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EAN : 9791040110422
352 pages
Editions de la Martinière (26/08/2022)
3.61/5   149 notes
Résumé :
1837, baie du Mont Saint-Michel. Le jeune Baptiste Rivière est convoqué au château d’Escreuil pour s’y faire dicter les dernières volontés de la propriétaire des lieux. Mais à son arrivée, le personnel se ligue pour lui interdire l’accès à sa chambre : Langlois, diabolique intendant du domaine, le vieux Simon, qui semble plus qu’un ordinaire jardinier, et même Séverine, la femme de chambre dont Baptiste cherche pourtant à se faire une alliée.

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Critiques, Analyses et Avis (94) Voir plus Ajouter une critique
3,61

sur 149 notes
Besoin d'une lecture de détente pour alterner avec la lecture d'un pavé complexe, je tombe sur ce joli livre en librairie : couverture en carton rouge épais, découpée en oval au centre laissant entrevoir, sur la page d'après, le dessin en noir et blanc d'un homme montant l'escalier en pierre d'un château, une torche à la main. Entre ombre et lumière, l'ambiance gothique est posée. Il me reste à caresser le contour des pages, coloré du même turquoise que le titre, apportant la touche de fraîcheur et de fantaisie inattendue dans cette atmosphère… Et me voici avec une envie folle de sauter à pieds joints dans l'histoire du Château des trompe-l'oeil qui, on le comprend à la fin, porte bien son nom.


J'y pose mes valises avec Baptiste, clerc de notaire mandaté pour recueillir les dernières volontés de la baronne d'Escreuil. Nous faisons connaissance de ces lieux de pierre chargés d'histoire ainsi que du personnel : Simon, le jardinier patibulaire armé de ses chiens enragés, Séverine la femme de chambre avenante, Rose la femme de l'intendant à l'air revêche, son mari Langlois qui semble cacher de lourd secrets… Et vouloir empêcher Baptiste de faire son travail, en le cantonnant à des tâches d'inventaires des biens du château, sans lui permettre de rencontrer la propriétaire en personne. Pourquoi l'empêcherait-on de la voir ? Comment va-t-il pouvoir faire son travail ? Et que fait-il ici s'il ne peut s'entretenir avec la maîtresse des lieux ? le personnel est-il en train de lui cacher quelque chose ? de manigancer un coup ? La baronne est-elle en vie, prise en otage ?


Pour le savoir, Baptiste va devoir prendre son courage à deux mains et affronter les foudres de chaque personnages pour éclaircir la situation. Mais à qui se fier, lorsqu'un billet lui dicte de se méfier de l'intendant, que sa femme revêche ne lui inspire aucune confiance, que Simon semble le pister et fouiller sa chambre en son absence, et que Séverine, la douce Séverine, semble trop gentille et mystérieuse pour être honnête…? Un petit mystère comme on les aime, dans un décor au charme désuet qui semble parfait pour les longues soirées d'hiver. Pour l'élucider, Baptiste devra accorder sa confiance aux bonnes personnes, savoir écouter les confidences historiques des protagonistes, les recouper avec les documents dont il fait l'inventaire. Cette sorte d'enquête nous mènera à découvrir les événements historiques autour de la Révolution de 1789, qui ont menés tous les habitants du château là où ils en sont aujourd'hui.


Concernant le récit du passé, je vous avoue avoir dû relire les premières confidences historiques deux fois tant je n'avais rien compris la première fois à l'entrelacs de relations entre les générations précédentes, datant de la période de la Révolution française et tissant l'histoire du château et de ses habitants. J'avais envie d'une histoire qui se déroulait réellement dans le château alors naviguer entre les époques et les personnages m'a parfois paru fastidieux, J'ai failli abandonner. Mais je suis ravie de ne pas l'avoir fait ! Ma relecture à tête plus reposée m'a permis de poursuivre sereinement pour, au total, apprécier énormément l'ensemble, extrêmement bien ficelé. On finit par s'attacher à tous les personnages, surtout Etienne en ce qui me concerne. Divers sujets de société sont abordés, comme les classes sociales, les privilèges, la sexualité à travers les époque, la tolérance, la différence. La fin est extraordinaire, je ne l'avais pas vue venir malgré les indices semés en cours de lecture, que je n'avais bêtement pas exploités.


Bien que dans un style différent, ce roman me rappelle L'Infortunée, de Westley Stace.


Le bien-nommé Château des trompe-l'oeil est un livre d'excellente facture des éditions La Martinière, issu de la collection Rubis : « La littérature est le sang qui nous bat dans les veines. Elle est notre respiration, notre élan vital. le rubis, reine des pierres précieuses, est le symbole de ce feu inextinguible qui embrase tous nos écrivains depuis la création de notre collection en 2017. (…) La collection Rubis ne publie que des livres qui ont provoqué un choc, une émotion de vie, un arrêt de l'existence sur une phrase. Un feu inextinguible ».
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Après plusieurs romans assez sombres, violents, ancrés dans la réalité d'aujourd'hui, j'ai eu envie d'une histoire chargée d'une atmosphère mystérieuse, étrangère à notre temps.
C'est donc avec cette idée que j'ai parcouru ma bibliothèque pour trouver la lecture qui me conviendrait. Mon regard s'est alors posé sur le dos rouge de ce roman.

L'objet livre à la tranche bleutée, serti d'illustrations en noir et blanc de Yohann Propin, rappelle les gravures anciennes du XIXe siècle.
La couverture, épaisse, rouge, avec une découpe ronde suggérant un judas optique, permet au lecteur de voir sans être vu. Ainsi, cette petite ouverture pratiquée dans la paroi du livre plonge à l'intérieur du Château des trompe-l'oeil, suggérant une ambiance gothique inquiétante.
Le lecteur se fait un peu voyeur.

*
L'histoire se déroule en 1837, en pleine époque romantique, dans une région que j'aime beaucoup, la baie du Mont St-Michel.
Le jeune Baptiste Rivière, un jeune clerc de notaire, est appelé au château de la baronne d'Escreuil, Léonie de Selves, afin d'établir un inventaire de toutes ses collections, estimer leur valeur afin de réviser le testament de la vieille femme qui n'a pas de descendance.

Mais dès son arrivée à Escreuil, l'atmosphère se charge d'une tension menaçante et sombre, parvenant à mettre le lecteur sur ses gardes. En effet, l'aspect du château, imposant, froid et humide, l'accueil désobligeant du personnel, la présence de dogues pareils à des cerbères, donnent le ton.

« La première impression est toujours la bonne, disait souvent maître Bouchard. Baptiste chercha à se rappeler ce qu'il avait ressenti lorsque, descendant de voiture, il avait aperçu Langlois planté sur le perron, entouré de ses dogues anglais auxquels il ordonnait de se rasseoir – les monstres, même à terre, avaient continué à gronder et montrer les crocs. Difficile de démêler ce qui, dans sa terreur, lui avait été inspiré par la meute ou par Langlois. Mais terreur était bien le mot. »

Et lorsque le personnel refuse l'entrée du jeune homme dans les parties privées de la propriétaire des lieux, le lecteur pressent qu'un secret entoure la baronne.

« Tout un roman se déployait, avec ses reliefs accidentés, ses zones d'ombres persistantes. »

Léonie de Selves se cache-t-elle ? Est-elle malade ? Décédée ? Assassinée par un de ses employés ? Qui veut s'arroger les titres de propriété du château ? Qui sera le bénéficiaire du nouveau testament ?
Autant de questions que le lecteur se pose. La lecture devient alors vite prenante, le lecteur se demandant pourquoi la baronne d'Escreuil ne sort jamais de sa chambre.

Le jeune homme, malgré ses inquiétudes, décide d'en avoir le coeur net et se risque la nuit, une fois le château plongé dans l'obscurité, dans les couloirs du château pour atteindre les appartements de la vieille femme. Mais c'est sans compter la présence des dogues lâchés dans la demeure, la présence d'un horrible chat qui semble toujours placer sur son chemin, et des employés qui semblent surveiller constamment ses allées et venues.

Si, à cette atmosphère délétère et intrigante, vous insérez une histoire de fantôme, une lettre d'avertissement, des bruits nocturnes, des villageois propageant de sombres rumeurs, vous avez tous les ingrédients pour être surpris et tenu en haleine jusqu'au bout.

*
Ce récit est une sorte de jeu de piste truffé d'énigmes, de secrets, de pièges.
En effet, les personnages ne sont pas ce qu'ils semblent être. Christophe Bigot a écrit un roman dominé par l'art de la dissimulation, du faux-semblant et de la manipulation. Dans les méandres des non-dits et des demi-vérités, les comportements et les paroles ne sont que du trompe-l'oeil, pour éloigner Baptiste de la vérité.

*
L'auteur maîtrise l'intrigue parfaitement, disséminant des indices tout au long du récit afin que la vérité se révèle doucement et sans accroc.
Plus on s'immisce dans l'intrigue, et plus elle devient complexe, par les relations qui se dessinent entre les personnages, mais aussi par la multitude de personnages que Léonie de Selves va côtoyer pendant la période révolutionnaire.

Pour le lecteur, ce sont des bonds dans le temps car le passé de la baronne est indémêlable des évènements qui ont entouré la Révolution française et la Terreur. L'époque est fascinante.
Ainsi, on apprend petit à petit l'histoire du château d'Escreuil, de la baronne, le tout dans une atmosphère post-révolutionnaire chargée, tendue.

La fin du récit amène d'étranges révélations.
Là encore, l'auteur s'est joué du lecteur. La vérité revêtue d'apparences prend une direction totalement inattendue et surprenante, car en allant au bout de sa mission, le jeune Baptiste va faire d'autres découvertes, le concernant cette fois-ci.

« Surtout, défiez-vous des solutions trop simples. Une vérité en cache toujours une autre, qui en cache souvent elle-même une troisième. Dans ce puits de ténèbres, il importe de ne pas s'arrêter aux conclusions provisoires. Cependant, à trop vouloir s'enfoncer, on pourrait à son tour glisser dans un gouffre sans fond. »

Vous aurez compris, ce livre est un immense trompe-l'oeil qui se joue de la perception du lecteur, de ses certitudes, lui donnant l'illusion de la réalité et de la vérité.

*
Lorsque j'ai acheté ce livre, j'ai surtout été attirée par le magnifique objet-livre, par l'époque historique et l'ambiance gothique. Les superbes illustrations me rappelaient également les contes de mon enfance, me laissant penser à tort, à un roman pour adolescents.
Si la première partie, entre thriller gothique et roman historique, m'a beaucoup plu, la seconde partie soulevant des problématiques plus actuelles m'a déconcertée. Il est difficile de les évoquer sans dévoiler toute l'intrigue.

*
Pour conclure, Christophe Bigot a choisi la technique du trompe-l'oeil pour nous entraîner dans un conte gothique dont l'arrière-plan historique, les décors et les personnages angoissants nous enferme dans un huis-clos réussi, sombre et inquiétant. le lecteur, tenu à distance derrière un oeilleton, se fait ainsi un peu voyeur.
Au final, le mystère autour de la propriétaire du château révèle également un récit plus complexe et actuel qu'il n'y paraît.
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Baptiste Rivière est un jeune clerc de notaire qui fait ses armes, et on vient de lui confier une mission de taille. Rédiger le testament de la Baronne d'Escreuil et donc inventorier les biens de cette dernière. Mais dans le château d'Escreuil tout n'est que mystère, à commencer par la Baronne : inaccessible ! L'intrigante se dérobe aux regards et Baptiste se voit interdire l'accès à la mystérieuse maîtresse des lieux par une armée de gardes chiourme. Pourtant il est bien là pour la rencontrer que diable ! Que signifient ces non-dits autour de Léonie d'Escreuil dont le passé trouble ne fait que renforcer le mystère…, et si elle était en danger et que ses gardes étaient en fait ses geôliers ?

Baptiste à l'imagination débordante va échafauder hypothèse sur hypothèse, d'autant que ce vieux château plein de prestance, humide et imposant semble avoir lui aussi une mystérieuse histoire à raconter. Sans compter les multiples oeuvres d'art qui le peuplent : peintures, sculptures, ébauches, livres anciens, qui semblent tous être reliés entre eux telles les pièces d'un puzzle.

S'ajoute à cela une galerie de personnages qui semblent s'être donné le mot pour entretenir et alimenter l'aura de mystère qui règne à Escreuil. Simon le vieux jardinier bourru, Séverine la jeune et belle dame de compagnie de la baronne, Etienne l'intendant du domaine aussi bel homme que rustre et Rose sa femme aussi insignifiante qu'énigmatique. Et n'espérez pas avoir un peu de secours parmi les gens du village peine perdu, leurs réponses amènent encore plus de questions.

Un imbroglio de mystères qui trouve leur source dans la grande Histoire. Pour comprendre vous devrez comme Baptiste plonger dans la Révolution Française et décortiquer les petites histoires qui ont fait l'Histoire de France. Au-delà de ce que les livres ont retenus il y a des passions, des vies et des énigmes qui se sont joués, des alliances qui se sont nouées et dénouées et l'amour et la haine sous toutes leurs formes.

Suivez ce petit clerc aux allures de Sherlock un peu trouillard mais très curieux qui à force d'entêtement et d'humanité finira par délier les langues et défaire les noeuds de cette intrigue historique et rebondissante à souhait ! J'ai trouvé ce personnage assez surprenant sous ses airs angéliques, il a un côté fripon mais je vous laisse découvrir ce jeune homme étonnant, parfois un peu trop passif à mon goût mais attachant.

Une intrigue qui, l'air de rien, amènera Baptiste à en découvrir bien plus sur lui-même et ses propres secrets qu'il n'e l'aurait cru possible. Finalement ce fabuleux château des trompes l'oeil, un titre, par ailleurs très bien trouvé, dévoilera son passé mais il faudra le mériter. L'histoire n'est pas simple mais elle est palpitante.

Petit aparté, on m'avait parlé d'une ambiance gothique et personnellement je n'ai pas trouvé que c'était le cas. Ce qui n'enlève rien au plaisir de lecture. J'ai un autre petit bémol qui m'a lui fait enlever une étoile mais impossible de le révéler sans fiche par terre toute l'intrigue alors pour ceux que ça intéresse, on en parle en MP quand vous l'aurez lu ;-)
Encore un petit aparté (je fais ce que je veux c'est mon billet d'abord) j'ai trouvé l'objet très beau avec sa couverture rouge ouverte en médaillon sur un beau dessin.

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Le château des trompe-l'oeil est un ouvrage de belle facture classique, qui vaut surtout pour sa forme physique, un bel objet.
La couverture est épaisse, d'un rouge vif et épais comme le sang qui bat dans nos veines, une découpe ronde s'incruste dans cette couverture comme un oeilleton ou un trou de serrure, nous laissant voir le dessin d'un jeune homme au visage inquiet, portant un chandelier, gravissant les marches d'un escalier, une image qui suggère déjà l'ambiance gothique promise.
Ouvrant le bel écrin, je suis entré dans l'histoire à laquelle m'invitait son auteur, Christophe Bigot, accompagné par les très belles illustrations à l'ancienne de Yohann Propin.
Nous sommes en 1837. Baptise Rivière, jeune clerc de notaire, est envoyé au château d'Escreuil, non loin de la baie du Mont Saint-Michel, pour y réaliser l'inventaire des biens de la propriétaire des lieux, en vue de la rédaction de son testament. Mais la propriétaire, la baronne Léonie d'Escreuil est protégée des regards par son personnel, notamment Langlois un intendant taciturne aux allures diaboliques, Simon un jardinier aussi inquiétant que ses dogues ou bien encore Séverine la belle camériste.
La baronne est une ancienne comédienne et muse qui a survécu à la Terreur de la Révolution, mais pas son époux le baron Armand d'Escreuil, qui fut guillotiné. Malgré la chute de Robespierre, elle vit depuis lors cloîtrée, à l'écart de la lumière du jour, ne veillant la nuit que pour massacrer au clavecin d'anciennes romances désuètes.
Pourquoi se cache-t-elle ? Aux yeux de Baptise Rivière, il semblerait qu'elle soit un peu l'Arlésienne. Qui est-elle réellement ? Que cache le secret de son passé ?
Mes premiers pas dans le récit se sont égrénés dans une atmosphère prenante, ici ou là, quelques indices sont éparpillés pour tenir le lecteur en haleine.
Son histoire, racontée par la troublante Séverine, la femme de chambre de la baronne, dont il cherche à se faire une alliée, commence à éclairer le jeune homme sur le fonctionnement de cette étrange assemblée et l'envers du décor... Mais peut-il faire confiance à la jeune femme ?
Plus on avance dans l'intrigue, plus le mystère s'épaissit. Il semble que les murs du château soit pétris de ténèbres aussi indicibles que les personnages qui peuplent le lieu.
Et puis, je ne sais pas pourquoi, dans le récit enchâssé de Séverine, confiant les secrets de cette famille au jeune Baptiste, je me suis demandé où l'auteur cherchait vraiment à m'entraîner ? Où était la véritable intrigue qui finalement semblait ne jamais venir, mais se perdre à tout jamais dans les limbes complexes d'un passé insaisissable...
Promettant de jouer sur les codes du conte gothique, j'ai été quelque peu déçu par ce thriller historique, qui vaut davantage pour son rythme romantique, porté par le personnage candide de Baptiste Rivière qui évolue dans ce décor post-révolutionnaire.
À ce titre, le livre porte bien son nom.
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Un roman de facture classique, qui nous immerge dans la période post révolutionnaire dans les sombres pièces d'un château normand !

Le narrateur s'y installe, mandaté par son oncle , clerc de notaire pour faire l'inventaire des biens de sa propriétaire la baronne d'Escreuil. L'hostilité des occupants au service de la baronne ne lui échappe pas, et les lieux aux allures de manoir hanté ne contribuent pas à faire de ce séjour une sinécure. Même le chat se dresse en travers de sa route ! Les confidences successives recueillies, plus ou moins dignes de confiance, permettent cependant de construire une histoire cohérente autour de la vie tumultueuse de cette famille, secouée par les événements sanglants de la Révolution.

Peu à peu, les secrets se dévoilent et la vérité apparaît, tandis que le narrateur prend conscience de ses propres aspirations.


Roman gothique, soutenu par une écriture classique, qui est en harmonie avec l'ambiance et l'époque, références à l'Histoire, parfois un peu confuse du fait de l'abondance de personnages.


Lecture intéressante et agréable, illustrée de dessins à l'ancienne qui ajoute au charme désuet de l'ouvrage. Les passages historiques sont un peu longs.

Le livre lui-même est un bel objet, avec sa couverture … en trompe-l'oeil !

343 pages La martinière 26 Août 2022
#LeChâteaudestrompeloeil #NetGalleyFrance

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
I

« Vous ne verrez pas la baronne, répétait Langlois. Ni ce soir, ni demain. »
L’œil était mauvais. Le ton bourru et sans réplique.
L’intendant se leva en raclant sa chaise. Baptiste comprit que l’entretien était terminé.
« Ma femme va vous conduire à votre chambre. »
La matrone qui lui avait servi sa fricassée de mousserons réapparut. Elle tenait, à hauteur de visage, un chandelier qui faisait reluire la cire jaune de son teint et une grosse croix d’or à son cou. Elle fit une courte révérence pour l’engager à la suivre. Ils remontèrent à l’office et traversèrent la galerie – quelque ancienne salle des gardes, à en juger par deux armures et une épée clouée à la muraille. L’écho de ses bottes sur les dalles lui serra le cœur.
Mme Langlois poussa une porte. Elle donnait sur un salon richement meublé. Dans l’angle s’ouvrait l’escalier intérieur d’une tourelle. Ils s’y engouffrèrent. Au deuxième étage, elle fourragea dans les ferrures jusqu’au cliquètement favorable. Après l’avoir mis en garde contre le dénivellement, elle l’invita à entrer. Elle posa le chandelier sur un guéridon, retendit d’une main le couvre-lit et prit un tisonnier pour remuer les braises.
Baptiste s’approcha de la fenêtre. Sa chambre donnait sur le parc et, au-delà, sur la mer, dont il devinait la présence à un grondement assourdi de mitraille.
Quand il se retourna, il était de nouveau seul.

(Incipit)
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Il n'est que trop vrai que nous sommes davantage exposées à la honte. Mais nous ne sommes pas de simples marionnettes, nous autres créatures du sexe. Je vois à votre visage que j'aggrave mon cas, alors je ne parlerai qu'en mon nom propre. Figurez vous que moi aussi, j'ai des désirs. Et qu'ils ont souffert, bien souvent, de devoir toujours le céder à l'honneur.
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Cette biographie lacunaire hantait Baptiste. Plus que l'espoir de conforter Maître Bouchard dans la haute opinion qu'il avait de lui, celui de se frotter à un passé riche en péripéties dramatiques lui avait fait accepter la mission. Son arrivée au château avec décuplé sa curiosité.
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Armand était un homme bon, sans doute, mais il appartenait à un monde révolu. Comme les Barnave et les La Fayette, il avait fait joujou avec la Révolution au berceau, mais pris peur dès qu'elle avait atteint l'âge de raison. Il avait abandonné ses privilèges, mais croyait qu'on peut aimer la liberté tout en faisant du roi son maître. Rien pourtant n'arrêterait plus la volonté du peuple souverain. Les chaînes étaient brisées.
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La prose abstraite prenait chair. Elle s'illuminait d'une évidence nouvelle. Il y avait donc des livres qui parlaient de lui, d'eux et qui le faisaient avec d'autres mots que ceux du marquis de Sade ! Pourtant la consolation était mince. Car en dehors d'un peu de pitié, quel bénéfice le héros tirait-il de cette sincérité envers le monde ?
Il n'y a rien à attendre de cette société, dit Étienne.
Elle nous condamnera toujours.
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Vidéo de Christophe Bigot
La rentrée littéraire 2022 n'a pas fini de nous en mettre plein les yeux : cette semaine, la librairie Point Virgule s'intéresse à trois auteurs qui nous avaient déjà conquis avec leurs précédents ouvrages, et qui reviennent cette rentrée avec de nouveaux romans épatants.
- Le château des trompe-l’œil, Christophe Bigot, éditions de la Martinière, 22,90€ - Zizi Cabane, Bérengère Cournut, Le Tripode, 20€ - L'homme peuplé, Franck Bouysse, Albin Michel, 21,90€
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