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EAN : 9782807002739
M.E.O Editions (01/02/2021)
3/5   4 notes
Résumé :
Après Les mots de Russie et Les tulipes du Japon, La Maison du Belge clôture la reconquête de sa
mémoire par Élisabeth, fille d’un couple d’émigrés russo-polonais et personnage central de cette
trilogie qui s’échelonne sur plus d’un demi-siècle. Ce troisième volet revient sur l’élaboration du
premier. L’auteure livre les coulisses de ce livre qu’elle arrache aux contraintes, tant intérieures –
briser l’amnésie, se réapproprier son passé, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Elisabeth est à un tournant de sa vie. Ce n'est pas le premier, mais peut-être celui qui va clore la série. Libérée de deux mariages malheureux, elle n'est pas, malheureusement pour elle, encore dépêtrée de son histoire familiale. Fille unique d'un couple d'émigrés russo-polonais, elle porte en elle les stigmates du vécu dramatique de ses parents et prisonnière des conséquences relationnelles filiales résultantes. Dans sa quête éperdue d'attention et d'amour, elle va croiser le chemin d'un homme qui va bouleverser sa vie : Ludo.

Les histoires d'amour finissent mal en général… L'originalité de celle-ci est qu'elle commence mal. Très rapidement, beaucoup trop vite, quelque chose cloche entre ces deux là. Est-ce le côté manipulateur de cet homme charismatique qui empêche cette relation de se développer, ou bien est-ce plutôt ce qu'Élisabeth transfère sur cet homme ? Elle l'écrit d'ailleurs très clairement, Ludo lui rappelle à la fois son père et sa mère, dans leurs violences, leurs sécheresses affectives, leurs duretés.
Et pourtant, elle s'accroche, contre toute raison apparente, si ce n'est que l'issue de cette histoire, dont la fin est inéluctablement inscrite, va peut-être lui permettre de s'épanouir enfin, de dire au-revoir aux fantômes de son passé pour s'accomplir elle-même. Elle trouvera ainsi la force et les ressources pour se consacrer à son rêve de toujours : l'écriture.

La maison du belge est un livre troublant. Ce qui apparaît présenté comme un roman se révèle être très autobiographique, axé sur la vie de l'auteure, déjà déclinée sur deux livres d'une trilogie dont celui-ci se trouve être le dernier volet. Pourtant, il n'est pas besoin d'avoir lu les deux autres pour aborder ce tome, il contient en lui la genèse des deux autres.
D'un point de vue psychologique, il fut pour moi déroutant de me poser la question de « qui manipule qui », tout au long de ma lecture. Cet homme est-il vraiment le vampire décrit dès la préface ? Isabelle ne l'utilise t-elle pas à son tour, inconsciemment, pour franchir une étape de sa vie qu'elle ne pourrait pas seule ?

Un livre sur les mystères de la psyché humaine… admirablement résumé par la superbe Annie Lennox :
Some of them want to use you
Some of them want to get used by you...

Merci à Babelio et son opération Masse critique de m'avoir fait découvrir ce livre, cette auteure, et les éditions MEO.
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« C'est qu'il en faut du temps pour ravauder, détail après détail, le tissu d'une enfance foutue. »
Et puis, bien des années après… Un soir…
Quelque chose est en train de se passer.
En présence de tous les autres amis de Jeanne, une comédienne à la retraite, rencontrée en été dans en hôtel en Provence, je me sens gauche. À côté de cet homme-là, j'éprouve un étrange bien-être. Une sorte de total relâchement. D'abandon heureux. Ou idiot.
Une rencontre invraisemblable. Nous appartenions à deux mondes étanches l'un par rapport à l'autre.
Aujourd'hui, j'admets que mon destin m'a joué un drôle de tour.
Quelque chose de profondément chaleureux se nouait entre nous. Son sourire bienveillant, sa patience à écouter. Mais il y avait aussi la langue russe que je m'étais remise à baragouiner. Alors que je ne la pratiquais plus depuis un quart de siècle.

*
Je m'affolais vite pour un homme. Je le savais. Quelque chose d'aveugle me poussait vers eux. Qui pouvait durer d'une semaine à plusieurs années. Meubler mon vide affectif.
Confinée depuis l'enfance jusqu'au seuil de cette liberté confinée que je venais d'arracher à mon mari, j'ignorais tout de cette catégorie d'hommes dont faisait partie l'objet de mes désirs. Les hommes de pouvoir.
Ceux des paris gagnants.

*
Que n'ai-je été secouée comme un prunier…
J'étais devenue une proie.

*

En suivant le cheminement identitaire du personnage d'Élisabeth, qui travaillera au service d'une firme japonaise et sauvera son âme en devenant écrivain, l'auteure nous entraîne dans un miroitement littéraire qui tient sa force de ce qu'il renvoie à l'intensité d'un vécu pacifié.
L'héroïne se sent écrasée par « le poids de toujours être stigmatisée par son père et honnie par sa mère, eux-mêmes devenus bourreaux pour avoir été des victimes broyées par les violences de la guerre et les cruautés du destin.
« La pitié, le remords. Et un ruban de tendresse pour tout faire tenir ».
(Extrait de la préface de MyriamWatthee-Demotte)

Après Les mots de Russie et Les tulipes du Japon, La Maison du Belge clôture la reconquête de sa mémoire par Élisabeth, fille d'un couple d'émigrés russo-polonais installés en Belgique et personnage central de cette trilogie qui s'échelonne sur plus d'un demi-siècle. Ce troisième volet revient sur l'élaboration du premier. L'auteure livre les coulisses de ce livre qu'elle arrache aux contraintes, tant intérieures – briser l'amnésie, se réapproprier son passé, tenir la promesse faite à son père d'écrire sur lui, sur sa mère, sur leur huis clos de cauchemar – qu'extérieures – exprimer sa nature d'artiste et d'écrivain en dépit des manipulations d'un riche amant narcissique dont elle s'est follement éprise.
Comme l'écrit l'académicienne Myriam Watthee-Delmotte, cet amant, « initialement vampirique, perd son combat contre son imparable concurrent qu'est l'écriture littéraire […] ».
Un roman implacable signé Isabelle Bielecki !

Lien : https://lesplaisirsdemarcpag..
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Je suis complètement passée à côté de ce livre. Je n'ai pas réussi à m'immerger dans cette lecture, pourtant bien écrite et facile à lire. J'ai trouvé le rythme trop lent à mon goût.
L'utilisation fréquente de mot-phrase contribue à donner un rythme très saccadé au récit, ce qui ne m'a pas convenu.

La narratrice, Élisabeth, partage ses émotions et ses états d'âmes à la manière d'un journal intime ; cet effet est très réussi, j'ai eu l'impression de saisir réellement ces émotions, comme dans un film ou une discussion.

Je remercie les éditions M.E.O pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique Littératures organisée par Babelio.
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Un style d'écriture agréable à lire et un rythme intéressant. J'ai eu un peu de mal à me mettre dans l'histoire au début puis j'ai finis par me laisser porter par l'autrice qui nous raconte ses états d'âmes, ses joies, ses peurs son travail d'écriture. J'ai trouvé cette façon d'inclure le lecteur très sympa. J'ai toutefois regretté certains passages trop crus pour moi et une certaine lenteur dans cette histoire qui finit par moment par tournée en rond.

Je remercie toutefois M.E.O, l'autrice et Babelio de m'avoir fait de t'ouvrir cette lecture grâce à la Mass critique
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je vais écrire. Écrire ! Sur n’importe quoi. Quelque chose en moi en à besoin. Simplement besoin.
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Tu disais que ramener à la vie un cadavre affamé est un pari contre la mort.
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Tout bouge sauf moi, prisonnière de mon admiration.
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