Le Cadeau

Critique d'art, l'auteur a été directrice du Musée des Beaux-Arts de Besançon où, depuis 1545, est exposé le retable "La Déploration sur le Christ mort" d'Agnolo Bronzino, peintre maniériste né à Florence (1503-1572). le tableau a été peint entre 1543 et 1545.
Au XVIe siècle Besançon est située en Franche-Comté qui fait partie du Saint-Empire romain germanique.
A Florence, Côme Ier de Médicis souhaite faire un mariage politique et épouse Éléonore de Tolède, fille d'un riche marquis. Ce mariage lui assurera une alliance avec un Etat de l'Empire de Charles-Quint.
Bronzino sera chargé de créer les décors éphémères pour ce mariage au faste inouï et cela contribuera à le faire connaître. Au service des Médicis il deviendra leur artiste favori.
Eléonore de Tolède qui a passé sa jeunesse à la cour d'Espagne soutiendra la vie culturelle à Florence. Bronzino pourra exercer ses talents dans la décoration du Palais de la Seigneurie où s'installent les époux. Et c'est pour l'oratoire privé d'Eléonore que Bronzino peindra la Déploration.
Admirant Michel-Ange, Bronzino allongera les corps et utilisera des couleurs acidulées, des positions maniérées pour les mains. On parlera de maniérisme.
Nicolas de Granvelle, chancelier de Charles-Quint, sera chargé de la diplomatie et des affaires étrangères, représentera Charles-Quint dans les négociations avec Côme de Médicis. Pour remercier Granvelle, et travers lui Charles-Quint, Côme de Médicis lui offrira un cadeau.
Les cadeaux diplomatiques entre grands seigneurs sont habituels à cette époque. Une oeuvre d'art réalisée par un artiste au service des Médicis semble un cadeau idéal pour remercier Granvelle. Cadeau qui sera d'autant plus apprécié de Granvelle qu'il a eu l'occasion de rencontrer et d'admirer les oeuvres de Bronzino à Florence.
Initialement commandé pour la chapelle privée d'Eléonore de Médicis à Florence, ce retable y est resté à peine un mois. Pourquoi ? le merveilleux et lumineux bleu lapis-lazuli du vêtement de Marie était-il choquant pour le sujet ? Il ne convenait-il pas à l'esprit d'une déploration ? Est-ce la raison pour laquelle il a quitté l'emplacement pour lequel il était prévu ? La question reste posée.

En juin 2002, lors d'un gros orage, le retable exposé au musée des Beaux-Arts de Besançon a été très fortement endommagé par la pluie.
Le tableau a heureusement pu être restauré et en 2007 a retrouvé ses belles couleurs, entre autres le bleu du vêtement de Marie.
Besançon peut à nouveau s'enorgueillir et exposer ce trésor à ses visiteurs.
Dans ce court opuscule nous est contée l'histoire de ce tableau, le contexte historique à la cour des Médicis et l'énorme satisfaction d'avoir réussi à sauver ce tableau après les dégâts.

Merci à Babelio de m'avoir offert l'occasion d'en apprendre sur Bronzino, son époque, la cour des Médicis.

Le sujet est ni plus ni moins une oeuvre d'art d'un Bronzino, grand artiste de la Renaissance italienne pourtant peu connu en France : Il s'agit de la déploration sur le Christ mort, que l'autrice présente, met en lumière et contextualise : Comment ce chef-d'oeuvre, destiné à être accrochée dans une chapelle privée des Médicis, se retrouve-t-il dans le musée des Beaux-Arts de Besançon ? le livre s'adresse avant tout aux amoureux des arts, avec sans doute quelques notions sur la Renaissance et l'art qui s'y pratiquait pour en apprécier tout son contenu. Les explications sons limpides, et je suis ressorti de ma lecture avec l'impression de bien mieux comprendre certains enjeux de cette époque.
Par contre, si cela m'a permis de connaitre une oeuvre dont j'ignorais tout, peut-être, cependant, aurais-je préféré avoir une analyse un peu plus fournie et une présentation de l'artiste un peu plus précise, que je trouve un peu légers notamment vis-à-vis du prix du livre (12€ tout de même) ; Cela dit, ce petit livre possède de grandes qualités : que ce soit le choix du papier utilisé, les reproductions hautes en couleur des oeuvres et que j'imagine très fidèles, sa mise en page, et son format, même, tout ceci contribue à rendre la lecture vraiment très agréable !

Livre découvert à l'occasion d'une opération Masse critique spéciale.

Merci, Babelio et Archivio, pour cet opuscule reçu dans le cadre d'une Masse critique !
Un peu curieuse de découvrir ce cadeau (à moi mais aussi le titre du livre), je me réjouis déjà en admirant la mise en page et la couverture présentant le fameux tableau dont il va être question tout au long du livre.
Les phrases ne sont pas toujours claires (ou juste l'écriture ne correspond pas à ma petite musique personnelle ?) mais le récit est intéressant; il retrace bien entendu les aventures de la Déploration sur le Christ mort de Bronzino, mais il nous permet également de découvrir les relations diplomatiques et autres de la renaissance.
Instructif et bien pensé !

Merveilleux petit livre pour rendre hommage à un grand tableau ! L'amour de la peinture y affleure à tout moment. Et quelle évocation passionnante de la couleur, ici du bleu si solaire, si rayonnant qui fait que le cadeau en sera perturbé... On lit ce livre avec délice