Mesurant le hiatus entre langage courant et termes techniques auquel sont confrontés les historiens d'art, archéologues, restaurateurs et conservateurs, Ségolène Bergeon Langle et Georges Brunel se sont attelés à redéfinir 140 mots employés dans le cadre de la restauration d'oeuvres d'art pour « faire la chasse à l'ambigu ». D'« allègement » à « usure », d'« altération » à « trattegio », en passant par pas moins de vingt et un « re » (recomposition, reconstruction, réfection, réhabilitation, remaniement, rénovation...), cet ouvrage – qui n'est ni un dictionnaire, ni un lexique – fixe méthodiquement pour chaque terme définition concise, développements, mises en garde et dates d'apparition, avant de donner les équivalents dans d'autres langues ainsi qu'une bibliographie destinée à guider le lecteur en quête d'approfondissement. Alliant rigueur et clarté, les deux auteurs introduisent l'ouvrage en revenant aux fondements de leur propos (comment et pourquoi restaure-ton ? quels sont les intervenants ?) puis analysent judicieusement le pouvoir des mots, qu'ils soient honteux ou à la mode. Si ce vade-mecum n'est pas destiné au néophyte, chacun lira avec profit le chapitre explorant l'évolution du concept de restauration, depuis les prémices (on parlera de raccommodage ou de remise à neuf jusqu'à l'époque moderne) jusqu'à la naissance de la discipline qui, depuis le tournant du XIXe siècle, ne cesse de se perfectionner et de susciter des débats. Assorti d'illustrations en couleurs et doté d'un index très complet, cet ouvrage d'un maniement agréable s'impose comme un précieux outil pour les professionnels.
Par Myriam Escard-Bugat, critique parue dans L'Objet d'Art 520, février 2016
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