Il y a des moments de presque rien, des minutes ordinaires, on en a traversé des tas comme ça avant, mais un beau matin, c'est une fraction de temps pendant laquelle tout bascule. Des silences qui paraissent anodins, on n'éprouve pas le besoin de les remplir, on y est bien mais on appuie le regard un peu trop, on accroche ses yeux à l'autre une seconde de plus qu'il ne faudrait et ça remplit le silence d'un coup, on fait loger un destin dans ce silence.
Il existe un verbe pour cela : s'automutiler. Je songe à ces blessures que je m'infligeais, invisibles à l'oeil nu, et qui saignaient au-dedans.
Dans les étreintes, il y a tout ce qu'on abandonne.
Ce n'était pas grand-chose, juste une poignée de secondes, comme une hésitation, un vacillement mais on y aurait logé toutes les névroses du monde.
avions-nous jamais été autre chose que de très bons comédiens dans des existences qui nous étaient étrangères ?
Les mères perçoivent immanquablement les désastres vers lesquels leurs fils courent à bride abattue.
L'été a été merveilleux et tragique.
Avions-nous jamais été autre chose que de très bons comédiens dans des existences qui nous étaient étrangères?
Il redoutait la fragilité des premiers instants, quand la ferveur peut encore ne pas tenir ses promesses.
Il est trop facile de réécrire l'histoire après coup. Moi, je m'en tiens à la vérité, elle n'a pas besoin de surenchère.