J'ai lu les trois premiers tomes de Séphy et des siens peu de temps après sa parution aux éditions Milan. J'étais alors tombée sous le charme de la collection Macadam qui osait aborder des thèmes jusqu'alors réservés à la littérature adulte : violence, mort et sexualité. Je me souviens qu'à l'époque j'avais surtout était subjuguée par l'histoire de Séphy et Callum. J'avais bien sûr aussi était révoltée par les injustices subies par les Nihils.
Près de 20 ans plus tard, j'ai relu cette histoire avec un regard différent mais surtout un coeur changé. Entre temps, je suis pleinement devenue adulte mais je suis surtout devenue maman. Et cette fois, mon attention s'est tournée sur les relations mère-enfant qui imprègnent le texte tout au long des quatre tomes.
Je ne sais pas pour qui j'ai le plus d'admiration. Pour Yasmine ou pour Meggie. Meggie qui a vécu des épreuves absolument terribles et qui comprend à la fin du troisième tome que l'amour maternel, c'est accepter de laisser partir son enfant et arrêter de porter la responsabilité de ses actes. Yasmine, quant à elle, gagne en maturité au fur et à mesure des tomes pour devenir le personnage le plus sage de tout le roman. La haine ne dicte pas ses actes, seule la justice importe. Ces deux femmes sont sans doute les personnages les plus importants de toute la saga. C'est d'ailleurs avec elles que tout commence.
Je suis plus mitigée en ce qui concerne Séphy et sa fille. En effet, j'ai éprouvé beaucoup de rage et de frustration devant leur relation basée sur des non-dits et j'avoue que Séphy, que j'ai tant admiré dans le premier tome, m'a sincèrement déçue par la suite.
Par contre, contrairement à ma première lecture, cette fois je me suis beaucoup intéressée à Jude. Et devant ce miséreux personnage, je ne peux empêcher de donner raison aux sages paroles de Dumbledore : "N'aie pas pitié des morts [Harry], aie plutôt pitié des vivants et surtout ceux qui vivent sans amour."
Le quatrième tome enfin s'adresse davantage à un public adolescent et si je trouve Tobey particulièrement attachant, j'avoue que je serais volontiers restée plus longtemps avec le clan
Mc Grégor / Hadley. Malgré tout, je lirai le cinquième tome dès que l'occasion se présentera.