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EAN : 9782258196094
240 pages
Presses de la Cité (15/04/2021)
3.72/5   39 notes
Résumé :
" On ne saurait segmenter une société sur une base raciale sans condamner chaque groupe à s'enfermer dans sa couleur de peau, qui devient dès lors l'ultime frontière au cœur de la vie sociale. "
La vision racialiste, qui pervertit l'idée même d'intégration et terrorise par ses exigences les médias et les acteurs de la vie intellectuelle, sociale et politique, s'est échappée de l'université américaine il y a vingt ans. Et la voilà qui se répand au Canada, au Q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un essai salutaire
Vu de chez nous, ce que l'on nomme la culture « woke » ou « cancel culture » s'apparente à d'aimables billevesées d'universitaires et journalistes nord-américains torturés par « leur » passé esclavagiste. La réalité est quelque peu différente et plus inquiétante. Comme nous l'explique avec talent Mathieu Bock-Côté, la société occidentale commence à voir ses supposées « élites » se soumettre aux idées racialistes, indigénistes, décolonialistes et autres charmants adjectifs récemment inventés. Journalistes, artistes et professeurs bien-pensants se montrent fascinés et effrayés par les théories farfelues mais dangereuses de ceux qu'ils voient comme les nouveaux damnés de la terre.
Bock-Côté rappelle que le racialisme abolit la diversité des cultures, des peuples, des nations, des religions et des civilisations pour créer une identité artificielle entre les hommes selon le critère exclusif de la couleur de peau. le racialisme ne veut voir dans le monde que deux catégories d'humains : les blancs et les « racisés ». L'indigénisme et le décolonialisme réinterprètent l'histoire à la lumière du colonialisme, du racisme et de l'esclavagisme, ce de manière incroyablement anachronique. L'antiracisme ne vise plus des comportements individuels mais un supposé racisme « systémique », inhérent à l'État ou, rajoutons-en une louche, à « l'homme blanc ». Il aboutit à mettre en place dans les esprits fragiles l'idée d'expier cette honteuse condition.
Bock-Côté se gausse de voir ce pauvre Justin Trudeau marquer sa soumission à l'antiracisme révolutionnaire en s'agenouillant devant les manifestants Black Lives Matter ou en s'excusant avec veulerie de s'être enduit le visage de cirage au cours des turpitudes de sa jeunesse estudiantine. Il s'amuse d'entendre l'actrice Rosanna Arquette exprimer sa honte et son dégoût d'être née blanche – elle aurait mieux fait de rester dans le Grand Bleu. Il rigole d'observer Lilian Thuram ou Rokahya Diallo prendre pour modèles les relations raciales et l'émancipation des minorités aux Etats-Unis « ou la non-blanchité n'est pas systématiquement liée à une présomption d'extranéité » (sic).
Bien évidemment, les idées racialistes et assimilées sont largement minoritaires chez les populations associées à la diversité. Cependant on ne doit pas faire l'erreur d'oublier que ce sont les minorités les plus résolues qui font l'histoire. Face à ces phénomènes qui, en dépit des apparences, n'ont rien de folklorique, Mathieu Bock-Côté conclut que la résistance intellectuelle et politique à la théorie racialiste est un enjeu démocratique fondamental. Et il réaffirme avec vigueur l'importance de la notion de peuple. Un peuple n'est pas une race : on peut y adhérer, on peut s'y fondre. On peut embrasser son destin et s'y intégrer.
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Hélas ! Mille fois hélas ! Cet essai me confirme :
- Que je serai raciste quoi que je fasse et ce, jusqu'à la fin des temps...
- Que, peut-être, si je bats ma coulpe avec suffisamment d'ostentation et d'humiliation je pourrais bénéficier d'une bienveillance minimum.
- Que, si je mets plein de points dans les noms communs et les accords, pour bien faire remarquer que je me conforme à la lettre aux recommandations de l'écriture inclusive, j'aurais droit à un hochement de tête appréciateur de la part de mes correcteurs (quitte à devenir illisible et même si je l'utilise mal, mes fautes seront regardées avec indulgence. Hallelujah !).
- Que si je respecte totalement et sans discussion possible la fragilité mentale des racisés (Oups, que sous-entends-je ?) et leur évite la moindre micro-agression quelle qu'elle soit, je pourrais éviter d'être ostracisée, à condition, bien sûr que j'arrive à tenir sur la durée.
- Que si je me reconnais complice objective, en qualité (qualité, est-ce le bon mot ?) de femme blanche de plus de cinquante ans (descendante de paysan auvergnat et de femme de ménage périgourdine), de tous les marchands d'esclaves (blancs, of course) et des membres du KKK lyncheurs d'esclaves Noirs (ne pas oublier la majuscule), mes origines me seront éventuellement pardonnées.
Le journal Le Figaro, fait état dans un article du 21 janvier de certains contenus des nouveaux oraux dans l'admission en 2è année des étudiants en médecine :
"Voici un exemple de sujet délirant de l'épreuve de «mise en situation» de l'université de Paris : «Dans un musée, on voit une enseigne d'une ancienne chocolaterie du XVIIIe siècle avec un domestique noir qui sert sa maîtresse blanche. le nom de la chocolaterie est “le nègre joyeux”. Qu'en pensez-vous?». Il s'agit pourtant bien d'un sujet censé évaluer si les étudiants «disposent des compétences nécessaires pour accéder aux formations de médecine», selon le décret.
Et pourtant, toute cette folie se répand dans l'université, certaines entreprises, la publicité, voire l'école.
En conclusion
"Les concepts racialistes sont des concepts révolutionnaires qui se font passer pour réformistes, mais engendrent en fait une société nouvelle, radicalement conflictuelle, et qui devient incapable d'envisager, même théoriquement, un authentique monde commun"
"Rien n'importe plus que de constituer sur son propre territoire une majorité nationale sûre d'elle-même et disposant d'une prépondérance démographique telle que son statut ne soit jamais fondamentalement remis en question".
Ce qui me semble du simple bon sens pourra paraître une horreur pour d'autres et pourtant !!!
Mathieu Bock-Côté est brillant, sans conteste et même s'il écrit comme il parle, à toute allure, sans respiration et parfois se répète, son diagnostic est terrifiant et ce n'est pas une hyperbole.
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Bon alors lorsqu'il s'agit de « woke », de « racisé », de « cancel culture », je perds un peu (beaucoup) mes marques! Qui sont ces influents prédicateurs d'un nouvel ordre moral ?
Mathieu Bock-Côté nous apprend que des penseurs orthodoxes fraîchement formés dans les facultés de sociologie ont décrété que tout l'Occident est raciste et qu'on y vit sous un régime de racisme systémique.
On ne parle plus en termes de lutte des classes ni d'opposition entre riches et pauvres, mais bien en termes de race, la catégorie sociologique et politique désormais la plus importante.
Place à un vaste mea culpa collectif ! Point de salut sans le sentiment de culpabilité d'être un Blanc fatalement privilégié, suprémaciste et responsable de tous les maux de l'Occident.

Nan! Terminé la gauche et la droite, les bons et les méchants!

Mathieu Bock-Côté dérange bien du monde. Surtout des gens de gauche et très à gauche.
Il a cette capacité à rapidement saisir les tenants et aboutissants d'une situation pour en faire une synthèse qu'il émet en une langue précise.
Mathieu Bock-Côté sonne l'alarme sur l'amplification des discours haineux racialistes qui condamnent à l'exclusion au nom d'une bien-pensance supposément vertueuse.

Le racialisme prôné par les wokes déconstruit les nations. « Les nations occidentales sont symboliquement expropriées de chez elles. Si elles protestent en cherchant à restaurer leurs codes culturels pour amener les populations immigrantes à se les approprier, on juge qu'elles basculent dans le suprémacisme ethnique », déclare Mathieu Bock-Côté.

À lire pour comprendre cette nouvelle idéologie.
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Autant l'auteur (MBC) perçoit que les racialistes et les « woke » exagèrent, autant on peut lire MBC en trouvant que c'est plutôt lui qui exagère dans ses affirmations ou interrogations (affirmations mise sous une forme interrogative).

Au risque de faire de l'esprit de bottine, le racialisme n'est pas tout à fait blanc ni tout noir, il est multiples et a des nuances colorées. Ne rapporter que ses branches les plus orthodoxes ne le décrit pas.

MBC vulgarise bien mais demeure un penseur de la droite conservatrice.

Je suggère de lire « Mélancolies identitaires: une année à lire MBC » de Mark Fortier, comme complément à cette lecture.
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critiques presse (1)
On peut ne pas être toujours d’accord avec l’auteur et ses interprétations, il n’en reste pas moins qu’il sonne l’alarme sur cette amplification des discours haineux racialistes qui condamnent à l’exclusion au nom d’une bien-pensance faussement vertueuse.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il importe de renouer avec la notion de peuple. Un peuple n'est pas une race : on peut y adhérer. On peut s'y fondre. On peut embrasser son destin et s'y intégrer, s'y assimiler. Il ne s'agit pas d'une catégorie étouffante, relevant du déterminisme biologique. (p.215)
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Les concepts racialistes sont des concepts révolutionnaires qui se font passer pour réformistes, mais engendrent en fait une société nouvelle, radicalement conflictuelle, et qui devient incapable d'envisager, même théoriquement, un authentique monde commun"
"Rien n'importe plus que de constituer sur son propre territoire une majorité nationale sûre d'elle-même et disposant d'une prépondérance démographique telle que son statut ne soit jamais fondamentalement remis en question".
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Tout est construction sociale et tout peut être déconstruit. Le naturel n'existe pas, le culturel est arbitraire.
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La révolution, quoi qu'on en dise, ne tolère pas qu'on ne s'y soumette pas.
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Le racialisme vient abolir la diversité des cultures (…) pour créer une identité artificielle entre les hommes selon le critère exclusif de la couleur de peau.
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Videos de Mathieu Bock-Côté (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mathieu Bock-Côté
Mathieu Bock-Côté plébiscite sur CNEWS la réédition du livre de Paul Yonnet paru en 1993 "Voyage au centre du malaise français", l'antiracisme et le roman national, préface de Marcel Gauchet, postface d'Eric Conan.
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