Ce livre s'est lancé à la rencontre d'un vieil homme, un inconnu au destin pourtant exceptionnel.
Jean Jacob est venu à Paris.
Il a été présenté en octobre 1789 au roi, aux députés et montré aux parisiens comme une bête curieuse du fait de son grand âge.
Qui était
Jean Jacob ?
Était-il le dernier serf opprimé par la barbarie féodale, un symbole politique judicieusement exhibé par la révolution française naissante ou tout bonnement un imposteur fabriqué par l'appât du gain de sa famille ?
"
Jean Jacob, l'homme de 120 ans" est un essai historique d'Antoine de Baecque et de
Jacques Berlioz.
Il a été publié en décembre 2019 aux éditions "Tallandier".
Mais le "Le centenaire du Mont Jura" n'est pas tout à fait un inconnu puisque déjà
G. Lenotre avait raconté son histoire le 28 décembre 1927 dans le journal "Le Temps".
Cette chronique du grand historien de la "Petite Histoire" a d'ailleurs été ultérieurement reprise dans le sixième volume de la série "Vieilles maisons, vieux papiers" parue également autrefois aux éditions"Tallandier".
Né dans le bourg de la Charne, près de Clairvaux-les-Lacs,
Jean Jacob aurait donc atteint l'âge canonique de 120 ans ...
C'est un journaliste qui, le premier, lui consacra un long article dans "Le journal de Paris".
Joseph-Antoine Cerutti, un homme de lettres de son temps, journaliste et écrivain aujourd'hui bien oublié, avait publié sur trois pages une "Lettre sur un vieillard âgé de 118 ans" dans le seul quotidien de l'Ancien Régime.
La gloire vint au veil homme, ainsi que la richesse et la renommée.
Il fût bringuebalé par sa famille jusqu'à Paris où fatalement il mourut ...
Cette enquête est menée de manière très rigoureuse.
Elle est est exposée de manière un peu austère mais sans toutefois être ennuyeuse.
Et finalement après tiré sur tous les fils de cette pelote de mystère, les deux auteurs se sont fait une opinion.
L'Histoire aura tranché ...
Mais ne comptez pas sur moi pour en dévoiler plus que ce qui l'a déjà été !
Que Dieu me savonne et que Mathusalem me pardonne, il aura vécu plus que centenaire celui qui me prendra en flagrant délit de divulgachage !
En postface, l'ouvrage est agréablement illustré et farci de notes, d'index de personnes et de lieux, d'une légende d'iconographie, d'une table des crédit, et même de quelques branches d'arbre généalogique.
On serait un solide et sérieux livre d'Histoire à bien moins que ça !
Y a peut-être manqué un peu de souffle de conteur pour que le compte y soit vraiment.
Pourtant la lecture est agréable et vivante, mais les deux plumes et les quatre mains ont un tantinet megotté sur l'ardeur et le bouillonnement.
Et peut-on vivre aussi longtemps sans ardeur, ni bouillonnement ? ...