Face à d'autres problématiques très médiatiques telles que le réchauffement climatique, la diminution rapide de la biodiversité fait figure de parent pauvre si ce n'est pour parler du danger d'extinction planant sur quelques espèces emblématiques. Pourtant si il y a bien une chose que l'écologie nous enseigne c'est que tout est lié!
Aussi si vous souhaitez mieux comprendre la biodiversité, ce livre érudit et rigoureux de Jacques Blondel vous permettra d'en percevoir les principaux tenants et aboutissants.
Certains termes utilisés par l'auteur peuvent rebuter le lecteur non familier au langage scientifique mais sans pour autant nuire à une compréhension plus générale de son propos.
L'auteur vous explique le sens et l'importance de la biodiversité évidemment mais plus largement dans sa réflexion éthique nous parle de la relation de l'homme à la nature via la philosophie ou encore nos récents mouvements "écologistes".
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A force de considérer les vivants comme des marchandises à exploiter et le reste comme une poubelle, l'homme creuse sa tombe. Blondel veut le sortir de ce cauchemar.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Sachant, à titre de prolégomènes, que l'humain ne changera ses habitudes, non pas pour éviter la catastrophe puisque l'histoire nous montre qu'il ne les anticipe jamais, mais seulement si on lui propose un gain, des avantages, un meilleur-vivre, nous sommes à l'évidence confrontés à un problème de civilisation. A nous de montrer que c'est possible en nous appuyant sur les acquis de la science, des techniques, mais surtout sur ceux de la culture, pour inventer une autre civilisation fondée sur le "mieux-être" et non pas sur le "plus-avoir".
L'érosion silencieuse d'un vivant affaibli par les pollutions, désorienté par les dérèglements climatiques, fragmenté par le cloisonnement de son habitat, harassé par des prélèvements excessifs, fait de lui un archipel de populations dont les effectifs s'amenuisent peu à peu avant de s’éteindre comme des bougies privées d'oxygène.
Le vivant n'est vivant que parce que le hasard génère et teste en permanence des configurations biologiques et des informations génétiques nouvelles.
A chaque niveau des hiérarchies biologiques, des populations locales aux grands écosystèmes, l'histoire de la vie est une réponse permanente à l'incertitude, à la violence, au changement et à toutes sortes de pressions exercées par le non-vivant sur le vivant, mais aussi par le vivant sur le vivant! C'est à ce prix que la vie se perpétue, car cette violence est constructive et structurante.
Dans ces conditions, chaque fois qu'une espèce ou qu'une population génétiquement différenciée s'éteint, c'est, pour reprendre une métaphore souvent utilisée, une page d'une grande encyclopédie, écrite dans un langage difficile à comprendre par les humains, qui est arrachée, une bibliothèque d'informations acquises par l'évolution pendant des millions d'années, qui disparaît à jamais.