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EAN : 9781521231326
167 pages
Auto édition (05/05/2017)
5/5   1 notes
Résumé :
Nicolas Bonnal, historien de formation, publie depuis deux décennies des textes politiques, culturels (sans oublier des critiques littéraires et cinématographiques) sur l’actualité et l’inactualité de notre présent perpétuel. Ces recueils de chroniques choisies par lui présentent sa pensée et sa réflexion la plus aboutie. Textes traduits et repris dans des dizaines de langues (italien, anglais, russe, tchèque, portugais, turc…) via le web.
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Eh bien, voilà. Encore un exemple. Et finalement, la réalité durement éprouvée rejoint le sujet même du livre: les portes des maisons d'édition sont aujourd'hui résolument verrouillées à tout écrivain comme Bonnal, extrêmement brillant, subtil, remarquablement cultivé, quoique avec une extrême discrétion (aucun jargon, aucune ostentation - bref: vraiment cultivé; les références sont implicites et essentiellement utilitaires: elles sont pratiquement là pour tisser la trame solide de l'ensemble, non pour "faire" cultivé, de sorte qu'elles ne sont même pas détectables à celui ou à celle qui ne comprend rien à rien)... Mais surtout, les maisons d'édition sont closes (et comment!) à tout écrivain SIGNIFICATIF, c'est-à-dire produisant du SENS. le résultat? Ce livre auto-édité, à la présentation miséreuse, à la mise en page erratique, bref dégueulasse en tant qu'objet. Mais quelle lecture! Quelle intelligence! Et je dois reconnaître que grâce à Bonnal, j'ai découvert Pier Paolo Pasolini à qui je ne me serais sans doute jamais intéressé spontanément (ce qui eût été un grand tort, presque une erreur existentielle en ce qui me concerne - mais ça, je ne l'aurais peut-être jamais su; je ne l'ai compris que grâce à Bonnal).

J'ai enquêté, à la suite de ça, non seulement sur Pasolini auquel Bonnal est parvenu à m'intéresser, mais encore sur Bonnal dont je lirai le reste de la production. En cours de route, j'ai découvert que Bonnal s'auto-promouvait comme il s'auto-publiait, c'est-à-dire sur un site gratuit pitoyable (en lien ci-dessous). Evidemment, ce genre d'auteurs, trop intelligents, bref trop encombrants pour la société massifiée et zombifiée de la "mondialisation", doit être REMPLACE par des Schmitt, des Enthoven, des Fred Vargas et autres vargasseries moisies qui parlent obligatoirement des pédos ou de Hitler (La Disparition de Josef Mengele, La Goûteuse de Hitler, le Testicule arrière gauche de Himmler, etc. etc. etc.) Ainsi seulement tout sera consommé. Eh, c'est ça la société de consommation. C'est ça, l'ère du vide. C'est ça, la nuit des morts-vivants.

Mais retour au sujet! Voici la présentation que Bonnal fait de son propre livre sur son blog Wordpress:

"Pasolini, la chute du Vatican et le grand remplacement culturel dans les années 70

La catastrophe anthropologique actuelle est déjà décrite par Pier-Paolo Pasolini dans ses écrits corsaires, publiés par la presse italienne vers 1974, juste avant son assassinat. Pasolini observe que le vrai Grand Remplacement, celui des âmes et des cerveaux, a eu lieu avec notre américanisation, l'hédonisme et la télévision. Les attentats false flag qu'il dénonce, et qui se succèdent en Italie à une vitesse démente pour « mettre fin à une opposition politique apparue par surprise » (Guy Debord) jouent un grand rôle vers 1970. Ce drôle de néomarxiste (il respecte la société soviétique !), de chrétien (il est opposé à la lâcheté du nouveau Vatican) et d'homosexuel (il est opposé à l'avortement) n'y va pas par quatre chemins : « leur silence et leur passivité ont l'apparence d'une atroce névrose euphorique, qui leur fait accepter sans aucune résistance le nouvel hédonisme avec lequel le pouvoir réel remplace les hautes valeurs morales du passé. »

Pasolini était effaré par la fin rapide de la civilisation paysanne (il a raison), soulignant ensuite que tout va disparaître, la tradition, l'éducation, la confession religieuse. le cinéma italien connaît d'ailleurs sa dernière grande décennie avant de disparaître avec tous ses maîtres Risi, Visconti, Fellini, etc. (Bertolucci n'est ni italien ni cinéaste).

Le laïcisme de nos abrutis des médias lui répugne : c'est « un hédonisme néo-laïc, aveuglement oublieux de toute valeur humaniste et complètement étranger à toutes les sciences humaines. »

La tradition de résignation et de patience et de sacrifice disparaît : « les italiens en effet ne veulent plus abandonner cette commodité et ce bien-être, même misérable, qu'ils ont atteint.”

Vive mon confort, mort aux valeurs !

L'Eglise ralliée va en crever, sur fond de fin des paysans : « la fin de l'église est désormais inévitable, à cause de la trahison de millions et de millions de fidèles, surtout ces paysans convertis à la laïcité et à l'hédonisme consommateur. » Mélange de nihilisme, de conformisme bovin et de nullité morale et spirituelle, la laïcité est en effet très prometteuse. On découvre aujourd'hui sa haine rageuse du christianisme et son adoration pour tout ersatz de substitution religieuse.

Pasolini souligne la salauderie de la démocratie chrétienne soumise aux USA, ainsi que la salauderie du christianisme bourgeois et mondain qui se recycle alors dans la construction européenne et la mondialisation libérale (mais la colère, comme dit l'apôtre, finira par les atteindre).

Il écrit que l'Eglise de Vatican II, « pas très cultivée » risque de connaître une fin peu glorieuse, et qu'elle devrait tout faire pour éviter cette « fin non glorieuse » (ingloriosa). » Il ajoute que « le plus grave serait d'accepter passivement sa propre liquidation. » C'est ce qu'on fait pourtant.

L'hédonisme se fout de tout (macché sacrificio…) avec son outil la télévision, bien attaquée aussi par d'autres maîtres alors – comme Godard ou Fellini : « et puis quoi le sacrifice, et puis quoi la foi, et puis quoi l'ascétisme, et puis quoi les bons sentiments, et puis quoi ces bonnes manières. »

Et le maître de ponctuer : « la télévision a été le principal artisan de la victoire du non au referendum, à travers la laïcisation des citoyens. »

La laïcisation des citoyens, on la retiendra celle-là. A la même époque le philosophe marxiste Henri Lefebvre pleure son église campagnarde et agraire. Car le marxisme ne survivra pas non plus à la société industrielle qui industrialisa l'homme.

La tolérance est déjà au goût du jour, et la laïcité de nos saligauds : « le système et l'hédonisme ridiculisent l'épargne, la prévoyance, la respectabilité, la pudeur, la retenue, tous les bons sentiments d'antan. »

Pasolini conclut que le consumérisme et l'hédonisme de masse ont abouti à une « révolution anthropologique. »

Le cinéaste fut assassiné quelques mois plus tard."
Lien : https://nicolasbonnal.wordpr..
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