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EAN : 9782221052099
219 pages
Robert Laffont (01/09/1986)
3.17/5   3 notes
Résumé :
L'héroïne de ce roman a une vie harmonieuse, trois enfants, un mari qu'elle adore. Lorsqu'elle rencontre Serge, qui professe, comme elle, dans le lycée d'une petite ville languedocienne, elle est donc loin de se douter, malgré le choc que lui cause la beauté du jeune homme, de cette sorte de houle qui, petit à petit, va bouleverser sa vie... Malheur, bonheur ? Tout cela à la fois, sans doute, et avec une violence extrême.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Une professeure de français, mariée, trois enfants, heureuse en couple, s'éprend d'un collègue. Elle résiste autant qu'elle peut, tente l'amitié, puis craque. L'adultère se déploie, coupable d'abord, pleinement assumé ensuite. Elle aime deux hommes différents. L'écriture lui permettra de faire un choix.

Malgré quelques longueurs, notamment pendant la phase d'hésitation, l'ensemble est cohérent, les événements sont précis (l'auteure était enseignante, on peut supposer qu'elle a vécu ce qu'elle décrit), le style est littéraire, l'analyse est juste et fine, on épouse et comprend l'évolution psychologique de cette femme.
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Ce livre m'a bouleversé, transpercée. Cette critique est très subjective, je pense que l'impression que m'a laissé ce livre vient du contexte dans lequel je l'ai lu, cela n'empêche que c'est un régal. Vivement recommandé !
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j'ai lu ce livre il y a longtemps, il m'avait marqué, je souhaiterait le relire... pour comparer mes impressions à travers le temps qui passe
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des ravages de la passion...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
* Je n’avais attendu, en me mettant dans son lit, qu’une distraction. J’avais eu un amant, un ami, et un maître. Et je savais avec la plus grande assurance que ces rôles différents et simultanés, qui, de jour en jour, effaçaient un à un tous ceux qui séparément avaient tenté de les jouer pour moi, ne venaient pas d’une fièvre éphémère de mon cœur, mais de lui seul. De tels hommes se rencontrent une fois par vie. Moi, je n’avais qu’une vie. Et désormais qu’un seul homme.

* J’ai toujours voulu cela : que chacun ait son rôle défini. Je suis à l’abri : non d’une guerre, ni d’un cancer. Mais de moi-même. Les intermittences du cœur, les problèmes, les angoisses, les tromperies, les scènes de ménage, je les laisse aux autres, et ne les comprends pas. Moi, j’ai ce que j’ai voulu, et je le maintiens. Je suis solide et sûre. Ma vie est transparente.

* Enfin, on m’avait envoyée à Perpignan faire passer des oraux d’italien. J’y avais fait la connaissance d’un collègue de Montpellier, qui, l’espace d’une journée, avait tout mis en œuvre pour me séduire : c’était un garçon de mon âge, et charmant. Je l’avais raconté à Pierre, non sans fatuité. « Il s’y est mal pris, puisque tu m’en parles », avait-il dit.

* Quand je fus persuadée que ce désir était indépendant de ma volonté et que je devais le subir avec plus ou moins de souffrance en attendant qu’il disparût ; et que d’ailleurs je ne pouvais pas trouver de culpabilité où il n’y avait pas d’acte, alors je pris une grande décision, qui me sembla sage et judicieuse, et qui était de toute façon la seule envisageable : j’allais devenir son amie.

* Je dus me rendre compte que l’opinion publique était le rempart le plus abrupt, le moins franchissable, qui me protégeât encore. Et comme si j’avais pressenti que si celui-ci ne m’arrêtait pas rien ne m’arrêterait, je l’avais gardé pour la fin. Je ne croyais pas qu’une liaison pût rester longtemps secrète. Il y a toujours, postés sur notre chemin pour nous épier, un hôtelier, un barman, un jardinier ; qui nous connaissent alors qu’on croit ne les avoir jamais vus, et qui nous font dire, selon les circonstances, avec attendrissement : « Comme le monde est petit ! » Ou, si l’on sort discrètement par une porte de service après consommation : « Que le monde est méchant ! » Et puis, j’avais eu trop de ces exemples, trop entendu dans un coin de salon, à deux heures du matin, au moment où la fatigue et l’alcool font naître la confiance : « Comment, mais vous ne le saviez pas ? » Et en effet, il est vrai que le conjoint est « le dernier averti », ou pas averti du tout.

* Je l’aimais avec ce bouleversement de chaque minute que la clandestinité rend plus sensible, si elle ne le crée complètement : plus de triomphe, certes, mais de la joie, la folle jubilation des rencontres, et l’accablement absolu de devoir l’instant d’après l’ignorer, parce qu’on était en public. Je l’aimais avec l’acuité des jouissances mendiées, volées, et la douleur de le quitter brutalement : il n’y avait point, comme je le lui disais tristement, de transition ; pas de ces promenades bras dessus, bras dessous, pas de ces moments immobiles la tête sur son épaule, qui eussent remplacé ou prolongé le plaisir. Les gestes les plus innocents de l’amour, auxquels un couple ordinaire ne prête même plus attention, nous étaient interdits. L’éloignement était cruel, sitôt la porte franchie : nous sortions séparément de chez Babette, nous ne marchions pas ensemble sur le trottoir, et je le voyais, vingt mètres plus loin, se diluant comme par indifférence dans la poussière anonyme et grise de la rue. Il n’y avait pour nous que deux situations : le lit et la place publique. N’ayant pas assez de temps pour consacrer l’intimité au dialogue, et notre désir étant justement exacerbé par la froideur que nous affichions devant les gens, notre amour devenait de plus en plus fruste, de plus en plus brutal ; le déshabillage, que la tradition veut érotique, raffiné ou spectaculaire, ressemblait à celui de deux sportifs dans un vestiaire : l’urgence était de nous trouver nus l’un contre l’autre, car l’impatience de la peau ne connaissait pas de répit. C’était l’alternance épuisante du bonheur et du déchirement.

* L’éducation est simplificatrice, c’est pourquoi elle engendre si fréquemment le chaos. On nous a appris le bien et le mal. On nous a inculqué qu’il faut s’attendre, sur le cours d’une vie, à la maladie, au deuil, à un guerre. Ou bien c’est de pauvreté, de chômage, d’humiliation qu’il s’agit, selon ce qu’ont vécu les parents. On ne nous a pas prévenues qu’il était possible d’aimer deux hommes. C’est en vertu d’une morale à court terme, assimilée sans que j’y eusse pris garde dans mon enfance et ma jeunesse, que je me sentis en rupture avec la société dont je faisais partie (laquelle pouvait bien admettre un certain nombre de débauches ou de tares pourvu qu’il ne fût nulle part question de sentiments) ; et par voie de conséquence avec moi-même.

* Elle s’épanouit avec ses deux hommes. Un genre de bigamie au féminin. Mais alors, pourquoi trompe-t-elle son mari si elle l’aime et s’il la fait jouir ? Tout est là justement. Il y autre chose : le désir. Le désir se moque de la jouissance.
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le mieux serait sûrement qu'il meure. Qu'il meure, et je le tuerais si je pouvais. Mais pas de mes mains qui l'aiment, qui côtoient son plaisir et réfléchissent à l'infini sa beauté. et qu'il meure d'une mort jolie. Il pourrait avoir un accident de voiture, avec seulement une petite blessure mortelle, mais invisible.
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