Tant que nous sommes vivants (BD)

Frédéric Bihel avait parfois sorti de véritables chef d'oeuvre dans le passé. Je pense à des titres comme « Exhausse-nous ». Il a rarement été un auteur complet à savoir dessinateur et scénariste. C'est le cas ici avec cette adaptation du roman d'Anne Laure Bondoux.

Je n'ai pas aimé ce titre plus que cela. Il y a une première partie que je qualifierai d'excellente mais la seconde semble être totalement déconnectée bien que cela ne soit pas le cas. Je n'ai pas aimé la direction prise avec d'ailleurs un final assez confus. Cependant, l'ensemble demeure correct.

Visuellement, c'est une très belle oeuvre magnifié par un dessin de toute beauté avec un coup de crayon un peu charbonneux. Les paysages même souterrains, les sous-bois de cette forêt profonde, la steppe désertique, puis le bord de mer, que de beauté qui nous sont confiés ici par l'artiste.

Même les visages des différents protagonistes sont expressifs et profonds. Bihel a véritablement un don particulier pour donner vie à ses personnages en leur conférant parfois une certaine maturité de vie.

Il y a certes un côté poétique qui raisonne comme un véritable hymne à la vie et à l'amour même dans un contexte de pauvreté et de guerre. La thématique est celle du choix que l'on a pas forcément.

C'est un peu dommage que ce conte philosophique soit passé si inaperçu par le grand public. Ce roman graphique ferait certainement des adeptes surtout avec de si belles illustrations.

J'ai beaucoup aimé "Tant que nous sommes vivants", l'adaptation d'un roman d'Anne-Laure Bondoux, mais je dois dire que j'ai préféré les dessins à l'histoire elle-même. J'ai trouvé le récit trop fractionné, comme s'il manquait de liant entre les différentes parties.
Tout au long de l'histoire, nous suivons Tsell d'abord nouveau-née accueillie avec ses parents par le petit peuple du Bas, puis jeune fille sur les traces de ses parents soudainement disparus.
Les dessins sont magnifiques, recréant un univers onirique et mélancolique, un peu sombre mais aux couleurs si douces. Les souterrains du Bas où vivent Douze et ses frères et soeurs sont particulièrement bien vus. Et les personnages aussi sont très expressifs et d'autant plus attachants.
Cette bande-dessinée est donc une très belle découverte qui m'a permis de passer un délicieux moment malgré la mélancolie qui s'en dégage.

C'est une belle histoire, un peu fantastique, assez triste et bien sombre. Un couple en fuite dans la forêt, y fait naître leur bébé, une famille de nains vivant sous terre les héberge. le graphisme est nébuleux, le poids de la terre pèse sur l'ambiance lourde, on déambule dans une sorte de labyrinthe, on sent les tensions du couple, dû à leur passé douloureux. Globalement, j'ai aimé, mais si la première partie est efficace, la suite est moins fluide, on ne s'attache pas à l'enfant devenu grand comme on s'est attaché à ses parents et aux nains. le graphisme reste tout du long brumeux et terreux, on ne sort jamais de cette torpeur, et le rythme du récit ne s'emballe jamais vraiment.
J'ai lu une autre adaptation d'un roman de Anne-Laure Bondoux il y à quelques temps, “Les larmes de l'assassin” par Thierry Murat, alors que l'histoire est aussi triste, encore plus sordide et avec moins de merveilleux, j'ai préféré le graphisme plus tranchant, comme si un style plus affirmé renforçait les tensions de l'histoire. Je pense que je ne suis pas vraiment fan du style de Frédéric Bihel.
Je reste assez mitigé après cette lecture, il y a de belles choses, mais il manque l'élan qu'on aurait pu y attendre.

Cet album de Frédéric Bihel est l'adaptation d'un roman d'Anne-Laure Bondoux. Un roman ou plutôt un conte philosophique…

« Tant que nous sommes vivants, nous serons toujours ensemble »
Telle est la promesse qui lie Bo et Hama, obligés de trouver refuge dans une forêt inconnue. Hama y donnera naissance à une fille, Tsell. Ils sont adoptés par un peuple étrange qui occupe le monde du Bas, un monde sous terre… Puis il faudra partir, voir le jour, porté par des espoirs et des rêves…

D'abord déconcerté par ce récit, on se laisse ensuite emmener, entre drame et onirisme, à la suite De Bo, Hama et Tsell… Certaines questions vont trouver des réponses… et on referme le livre avec l'impression d'avoir vécu un moment à part avec ces personnages auxquels on s'est attachés.

Un moment à part aussi avec l'épatant dessin de Frédéric Bihel. Tout un univers est reconstitué dans ce monde du Bas… puis la quête d'une nouvelle vie superbement représentée sur de pleines pages, une grande variété graphique, un trait noir qui marque et des personnages vivants.

Voilà un beau livre qui restera dans ma mémoire et auquel je reviendrai sûrement, plus tard…. Encore une belle illustration de ce que peut être un roman graphique !

Entre l'ombre et la lumière. Peut-on et doit-on protéger ses enfants des ombres du passé ? C'est un merveilleux récit graphique et une très belle adaptation du roman d'Anne-Laure Bondoux que Frédéric Bihel réalise à travers cet album. Histoires d'amours, de rencontres, de renaissance, de mémoires, de promesses, d'amitiés et de sagesse.

Astrid Shriqui Garain