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EAN : 9791022607308
208 pages
Editions Métailié (11/01/2018)
3.35/5   44 notes
Résumé :
Une ferme perdue en Islande, à des kilomètres du premier village, entre un champ de lave, des montagnes et des rivages désolés. Le ciel est vide et les visiteurs sont rares.
Mais l’écho de la Deuxième Guerre mondiale ne va pas tarder à atteindre ses habitants. Soudain soldats, déserteurs, espions débarquent, mais aussi radio, route, bordels et dollars. Puis viendront les touristes. L’ordre ancien vacille et ne se relèvera jamais.
Les personnages de Be... >Voir plus
Que lire après Il n'en revint que troisVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Ce que j'ai ressenti:

J'ai une fascination pour les paysages enneigés…Une sorte d'attraction, que j'adore pouvoir ressentir en lecture. Cette fois-ci, je suis partie vers un horizon qui m'est encore inconnu, voir un peu les mentalités de ces fermiers qui vivent loin de tout… Si on se laisse séduire incontestablement par le panorama époustouflant du lieu dans laquelle la ferme se situe, la solitude tient quand même une grande place, et c'est sur ses habitants qu'elle abattra, son ombre mordante…Car, vivre dans en ces lieux, implique des sacrifices qui se mesurent en pertes et en retrouvailles, en deuils et naissances, en fuites et retour aux racines. Un espace nourri en attentes interminables et petites joies éphémères, un temps qui s'étire en longueur, une nature impitoyable, et puis soudain, le grondement de la Seconde Guerre Mondiale qui vient perturber encore plus, cet équilibre fragile…Une ligne temporelle de monotonie qui joue des boucles, et aux points reliés, continue son Histoire: cette guerre redistribue les rôles, régurgite des objets nouveaux, et l'Islande se modernise lentement…L'auteur raconte avec finesse, les bouleversements de cette petite communauté, reculée…

"On a besoin d'énergie qu'on soit en guerre ou en paix, la vie se nourrit de notre énergie et de celle de la nature, répondit le vieux, épuisé."

J'ai trouvé l'écriture de Gudbergur Bergsson très sensible et aussi, très riche. Un roman noir dans la blancheur des neiges, des destins sombres imbriqués dans l'âtre d'une ferme isolée. Dans cet espace réduit et une vie de labeur sans fin, il nous capte intensément avec le poids écrasant de cette continuelle patience inconsciente de « ceux qui restent »…Une patience aiguisée dans leurs contemplations de la faune et de la flore qui les bousculent, nourrie de la sagesse de ses temps de respect, rompue aux trop nombreux abandons de « ceux qui s'en vont »…Finalement, la magie de la plume de Bergsson nous raconte milles trésors d'enseignements d'humilité, et illumine dans leurs yeux, la joie de voir « ceux qui s'en reviennent » et…Il n'en revint que trois.

« Parce que être libre signifie à la fois jouir de certains droits et être garant de la liberté et des droits d'autrui. »

Une lecture qui ne se laisse pas apprivoiser facilement, à l'image de cette renarde blanche qui gambade autour de ses lignes et d'une grotte mystérieuse… Toute beauté se mérite, c'est bien connu, et ici, elle prend forme dans les reliefs escarpés de l'Islande… La patience sera une vertu nécessaire pour l'ultime récompense: le plaisir de saisir toute la poésie de ce nouveau roman fraîchement sorti pour cette rentrée littéraire de Janvier 2018.

"Les lecteurs comme toi aiment les histoires qui sentent la poussière d'os."



Ma note Plaisir de Lecture 8/10
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L'Islande avant la seconde guerre mondiale semble un pays au bout du monde. La pays vit de la pêche et d'une agriculture poussive, qui n'a pas bénéficié des avantages de la mécanisation et qui n'a de surcroit que très peu de terres cultivables. La ferme au centre de cette histoire survit depuis toujours grâce à la participation de l'ensemble de la famille. Perdue sur des terres désolées de mousses et de laves cette famille loin de tout va voir arriver peu à peu le monde moderne se rapprocher.

Les anglais puis les américains investissent l'Islande, terrain stratégique pendant la seconde guerre mondiale. Ils y importent un certain confort qui va finir par transformer les rapports de ces fermiers à la terre. Quand le monde se rapproche, il faut en tirer parti, et c'est ainsi que l'Islande va devenir une destination touristique prisée.

Le livre retrace l'histoire de 3 générations de 1930 à l'avènement d'internet. Il y a ceux qui s'accrochent à la terre et qui y puisent leur force et ceux qui finissent par la quitter attirées par les sirènes du progrès. Les personnages sont distants, froids et secs comme ces terres arides, l'atmosphère est austère et les paysages magnifiquement décrits.

Mon avis est partagé. j'ai aimé le contexte, les paysages, La description de la culture Islandaise, l'histoire de cette révolution par l'avènement du progrès mais il y a pourtant quelque chose qui reste indescriptiblement sombre et sobre. Cela tient aux personnages qui ne semblent pas pour l'auteur devoir siéger au premier plan, passant de l'un à l'autre sans le soucis de s'y attarder. Seul le gamin traverse les générations pour nous dire que finalement malgré le changement l'histoire n'est qu'une éternelle répétition.
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Une ferme perdue en Islande,coincée entre un champ de lave, la montagne et l'océan. Mais l'écho de la Deuxième Guerre mondiale ne va pas tarder à atteindre ses habitants. Il y a le vieux qui se pisse dessus, la grand-mère qui se fait institutrice pour ses petites-filles abandonnées par leurs mères, le fils passionné par la chasse au renard, et le gamin le fils d'une voisine qui a été placé là, car sa mère est malade. Seuls les rares visiteurs viennent rompre la monotonie des jours qui se ressemblent et amènent quelques nouvelles, la crise qui sévit à l'étranger, les gens qui réclament du pain, ici au moins ils ont de quoi se vêtir et de quoi manger.

À travers la vie de cette ferme isolée, l'auteur nous raconte l'évolution l'Islande et la transformation du pays. La guerre qui éclate en Europe, l'importance stratégique de l'Islande, la base d'où transite tout le matériel venu d'Amérique et destiné à l'Europe. , la guerre est une aubaine, les Anglais remplacés par les troupes américaines elle leur permet au pays d'entrer de plain-pied dans monde moderne. Une radio, l'installation d'une éolienne, une route construite par les Américains, le premier tracteur, les filles qui rêvent de quitter cette terre, d'être libres et indépendantes. Puis après la guerre l'arrivée des touristes avides d'endroits isolés dans une nature préservée.

Est-ce dû à la traduction, mais l'histoire semble bien décousue, les personnages sont froids, distants, sans émotion. Un sentiment donc bien mitigé à la lecture de ce livre
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Aucun évènement ne vient perturber les immuables corvées monotones qui rythment la vie dans cette ferme d'Islande complètement isolée. Et pourtant, les gamines scrutent les alentours, mais très rares sont les marcheurs qui franchissent le champ de lave ou la montagne qui ceinturent avec la mer leur pauvre habitation. Vivent ici le grand-père, la grand-mère, le fils et les deux gamines.

Le grand-père, incontinent et bougon est souvent alité mais s'estime heureux de manger à sa faim.
La grand-mère se contente de prières et de psaumes et instruit ses deux petites-filles dans cette conviction chrétienne.
Le fils ne vit que pour la chasse et épie les renards, il est dur, sarcastique et cynique dans ses propos.
Les gamines ne veulent pas se contenter de cette monotonie journalière et ont soif d'ailleurs.
Il y a aussi le gamin, un cousin du village qui vient régulièrement séjourner à la ferme et qui éprouve une attraction indéfinissable envers ce lieu jusqu'à la fin du roman.

Le village le plus proche est à deux heures de marche et nulle route n'y mène encore.
Un ciel invariablement couvert, une mer souvent mugissante, des failles dans cette étendue de lave, et des plaques de mousse où le pied s'enfonce.
Des personnages rudes, rustiques, à l'image de cette nature indomptable et forte.
Deux randonneurs anglais vantent cette nature intacte.
Les sentiments ne semblent pas avoir leur place dans cette ferme.
Mais avec l'arrivée de la Seconde Guerre Mondiale, le monde va rattraper tout cet isolement.

C'est le devenir de cette ferme que l'auteur nous retrace, à la manière d'un récit sec mais précis, sans fioriture, ni poésie, et avec beaucoup d'amertume me semble-t-il.
Aucun isolement, si éloigné soit-il, n'a pu résister à l'installation de ces troupes britanniques puis américaines. L'Islande en est le plus bel exemple et cette ferme en particulier.

Ce fût, en ce qui me concerne, une lecture atypique qui mérite de « décanter » un peu pour en apprécier pleinement la profondeur. L'auteur s'attarde sur certains éléments et passent ensuite très rapidement sur d'autres, ce qui déstabilise un peu, mais c'est à l'image de l'accélération de ce changement inévitable qui secoue cette île jusque là isolée.

Une découverte intéressante. J'ai pleinement apprécié le choix du titre que je vous conseille de découvrir au fil de ce roman islandais.
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Un livre où l'on découvre que l'éducation sert à débarrasser son esprit des pierres de la bêtise pour pouvoir cultiver son champ.
Un livre qui démystifie les sagas, ces textes qui racontent "l'orgueil, la vanité, l'envie et la mesquinerie".
Un texte qui au travers d'un gamin qui restera jusqu'à la fin du livre "le gamin" nous donne un cour d'histoire sur l'Islande. À la fois l'(H)histoire, la grande celle qui s'écrit dans les livres, mais aussi les changements sociologiques qui s'inscrivent dans les mentalités, dans les façons de vivre d'une famille de l'Islande reculée bien loin des grandes villes.
Tout y passe, la description de ce pays avant la guerre, ce peuple enfermé sur lui même, la "colonisation" par l'Angleterre avant celle des américains.
Islande terre, où il faisait bon suivre les événements de ce qui se passait dans les couloirs de l'Atlantique,
Islande, enjeu stratégique durant la guerre froide permettant de garder un oeil sur les manoeuvres de l'ogre russe,
L'envahissement de ce pays où il était plus rentable de louer ces terres à l'armée peu importe de quelles nations plutôt que d'y élever des moutons,
Puis ... de se servir de ces terres désolées pour développer un tourisme de masse pour ceux à la recherche des valeurs naturelles saines, écologiques au plus près de la nature même si elle est hostile et même au contraire ...
Sauf qu'il est parfois gênant d'y vivre quand le soleil ne s'y montre pas, que les pluies empêchent toutes promenades, que les aurores boréales ne peuvent pas être observées sur commande et jamais en été.
Un livre qui casse les légendes, les codes.
Le temps a passé, de tous les visiteurs de la ferme .... il n'en revint que trois tout comme dans ce conte improbable peut être dont l'histoire nous est lue mais dont nous ne saurons jamais la fin !
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Un jour, particulièrement enflammé, il raconta un évènement qui s'était produit aux abords de l'Islande: un des plus gros vaisseaux militaires du monde avait été coulé et plus de cent soldats s'étaient noyés.
Vous vous rendez compte, s'émerveilla le vieux. Jamais on n'aurait imaginé accomplir une telle prouesse quand j'étais petit. A cette époque, pour prouver sa valeur, il suffisait d'escalader la falaise et d'aller y chercher les œufs.
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- Enfin, les touristes anglais sont plutôt radins, répondit-elle
Le gamin balaya ces paroles d'un revers de main. Il portait sur ses visiteurs un regard différent.
- Ces intellectuels anglais ont quelque chose de particulier avec leur côté négligé et leurs vêtements déformés qui font autant de plis que la peau de leur visage, ajouta-t-il.
- Qu'ils soient difformes à l'intérieur et à l'extérieur ne les empêche pas d'avoir des oursins dans les poches, rétorqua la patronne.
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Il écoutait le grabataire avec compassion. Il comprit alors une chose qu'il n'avait fait qu'entrevoir avec le fils : lorsque l'angoisse tenaille la chair, l'esprit se met en quête de liberté et la langue se délie pour admettre la complexité de la vie et sa cruauté.
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L'été passa, riche en journées étonnamment chaudes. Le ciel était limpide et ensoleillé. La douceur de l'air plongeait les gamines dans un état d'esprit tout aussi radieux. Elles décidèrent de faire le grand ménage dans la maison avant l'hiver et d'en nettoyer jusqu'au moindre recoin. Elles ouvrirent les portes et les fenêtres pour laisser les dernières brises tièdes de l'été balayer les sols et débarrasser les lieux de leur humidité. Le beau temps ne durait toutefois jamais assez longtemps pour qu'elles puissent mener à bien leur projet de laisser les murs, les sols et le plafond se gorger de chaleur avant l'arrivée de l'hiver. Quoi qu'elles fassent, on sentait toujours dans la maison une odeur d'humidité même s'il faisait chaud à l'extérieur, au pied du mur où les chiens se couchaient les pattes en rond, impatients qu'arrive un visiteur ou que se produise un évènement inattendu.
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Certes, tout tient à la mémoire et à la santé, mais quoi qu'il puisse arriver, le futur se résume à une incertitude limitée dans le temps, qui s'achèvera obligatoirement sur une certitude.
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