Quel titre français navrant ! Bien sûr, il fait référence au film « sexe, mensonges et vidéos » de
Steven Soderbergh, il n'est donc pas totalement hors sujet mais ce titre reste très réducteur et donne une fausse image du livre.
Ce bouquin s'attache à raconter l'essor du cinéma indépendant américain dans les années 90. Il y est donc très largement question du festival de Sundance mais aussi et surtout de Miramax. Il est intéressant de lire aujourd'hui cet ouvrage paru en 2000. Tout a changé depuis. Harvey Weinstein a vu toute la merde qu'il a semé enfin lui exploser à la face, Miramax n'existe quasiment plus… Mais à l'époque, alors qu'ils étaient tout puissants, que disait-on des frangins Weinstein ? Presque que du mal ! Sans surprise, comme on pouvait s'y attendre, il était déjà de notoriété publique que c'étaient des gros connards. Certains essaient bien de tempérer les choses en louant leurs qualités professionnelles, ils avaient du flair et un certain savoir-faire. Même ça peut d'ailleurs être remis en question. Les Weinstein seraient mal placés pour se prétendre amoureux du cinéma. Bob ne s'intéressait qu'à la rentabilité et Harvey n'a jamais hésité à massacrer les films au montage, à trahir les réalisateurs. Et puis, Miramax a peu à peu, insidieusement, contribué à un formatage du cinéma indépendant qui l'était finalement de moins en moins. Mais bon, à la rigueur, la plupart des producteurs de cinéma n'en ont rien à faire. Ce qui est hallucinant à la lecture de ce livre, c'est de constater l'abominable impunité dont les frangins bénéficient depuis le départ. Dans le bouquin, le harcèlement sexuel et les viols ne sont pas évoqués, à l'époque personne n'osait en parler. Mais ce qui est dépeint dans le quotidien de travail de Miramax est impensable. le harcèlement moral, la violence psychologique (et parfois même physique) dont étaient victimes les employés de Miramax, hommes et femmes, auraient mérité des sanctions. Ils ont littéralement brisé des personnes.
On sait que Harvey purge sa peine mais je me demande ce que devient Bob… J'imagine qu'il doit se la couler douce ce salopard. Monde de m…