Une grande catastrophe a frappé les hommes des siècles de cela. Depuis, des barrières invisibles empêchent toute sortie en dehors des enclaves. A travers quelques personnes au destin remarquable, Jacques Boireau raconte le changement qui arrive, la disparition des barrières temporelles et la migration des gens vers une ville, Mercoire, dans un futur lointain.
Jacques Boireau crée un roman qui tente de prévenir les risques d'un mode de vie dangereux dans l'utilisation des énergies. L'époque du changement est un moment de contemplation, d'observation de la nature, de rencontres. Certaines personnes sont malades et d'autres ont arrêté de vieillir. Cette maladie du temps et la présence de certains personnages (Sforze et Benvenute) auraient gagné à être approfondies. L'auteur choisit de placer son histoire dans la Lozère, un endroit où la nature est grande, exubérante. Un roman original, difficile à classe mais où la nature et l'écologie (la Grande Maison avec les éoliennes) prennent une grand part.
Merci aux éditions Armada et à Babelio pour cette découverte d'un auteur dont je lirai bien d'autres oeuvres. (Bien surprise à la toute fin de voir apparaitre le nom de la ville d'où je suis originaire !)
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Alors tout d'abord je remercie chaleureusement les Editions Armada et l'opération Masse Critique de Babelio pour ce joli présent. Et je m'excuse également pour le léger retard dans la publication de ma critique.
Je viens tout juste d'achever la lecture, et je dois dire qu'il me reste comme un doux vent et parfum de poésie qui flottent encore dans mon esprit. Il faut énormément d'imagination pour appréhender et même apprécier cette histoire absolument inclassable et hors du temps. Il n'y a aucune violence, aucune brutalité, tout s'écoule dans un sens, que l'on ignore, mais avec une douceur absolue.
Les différents personnages cherchent tous un but à leur vie, quelle que soit la longueur présumée de celle-ci, ils cherchent tous à avancer sans vraiment savoir finalement ce qu'ils espèrent réellement trouver à la fin.
Les histoires, les destins se recoupent, au même endroit et étrangement au même moment, en apparence seulement.
Il y a une véritable poésie dans l'air. Les différents âges des protagonistes n'enlèvent rien à leur détermination de pas avoir vécu en vain. Et une force inconnue les aide à continuer, leur montre une voie, sans pour autant leur fournir davantage d'explications.
Comme souvent dans la vie, tant de choses arrivent sans raison.
Après, on pourrait aussi s'arrêter sur l'unique semblant de justification tangible jeté brutalement dans lees toutes dernières lignes, mais ça serait cruellement réducteur de résumer l'ensemble du récit à cette seule cause.
En tout cas, je pense que j'irai jeter un oeil attentif aux autres publications de cet auteur disparu.
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Au début, il avait pensé que le phénomène qui avait permis son départ n'était qu'un reflux du temps un peu plus marqué que les autres. Après, il avait découvert qu'il n'en était rien, qu'il avait été la marque d'un changement profond dont il ne connaît toujours ni les causes ni toutes les conséquences et qui a posé plus de problèmes qu'il n'en a résolus. La première question est, tout bêtement : où est-il allé ? Non dans l'espace. Il le sait : il s'est dirigé vers le sud. Mais dans le temps : est-il resté dans son temps à lui, celui où il avait vécu depuis la catastrophe ? est-il allé dans son futur , dans son passé ? Aujourd'hui encore, il ne possède aucune certitude.
- Les chroniques, ajoute-t-elle, sont sans doute nécessaires. Du moins, avons-nous jugé qu'elles pourraient intéresser d'éventuels descendants. Mais écrire, est-ce seulement rapporter des petits faits qui, mis bout à bout, portent en eux l'ennui de nos vies monotones ?
Quand changent les temps nous emporte très loin des univers postcataclysmiques auxquels nous ont habitués la majorité des auteurs d’anticipation. On n’y retrouvera pas l’ambiance ni la violence d’un Mad Max, d’un Malevil, ou de Sur la route. Boireau nous y fait entendre une tout autre musique, bien plus originale. Quand changent les temps montre la tentative utopique de créer une cité fraternelle sur les ruines d’un monde dévasté.
Joëlle Wintrebert, dans la préface à Quand changent les temps
Face au chaos du monde et du temps, l'homme doit créer, car, pense maître Léonard, n'est pas encore morte une civilisation capable de création.
Il archive des images au lieu des mots. Mais elle a raison : ce n'est pas de la création. Il se contente d'essayer de fixer le temps. Quel temps ?