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EAN : 9782380944594
800 pages
Nouveau Monde (25/10/2023)
4/5   4 notes
Résumé :
À quelques minutes du premier confinement lors de la crise de la Covid-19, toutes les chaînes d’information envoyèrent leurs journalistes interroger ceux qui savouraient « les derniers instants de liberté » dans les bistrots des grandes villes. Plus tard, la réouverture des mêmes cafés marquait la joie collective d’un lieu essentiel retrouvé. Les bistrots, leurs terrasses, leur sociabilité étaient devenus le centre névralgique d’affects politiques et moraux, qu’ils ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Merci aux éditions "Nouveau Monde" et à Babélio pour l'envoi de ce livre qui je n'aurai jamais lu sans eux.
Parlons un peu du livre 800 pages avec des reproductions d'illustrations , de dessins, en noir et blanc ou en couleur qui aèrent un peu ce pavé.
L'auteur Monsieur Laurent Bihl enseigne l'histoire à l'université Paris 1 Panthéon Sorbonne, nul doute que ses élèves doivent se régaler en l'écoutant.
L'auteur pour nous parler des bistrots part des années 1789 les années révolutionnaires jusqu'à nos jours. Il étudie le "bistrot "dans l'histoire de notre pays.
Etude complète et sociologique de nos habitudes de vie qui diffèrent sans aucun doute en fonction du bistrot de campagne ou du bistrot parisien.
Je vais vous parler un peu de mon bistrot à moi, je suis née fin des années 50 dans un bistrot, dans un bled de 1200 habitants mais 6 bistrots.
J'ai très tôt su remplir une "chopine", en effet à l'époque et en campagne pas d'apéro, les clients buvaient du rouge, du blanc, on ne servait pas non plus de café.
Pas de machine non plus, donc laver et essuyer les verres faisaient parti de ma contribution au commerce familial
Le lieu était fréquenté uniquement par des hommes, les rares femmes étaient celles qui venaient chercher monsieur qui s'éternisait un peu trop, et pourtant c'était une femme qui était aux commandes puisque c'est ma mère qui gérait l'endroit.
Je faisais mes devoirs dans la salle commune dans le bruit et la fumée de cigarette .
J'ai malheureusement des choses qu'une petite fille ne devrait pas voir, des hommes alcoolisés qui cherchaient bagarre, des disputes, le sujet était souvent le même : la politique.
Et à côté de ça des super moments de convivialité, des heures entières à jouer à la belote, des omelettes aux champignons pour tous quand l'un d'entre eux revenait de cueillette.
L'endroit situé à côté de l'église était aussi le lieu de rendez-vous pour manger un morceau au retour d'un enterrement, ou pour ceux tout simplement qui ne rentrait pas à l'église et attendait la fin de la cérémonie.
Voilà mes souvenirs à moi, de mon bistrot





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Quand je vais sur Paris avec mes filles, passage obligatoire par un bistrot parisien pour boire un verre en terrasse ou manger un truc rapide, j'aime le bruit, l'ambiance, la vie qui se déroule autour de moi, les touristes, tout ce mélange de population en terrasse, regarder passer les gens.
Je suis une curieuse des bistrots.
Ce livre proposé par la masse critique Babelio et les éditions Nouveau Monde m'a du coup tout de suite interpellé.
Un livre dense. de 800 pages, on y apprend l'histoire des bistrots ou tout du moins ce que les bistrots ont apporté à l'histoire de 1789 à aujourd'hui. Comment il s'est transformé, les différentes populations qu'il a attiré, rempli d'anecdotes et riche en illustrations, on y vient on lit un peu et on y revient pour en apprendre un peu plus.
Un livre passionnant porté par Laurent Bill, professeur d'histoire à l'université.
Très belle découverte.
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J'ai découvert cet ouvrage dans le cadre d'une opération de masse critique. C'est un livre extrêmement riche et très instructif. J'ai en revanche morcelé ma lecture tant le propos est dense et les références, nombreuses. Procéder de la sorte m'a permis de « digérer » l'information délivrée. On y trouve de l'histoire politique, sociale, culturelle, urbaine,…
J'ai trouvé les deux premières parties de cet ouvrage de près de 800 pages (tout de même) plus difficile à lire, n'étant pas une passionnée de l'histoire des 18e et 19e siècles. Les deux parties suivantes consacrée au 20e siècle m'ont paru plus abordables, peut être parce qu'elles me parlaient plus.
Merci à Babelio et Nouveau Monde Éditions pour cette découverte !
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critiques presse (2)
LaViedesIdees
03 avril 2024
Cafés révolutionnaires, caboulots des faubourgs, cabarets aux bals éclatants, brasseries ouvertes toute la nuit : le bistrot possède une riche histoire qui nous parle de divertissements et de séditions, mais aussi de la solitude des zones aujourd’hui enclavées.
Lire la critique sur le site : LaViedesIdees
LeFigaro
23 novembre 2023
L’ouvrage illustre la variété extraordinaire du lieu, ses mutations, ses métamorphoses, sa nécessité à la vie démocratique.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Comme pour le vin, les mauvaises pratiques et la falsification consacrent les procédés les plus ingénieux pour les débitants et les plus néfastes pour la santé des consommateurs :  « La bière est rendu plus sapide, et aussi plus enivrante, par l’addition de substances vénéneuses, telle que l'opium, la semence de colchique, la belladone, l'ivraie, la stramoine, le pyrèthre, la graine du paradis, la jusquiame, le piment des jardins, le gingembre ou le garou. Enfin, pour relever l'eau qui l'affaiblit, on y ajoute du sel marin et de l'alcool de commerce. Cela ne suffit pas. Les fraudeurs ajoutent au tout des débris gélatineux et invendables de boucherie, des dépouilles de cheval, de mouton, de bœuf ou de veau, bizarres matières qu'ils font bouillir dans l'amalgame précédemment détaillé. […] Quelques jours de fermentation font de tout cela un produit qui a de vagues ressemblances avec la bière véritable ; on y ajoute alors de l'eau-de-vie de grains et de la chaux, pour lui donner du goût. »
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(Extrait d'un pamphlet publié pendant le Révolution.)

GRANDE PÉTITION DES IVROGNES DE PARIS CONTRE LES MARCHANDS DE VIN

« Législateurs, voilà dix mois que nous prenons patience, et les coquins de Cabaretiers voudraient que nous la prenions encore longtemps. Ma foi, si ça les arrange, cela ne nous accommode pas. Et quels Républicains serions-nous avec de l'eau ? Nous avons tous du courage, vous le voyez législateurs, sur les frontières nous y faisons le diable, et avec tout cela, il faut une petite goutte pour mettre en train. Vous avez juré le bonheur de tous vos concitoyens, arrangez les autres comme vous voudrez ils seront toujours contents parce que vous ferez le bien. Pour nous, nous ne connaissons pas d'autres bonheur que de bien aimer la patrie et de bien boire ; c'est lorsque nous buvons que nous la servons le mieux. Ainsi législateurs, si vous ne voulez pas rendre inutile à la République plus de deux millions de braves gens comme nous, touchez un peu sur le casaquin de ces coquins de cabaretiers qui nous empoisonnent et qui nous ruinent et vous aurez bien mérité de la patrie.
Vive la République ! Vive la Convention ! Salut et Fraternité sincère à tous les bons biberons. Dans le vin la vérité. Si vous avez besoin de nous mettre à la raison, vous n'avez qu'à parler, nous sommes à votre service. »
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Alors qu'autrefois être servi rapidement constituait un signe de prééminence dans l'univers boulevardier parisien, il devient une monomanie déterminant de plus en plus souvent le choix de l'établissement, autant que le contenu de l'assiette. On ira à telle adresse car on y est « vite servi», qu'importe l'assiette, on se fiche du goût. Tout se vaut désormais, il ne s'agit que de « se nourrir».

« En vitesse » était déjà une pression familière pour le garçon de café. C'est devenu aujourd'hui une religion. Dans ce monde gangréné par l'obsession horlogère, le phare de la modernité n'est plus le percolateur éblouissant du /Ventre de Paris/ de Zola, mais le four à micro-onde.
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Il existe en France une tradition de lecture de l'ivresse opposée à celle qui la condamne au nom de la morale, écrit Véronique Nahoum-Grappe, de la raison, de la bonne éducation, voire de la civilisation, à savoir celle qui, depuis Rabelais et en passant par les chansons à boire et toute une tradition poétique, la décrit comme la seule bonne manière d'aborder le monde et la vie, c'est-à-dire la mort.
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Les premières élections, entre 1831 et l'instauration du suffrages universel en 1848, voient se succéder des scènes incroyables comme ces curés qui stationnent devant les urnes pour voir qui vote et comment, poussant certains républicains à s'emparer du récipient civique pour déporter l’élection dans un lieu « neutre »... c'est à dire le cabaret, lequel est alors tout sauf « neutre », au point que les ecclésiastiques en sont refoulés.
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Vidéo de Laurent Bihl
"Des livres gourmands qui vous plongent dans l'histoire populaire de la tradition culinaire française ! de l'humour, de l'histoire... Pour les gourmets et amoureux d'histoire ! de purs moments de bonheur !" - Gérard Collard.
- Une histoire populaire des bistrots, de Laurent Bihl chez Nouveau Monde. https://www.lagriffenoire.com/une-histoire-populaire-des-bistrots.html
- Histoire du paris gastronomique, de Patrick Rambourg chez Perrin https://www.lagriffenoire.com/histoire-du-paris-gastronomique-du-moyen-age-a-nos-jours.html
- le tour du monde en 80 saveurs, de William Navarrete et Pierre Bignami. https://www.lagriffenoire.com/le-tour-du-monde-en-80-saveurs.html
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