pu, comme tout le monde.

Respect, Madame, belle leçon à ceux qui parlent de « ceux qui ne sont rien ».
Et Respect Rachid pour ce bel hommage.

Challenge Multi-Défis 2023
Challenge Riquiqui 2023.
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Ce petit ouvrage m'a fait passer un très bon moment, avec des émotions multiples: la joie, la tristesse, le rire...

Qui a aimé intensément un parent, l'a vu vieillir et s'enfoncer doucement à la fin de sa vie ne pourra qu'être touché.

C'est une ode à l'amour filial, un texte qui dit ce que c'est que de se trouver entre un parent et un enfant et le plaisir que l'on peut avoir et ressentir en étant près de ce parent chéri.

C'est un livre que j'aurais aimé écrire pour mon père.

Une découverte dans les rayons de la médiathèque Jean Moulin de Margny-les-compiegne.
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