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EAN : 9782882535306
240 pages
Wilquin (01/01/1900)
3.91/5   11 notes
Résumé :
Le narrateur s'interroge sur la relation entre ses grands-parents et cherche à comprendre ce qui a conduit sa grand-mère, Jeanne Guéminez, à perdre subitement l'usage de la parole après le naufrage de L'hirondelle au large de Saint-Pierre.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Eric est un quadra, ignoré par sa grand-mère, mal aimé par sa mère, mal marié....Le lieu où il se ressource c'est la presqu'île de Quiberon dans la maison bourgeoise de son grand-père.
Lors de ce séjour le vieil homme très fatigué, meurt. Pour Cédric ce sera un long cheminement pour comprendre ce qu'a été la vie de de ses grands-parents.
Et pourquoi se sent-il à la fois mal et en colère...
Ce petit coin de Bretagne, les embruns et la lande sont le décor de ce roman qui nous entraîne dans une histoire de famille où le silence est la règle.
Accompagnés de la gouvernante, effacée et réticente, nous passons 8 jours dans la maison du mort, en attendant les funérailles avec heureusement quelques escapades pour profiter des embruns. C'est sûrement ce qui m'a le moins plu dans ce roman, la longue attente...
Si les premières pages se lisent très vite, impatient d'en savoir un peu plus, l'histoire prend un peu de lenteur ensuite.
Un roman dépaysant, même si on connaît l'endroit, qui nous parle de mer, de naufrage et de l'humain...
Rythmé par de nombreux dialogues, il ne se dévoile que très lentement. Lecture facile et agréable, laissez vous porter par le silence de Belle-île, même s'il vous faudra supporter la présence de Jacques le Garrec. Un mort si présent...
Merci à Masse Critique et aux éditions Lucie Wilquin pour cet envoi.
Un livre choisi pour le titre et qui ne m'a pas déçue
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« Dès qu'il le pouvait, Cédric revenait en Bretagne, chez son grand-père, dans cette bâtisse qui surplombait la mer, à la croisée des plages. » Délaissé par une mère avare de gestes tendres, il a, heureusement, son grand-père, notaire de l'endroit, qui lui apprend à naviguer et lui transmet sa sagesse. La grand-mère, austère et muette, semble s'être recroquevillée à l'intérieur d'elle-même.
Après la disparition de Jacques le Garrec, Cédric va découvrir des secrets enfouis dont il n'avait jamais soupçonné l'existence.
Je l'ai déjà dit : les îles m'intriguent et m'attirent. C'est donc avec beaucoup de plaisir que j'avais découvert les superbes bandes dessinées de Weber et Nicoby consacrées à Belle-Ile et Ouessant, des endroits que j'espère bien visiter un jour. le roman de Laurence Bertels me paraissait donc alléchant. J'y subodorais une histoire de secrets de famille, un thème qui me plaît aussi.
Dès les premières pages, le lecteur fait la connaissance de Cédric le Garrec. Celui-ci n'est pas tellement comblé : un métier qui l'assomme, un ménage qui bat de l'aile... Par chance, il y a « Kenavo », la maison bretonne dans laquelle, enfant, il a coulé des jours heureux. le notaire De Saint Pierre et Quiberon, Jacques le Garrec, est un excellent navigateur . Il rêve de transformer Cédric en un nouvel Eric Tabarly. Pas de chance, l'enfant n'a pas le pied marin. En revanche, il ne refuse jamais les balades, par tous les temps, sur « cette côte inhospitalière, cette succession de falaises déchiquetées, cette alternance de grottes, de crevasses et d'anses de sable ». Il aime regarder les vagues se fracasser sur les rochers, découvrir la flore ou la faune. Une mouette « d'apparence dodue, le bec dans une flaque d'eau, recommençait l'opération à plusieurs reprises, imperturbable. » Sa présence suffit au promeneur solitaire qui n'a guère besoin de bavardages avec ses congénères.
A travers ses descriptions, à la fois précises et pittoresques, Laurence Bertels fait ressentir à son lecteur la beauté, le calme, la majesté des lieux. On a l'impression d'entendre le ressac, de humer l'air marin, de frissonner sous les rafales.
Deux pages plus loin, pourtant, Cédric plonge dans le drame. En rentrant d'une promenade, il trouve mort ce grand-père adoré, qui a certainement anticipé sa fin, puisqu'il lui a transmis ses dernières volontés.
Le jeune homme va donc passer cinq jours dans un silence oppressant, à veiller le défunt, en compagnie de sa gouvernante, guère plus causante que celui-ci.
Elle s'appelle Clarisse, et c'est à travers le regard de Cédric que nous la découvrons. Depuis vingt ans, elle est au service de Jacques. Elle nous donne l'impression d'être une vieille fille austère, habillée de sombre, au chignon strict. Et pourtant, comme elle a été engagée alors qu'elle était âgée d'à peine vingt ans , elle a seulement la quarantaine. Et, hors des quatre murs de Kenavo, elle se transforme en une autre femme. Cédric tente de percer son secret. Il la harcèle de questions, la suit, n'a aucun respect pour sa vie privée. Je n'aime pas ce personnage hargneux, qui se dispute avec tous ceux qui l'entourent, se réfugie dans l'alcool, buvant plus que de raison, se met en colère lorsqu'il découvre que d'autres que lui hériteront de Jacques le Garrec
Ce dernier n'apparaît qu'en creux, à travers les souvenirs de son petit-fils, le journal de sa femme, les anecdotes rapportées par l'entourage : commissaire, médecin, jeune notaire. Lui, au contraire, est très attachant. C'est un homme qui m'a touchée.
Si Cédric me crispait, l'atmosphère, les paysages tourmentés de la presqu'île qu'il arpente en tous sens, accompagné de Billie, le chien, m'ont séduite. J'ai retrouvé, en lisant ce roman, des endroits qui apparaissent dans « Belle-Ile en père » : la Pointe des Poulains, avec le fort où habitait Sarah Bernhardt, les menhirs Jean et Jeanne, dont Laurence Bertels nous raconte la légende. Cela donne très envie de voir tout cela de ses propres yeux. le roman met en avant, outre les silences et les secrets, les solitudes vécues par chacun des protagonistes et les liens du coeur, bien plus puissants que ceux du sang. C'est pourquoi je l'ai beaucoup aimé.
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Livre reçu lors de la masse critique de Janvier.
Belle-île en mer... Comme un avant goût de vacances!

Cédric est ramené sur sa terre natale auprès de Quiberon parce que son grand-père vit ses dernières heures. A travers ce temps de funérailles, d'au revoir, il va revivre des instants avec son grand-père et redécouvrir son histoire sous un tout autre aspect.

L'auteure m'a rapidement embarquée dans son roman avec une histoire rapidement plantée, une écriture très fluide, un décor qui n'est pas sans me rappeler de bons souvenirs de vacances et ces magnifiques paysages!
L'intrigue est plutôt simple mais bien menée et nous paraît plutôt réelle et proche de ce qui pourrait nous arriver.
L'aspect journal intime est sympa mais très redondant où j'ai l'impression que l'auteure ne fait que répéter son déchirement, sa tristesse et son envie de mourir. Par contre, le sentiment amoureux est plutôt bien nommé et lorsque l'on a connu quelqu'un qui nous est cher et que l'on a perdu cela nous parle.

Plutôt belle réussite pour un début de cette auteure.
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Le vrai héros de ce livre est Belle-Ile, Quiberon, la mer et ses falaises. Cédric est un anti-héros qui semble perdu dans un labyrinthe confronté à des secrets enfouis dans la mer et les vents. La nature est puissante et peut engloutir ou régénérer. Cédric pourra-t-il saisir la seconde change qui lui est offerte? L'auteur ne répond pas et laisse le suspens.

La psychologie et les dialogues des personnages sont très soignés. On sent l'amour que Laurence Bertels porte à cette région.
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Cédric rend visite à son grand-père, sur la presqu'île de Quiberon. Mais celui-ci décède soudainement à son arrivée. Cédric avait une profonde affection pour cet homme, qui était le seul de sa famille à vraiment l'aimer. Il décide de rester dans la maison du vieil homme avec Clarisse, la dame de compagnie, jusqu'à l'enterrement de celui-ci.
Lors de la lecture du testament, il va découvrir que Jacques, son grand-père, a confié au notaire une enveloppe contenant le journal intime de sa grand-mère.
Les sept jours qui suivent vont profondément bouleverser la vie de Cédric.

Ce roman m'a procuré une sensation particulière : un mélange de tendresse et de mélancolie.

Le silence de Belle-île est un roman hypnotique, on se laisse porter par les flots. Entre les passages du journal intime de la grand-mère devenu muette soudainement, les recherches de Cédric pour tenter de comprendre les parties obscures de la vie de son grand-père, ancien notaire. La cohabitation difficile avec Clarisse, les pages se tournent et l'on a envie de savoir. Même si je me suis doutée du dénouement assez tôt. Les passages du journal intime de la grand-mère étaient passionnants, j'en aurais voulu encore et encore. J'ai été transportée hors du temps à Saint-Pierre puis à Belle-île.

La seule chose qui m'a « agacée » dans ce livre, c'est qu'à chaque fois qu'était mentionné le grand-père, il était écrit : Jacques le Garrec ( Nom + prénom), de temps en temps OK, mais à chaque fois cela m'a paru peu naturel…
Moi, quand je parle de mon grand-père avec quelqu'un qui le connait, je ne stipule pas son nom de famille après son prénom.

Un truc que je remarque souvent dans les romans se passant en Bretagne, c'est que les personnages ont tout le temps un nom de famille et de surcroît breton (c'est marrant car quand je lis d'autres romans, je n'ai pas l'impression que les personnages ont des noms de famille, si ? ( dites-moi, si c'est moi qui me fais une fixette dessus)

Ce roman était à la base une nouvelle que l'autrice avait écrite lors d'un atelier d'écriture. Grâce à une pluvieuse journée de novembre, et à un séjour sur Belle-île-en-mer, la petite nouvelle est devenue roman.

Le silence de Belle-île de Laurence Bertel est une histoire tout en retenue, sacrément efficace.
Lien : http://www.lespassionsdechin..
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
14 février 2017
Cette histoire de secrets enfouis dans la mer et les vents rappelle les romans de notre adolescence, de Daphné du Maurier aux sœurs Brontë.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Quelle détresse! Cédric se demanda comment la jeune femme qui avait écrit ces mots pouvait être la grand-mère digne, parfois dure, qu'il avait connue. Jamais il ne l'avait imaginée vulnérable. Il découvrait, en lisant ces lignes, une autre femme, une étrangère, et imaginait la peine qu'elle avait dû faire à son grand-père. Il lui en voulait. Il l'enviait aussi d'avoir vécu cette histoire, d'avoir connu une telle rencontre, lui qui était toujours resté au bord du chemin.
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Certaines personnes vous portent, décèlent le meilleur en vous, là où d'autres décèlent les failles. Cédric n'attirait pas les sympathies. Il traversait son existence sans créer de remous. Et s'en accommodait.
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Cédric avait vite appris à enfouir ses sentiments et, lorsqu'il essayait aujourd'hui de respirer avec plus d'aise, il n'y arrivait pas. Il scruta l'horizon, observa les nuances de gris, de vert et d'argenté qui coloraient la houle. Il regarda l'infini du mouvement, le chevauchement d'une vague sur l'autre, leur lointaine douceur avant qu'elles se fracassent sur les rochers. Il aimait cet éternel recommencement qui le berçait, le lavait, l'endormait après l'avoir angoissé. Regarder. Ne rien faire. Laisser place au néant. Et ce souvenir. Prendre le temps de comprendre l'histoire de ses grands-parents qu'on ne lui raconta que par bribes.
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Cédric ne savait pas qui était Sarah Bernhardt, se demandait à quel siècle elle avait vécu, mais son grand-père racontait avec tant de conviction qu’il avait l’impression d’avoir participé à ces fêtes d’été et croyait, chaque fois qu’il marchait vers le phare de la pointe, qu’elle allait en sortir, entourée de sa ménagerie. Il entendait alors le froufrou de sa robe à crinoline et le rire de ses petites-filles à l’arrivée du bateau. Il n’osait pas demander à Jacques Le Garrec qui était cette dame, mais lorsqu’on lui en parla au lycée, il prit conscience de son ignorance, emprunta des livres à la bibliothèque et observa la photo en noir et blanc, grise tant elle était passée, où l’on voyait ce monde endimanché déjeuner sur l’herbe.
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Il avait choisi ce métier sans conviction. Il n’était pas passionné, mais on le disait fiable et rigoureux. Dès qu’il arrivait à Saint-Pierre, il oubliait ses obligations, retrouvait une certaine spontanéité, une part enfouie de sa personnalité. Les brides se relâchaient. La sauvagerie de la presqu’île le fouettait. Au point, parfois, de réveiller une sexualité dont la brutalité le surprenait. Fanchon, il est vrai, n’y était pas pour rien. Chaque fois qu’il croisait cette femme de pêcheur au village et qu’elle lui adressait la parole avec une attention à laquelle il n’avait jamais été habitué, il se sentait troublé. Il émanait de cette femme, un peu trop forte et familière, une sensualité réelle. Elle aimait l’amour, Cédric en était certain. Il se demandait si tous les hommes pensaient comme lui.
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Video de Laurence Bertels (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laurence Bertels
Laurence Bertels, "La solitude du papillon".
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