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EAN : 978B08PC4ZX1T
73 pages
Éditions Anacharsis (07/01/2021)
3.39/5   86 notes
Résumé :
Voilà l'été. Berthe Morisot, peintre impressionniste, et Eugène Manet, son mari affable, quittent Paris pour une partie de campagne. Ils posent valises et chevalet dans une maison champêtre, havre d'une douceur estivale propice à toutes sortes d'expérimentations nocturnes.

Dans ce roman formant un diptyque avec Trois jours dans la vie de Paul Cézanne, Mika Biermann confond allègrement mots et couleurs, phrases et perspectives, écriture et peinture.>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
3,39

sur 86 notes
Six mois après leur mariage, en 1875, Berthe et Eugène prennent le train pour un weekend à la campagne. Ils arrivent à Soullion et rencontrent Nine, paysanne un peu débraillée, une beauté rousse saisissante de jeunesse et de sensualité. Ils aimeraient que Nine soit à leur service car les deux ne savent pas faire grand chose dans une maison. Berthe, peintre impressionniste, est une rebelle. Elle doit se faire une place dans un monde d'homme. Elle reconnaît dans le regard de Nine le même désir de liberté.

Dans un court récit, tel un tableau impressionniste, le style, réaliste, décrivant le mode de vie de l'époque, est très agréable, un brin désuet. On rentre complètement dans l'histoire, on se baigne avec Berthe dans la rivière, sans vêtement. La nuit, ennemie des peintres, on observe avec Berthe, les différentes nuances et on réfléchit à la condition des femmes et à la vie intime qu'elle juge morne et sans intérêt.

La chaleur, la campagne et Nine vont réveiller tout ça. La suite est assez surprenante et elle restera une parenthèse dans la vie de Berthe et Eugène.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Berthe Morisot au bouquet de violettes d'Edouard Manet ...rien que pour le tableau je me devais d'ouvrir Trois nuits dans la vie de Berthe Morisot..
1875. C'est l'été Eugène Manet et Berthe Morisot, son épouse, s'échappent de Paris pour passer quelques jours à la campagne. Jeunes mariés ils sont heureux de s'éloigner de la capitale. Pour l'intendance il y a Nine la fille du cocher, une jeune fille peu farouche.
La plume de Mika Biermann est fluide, alerte, riche en couleurs et harmonies mais voilà je n'ai pas saisi le pourquoi du comment de ce court roman. Lui fallait il impérativement Berthe Morisot pour mettre en scène fantasmes et rêveries érotiques un soir d'été à deux ou à trois? laissez-moi en douter.
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Thème cher aux impressionnistes qui n'aimaient rien tant que de peindre sur le motif, « la partie de campagne » a ses codes : éloignement de la grande ville, soleil omniprésent, masure traditionnelle, déjeuner en extérieur, et peinture bien entendu. À cet exercice académique, Mika Biermann ajoute une touche sulfureuse : le sexe, le plaisir, l'interdit, le frisson.

Mariée depuis six mois à Eugène Manet, le frère d'Edouard, Berthe Morisot n'a consommé cette union que trois fois. Dans le noir, la pudeur et le conformisme. Celui qui rassure autant qu'il frustre. Une situation que cette instigatrice d'un mouvement qui renversa la table, l'institut et le Salon supporte difficilement. Quand tant de passion et de créativité explosent au contact de Claude, Pierre-Auguste, Edgar ou Stéphane, comment se contenter du conventionnel amoureux ?

Durant cette parenthèse, la chaleur va rapprocher les corps ; l'anonymat soudain libérer les interdits ; et Nine, jeune sauvageonne villageoise devenue servante opportune, va servir de détonateur à la libération de passions qui n'attendaient qu'une occasion pour exploser. Après tant de temps passé à peindre les corps, Berthe va se les approprier : celui d'Eugène, de Nine mais aussi le sien.

Mélangeant les approches artistiques, poétiques et érotiques, Mika Biermann tient le fil de sa courte histoire grâce à un style délicat qui ne verse jamais dans le graveleux, mais interroge les âmes et les corps sur leur rapport aux autres et à la nature, omniprésente. Une réflexion doublée d'un regard féministe qui, replacé dans son époque comme dans l'histoire des mouvements picturaux, rappelle l'importance de Berthe Morisot dans un mouvement dont elle fut longtemps l'injuste oubliée.
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Trois nuits dans la moiteur d'une maison de campagne, dans laquelle séjourne Berthe Morisot et son mari Eugène Manet, le temps d'un été. Trois jours dans la vie d'une grande artiste, qu'on imagine audacieuse, curieuse, un brin espiègle, un peu à l'étroit dans son rôle de jeune épouse, l'esprit avide d'expériences nouvelles, d'intensité.
J'ai aimé ce petit livre qui, à la manière des impressionnistes, restitue à merveille les lumières, les odeurs, les couleurs de cette partie de campagne, les bruits et la langueur des nuits d'été, la matière même, les empâtements, comme si nous étions dans la toile de l'artiste, ou assis avec elle, pieds nus dans l'herbe, à l'ombre d'un tilleul.
C'est joliment fait et plaisant à lire, plein de petites références biographiques que j'ai eu plaisir à découvrir.
Une manière originale de découvrir un artiste, par le détail, qui m'a étonné et amusé.
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108 pages mais qui en valent 600 en richesse d émotion en beauté du texte qui est sublime. l auteure vous emmène en week end champêtre avec ce couple Berthe Morisot peintre et Eugène Manet frère d Édouard. c est un hommage à la peinture il faut d ailleurs en lisant aller consulter les peintures citées. la nature les odeurs le vent dans les feuilles tout y est. une scène un peu crue mais restant belle ne permet pas de conseiller ce livre a des âmes trop prudes ou trop jeunes mais rien de vulgaire ou choquant. tout est beau et la tendresse dans ce couple qui se découvre lors de ce week end champêtre qui est en somme leur voyage de noces improvisé. allez y une heure de beauté.
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critiques presse (2)
Actualitte
07 mai 2021
Le style : asséché. Et, paradoxalement, c’est cette petitesse qui fait la grandeur de ce livre.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeMonde
29 mars 2021
Dans son nouveau roman, l’écrivain imagine la peintre concevant les tableaux du jour dans l’obscurité nocturne et ses voluptés.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Eugène dort déjà, il a cette faculté de s'éteindre sans transition, sans annonce, sans soupir, comme un prestidigitateur qui sort le lapin blanc du sommeil de son chapeau. Ca l'ennuie parfois, Berthe cet égoïsme. Elle est jalouse, elle, qui pense à la peinture, ce qui l'empêche de fermer l'oeil... Dehors, une chouette ulule. Si c'est une chouette. Berthe a chaud sous la couette, elle sort une jambe, appât pour les monstres sous le lit. On distingue l'emplacement de la fenêtre, le noir y a une autre qualité, moins cotonneuse, plus fluide, parsemée de paillettes. Où est la lune, avec sa mélodie de hautbois, son exquise pâleur, ses ombres qui refusent la bataille ? La lune, loin, seule et froide. Parfois, Berthe a de la peine pour elle. Et parfois a de la peine pour elle-même, sans savoir pourquoi. La nuit, c'est l'ennemi des peintres. Demain, elle fera un tableau du jardin. Eugène refuse de poser. Allongée sur le dos, elle essaye de comprendre pourquoi ils sont deux dans ce lit. A table, c'est agréable, d'être deux. Eugène mange très proprement, malgré sa barbe. Pour la promenade ça va aussi. En hiver il porte des gants de pécari, et il est capable d'expliquer que le pécari est un mammifère de la famille des Tayassuidae présent en Amérique du Sud, en Amérique centrale, au Mexique et dans le Sud des Etats-Unis... C'est au lit, une fois couchée, qu'elle sent un malaise qu'elle ne saurait expliquer et qui est probablement dû au fait qu'ils ont fait l'amour seulement trois fois depuis leur nuit de noces il y a six mois. Ce n'est pas assez pour comprendre.
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Berthe, couchée sur le dos, regarde dans le noir. Ca ne se voit pas, le noir. Ca flotte entre les choses, comme un gaz. Ou alors, ça émane des choses, comme la lumière émane du soleil. Le monde, pendant la nuit, diffuse du noir. Le monde est un poulpe géant qui vide sa poche d'encre dans l'espoir de tromper ses ennemis. Le noir, ce n'est pas une couleur, tout le monde le sait. D'ailleurs, aucun peintre n'en a sur sa palette. Ce que les gens prennent pour du noir sur les tableaux est un savant mélange de bleu, de vert et de rouge. Le noir pur n'a pas de profondeur. Il convient pour l'encre d'imprimerie, l'encre dans l'encrier, pour écrire un roman confus, une phrase mélancolique, un mot de condoléances. Il ne peut pas traduire le monde, qui est fait de couleurs. Sauf pendant la nuit.
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Ils ont rêvé d'un restaurant, d'un dîner sous la tonnelle, ils doivent se contenter d'un estaminet qui sert des plats. Le seul du village. Les buveurs se taisent quand les deux étrangers entrent. La salle sent le crapaud. Berthe a mis sa robe de voyage et son chapeau de ville, Eugène porte un pantalon à rayures et un chapeau melon. Le patron donne un coup de torchon au zinc et, affable, leur indique une table. Le couple s'installe. La patronne sort de la cuisine. Il lui manque deux dents de devant, elle a du mal à prononcer les D et les T. Voilà pourquoi sur le menu il y a poulet, pas dinde, oeuf brouillé, pas omelette, flan, pas tarte Tatin. Eugène commende pour deux, la patronne, chargée d'une mission sacrée, repart dans sa cuisine.
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Nuit et son compagnon, Noir, leurs enfants, la petite Aube aux joues rouges et son frère Crépuscule, au caractère plus sombre, dorment à poing fermé. Le grand Minuit, l'ainé, compte les heures avant d'aller se coucher. Nuit veille, elle aimerait bien aller faire un petit tour dehors, mais sans Noir. Noir est morose. Il se met facilement en colère. Il ne travaille pas. Il ne fait rien dans la maison, n'allume pas le poêle, n'achète pas de bougies, ne repeint pas les volets. Il passe des heures dans la forêt, plongé dans une profonde tristesse. Il a une vision manichéenne du monde et n'aime pas le gros Gris, un ami de Nuit, qui relativise tout. Pourtant Noir adore sa Nuit. Il lui dit des choses profondes, il prétend qu'ils sont faits pour vieillir ensemble, il ne la quitte pas d'une semelle. Parfois Nuit étouffe. Surtout en été. Parfois Nuit rêve d'une autre vie, remplie d'éclats d'ombre et de lumière, où on fait la noce sous des drapeaux claquant dans le vent. Le beau Matin lui a fait des avances, il a essayé de l'embrasser, il dit qu'il aime bien les négresses; elle pourrait s'enfuir avec lui, mais elle ne veut pas abandonner les enfants. Alors elle reste là, assise sur le divan, à écouter Noir soliloquer en marchant de long en large. Elle rêve d'un jour nouveau.
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Le chevalet de campagne, aux articulations en cuivre, ressemble à une petite potence. La toile est blanche; le jardin est en couleurs. Berthe dépose de petites virgules de peinture sur sa palette. Bleu, blanc, rouge, vert, jaune, ocre. Elle admire l'ordre qui y règne, chaque couleur luit comme un œil. Elle adore les promesses, elle redoute l'échec. Pas besoin de dessin préparatoire.
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