AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,55

sur 282 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lui-même prof, parent de deux enfants, Jean-Philippe Blondel dans son nouvel opus, nous raconte l'histoire d'une bande d'enfants et de leurs parents, des enseignants du primaire, habitant un groupe scolaire en province.

Nous sommes dans les années 70.
La femme, mariée et mère, travaille. Même avec des prétentions féministes, elle continue à remplir la totalité des charges domestiques et passe le plus clair de son temps à obéir aux diktats imposés par son conjoint . Ce conjoint qu'elle pense pouvoir garder que par le sexe et la cuisine ( information précieuse donnée par la maman ), ouille !
La bande d'enfants, microcosme de cette société dont on retrouve tous les sentiments humains à un stade encore verts, et dont le terreau est la famille est encore ouvert à l'espoir de l' homme idéal, parfait ....comme le jeune Philippe qui ayant mis la maman d'un ami sur un piédestal,même après une révélation très blessante de sa part sur son compte ne se résout pas à l'en faire descendre. Est-ce encore largement autobiographique ? le personnage du jeune Philippe Goubert serait-il inspiré de sa propre enfance ?
Quand aux parents, ils sont empêtrés dans leur vie familiale, mais pas que, car à
la même période comme chante Bob Dylan, “les temps changent”.....Et l'éducation nationale pensant que, qu'en temps qu'un groupe d'instituteurs ils s'endorment sur leurs lauriers et ne remettent plus en cause leurs pratiques pédagogiques, leur envoie «  un prof innovateur », qui pour eux ne peut être qu'”une taupe” aux desseins obscures.
« La taupe » va faire bouger les choses, mais pas qu'à l'école, quand à “La grande escapade “ qui en découlera , c'est le pitch de l'histoire......

Doté d'un sujet intéressant, de personnages à la psychologie fouillée ( Que dire du truculent esquisse du personnage de Big Coudrier is watching you !) et de petites trames aux détails cocasses en guise d'épices , le dernier Blondel est une brillante radiographie du corps enseignant et des familles de classe moyenne, de l'après Mai 68. Il est l'un de mes écrivains français préférés dont moult lectures de ses livres ne m'ont jamais déçue. Les sujets qu'il traite, écrits sans prétention mais avec intelligence et humour sont toujours intéressants à lire. Qu'ajouter de plus, sinon que de vous recommander sa lecture.



Un grand merci aux Éditions Buchet Chastel et NetGalleyFrance pour l'envoie de ce livre intéressant.
#LaGrandeEscapade#NetGalleyFrance


Commenter  J’apprécie          12322
Le roman débute au milieu des années 70, avec une bande de gamins dont l'un d'eux Philippe Goubert se retrouve suspendu à une corniche, à une douzaine de mètres du sol, alors qu'il jouait à "la pique", jeu plus souvent appelé au loup avec ses copains sur cette bordure de pierre d'un mètre de large qui longe les toits du bâtiment. Ceci se passe dans le groupe scolaire où les parents de ces enfants enseignent. En effet, dans ces années-là, la plupart des instituteurs et institutrices habitent sur place, c'est le temps des logements de fonction. le décor est donc planté et nous allons suivre pendant une année la vie de ces enseignants, de leurs conjoints et de leurs enfants et vivre avec eux les changements en train de s'opérer après ce fameux mai 68.
Jean-Philippe Blondel restitue de façon remarquable, sans jamais céder à la nostalgie, cette période où tout change, que ce soit à l'école avec l'arrivée de la mixité, les changements de méthode d'enseignement avec la célèbre méthode Freinet, la fin de la rigueur éducative, ou dans la société avec l'émancipation des femmes, notamment, qui n'hésiteront plus, pour certaines, à prendre l'Arbalète pour Paris. Toutes ces mutations s'opèrent dans un milieu fermé, en vase clos dans ce groupe scolaire Denis Diderot où on s'aime, on se déteste et on s'épie. L'entraide est bien présente mais les ragots aussi ! Se combine à toutes ces modifications sociétales, le passage de l'enfance à l'adolescence pour notre bande de copains.
La grande escapade, avec cette galerie de personnages tous croqués avec beaucoup de justesse et beaucoup d'humour, redonne vie à cette époque pas si lointaine des années post soixante-huitardes. C'est un roman social, plein de délicatesse où la mélancolie est latente, où les émotions sont omniprésentes et les éclats de rire aussi, un roman où on ne s'ennuie jamais, un régal de tendresse et de vie. C'est un livre d'autant plus agréable à lire lorsqu'on a vécu ces années-là. Jean-Philippe Blondel est, décidément, un de mes auteurs préférés.
Je remercie les éditions Buchet Chastel pour cette superbe découverte.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
Commenter  J’apprécie          1118
Un portrait de groupe. Les enfants devant. Philippe, Baptiste, Pascal, Christian, Julien et Nathalie. Les parents derrière. Michèle Goubert, la directrice de la maternelle, Gérard Lorrain, celui du primaire, mais aussi Francine Berger, Charles Florimont et bien d'autres. Au coeur de cette école, les instits habitent tout près les uns des autres, dans des appartements de fonction. Les gamins sympathisent, inévitablement, jouent ensemble. Quand arrivent les grandes vacances, chacun vaque de son côté... pour se retrouver de nouveau ensemble à la rentrée. Ensemble mais différents. Les enfants grandissent, les femmes s'émancipent, les hommes s'interrogent...

Jean-Philippe Blondel photographie avec finesse, humour et réalisme une toute autre époque. Celle des années 70. Plongé au coeur du groupe scolaire Denis-Diderot, l'on se délecte de tous ces faits et anecdotes, de ces bruits de couloir, de ces messes basses dans le grenier ou la cabane secrète, de ces échappées interdites. L'on suit l'évolution des gamins qui grandissent et changent, l'on s'adapte à la mixité scolaire et aux nouvelles méthodes de travail. C'est dans ce décor que l'auteur nous invite à partager une année avec tous ses personnages, de Gérard Lorrain, directeur qui voit d'un mauvais oeil les nouvelles méthodes de travail, à Michèle Goubert, un brin coincée, en passant par Baptiste qui quitte son meilleur ami, Philippe, pour aller au collège ou encore ce même Philippe qu'on dit un peu étrange. Une galerie de personnages avec leurs défauts, leurs espoirs, leurs désillusions, leurs rancoeurs ou leurs blessures. Inscrit dans un contexte social passionnant (milieu des années 70 où la place de la femme change et où l'image de la famille est importante), cette chronique douce-amère est empreinte de tendresse et d'émotions mais aussi teintée d'une touche de nostalgie...
Commenter  J’apprécie          763
L'école des années 70, une école comme il n'en existe plus. Une bonne et une mauvaise chose à la fois.

Une bonne chose qu'elle n'existe plus parce que c'était le temps où on pouvait encore recevoir des claques et autres châtiments corporels et heureusement, cela devait évoluer quelques années plus tard, c'était une époque de balbutiements pédagogiques durant laquelle on a tenté d'inculquer les maths modernes aux enfants, j'en suis une survivante marquée à vie, où on apprenait une certaine théorie mathématique sans en cerner les applications, telles, les histoires d'éléments d'un supposé ensemble de départ qui avait une image dans l'ensemble d'arrivée, ou le calcul en base qui devait servir à comprendre mieux la base 10, sauf que quand, en primaire, l'abstraction est faible... !

Une mauvaise chose parce les enfants à cette époque bénie, réglaient leurs comptes seuls, sans faire sans cesse intervenir les adultes, parce qu'ils savaient jouer, construire des cabanes, utiliser leur imagination, s'organiser socialement en bandes avec des projets. Certes, beaucoup d'entre eux aujourd'hui en sont encore capables, heureusement, toutefois les moyens techniques d'aujourd'hui réduisent considérablement leur imaginaire, on le constate en milieu scolaire et dans les familles où beaucoup sont victimes de l'addiction aux consoles, PC et autres tablettes.

L'école présentée dans ce roman, du fait de ses logements de fonction, devient une véritable communauté, communauté de familles, microcosme de notre société portée par les ondes provoquées par le tsunami de mai 68, qui conduisit à l'épanouissement de la femme, même si le chemin était encore long (et n'a pas abouti pour certaines), à des possibilités de carrière, qui fit évoluer les mentalités vers la notion de loisirs, de départ en vacances, les envies d'accession à la propriété et qui enfin vit naître la mixité dans les école, mixité que l'idée de supprimer ne nous effleurerait même pas aujourd'hui.

L'auteur présente avec finesse, la diversité des tempéraments des adultes et nous offre une promenade dans les coulisses de l'école, dans les coulisses des familles, dans l'esprit des enfants, étude très intéressante sur des comportements humains d'après 68 : on y rencontrera des femmes qui ont envie de s'épanouir même si parfois elles se l'interdisent, des couples illégitimes qui sortent des rangs en secret, des hommes perplexes, des enseignants prêt à répondre à l'appel de pédagogies alors non suivies en France, ce qui contrarie fortement un directeur sectaire qui voit d'un mauvais oeil tout ce progrès.

Mon regret, qui n'est que personnel, est de ne pas avoir été invitée plus longtemps dans les classes de ces enseignants pour me rappeler leur pratique, ni d'observer les comportements des enfants. Mais bon, cela serait sans doute l'objet d'un autre roman. Je regrette également que Jean-Philippe Blondel n'ait pas insisté sur la mode, la musique de l'époque.

Babéliotes des années 70, ce livre est pour vous, Il est aussi pour les autres babéliotes qui le liront comme un documentaire sur cette période.
Commenter  J’apprécie          689
1975. L'évolution des moeurs post-soixante-huitarde touche peu peu les familles et les instituteurs du groupe scolaire Denis Diderot. Enfants comme adultes, tous voient avec plus ou moins de bonheur leur quotidien se transformer, qui avec la fin de l'enfance, qui avec la remise en cause de l'autorité à l'ancienne, le développement de nouvelles pratiques pédagogiques et l'émancipation féminine.


Jean-Philippe Blondel revisite ses souvenirs d'enfant pour nous livrer une chronique amusée et nostalgique inspirée de ses années en école primaire dans les années soixante-dix, où beaucoup de ses contemporains trouveront un écho à leur propre vécu.


C'est tout autant le point de vue des adultes que des enfants qui s'y exprime, par le biais d'une large brochette de personnages croqués avec une joyeuse lucidité, dans toutes leurs contradictions et leurs faiblesses d'humains ordinaires que l'auteur s'amuse, toujours avec tendresse, à pousser jusqu'à la cocasserie.


Cette malice bienveillante qui décrypte aussi bien le monde de l'enfance, - la camaraderie et les disputes, les jeux et les bêtises, les rapports avec les parents, les instituteurs et les filles, les prémices de l'adolescence -, que l'univers complexe des adultes, - la psychologie de chacun, l'éducation et ses méthodes, les relations entre enseignants et avec les parents, les conflits familiaux, la place de la femme dans le foyer et dans la vie professionnelle, l'évolution des moeurs et la liberté sexuelle, -, m'a fait penser par sa drôlerie à un Petit Nicolas version années soixante-dix. Ici, pas vraiment de personnage central, même si le jeune Philippe Goubert déroule un fil rouge aux sonorités autobiographiques, mais une vaste fresque centrée sur l'école, où, sous la plaisanterie et au fil de mille détails peints avec autant de justesse que de finesse, transparaissent toutes les transformations de la société d'alors : sociales, familiales, sexuelles...


Ce livre, écrit dans un style dont l'humble retenue fait tout le charme, fait mouche à chaque page, pour le plus grand plaisir du lecteur : on rit, on sourit, on s'attendrit, on se rappelle : que le monde et le métier d'enseignant que connaît bien l'auteur ont changé depuis cette époque ! La même fresque aujourd'hui serait-elle aussi drôle ?

Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          660
Jean- Philippe Blondel , professeur d'anglais à Troyes nous conte avec humour et sensibilité l'histoire de quelques couples d'instituteurs au mi- temps des années 70: les Joyeux, Lespinasse, Coudrier, Goubert et Lorrain, Philippe , Baptiste, leurs enfants et d'autres personnages...

Ainsi que Charles Florimont , adepte des méthodes de Célestin Freinet , dites révolutionnaires où l'on tente de développer l'esprit d'initiative des enfants, autonomie et épanouissement : ateliers , salle de motricité , intégration des touts- petits à l'entièreté du processus éducatif, mixité, travaux manuels et réalisations pratiques , en contraste ou en opposition à la toute puissance des méthodes poussiéreuses , traditionnelles, vouées parfois à l'autoritarisme....

J'ai apprécié la querelle entre les Anciens et les Modernes au sein du groupe Scolaire, ceux qui s'accrochent à leurs anciennes croyances et les idées de liberté , la « révolution pédagogique », (grand mot )....les envies de transgression qui se disséminent dans la société ..ainsi que le portrait humoristique d'une des héroïnes Geneviève ——qui adore la vie des autres , une « concierge »vivant par procuration, épiant ses voisins et collègues —— Elle se porte garant de la bienséance et de la morale, ment, brode, papote.....



Il faut ajouter que les instituteurs, dans ces années - là vivaient logés dans des appartements dits «  de Fonction » très près les uns des autres.

Ah, les innovations pédagogiques ! 40 ans après on en discute encore après les cours au sein des salles de profs au collège et en récréation à l'école élémentaire ...


JP. Blondel pose un regard bienveillant, amusé, un poil nostalgique sur l'état d'esprit des enseignants des années 70, une vision juste sur les revendications, les innovations, les changements de méthode .
Il jette un oeil sur les transformations sociales et sexuelles ..

Les femmes, toutes dévouées à leur mari tentent avec impertinence , à juste raison ( mais ce n'est pas encore gagné ) de prendre leur destin en main, elles ont envie de dévier, de croquer, d'inventer, de modifier, de secouer le joug...
Les hommes ne les écoutent guère, pensent qu'ils mènent encore la danse mais le monde est en train de changer à toute vitesse comme l'Arbalète, train filant vers Paris....

Ce récit est aussi une critique pertinente, juste et réaliste de ce milieu de la classe moyenne, confronté à la lourde machine de l'E.N.

Quel plaisir de savourer ce récit bien construit, fin et intelligent , aux accents généreux ,parfois passéistes et nostalgiques, mais éclairés et intéressants qui fait du bien .!

J'ajoute que j'aime beaucoup cet auteur: je l'ai rencontré.

J'ai lu presque tous ses ouvrages, je ne suis peut- être pas objective !
Merci à une amie de Babelio(elle se reconnaîtra) qui m'a fait acheter ce livre.
Commenter  J’apprécie          6114
C'est l'histoire du groupe scolaire Denis Diderot (il porte bien son nom !), sorte de petite communauté où l'on vit le plus souvent entre instituteurs, dans des logements de fonction.

Évidemment, nous somme en 1975, année du premier choc pétrolier qui va mettre fin à une période relativement sereine. Mai 68 est passé par là, il est donc temps de bousculer un peu les vieilles méthodes d'enseignement : au garde à vous ou presque devant l'instituteur (le directeur est parfait en mini dictateur, plus ou moins réac !), avec châtiments corporels à la clé, les élèves encaissent, les parents ne disent rien…

Mai 68 cela signifie réformes : fini l'école des filles d'un côté, l'école des garçons de l'autre, on tente d'introduire la mixité (au compte-gouttes vu que le directeur s'y oppose fermement), on envisage de mettre l'élève en avant de le faire participer au lieu de lui faire entrer de gré ou de force les matières dans le crâne de façon passive…

Pour remuer ce « vieux monde », on va envoyer un instituteur (un espion ?) qui est enthousiaste et met en place les « nouvelles méthodes » ce qui va entraîner des réactions en chaîne…

On assiste aux relations pas toujours nettes des instituteurs entre eux, les suspicions, la médisance, on a même l'institutrice commère, concierge qui espionne tout le monde derrière sa fenêtre et répand des méchancetés, (distille son venin serait mieux adapté).

L'auteur nous raconte au passage les histoires des gamins entre eux, se lançant des défis plus ou moins dangereux, copains une année, s'ignorant l'année suivante au gré aussi des relations entre instituteurs (trices).

Il évoque aussi le statut des femmes, les soi-disant instituteurs féministes qui considèrent que les tâches ménagères incombent uniquement à leurs femmes et ne lèvent pas le petit doigt à la maison. Et aussi, le côté soupçonneux vis-à-vis des pièces rapportées : les conjointes notamment qui n'appartiennent pas au corps enseignant.

On a évidemment une histoire d'amour au milieu pour ajouter piment autant que douceur au sujet.

Je ne dévoile rien de la grande escapade dans le train pour Paris, pour ne pas divulgâcher.

J'aime beaucoup Jean-Philippe Blondel que j'ai découvert avec « Un hiver à Paris » qui m'a beaucoup plu. Depuis je le suis car son style me plaît. J'ai adoré ce roman, car c'est mon époque, en 1968, j'entrais en fac, et j'avais vécu « les évènements » de près, donc l'école des filles et l'école des garçons qui se touchaient en fait, et ensuite le lycée de filles bien-sûr. Donc, j'ai connu la mixité sur les bancs de la Fac. Autre époque…

Je me souviens de tout le remue-méninge qui avait suivi…

La manière dont l'auteur évoque le milieu scolaire, les relations entre collègues et le fait de cohabiter tout le temps avec les logements de fonction est drôle. Ce roman se lit d'une traite, et le ton est beaucoup plus léger que dans « La mise à nu » par exemple.

Petite précision, je ne suis pas enseignante, donc mon avis est purement personnel.

Jean-Philippe Blondel nous livre une scène fabuleuse : la femme de ménage qui pète un plomb, et se promène à poils dans tout le bâtiment des logements de fonction, en faisant un trip érotique fixé sur le directeur : hilarant !

Un auteur qui ne me déçoit pas.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Buchet Chastel qui m'ont permis de lire ce roman, dont je me procurerai sûrement la version papier

#LaGrandeEscapade #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
Commenter  J’apprécie          442
Écrivain à 50% de son temps et prof d'anglais troyen dans les 50% restants, Jean Philippe Blondel a publié son premier roman il y a maintenant près de 25 ans, « Accès direct à la plage" qui avait connaît un grand succès de librairie et qui installait les premières bases de l'univers de cet auteur certainement plus à l'aise à mon sens dans l'intime et le personnel que dans les grandes envolées romanesques.

Pour son nouveau roman, qui "concourt" pour la rentrée littéraire- alors que d'habitude, l'auteur est plus habitué aux sorties de l'hiver littéraire-, Jean-Philippe Blondel change de braquet et opère un virage peut être pas à 180 degrès mais un virage tout de même.

En effet, Blondel semble ici abandonner un peu l'autobiographie (même si on peut penser qu'il y a un peu de lui dans un de ses jeunes héros, Philippe Goubert), les romans sur l'adolescence et les romans triangulaires pour une fresque chorale d'une grande ampleur, qui nous plonge dans la France du mitan d années 1970 , période ô combien charnière pour une France coincée entre certaines traditions rigoristes résultant de la France gaullienne et les velléités libertaires de mai 68.

L'intrigue de cette fresque à plusieurs personnages tourne autour d'un microcosme, avec ce groupe scolaire qui voit graviter plusieurs groupes de personnes liés à l'enseignement, et évidemment ce sujet n'est pas un hasard pour Blondel, enseignant et fils d'enseignants.

Ce groupe scolaire est une vraie entité en vase clos, où tout le monde vit ensemble, dans des logements de fonctions, enfants et parents .

Jean-Philippe Blondel explore avec son ironie et sa douceur habituelle les changements d'un monde en pleine mutation, un monde encore très matérialiste où des jeunes blancs becs ont envie de tout bouleverser notamment dans un système pédaogique jusqu'à présent si conservateur où les bons points et les coups de regle en fer sur les mains ont fait leurs temps.

Dans ce roman nostalgique mais profondément humain, Blondel explore les relations humaines et les non-dits, les secrets dissimilées aux autres et finalement on se rend compte que ce livre est plus proche de ses précédents qu'on aurait pu le penser au départ.

Modestie du style; presque invisible, mais comme toujours au service de l'histoire, galerie de personnages attachants: avec cette grande escapade, Blondel suit joliment son petit bonhomme de chemin dans ce qui est avant tout un joli hommage à un monde révolu ...


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          410
Belle escapade dans les années 70. Tout tourne autour de trois écoles et de ses 5 logements occupés par les instits. Comme dans tout milieu fermé, sympathie, antipathie, commérages, frictions professionnelles, disputes et jeux entre enfants. Et parfois de l'adultère. Ce qui n'est pas banal dans ce roman, c'est la prose pince-sans-rire de l'auteur. Et je te balance sur les fonctionnaires, le couple, les enfants, comme ça, mine de rien. Drôle, tendre et cruel à la fois.
Commenter  J’apprécie          385
Jean-Philippe Blondel parle des choses simples et des gens sans importance et il le fait bien.
Dans son nouvel opus, il nous entraîne dans le monde de l'enfance au sein d'un groupe scolaire au milieu des années 70.
Philippe, Bertrand, Christian et les autres sont fils d'instituteurs. Après que la cloche ait sonné, la cour de récréation reste leur terrain de jeux car en ce temps-là, les instits habitaient dans des logements de fonction au-dessus des salles de classe.
Dans ce microcosme, on s'aime, on se déteste, on s'épie.
Les femmes tentent de se libérer du joug de leur mari pour un peu plus de liberté, mai 68 est passé par là. La prochaine rentrée verra l'arrivée des filles dans cet univers réservé jusque-là aux garçons. Certains s'en réjouissent, d'autres s'en inquiètent.

Avec « La grande escapade », Jean-Philippe Blondel observe les changements d'une société en pleine mutation.
Il se dégage de ce roman une saveur douce-amère qui en fait tout le charme. Si Jean-Philippe Blondel flirte parfois avec une forme de nostalgie, il n'y cède jamais. Il regarde le passé avec une tendresse mêlée d'un brin de causticité. Et c'est bien ce ton que j'apprécie souvent dans ses livres, un ton qui me rend l'auteur si sympathique et qui me touche au plus intime.

Merci à NetGalley et aux Editions Buchet-Chastel pour ce voyage en nostalgie.

Commenter  J’apprécie          360




Lecteurs (627) Voir plus



Quiz Voir plus

Jean-Philippe Blondel (assez facile pour les fans)

Année de naissance ?

1964
1970
1976
1982

12 questions
68 lecteurs ont répondu
Thème : Jean-Philippe BlondelCréer un quiz sur ce livre

{* *}