Quand nous parlons des Lois de la Nature, nous ne trouvons rien de ce qui caractérise les lois humaines. Les Lois de la Nature ne sont pas des commandements émis par une autorité quelconque : c'est un exposé de conditions dans lesquelles une certaine chose arrive invariablement. Là où se trouvent ces conditions, un certain évènement suivra; c'est la déclaration d'une séquence, d'une succession invariable, immuable, sans appel, parce que ces Lois sont l'expression de la Nature Divine dans laquelle il n'y a ni changement ni l'ombre d'une déviation. La Loi de la Nature n'est pas un commandement "Faites ceci ou ne faites pas cela". C'est un exposé : "Si telles et telles conditions sont réunies, tels et tels résultats se produiront" ; si les conditions changent, les résultats changeront avec elles.
Mais alors, qu'est-ce que le spirituel ?
C'est uniquement la vie de la Conscience qui reconnaît l'Unité, qui voit le Soi Unique en toutes choses et toutes choses en le Soi. La vie spirituelle est la vie qui, à travers le nombre infini des phénomènes, perce le voile de Maya et voit l'Un, l'Eternel sous chaque forme changeante. Connaître le Soi, Aimer le Soi, Réaliser le Soi, cela et cela seul est la Spiritualité, et la Sagesse consiste seulement à voir le Soi partout. Tout, en dehors de cela, est l'ignorance; tout, en dehors, est contraire à la Spiritualité. Quand vous aurez compris cette définition, vous vous trouverez forcés de choisir, non le phénomène, mais le réel; de choisir la Vie de l'Esprit comme étant distincte de la vie de la forme, celle-ci fût-elle sur le plan le plus élevé.
Après avoir endormi la sensibilité des sens, le pas suivant était de calmer les pouvoirs du mental, de le rendre ferme afin qu'il cesse de vibrer, devienne immobile et capable alors de répondre aux vibrations venues d'en haut. Quand le mental était devenu tranquille et calme, qu'il n'était plus permis à aucun désir de le troubler, sa sérénité était semblable à un lac parfaitement calme ; sur ce mental ainsi pacifié était projetée la réflexion du Soi ; l'homme voyait, dans la tranquillité du mental et le silence des sens, la majesté, la gloire du Soi. Telle est la méthode orientale.
Nous devons être purs dans notre vie, compatissants et tendres ; nous devons apprendre à voir le Soi dans chacun de ceux qui nous entourent, dans celui qui est laid comme dans celui qui a la beauté, dans l'inférieur comme dans le supérieur, dans la plante aussi bien que dans le Déva. Celui qui voit le Soi en toutes choses et toutes choses en le Soi, celui-là voit; en vérité, il voit.
De ces expériences découla une autre idée, c'est que non seulement la conscience pouvait manifester des facultés supérieures à celles de l'état de veille, mais que cette conscience limitée ne pouvait pas connaître la conscience plus grande qui était au-delà de ses propres bornes. La conscience supérieure connaissait l'inférieure et celle-ci ne la connaissait pas.