L'enseignement de Bodhidharma est brut, sans détour, il va à l'essentiel, loin, très loin des rites et cérémonies qui sont si indigestes, ce traité est à lire, relire, consulter...Pas besoin d'être un érudit, la compréhension se fait avec le corps tout entier, d'ailleurs, il n'y a rien à comprendre, tout est là, c'est tout et c'est ça...
Commenter  J’apprécie         40
Question : « Où se trouve le lieu de l'Éveil ? »
Réponse :
« Le lieu où l'on marche est le lieu de l'Éveil,
le lieu où l'on est couché est le lieu de l'Éveil,
le lieu où l'on est assis est le lieu de l'Éveil,
le lieu où l'on se tient debout est le lieu de l'Éveil.
Lever ou abaisser le pied, tout cela constitue le lieu de l'Éveil ».
Les ombres naissent des formes, l’écho répond à la voix. Ceux qui jouent avec leur ombre jusqu’à épuiser leur corps, ne réalisent pas que ce corps est [la cause de] l’ombre. Ceux qui élèvent la voix pour faire cesser l’écho ne réalisent pas que leur voix est la source de l’écho. Rechercher le nirvana en éliminant les passions est comme rechercher l’ombre en enlevant le corps. Chercher le Buddha en rejetant les êtres est comme chercher l’écho en faisant taire la voix.
Sachez donc que l’illusion et l’éveil ne sont qu’une seule Voie, et que la bêtise et la sagesse ne diffèrent en rien. Pour avoir donné des noms à ce qui était innommable, on a engendré l’être et le non-être. Pour avoir établi des principes dans ce qui était sans principe, on a vu fleurir les disputes. Les transformations illusoires n’étant pas vraies, qui aurait tort ou raison ?
L’erreur étant irréelle, qu’est ce qui existe ou n’existe pas ? (p. 74)
Question : « Qu’est-ce que l’esprit de Buddha ? »
Réponse : « L’absence de marques spécifiques de l’esprit est nommée Ainsité (tathatâ). Le fait que l’esprit ne puisse être modifié est nommé Essencité (dharmatâ). Le fait que l’esprit ne dépende de rien est nommé libération (vimoksa). Le fait que la nature spirituelle soit affranchie de tout obstacle est nommé éveil. Le fait qu’elle soit paisible et éteinte est nommé Nirvâna. » (p. 80)