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EAN : 9782205069983
56 pages
Dargaud (24/01/2014)
3.12/5   61 notes
Résumé :
Lune l'envers, un one shot signé Blutch, raconte l'histoire de Lantz, auteur à succès en manque d'idées, qui se laisse envahir par le doute...

Lantz est dessinateur de BD ; c'est lui qui a imaginé Le Nouveau Nouveau Testament, best-seller dont dépend l'économie entière. En panne d'inspiration, il est brutalement débarqué de sa série. Rongé par le doute, il ne sait plus ce qu'il veut, et ses nombreuses frustrations le rendent misérable. Vie de bureau,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Blutch nous avait déjà expliqué comment en finir avec le cinéma. Cette fois, il nous raconte la fin de la bande dessinée dans une dystopie qui se déroule du rose au bleu et du vert au jaune, dans un monde peuplé d'hologrammes et de machines organiques que n'aurait pas reniées le David Cronenberg d'un Festin nu.


L'intrigue, si ce n'est le monde présenté dans Lune L'Envers, tourne autour de cet impératif : « L'humanité ne passera pas une année supplémentaire sans son Nouveau Nouveau Testament ». Dans l'avenir, la nouvelle Bible s'étendra en phylactères et onomatopées –et Blutch ne pardonnerait pas que l'on réduise la bande dessinée à ces deux caractéristiques. Lui-même essaie sans cesse de rendre ce format aussi littéraire que n'importe quel autre roman, s'inspirant ici de l'esthétique et des coloris d'Alan Moore. Ses figures de style sont des illustrations frappantes, des changements de rythmes narratifs surprenants, des variations de couleurs à la fois discordantes et ravissantes.


Le message véhiculé à travers l'intrigue sera cependant moins original et constitue une critique classique des impératifs économiques venant avilir ce domaine incorruptible que devrait être la création artistique. Il s'agit peut-être d'une façon comme une autre pour Blutch de ne pas perdre de vue ses propres idéaux alors que sa bibliographie commence à devenir aussi dense et respectée que celle du personnage malmené de Lune L'envers.
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Ce Lune L'Envers m'avait laissé un mauvais gout dans la bouche en première lecture. Et pourtant, je ne pouvais m'empêcher d'avoir envie de le relire. Partce que Blutch fait partie des dessinateurs les plus séduisants du moment et parce que je me rappelled d'un récit très intrigant et bien construit.
Lantz est un auteur de bande dessinée à succès. Mais cela fait 3 ans que l'on attend le nouveau tome de sa série: le nouveau nouveau testament. Son éditeur, Mondomédia, decide d'une mesure radicale: remplacer Lantz. Ce dernier, homme du passé, rempli d'aigreur, ne suppoorte que très mal cette trahison. Pour lui, la bande dessinée, ça se fait à la main. On parle de le remplacer par des employés travaillant sur d'étranges machines et qui font de la bande dessinée sans en avoir conscience. Très vite, les éditeurs repèrent une jeune fille, Liebling, qui ferait plus que l'affaire. Mais rien n'est simple et le timing ne semble pas bon. C'est le moins que l'on puisse dire. Les époques se mélangent et la confrontation entre Liebling et Lantz sera surprenante.
On sent une satire assez virulente du monde de l'édition, ramenée à une espèce de fabrique de yaourt sans âme. Mais ce n'est pas cela qui m'a laisse ce mauvais gout dans la bouche. C'est, et je crois que c'est une des caractéristiques de Blutch, une image de la femme très negative.
On pourra toujours se demander quell est le propos de Blutch dans cette histoire. Finalement, les personnages masculins sont plus que pathétiques, contrairement à Liebling et Winnetou, autre personnage féminin fort. Je pense y voir un récit d'émancipation pour Liebling.
Mais tout le livre est traversé de violences et d'humiliations faites aux femmes. Elle n'y sont que fantasmes ou cauchemars de mecs (comme Mme Dutter, espèce de mégère en tablier et coiffure en petard, sorte de concierge mal repâssée). Dès les premières pages, Liebling se fait mordre les fesses par un chien. Son maître, loin de s'excuser, lui mordles fesses à son tour. Les “eurifices” ressemblent à des glory holes jusqu'à “l'exil” de Liebling dans le service de Mme Dutter qui me fait songer à un supplice SM avec son siege-godemichet.
En fait, Blutch recycle toute la mysogynie des années 70, tout en y rajoutant une couche. Je continue à trouver ce livre très beau visuellement, avec un univers original qui renvoye à Forest et à un certain état d'esprit des années 70 (la “science fantasmée” qui n'est plus qu'une simple prouesses technique mais aussi une machine à imaginer) tout en le trouvant detestable parce qu'il integre de manière naturelle un sexisme trop ordinaire.
Le discours de la mère de Liebling dans les premières sert par exemple de contrepoids à la conclusion, très ouverte, qui laisse beaucoup de place à l'imagination. Il a du sens narrativement. D'autres passages semblent n'être que gratuity, une manière pour Blutch de déverser des fantasmes malsains.
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Quel étonnant album que Lune L'envers de Blutch ! Je le recommande pour les blasés de la BD parce que le voyage, hautement dépaysant, vaut le détour. A chaque planche, des éléments viennent titiller notre tranquillité. Et l'univers fantastique de Blutch amène à identifier pas mal de travers de notre société actuelle (et future ?). L'humour est également présent mais à doses ironiques voire cyniques. J'ai apprécié globalement cette lecture qui mobilise différents niveaux de nos sens, en plus de nous surprendre quasi constamment.
L'album nous amène à suivre les pérégrinations de différents personnages qui tournent tous autour de Lantz, auteur d'une série de BD plus que célèbre, intitulée le « nouveau nouveau testament ». N'aynt plus l'inspiration nécessaire pour poursuivre le sillon creusée consciencieusement par sa maison d'édition, une sorte de mastodonte en quête de profits, il se fait donc jeter, le temps pour ses éditeurs de vérifier qu'il est bien à sec. Heureusement, un serveur du groupe d'éditions prénommé « Eurifice » a identifié une personne susceptible de poursuivre l'oeuvre. Cette personne, prénommée Liebling, n'est autre que la petite amie de Lantz, mais à une autre époque, celle de sa jeunesse.

Difficile de résumer l'album en quelques lignes, l'histoire est composée de pas mal d'éléments fantastiques qui pourraient sembler anecdotiques. En les reliant les uns avec les autres, on perçoit l'ironie de l'auteur qui masque à peine sa critique de ce qui l'entoure. du travail, devenu absurde puisqu'il consiste, pour des jeunes filles serviles, à plonger leurs mains dans des sortes de machines informes et à laisser s'écouler le temps. du sexe, devenu lui-aussi absurde, voir loufoque puisque certains hommes ont un majeur en forme de phallus qu'ils n'hésitent pas à brandir tels des armes...

Les dessins sont réalistes, avec une touche psychédélique qui colle bien à l'histoire. Les couleurs sont étonnantes, jamais franches, toujours teintées de noir, avec un crayonné présent qui souligne les silhouettes et les objets. La couverture donne un bon aperçu de cela, sorte de condensé de l'album : l'érotisme, le fantastique et un personnage aux lunettes bleues, double de l'auteur, qui nous regarde en prenant la pose...

En lisant l'album, je n'en revenais pas d'une telle imagination, nourrie de tant d'éléments étonnants et troublants, au service d'une histoire qui se tient complètement. Les dialogues sont truculents, souvent mordants et cyniques, à l'image de l'univers de l'auteur. Une découverte presque glaçante d'un univers surprenant.
Lien : http://blogs.lexpress.fr/les..
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C'est album est à l'image de sa couverture : surréaliste, touffu et auteuriste. "Lune l'envers " est tout sauf classique.
C'est l'histoire d'un auteur de série BD à succès en panne d'inspiration à force d'avoir été pressé comme un citron par un éditeur visant uniquement le profit. Il est vieillissant, déprimé, partagé entre plusieurs femmes qui l'épuisent. Une de ses anciennes maîtresse est d'ailleurs recrutée pour poursuivre la série à sa place. Elle possède un atout indéniable, elle a traversé le temps sans vieillir. Mais la jeune (?) femme se révolte, elle ne veut pas le job sous prétexte que travailler sans voir ce que font ses mains ne l'intéresse pas. Il faut préciser que les auteurs de BD travaillent devant une énorme machine aux formes bizarres dans laquelle on glisse ses mains dans un trou et qui dessinent sans que vous en ayez conscience.
Tout est particulier dans ce récit, au bord du fantastique, un peu science fiction, avec des soubresauts classiques et des plongées dans l'étrange. C'est totalement singulier, un peu déstabilisant, par moments loufoques (les personnes se déplacent dans des troncs d'arbres ou en toutou, sorte de tronc mais à poil long...). le sexe est toujours présent, jamais vraiment explicite, comme retenu mais ravageant intérieurement les personnages de désirs. J'ai suivi l'histoire avec étonnement, pas franchement passionné mais toujours étonné par les originalités du scénario. On sent que tout cela a un signifiant qui ne s'est pas livré à ma première lecture. le problème est que je n'aurai pas envie de m'y replonger dedans pour en extraire la substantifique moëlle.
Le dessin est au diapason de ce dispositif, nerveux et noir, bien que rehaussé par une palette de couleurs variées un peu passées. Certaines cases sont magnifiques mais j'avoue que le graphisme de Blutch, un peu rétro, ne me fascine aucunement.
La suite sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Pour ce nouveau voyage au sein de l'étrange, Blutch (La volupté) invite à suivre les pas de la jeune Libling au début de sa carrière professionnelle et de Lantz, un talentueux dessinateur. Pour son premier boulot, la première doit glisser ses mains dans une drôle de machine, Eurifice, sans même savoir ce qu'elle fabrique. Au même moment, le second se fait taper sur les doigts par sa hiérarchie car le nouvel album de sa série phare, le « Nouveau Nouveau Testament », n'avance pas d'un iota. Après sa première journée de travail, Liebling rentre retrouver Lantz, son petit ami qui espère prochainement devenir le dessinateur officiel du « Nouveau Nouveau Testament ».

Si la gestion de la temporalité du récit surprend d'entrée, le temps qui passe constitue l'un des principaux sujets de cet album qui s'amuse à dénoncer notre société de consommation, ainsi que le monde de l'édition. Blutch plonge en effet le lecteur dans un futur où les gens ne savent plus à quoi ils travaillent et ont donc perdu tout lien avec le produit de leur labeur. Cette critique acerbe du monde du travail s'attaque en particulier aux éditeurs qui exploitent leurs auteurs à succès et regardent d'un mauvais oeil ceux préfèrent travailler à l'ancienne.

L'atmosphère très seventies des planches dessinées par Blutch et colorisées par Isabelle Merlet contribue à accentuer l'aspect décalé du scénario.

Une histoire onirique et déstabilisante, qui invite à réfléchir sur la vie, le travail, l'amour et le temps qui passe…
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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critiques presse (5)
Telerama
12 mars 2014
Dopée au graphisme à la fois délié et percutant d'un dessinateur virtuose entre tous, l'évocation de cet outre-monde apparaît éminemment « blutchienne » : tout en ruptures de tons et d'intentions, cocasse et inquiétante, onirique et hyperréaliste, sensuelle et brutale...
Lire la critique sur le site : Telerama
BoDoi
18 février 2014
Blutch, un artisan de la BD décidément en rupture, prouve avec Lune l’envers que sa voix singulière, mélancolique, pessimiste ou drôle, est de celles qui comptent dans l’univers trop balisé du 9e art.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Liberation
04 février 2014
Le dessin cinématographique de Blutch, né Christian Hincker en 1967, se déploie dans Lune l’envers sous les formes les plus diverses, l’anticipation et l’horreur, la ville et la forêt, l’art et la camelote, le travail sous ses avatars les plus extravagants.
Lire la critique sur le site : Liberation
Sceneario
03 février 2014
L'un des albums à avoir en ce début d'année, sans conteste !
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDGest
24 janvier 2014
Pour son deuxième album chez Dargaud, Blutch offre ici une œuvre étrangement bigarrée.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
- Nous avions mis à ta disposition notre team de scénaristes maison, tous extrêmement concernés... et réactifs... Et performants...
- Tes tâcherons, je m'assois dessus.
- Ecoute... à la boîte, tout le monde tire la langue. Cet album a déjà été annoncé maintes et maintes fois.
- La bande dessinée véritable, ça se fait à la main ! A l'ancienne...
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Je viens d’avoir le président. Il a été formel : « L’humanité ne passera pas une année supplémentaire sans son Nouveau Nouveau Testament ».
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- Tiens, j’y pense ! Si on te donnait le choix… en quoi aimerais-tu être réincarné ?
- En rouleau de scotch.
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Moi, je crois qu’on boit pour oublier. Ça marche si bien qu’on oublie ce qu’on avait à oublier… Alors on continue… On continue pour se rappeler ce qu’on devait oublier ! Et quand on l’a retrouvé… On boit pour oublier.
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C'est drôle ... On fait l'amour avec quelqu'un des centaines de fois et il n'en reste rien ... On n'en garde aucun souvenir.
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