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EAN : 9782221079188
190 pages
Robert Laffont (25/07/1994)
2.25/5   2 notes
Résumé :
Cette année-là à fontaines, sous les yeux de Cécile, le bonheur a bien failli exister.
Fontaines est une grande propriété où, autour de Tante Alice et de l’oncle Stanislas, se retrouvent pour les vacances membres de la famille et amis. On se promène dans le parc, on cueille des roses dans le jardin, on prend le thé sur la terrasse, on se réfugie dans le salon quand le temps menace, on joue du piano, on s’adonne à des jeux innocents, les femmes bavardent, Céc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Pendant un séjour de vacances en famille, une jeune femme découple la liaison d'une amie de sa tante avec un homme marié venu louer une maison voisine. Bien plus tard, devenue une femme mûre, elle se souvient et comprend que cette liaison représente pour elle le symbole de l'amour vrai, pur, et d'un bonheur qu'elle n'a finalement pas connu.

Un roman très long à démarrer jusqu'à ce que l'auteur livre ses réflexions personnelles sur l'amour. Un scénario finalement classique.

L'univers de Geneviève Bon est assez proche de celui de Dominique BONA ( Malika, le manuscrit de Port Ebène, Une ville d'hiver), les aspects biographiques ou historiques en moins. Voir extraits proposés en « Citations ».

J'ai préféré « Traversée du désir » de la même auteure.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
* L’ennui exerce l’imagination et oblige à trouver des ressources en soi-même.

* J’étais devenue sa maîtresse, et les plaisirs farouches, aigus, effrayants, si nouveaux que j’avais connus, je les avais pris pour le signe ou la première étape de l’amour : je les avais pris pour l’amour. Après six mois de volupté, de surenchère verbale, d’exaltation, Michael était retourné en Angleterre pour quelques jours. Puis il avait écrit et téléphoné pour dire que son retour était retardé ; enfin il avait cessé d’écrire et m’avait laissée dans la déconvenue… il avait enfin écrit pour dire qu’il allait se marier. Ce n’était pas la vraie vie, et ce n’était pas l’homme de la vraie vie. J’avais vingt ans, j’étais trahie, et je savais plus ou moins que c’était moi-même qui avais trahi et galvaudé mon attente.

* - Chère Nina, tu serais au désespoir si tu apprenais que ton mari a une maîtresse, et tu voudrais encore moins vivre ! Imagine qu’il en ait une depuis cinq ans… Bien… Tu ne le sais pas… Il est bon et normal avec toi, et se conduit comme à l’accoutumée…Qu’y a-t-il de changé dans ton existence ?
Nina lui jeta un regard furieux. « Ce qu’il y a de changé, dit-elle vivement, c’est que la vie entière repose sur une escroquerie ! C’est comme un empire qui vivrait de fausse monnaie ! L’homme qui vient se coucher près de toi et te dit qu’il t’aime l’a dit deux heures avant à une autre femme ! Et il t’embrasse sur la bouche avec la bouche de l’autre femme ! C’est à vomir !
Ma tante Alice leva les yeux du livre qu’elle tenait, elle était assise un peu à l’écart, et dit d’un ton las :
« C’est toujours la même éternelle discussion ; il y a une éthique du bonheur, et une éthique de la vérité, voilà tout. L’une consiste protéger la tranquillité de ceux qu’on aime, l’époux, les enfants. L’autre consiste… Eh bien, l’autre est d’avouer. Mais comment envisager de construire une nouvelle vie sur des ruines, et des ruines que l’on a faites ? Comment faire souffrir une famille, prendre des avocats, partager des meubles, partir – oui, partir : vous représentez-vous cela ? Et tout à coup aller couler des jours heureux avec quelqu’un d’autre comme si l’on était saisi d’amnésie ? Et laisser derrière soi des êtres brisés sans leur accorder plus d’importance que s’ils étaient de vieilles choses que l’on met au grenier lorsqu’on n’en a plus besoin ?
- Je suis quand même pour la vérité, dit Nina.
- La vérité est une imposture, dit Alice d’un ton dangereusement doux ; la vérité c’est aussi de dire à quelqu’un : tu es moins belle qu’autrefois, tu ne me plais plus autant ; ou plutôt : j’ai fait une erreur, je n’aurais pas dû t’épouser, j’étouffe, je voudrais aller respirer ailleurs et je reste avec toi, dans une fidélité absolue, pour pouvoir te dire la vérité, et te prendre à témoin que je te la dis. Et le soir, quand tu es endormie, je rêve à quelqu’un d’autre que j’ai entr’aperçu ici ou là.
- Un désir se surmonte, et s’oublie, dit Nina avec dignité.
- Mais il y a des fois où ce n’est pas un désir, mais de l’amour ; où on ne l’a pas fait exprès, où cela vous tombe dessus, et que faire ?

* Mais parfois je me demandais s’il ne valait pas mieux renoncer à la vraie vie pour du même coup se garder de la souffrance.

* La fidélité ne s’use que si l’on s’en sert !

* Mais ce que je ne pourrai jamais oublier, ce qui me poursuit sans fin comme un reproche à ma propre vie, c’est que, lorsqu’il l’étreignit, elle s’écria : « Quel bonheur ! Ah quel bonheur ! Et sa voix en disant cela, qui était bien une exclamation mais douce et soupirée, fut si débordante de tendresse, de joie, et d’extase, car il n’y a d’autre mot, que ce fut pour moi une nouvelle révélation…
Mon étonnement, en vérité, est plus profond aujourd’hui qu’il ne le fut alors ; car, en ce temps-là, malgré les classements simplistes où notre éducation tentait de ranger les relations amoureuses, j’étais toute disposée à croire au caractère sacré de la liaison que j’avais sous les yeux, et je songeais plus à m’émouvoir, à m’enthousiasmer, que maintenant, où tant de regret, d’expérience, de nostalgie se mêlent pour augmenter ma surprise d’alors. Simplement, semblable à ces jeunes enfants qui à défaut de comprendre un mot sont si sensibles à l’intonation et à ce qu’elle contient de déclaré et d’implicite, je fus transportée par la qualité de la joie, absolue, sans réserve, éperdue de reconnaissance et en même temps d’une sérénité achevée, qui dans ces seuls mots : « Quel bonheur» racontait plus que ne l’aurait fait la narration pointilleuse d’une vie entière.
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