Edité en 2013, je n'ai pas beaucoup attendu que l'encre sèche pour acheter ce livre. C'est le Prix Rossel 2013. Généralement, ce ne sont pas les prix qui motive mon achat car il arrive que le goût du jury soit en inadéquation avec le mien. Ici, en feuilletant le livre en librairie, j'ai trouvé que le contenu se lisait facilement et n'était pas dépourvu d'humour.
Je viens de relire le livre pour en faire la critique.
Son père est né dans une petite ville à proximité de Varsovie et sa mère à Vilnius. Ils sont juifs non pratiquant. le père est même allergique au clergé, tant catholique que Juif. le grand-père paternel d'
Alain Berenboom avait à coeur de lire et commenté la bible à son fils Chaïm, qui en fit de même avec Alain.
L'auteur essaye de percer l'histoire de sa famille, de ses aïeux, mais comment y parvenir alors que ses parents font tout pour éviter de lui en parler. Quant à sa grand-mère qui le promenait dans le parc Josaphat alors qu'il avait sept, il ne pouvait la comprendre. Voici ce que l'auteur écrit à ce sujet : « La mère de mon père vivait avec nous juste après la guerre. Je n'ai aucun souvenir d'elle car elle est partie vivre en Israël alors que j'avais sept ans. J'étais incapable de la comprendre. Elle parlait polonais, yiddish et hébreu, pas le français. Entre eux, mes parents parlaient polonais. Mon père, le yiddish, avec son vieux copain Maurice. Ma mère le russe avec ses amies. Des langues qu'ils avaient scrupuleusement évité de m'apprendre. Efface le yiddish, le polonais, le russe, Alain ! Néglige même l'hébreu. Etudie en français et apprend le flamand.
Après avoir perdu son père, plus tard décéda sa mère et c'est seulement dix ans plus tard qu'
Alain Berenboom se décida de tenter de lever le secret sur le vécu de ses parents soigneusement engloutis par sa mère dans des caisses. Mais comme les lettres échangées en famille ou autres documents révélateurs étaient écrits en yiddish, polonais ou russe, il fait appel à des universitaires sensés connaître ces langues et qui pourtant s'y casseront les dents.
Alain Berenboom à peine à s'y retrouvé dans ses recherches. Il l'exprime : Les voix de Frania (sa grand-mère paternel), d'Aba (son grand-père paternel) de Sara (la soeur de son père) se mélangent. La soif de liberté mêlée de mélancolie et de douceur de ma tante fantôme, la force ravageuse de ma grand-mère, les leçons de morale et l'angoisse à peine tempérée par la peur du Dieu de mon grand-père. La crainte de la modernité de l'un, la soif de renouveau de l'autre, la tentation des idées de gauche : je m'y perds dans cette marmite où mijotent tant d'ingrédients hétéroclites.
Le père d'
Alain Berenboom, Chaïm, après avoir eu l'idée de rejoindre sa mère en Israël dont l'accès lui a été refusé, il se fait naturalisé belge ainsi que son épouse Rebecca.
L'auteur décrit ensuite avec facilité le vécu de ses parents à Bruxelles. le père pharmacien à Schaerbeek, officie ensuite à Bruxelles centre. Il est également question : du livre de recette de cuisine bien belge de sa mère ; de la disparition du bourgmestre van de Meulebroeck ; des potions magiques de son père ; de l'enterrement de son père, faut-il faire appel à un Rabin ? Son père n'à laissé aucune consigne. Alors Alain s'en réfère à l'avis de l'ami Maurice.
Alain Berenboom nous raconte qu'il a été en Israël à l'âge de dix-sept ans dire un petit bonjour à sa grand-mère où la communication passait par les regards et la gestuelle car ils n'avaient toujours pas de langue en commun. Sa mère et lui allaient ensemble en vacances à la côte adriatique italienne alors que le père restait dans son officine.
C'est un livre distrayant ou les évènements se suivent dans un désordre relatif.
Comme, je le fais à la suite de la plupart de mes lectures, la lecture m'envoi sur des interrogations d'ordre historique, que je ne souhaite pas laisser dans l'ombre. C'est ainsi qu'à la suite d'un saut de lien à liens, je me suis documenté sur : le bloc de l'Est, les pogroms, la révolution russe, l'exil, la Russie de l'entre deux guerre ….