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3,2

sur 121 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Roman d'une telle subtilité que rédiger une critique n'est pas chose aisée. L'auteur entraine le lecteur à se poser plus de questions qu'il n'y répond. Une construction originale où deux voix, celles de Paul et de sa mère, historienne, s'entrecroisent pour nous conter à travers leurs souvenirs, « Bastien », gardien et homme à tout faire d'un lycée à la retraite mais, ne pas se fier aux apparences, qui se révèle un spécialiste du Tibet et du lamaïsme. D'une part un voyage au Tibet vu sous des angles différents : le symbolisme pour Bastien l'érudit, la politique pour Tom et enfin l'aspect plus touristique pour Rose. D'autre part, l'auteur nous propose de nous questionner sur l'utilité ou la nécessité de la vérité ou du mensonge, dans notre vie intime et dans la fiction littéraire et sur son pouvoir. Ici c'est la construction d'un mythe véhiculé par une littérature visant à réhabiliter certains aspects du nazisme et relayée par des auteurs aussi prompts à l'affabulation que peu soucieux d'exactitude historique dont il est question.
"Depuis que les hommes ne croient plus en Dieu, remarque l'un des personnages en citant Chesterton, ce n'est pas qu'ils ne croient plus en rien, c'est qu'ils sont prêts à croire en tout..." C'est à l'écrivain, comme à l'historien, de "s'efforcer et d'inventer la vérité", une vérité mise à mal à tout propos et pour servir des desseins plus ou moins obscurs et légitimes.
Une lecture captivante et sujette à une réflexion profonde que je recommande
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Bastien est gardien dans un collège de jésuites à Lyon. Dès son arrivée, le nouveau directeur de l'établissement signifie la mise à la retraite de Bastien. Passionné par le Tibet, à Lyon, dans sa chambre spartiate, il vit dans un dépouillement comparable à la vie des moines Tibétains. Une locataire de l'immeuble où il réside, l'invite à l'accompagner au Tibet et, c'est délivré de toutes contraintes et attaches, qu'il réalise son rêve le plus cher.
Un très beau roman écrit par Jean-Marie Blas de Roblès, une écriture toute en finesse, des sentiments à peine ébauchés, un regard lucide sur un Tibet sous contrôle des Chinois.
À lire.
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Trois personnages dans ce roman, Bastien, vieil homme gardien d'un collège de Jésuites et Rose et son fils Paul.
Bastien est un solitaire, un peu par goût mais aussi parce qu'on lui reproche un obscur passé. L'arrivée du nouveau directeur signifie sa mise à la retraite et la perte de son appartement où il vit de façon très spartiate comme un moine bouddhiste. C'est d'ailleurs la passion et la connaissance du lamaïsme qui l'anime. Son rêve : aller au Tibet. C'est ce que va lui offrir Rose.
L'histoire est racontée par Paul devenu adulte. La fin est moins intéressante et m'a parue un peu bizarre.
Mais Blas de Roblès reste un de mes auteurs favoris.
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Ce roman est-il trop court ? L'écriture prenante de Blas de Roblès, aurait tendance à me faire dire que oui, et pourtant... Pourtant on voit bien ici que le roman est d'abord un alibi pour parler du Tibet.

Un alibi aussi pour pour détruire le mythe qui s'est construit à partir de fantasmes et de délires, d'un rapport mystique, voire surnaturel, entre le Tibet l'Allemagne nazie.

A la vérité, tout le roman interroge la question des mythes : les personnels, que l'on construit pour soi volontairement ou involontairement, ceux que l'on construit pour les autres...

La fiction libératrice, un récit mythifiant ce que l'on a vécut, ce que l'on nous a raconté ou ce dont on ne se souvient que par bribe, et la fiction destructrice qui répand des mensonges en prétendant détenir la vérité.

Autant dire que l'auteur ne semblait pas vouloir forcément construire un long récit mais bien faire démonstration.
J'avais lu L'Île du Point Némo, qui déjà démontrait une habileté et une originalité dans les modes de narration croisée, ici encore on admire cette originalité qui enrichit la démonstration. L'histoire est en quelque sorte mise en abîme : ce que l'on lit dès le départ, c'est un épisode de la vie de Rose réinventé par son fils sous la forme d'un roman. Un épisode qu'elle lui a raconté cent fois et qu'il s'approprie. S’intercale la correspondance de la mère qui réagit sur cette réécriture du fils, en rétablissant la vérité parfois. Mais cet épisode, cet homme étonnant au point d'en devenir une mystérieuse légende familiale elle aussi l'a sûrement transformé...
Un roman court donc, mais d'un très grande habileté.
Quelque chose me dit que je n'ai pas finis de lire Blas de Roblès...
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Ce livre est une petite beauté, un roman sur une amitié improbable qui se tisse au fil d'un voyage initiatique au Tibet.
L'écriture est belle, l'histoire est simple, les sentiments sont subtils.
Bref, un roman qui nous fait voyager et réfléchir… et c'est déjà beaucoup !
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Lyon s'éveille. 1985. Bastien, gardien très âgé d'un collège jésuite, se lève et fait ses mouvements de tai-chi devant la fenêtre ouverte sur Notre-Dame de Fourvière. Passionné par la culture tibétaine, il rêve du Potala en regardant le dôme de la basilique lyonnaise. En ce 8 décembre c'est la « fête des lumières ». C'est aussi le jour où Bastien apprend qu'il est viré. Il allume quand même des bougies comme tout le monde avant de rentrer chez lui et de continuer un mandala de sable qu'il réalise. Dans le couloir il croise Rose qui vient d'emménager.
Quelles fautes Bastien a-t-il commises dans le passé ? Pourquoi cet obscur gardien de collège est-il consulté par les étudiants en langues orientales ? Qu'est-ce que Rose, passionnée par Alexandra David-Neel vient faire dans cette historie, que Paul, son petit garçon, écrira plus tard et dont nos lisons les brouillons que Rose corrige au fur et à mesure ?
« Les coïncidences n'existent pas, il n'y a que des rencontres nécessaires » est un adage tibétain, bouddhiste. Bastien rencontre Rose et un jour le vrai Potala est là, au bout de l'avenue. « C'est une chose d'admirer le Potala de loin, perché comme un modèle réduit sur sa colline, une autre de se retrouver dominé par sa masse ; au pied du palais il fallait cambrer les reins pour distinguer un bout de ciel au-dessus des toits.» La version de Rose : « On dirait une super tranche d'arlequin, dit Rose, les yeux brillants. » le roman se poursuit par des rencontres, celle d'un professeur de français en Chine, celles de tibétains désabusés – il y a plus de soldats chinois que de tibétains à Lhassa à cette époque ; des visites de lieux chargés d'Histoire. Les secrets et les mensonges de chacun se dévoilent au grand jour, et l'histoire entraîne les personnages entre occultisme et mysticisme vers des liens troubles surgis du passé.
On ne peut pas en dire plus. le talent de Blas de Roblès est indiscutable. La structure de ce livre est dense et riche. L'histoire est simple, belle, ouverte sur le monde, et cependant enchâssée dans un roman qui montre un roman en train de s'écrire. Une perspective qui donne un intérêt supplémentaire. le style est impeccable, à plusieurs voix. On est vraiment dans l'histoire, avec les personnages, leurs doutes, leurs questions, qui deviennent les nôtres. Ce court roman se lit en deux heures. Ne pas hésiter.
Editions Zulma 2010.
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Où il est question de quête (de soi), de voyages, de légendes et de mystères, Jean-Marie BLAS de ROBLES excelle.
Le texte est différent de ses oeuvres les plus connues (et les plus "excentriques") mais le plaisir est intact ! J'aime me perdre dans une histoire, me laisser emporter, et là, ça n'a pas manqué ! Où est la vérité, où sont les mensonges ? Qui, du gardien de lycée, de l'historienne ou de Tom, nous promène dans les méandres de ses fantasmes ?
On passe de Paris à Lhassa puis à la Lozère, dans Berlin en guerre sans que les sauts du temps ou des consciences ne nous troublent. du côté de cette narration à quatre main, rien à redire et pourtant elle pourrait être déstabilisante..
J'ai pourtant regretté que ça ne soit pas plus long : le voyage, aux limites de l'initiation et du drame, me plaisait !
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Bastien est gardien dans un collège jésuite, il mène une vie très solitaire. Rose, sa nouvelle voisine, s'intéresse à lui et lui demande même de garder son fils. Elle découvre alors qu'il est passionné par tout ce qui touche au Tibet et qu'il est même un spécialiste du lamaïsme. Elle-même doit régler certaines choses dans sa vie, aussi propose-t-elle à Bastien de réaliser son rêve et de partir avec elle au Tibet. Là-bas Bastien trouve ce qu'il avait toujours cherché, mais son passé demeure toujours mystérieux....


On est tout de suite embarqué par ce joli petit roman au thème à la fois simple et mystérieux. Ecrit presque comme un conte, il réussit à décrire à la fois des relations humaines complexes (Rose et Bastien,mais aussi Bastien et Paul, et Rose et Tom) et une passion incommensurable pour le Tibet. Ce pays fascinant est au centre d'un récit qui nous ramènera aussi aux heures les plus sombres de notre Histoire.

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Comme un conte initiatique, un beau roman à deux voies, qui captive le lecteur en le transportant de Lyon au Tibet, sous domination chinoise...
Le voyage d'une vie pour Bastien Lhermine, énigmatique gardien de lycée, cultivé, passionné par le Tibet, sa langue, sa culture, sans que l'on sache comment ni pourquoi...
De mensonges en omissions, en passant par de petits arrangements obscurs, la réalité se fait jour peu à peu et la montagne de minuit ouvre la porte de la réflexion sur le monde, les dangers de l'obscurantisme et les révélations de l'Histoire...
A lire
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De l'auteur, j'avais beaucoup aimé "Là où les tigres sont chez eux", paru il y a maintenant quelques années. C'est donc avec plaisir que je retrouve sa plume.

Ce court roman m'a littéralement embarqué au Tibet pour y découvrir le Potala.

Et puis le personnage de Bastien qui conservera sa part de mystères.

Le procédé narratif de l'auteur est intéressant et redonne vigueur au texte.

En revanche, la partie sur les liens entre Tibet et Troisième Reich ne m'a pas passionné.

L'image que je retiendrai :

Celle de l'aveugle qui chante dans les rues de Lyon, et à qui on a volé son accordéon. Cette figure-çi m'a touché, car je le croisais souvent à l'époque où j'étais étudiante dans cette ville. D'abord avec son accordéon, ce qui enchantait ma journée, puis sans, ce qui la rendait plus triste.

Une citation :

"Si vous vous intéressez un peu au Tibet, vous savez que les coïncidences n'existent pas, il n'y a que des rencontres nécessaires". (p.32)
Lien : http://motamots.canalblog.co..
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