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3,91

sur 221 notes
Le premier feuilleton de l'auteur, "Les derniers hommes", paru en six épisodes en 2010, m'avait agréablement diverti, mais est loin de posséder la force narrative de "Chroniques des ombres", initialement diffusé sur les réseaux numériques en 36 épisodes en 2013. (Re-édité en six épisodes numériques ainsi qu'en tant que livre de 860 pages papier, que voici, en 2015)

Je n'ai pas l'intention d'écrire une "tartine" pour résumer cette histoire foisonnante qui se situe entre récit post-apocalyptique, thriller d'espionnage et aventure(s) de survie... juste quelques lignes pour planter le décor...

Après la Grande Guerre (nucléaire), l'humanité s'est divisée en deux : les nantis ont eu le temps et les moyens de s'emmurer dans des Cités Unifiées tentaculaires, claquant portails et hayons aux démunis qui survivent désormais dans un Horsite dévasté par les retombées atomiques. Mutations génétiques et malformations, précarité, violence et barbarie sont leur lot quotidien...
Les "prisonniers" des Cités, eux, vivent certes longtemps et dans une relative opulence mais ont dû se plier à une sécurité poussée à son paroxysme par l'intermédiaire d'une biopuce implantée, qui, reliée à une Matrice, permet de surveiller paroles et gestes de chaque habitant...
Surgissent alors dans ce monde en noir et blanc, des "créatures" qui, sans laisser la moindre trace, massacrent des quartiers entiers des Cités... ainsi que les clans dans le Horsite...

C'est dans ce cadre que Bordage, auteur réputé pour écrire de la SF humaniste, a placé l'élément central de ses romans : l'être humain !
...cette espèce discordante qui sait si bien creuser sa propre tombe en guerroyant et complotant dans la course aux possessions et le pouvoir politique ou religieux... espèce que Bordage aime, malgré tout... beaucoup. En témoignent les personnages-clés (psychologiquement bien travaillés) de son histoire comme (e.a.) Ganesh, sorte de super-détective supplémenté d'une nouvelle biopuce améliorée ou encore, Deux Lunes, guérisseur et pacifiste, capable d'une grande empathie et compassion... Personnages pour lesquels notre coeur bât rapidement plus vite... d'autant plus vite que l'auteur, dans une écriture énergique et sans ambages, précipite Ganesh, Deux Lunes et leurs compagnons d'infortune de tribulations en péripéties, culminant la tension à chaque fin de chapitre... Et on tourne donc fébrilement les pages pour les retrouver !

Un récit parfait, donc ? Non, je pinaille peut-être un peu en lui reprochant quelques invraisemblances et des idées déjà présentes et puisées dans "Les derniers hommes" (les clans et leurs structures sociales, le guérisseur, là prémonition, et jusqu'au nom d'une maladie qui a son importance dans ce premier feuilleton). Or, tout cela est vite oublié quand, immergé dans cette excellente histoire apocalyptique qui stigmatise les travers de notre société... on se laisse porter par l'art inventif de Bordage, un conteur indéniablement doué !
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Dingue. C'est un pavé dingue. C'est le premier mot qui me vient. Ils sont tous fous là-dedans. A part peut-être Deux Lunes qui est le seul à garder une ligne de conduite claire et directe, et à rester "centré".

Ceci dit, dans le monde post-apocalyptique où ils vivent, il y a de quoi l'être, complètement dingue.

Je vais tout d'abord parler de ce qui m'a un peu agacée. Les "rappels" réguliers de ce qu'il s'est passé avant dans les relations entre les différents personnages, comme si le lecteur était un peu "neuneu". Mais, en lisant l'avis de Domi, j'ai compris pourquoi : si c'était une "série à épisodes", tout s'explique ! Donc je pardonne, car c'est, à dire vrai, le seul défaut que je lui ai trouvé.

Le style narratif est à part ça impeccable, et d'une maîtrise absolue. Les introspections que l'auteur nous livre régulièrement sont bien écrites, et on sait ensuite à "qui" elles appartiennent dans le chapitre suivant. Ce choix narratif en fait un livre quand même pas évident à lire au départ. Je le sais, pour l'avoir pris lors de l'opération de ma fille, et n'avoir pas réussi à le lire, trop préoccupée à ce moment-là.

Il faut s'y plonger dedans, lui consacrer de l'attention et "suivre". Bref, je n'ai lu que lui toute cette semaine, même pas une petite BD à côté, et ça ne m'a pas manqué ! Car c'est dense, foisonnant, avec tous les sujets qui tiennent à coeur à Bordage, et ce sont tous des sujets qui me tiennent à coeur aussi, et qui me désespèrent aussi. La stupidité humaine est sans fond. "L'abîme" où nous plongeons et sur lequel Bordage nous alerte sans arrêt, dans tous ses bouquins.

Ma formation sur le crime en ce moment-même (sur l'université numérique FUN) en rajoute encore une couche, et n'entraîne pas une joie débordante. Il faut avoir les nerfs solides pour ne pas "plonger", je vous le dis. Cultiver le beau, le bon, voire le spirituel si vous le voulez et/ou le pouvez. Cultiver une conscience claire. Chérir l'honnêteté et la vérité. C'est ce que j'essaie de faire depuis que j'ai 36 ans (ce n'est pas si vieux, et non), quand je me suis rendu compte que j'y étais, au fond du trou. Et peut-être n'y tomberez-vous qu'un petit peu, pas jusqu'au fond. Parce qu'on y tombe tous, un jour ou l'autre.

Mais ceux qui essaient d'en sortir en arrêtant d'accuser les autres de tous leurs maux sont rares. Et d'autant plus chers à côtoyer. Naja vous le dirait, son expérience vaut de l'or...
Un livre à lire les yeux ouverts (ahah !) et le coeur aussi. Je trouve navrant que certains lisent ça comme de la "pure science-fiction". Réveillez-vous, vous êtes en plein dedans, bon sang ! C'en est un, d'ailleurs, de coup de coeur !
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Bordage exploite ici la veine de la SF post-apocalyptique et celui des villes refuges après une guerre nucléaire …
Une veine riche , ancienne et bien étayée en SF francophone .
Le roman est sympathique , la caractérisation est bonne , l'univers est présent et fonctionnel , et l'intrigue est crédible d'un point de vue romanesque.
Le roman exploite le thème , éculé et récurent de la théorie du complot , mais sans trop de pathos , avec une philosophie politique , légèrement de comptoir quand même.
Le récit est nimbé dans l'action et dans un certain suspens .
C'est un récit agréable avec des personnages très crédibles et attachants.
Même si l'univers n'atteint pas les sommets du texte « Les derniers hommes « , cet univers est crédible , et cela même si son aura , aurait pu être plus puissante et plus splendide , connaissant le talent de l'auteur.
Bref , un excellent moment de distraction dans un monde de citées , assez impressionnantes , des villes doucement dystopiques et aussi à l'extérieur , dans un monde périlleux , âpre et livré aux mutations.
Le récit alterne les deux univers , pour ce qui est du file narratif , et les deux mondes se rejoignent à la fin …
Sympa , …. Comme roman , sans plus mais sympa …



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Premier livre lu de cet auteur découvert dans le cadre du challenge Pierre Bordage (avis aux amateurs, si cela vous dit, c’est ci-dessous ...) et une chose est sûre, ce ne sera pas le dernier.
http://www.babelio.com/forum/viewtopic.php?t=11556&start=120

J’ai adoré ce livre ! J’ai pesté à l’idée de devoir le lâcher pour aller bosser, accessoirement dormir, puis fêter la triste fin de mes illusions 2015, sans manquer d’applaudir aux nouvelles qui se sont pointées avec autant d’entrain que les anciennes ont mis à mourir aux derniers coups de minuit... - Serait-ce le moment de vous souhaiter à tous une bien belle année 2016 ? Si ce n’est déjà fait... -

Alors, revenons-en aux chroniques des ombres. Par où commencer ?
- L’histoire : foisonnante de personnages aussi divers qu’intéressants, bien ficelée, complètement addictive... J’aime pas vraiment les résumés (ni trop les lire, ni les écrire), mais pour faire court : Nous découvrons ce qu’est devenu le monde à la suite d’une catastrophe nucléaire. Une partie de la population s’est réfugiée à l’intérieur de cités (NyLoPa est la principale, mais loin d’être la seule), où les hommes sont pucés (comme mes deux chats ou ces salariés suédois pour faire des photocop et manger gratos à la cafét, cool !) et les faits et gestes de chacun surveillés et sanctionnés à la première échappée belle (nous avons assez défilé pour la sécurité, on va pas pleurer sur la liberté !).
L’autre partie a subi les rayonnements nucléaires, les mutations génétiques et s’est divisée en clans qui, vu des cités, ne sont que des ramassis de vestiges d’humanité voués à la barbarie, la violence et la mort à court terme, dans un combat pour la survie que n’aurait pas renié un Darwin ou un Nietzsche. Vu des horcites, c’est plus complexe, mais je vous laisse découvrir.
Donc, ces deux parties de monde, se retrouvent confrontées à une étrange vague de meurtres, aux proportions frôlant le génocide. Les fouineurs, agents spéciaux d'un FBI high tech, sont à cran pour mettre fin à ces tueries de masse (du côté « cités », bien sûr, pour les « horcites », tout le monde s’en fout ! Sauf les principaux concernés, bien sûr, cela va de soi...).

Mais au delà du roman et de la fiction, il y a ce à quoi Pierre Bordage veut nous faire réfléchir : la place de l’individu humain dans les institutions qui, sous couvert de démocratie et d’intérêt sécuritaire, nous font accepter un recul de nos libertés et de nos libre-arbitres : L’avènement de l’oligarchie au détriment de la démocratie comme point d’orgue de cette grande mystification.
Les dérives de cette course au progrès technologique et ce désir d’absolu : la pureté, l’intelligence, la performance à tout prix dans des sociétés où il n’y a plus de place pour la contingence et le hasard : tout ne peut être que nécessité et déterminisme, et exit la différence et les accidentés de la vie. Pas de déchets dans ces sociétés là, que de la matière première efficace et fonctionnelle !
Certaines scènes où les habitants de NyLoPa défilent dans les rues pour réclamer plus de sécurité sont l’exacte réplique de ce que nous pouvions voir il y a encore quelques mois dans les rues de Paris ou d’ailleurs. Je le sais, j’y étais !
J’arrête là, mais il y aurait encore beaucoup à dire...

Et on fait quoi maintenant, Pierre ?
On se coltine les 750 pages des chroniques et on choisit son camp ! (oups ! Désolée, faut croire que je n’en suis pas sortie indemne...) / On reste éveillé et on se dit que l’intelligence, le savoir c’est bien, mais que l’imagination au service de la réflexion, c’est pas mal non plus... C’est la clef de toutes les grandes découvertes et des hypothèses scientifiques les plus folles, non ?
Puis on s’attache aux pourquoi, comment plus qu’aux combien et parce que :
Pourquoi nous en sommes arrivés là ? Comment on peut espérer s’en sortir ?
Plutôt que :
C’est pas le tout, mais combien ça va (me) coûter ces idées à la con et combien ça va (me) rapporter d’aller au charbon ? Parce que sinon, c’est pas la peine d(e m)’investir...

- C’est comment déjà la formule ?
- Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.
- Merci ! J’avais failli oublié...
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Un accident nucléaire touche la terre, les populations survivantes sont divisées en 2: d'un côté les cités unifiées qui se sont protégées des retombées radioactives et de l'autre les territoires horcites véritables jungle ou tout être vivant (ou presque) a muté.
Mais une vague de meurtre décime les cités unifiées. Ganesh jeune fouineur mène l'enquête.

Bordage a des thèmes de prédilections dans ses romans.. et celui-ci ne fait pas exception. L'être humain est une fois de plus mis en avant, ainsi que toute une morale de pensées et politique. Néanmoins, même si ce sont des sujets très récurrents chez cet auteur, il faut avouer que son talent de conteur et ses mises en scène font que chacun de ses romans reste unique et plus que plaisant à lire et a découvrir. Il arrive a nous emmener dans des mondes qui nous font voyager et nous immerge complètement dans son histoire.

Un roman ou la théorie des complots à une large place avec toujours une critique de la société et de l'être humain. Mais surtout avec une once d'espoir. Même si l'être humain par sa nature intrinsèque a vocation a "bouffer" d'autres êtres humains pour arriver à ses fins, il reste quand même certaines personnes plus censées que d'autres qui réfléchissent a un avenir serein .

Sachant que ce roman a été bati sous forme d'épisodes au départ, j'ai quand même eu un petit regret lors de cette lecture. Tout simplement certaines questions n'ont pas obtenu de réponse. Je pense tout particulièrement au personnage de Théo. Mais cette petite "lacune" n'a en rien nuit a mon plaisir de lectrice puisque j'ai accordé 5 étoiles
En parlant de personnage , je les ai trouver tout particulièrement travaillé et, prenant pour certain une grande intensité au fil des pages. Une chose est sûre Bordage a une capacité à nous rendre ses "créatures" sympathiques.

J'ai aussi eu un sentiment étrange en lisant ce roman...dérangeant même parfois. En effet, j'y ai vu beaucoup de corrélations avec notre actualité de début d'année. Cette volonté d'imposer par la force ou par le ruse une idéologie parfois religieuse, parfois politique. Sans entrer plus profondemment dans le sujet ou je risque de me brûler ,je vais juste développer une des choses qui m'a marquée. Rien que dans l'idée de donner les pleins pouvoir a un maire alors que la situation des cités unifiées était critique cela m'a très fortement fait penser au fameux état d'urgence instauré par notre gouvernement.

Et pour conclure j'ai tout simplement adoré ce roman qui pousse a la réflexion .

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Nous voici arrivés dans un monde post guerre nucléaire. Les villes telles qu'on les connaît n'existent plus. A la place, il y a d'immenses cités unifiées, qui protègent leurs habitants des conséquences néfastes des dernières guerres. Cependant il n'y a que des privilégiés qui se trouvent dans ces cités, et à l'extérieur résident toujours ceux que l'on appelle les Horcites (hors des cités) et qui doivent faire face aux dangers de cette nature devenues dangereuses mais aussi aux dangers des autres Horcites.

Tout semble s'être rééquilibré de cette manière, jusqu'au jour où les Horcites commencent à se faire massacrer par ce qu'ils appellent les Cavaliers, invincibles et sans pitié, et où les citadins se retrouvent confrontés à des meurtres de masse qu'aucun indice ne permet d'élucider.

Commence alors en parallèle deux courses contre-la-montre dont on se doute qu'elles sont liées.

D'abord, concernant la forme, on est face à un roman qui se lite vite et bien. le style de Pierre Bordage est fluide et son univers est très immersif. Quand bien même certaines notions nous sont étrangères, on se fait très rapidement à ce monde et on intègre sans trop de problème les codes qui le régissent.
Les personnages sont plutôt bien travaillés, même si on retrouve de grosses similitudes entre les personnages des cités et ceux du pays Horcite (Ganesh/Deux Lunes - Ava/Naja - Théo/Colb - Biopuce/Josp).

Bien que le roman se lise sans soucis, il est vrai que lorsqu'on arrive à la fin, on se demande quelle est la raison d'être de certains chapitres qui au final n'apportent rien à l'histoire. Ils nous dévoilent un peu de relief sur cet univers créé par l'auteur mais ils n'ajoutent ni n'enlèvent rien à l'intrigue, au final, on a des chapitres et des chapitres de simple décor. C'est dommage dans le sens où, le livre faisant 860 pages, le dénouement du livre se fait sur seulement une cinquantaine de pages, voire une centaine pour les plus optimistes d'entre nous, pour moi il y a un léger déséquilibre entre l'intrigue et tout ce qu'il y a autour.

Malgré ces quelques petits point, on a dans les mains un roman très agréable, qui nous permet de voyager dans un monde à part. C'est distrayant, immersif, palpitant et un brin philosophique. En bref, pas un coup de coeur, mais un bon moment de lecture.
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Pierre Bordage ne cesse de me surprendre . Au fur et à mesure de mes lectures, je ne peux que constater qu'il a une imagination sans limites et que, contrairement à d'autres auteurs, il sait varier son registre.
J'avoue que quand j'ai commencé la lecture de Chroniques des Ombres, je pensais me retrouver dans une ambiance me rappelant un peu les Derniers Hommes . Oui, nous sommes à nouveau dans un monde post-apocalyptique, mais Bordage a su créer un nouvel univers fort intéressant. Bon, je dis un, mais en réalité, il y a bien deux mondes très différents dans dans cette histoire.
Après un désastre nucléaire, une partie de l'humanité survivante s'est refuge dans des citées closes, protégées de l'extérieur. L'avancée technologique permet à leurs habitants de bénéficier d'un certain confort de vie - en apparence. On réalise très vite que les habitants sont finalement répertoriés, fichés , analysés par les autorités compétentes...Un certain malaise se dégage de cette situation qui ne peux que faire froid dans le dos et amener à réfléchir : un monde clos, protégé, feutré, mais à quel prix ?
Et le reste du monde, les laissés pour compte qui n'ont pas pu se réfugier dans ces ghettos plus ou moins dorés ? Comme ils ne font pas partie de ces cités unifiés, on les a baptisés les horcites. Ces horcites survivent avec des moyens précaires ( on est très loin de la technologie des cités ) et en plus souffrent souvent des retombées radioactives...
Ces deux univers très différents vont cependant être confrontés à des situations identiques : une partie de leur population se fait régulièrement massacrer....
On va suivre alternativement Ganesh Parvati, jeune fouineur qui essaye de trouver l'origine de ces crimes, et deux horcites, le guérisseur Deux Lunes et une jeune rescapée d'un massacre , Naja.
Je n'en dirais pas plus, car ce livre ne se raconte pas, il se lit, ou mieux encore, il se dévore !
J'ai suivi avec fébrilité les aventures des différents personnages, et une fois de plus, je reste pleine de respect envers l'auteur.
Chapeau bas, monsieur Bordage, une fois de plus, vous avez réussi à me faire rêver de la plus belle manière qui soit !!

Challenge Pierre Bordage
Challenge Pavés 2016 /2017
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Quel bon moment de lecture !
Ce livre est constitué de 36 chapitres de longueurs égales, deux histoires se déroule en parallèle, en alternance d'un chapitre à l'autre : une histoire dans les citées, protégées des radiations, maladies et mutations, on est dans le style dystopie, cyberpunk, et le second récit hors des villes, et là c'est clairement du post apocalyptique. le style est volontairement simple, direct, sans fioriture, le récit est dense, très dense, on y retrouve beaucoup d'idées déjà exploitées, certes, mais ici, parfaitement maîtrisées, avec cohérence. A vouloir mettre trop de choses dans un livre, certains se plantent (j'ai quelques exemples dans mes lectures récentes), c'est loin d'être le cas ici, même si certaines scènes peuvent paraître superflues a postériori (les chauves souris par exemple), elles ne viennent jamais comme un cheveu sur la soupe et sont surtout là pour nous tenir en haleine.
Ce qui fait la force de ce roman, c'est son rythme, basé sur le principe du feuilleton, un cliffhanger à la fin de chaque chapitre, du mouvement, de l'action, des sentiments, des surprises… le mélange des genres et les histoires en parallèles, que je n'avais pas trouvé au point dans Abzalon, fonctionne ici bien mieux grâce à ce principe. J'ai été totalement happé par le récit, très accroché, les héros sont attachants, ce qui ne gâche rien. Je ne me suis jamais ennuyé, bien au contraire, malgré plus de 500 pages et quelques redites, pas de moments creux, juste ce qu'il faut pour ne jamais pouvoir décrocher. Alors il en résulte une lecture vraiment très agréable, passionnante, génialement divertissante.
Des lectures comme ça, j'en redemande !
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Pierre Bordage, auteur majeur de la SF française contemporaine, n'en est pas à son galop d'essai concernant les récits post-apocalyptiques. On se souvient de sa trilogie des prophéties (L'Évangile du serpent en 2001, L'Ange de l'Abîme en 2004, Les Chemins de Damas en 2005), pour moi rien de moins que trois chefs-d'oeuvre.

L'arrivée de ce pavé de 750 pages ne pourra donc que réjouir les amateurs du genre.

Bordage a décidé d'innover dans la présentation de cette histoire. Elle a tout d'abord été proposée au format numérique et, dans le cadre d'un feuilleton, un chapitre a été publié toutes les semaines (36 chapitres en tout). Pour ceux qui, comme moi, sont attachés au format papier, cette dernière version est sortie en octobre 2013.

Avec ces Chroniques des ombres, l'auteur nous prouve une fois de plus qu'il est un conteur hors pair.

Je ne vais pas tourner autour du pot : c'est un nouveau pavé qui va marquer les esprits qui auront le bon sens de s'y pencher.

Les thématiques développées ne sont peut-être pas neuves, mais Bordage a un tel talent pour nous immerger dans son environnement, que tourner la dernière page de ce roman est un véritable crève-coeur.

On y retrouve bon nombre de thèmes chers à l'auteur : respect de la nature autant que de l'Homme, spiritualité, défiance envers les prédicateurs et les institutions, respect des différences, totalitarisme sous couvert de démocratie…

Un fourmillement d'idées et de concepts totalement intégrés dans l'histoire. Car ce récit est avant tout un formidable roman d'aventure. Bordage nous a concocté une intrigue totalement addictive et a élaboré des personnages assez inoubliables, sans jamais sortir de son rôle de conteur (intelligent).

Imaginez un monde post-apocalyptique coupé en deux. D'un côté les « chanceux », vivant dans des mégalopoles reconstruites et préservées des radiations nucléaires et de l'autre, tous ceux qui les subissent et en sont affectés.

Imaginez les citoyens privilégiés reliés à une matrice par une biopuce (Bordage nous propose des « dialogues intérieurs » entre le personnage et sa puce proprement passionnants à suivre).

Imaginez les millions de laissés-pour-compte se regrouper en clans et lutter pour leur survie. Une survie dans la violence quotidienne, à coup de guerres claniques.

Vous n'arrivez pas à tout imaginer ? Pas de soucis, tel le conteur d'exception qu'il est, Bordage l'imagine pour vous ! Il sait raconter comme personne, faire réfléchir sans prise de tête et maîtrise admirablement sa plume pour notre plus grand plaisir.

L'histoire parait classique, les thèmes semblent rabâchés, mais l'auteur façonne le tout de manière magistrale. A l'image de son intrigue, entrecoupée à l'intérieur de chaque chapitre de paragraphes en forme de témoignages d'anonymes ; témoignages qui permettent de mieux appréhender l'environnement général. A l'image aussi de ces « fausses » citations et proverbes d'en-tête de chapitres qui font réfléchir sur l'avenir de ce monde dévasté (et du notre par la même occasion).

Il a su enfin inclure des notions fortes dans son schéma (eugénisme, liberté, survie, respect de la nature et humanité…) qui rendent cette oeuvre difficile à lâcher. Et comme, à l'image de la vie, il a le don de ne pas ménager ses personnages, on est vite happé par ce roman qui s'inscrit dans la droite ligne des très bons écrits du genre.

En conclusion, un excellent roman de SF grand public, vraiment accessible et un véritable roman d'aventure que l'on n'oublie pas la dernière page tournée.
Lien : http://gruznamur.wordpress.c..
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Challenge Pierre Bordage 2016 - '' C'est littéralement un coup de coeur ! ''

«Quand la vie te conduit dans des impasses, elle s'arrange toujours pour te proposer des sorties.» Proverbe horcite des bords de la mer Méditerranée.

J'ai lu récemment ‘'Feu de Dieu'' de Pierre Bordage, c'est une lecture inoubliable à mes yeux. J'entreprends par la suite sur un conseil de ‘'Verdorie'' et de ‘'Gruz'', le livre ‘'Chroniques des ombres''. À ma grande surprise, c'est un coup de coeur. Dès les premières pages, je suis conquise par l'histoire, je suis subjuguée par sa plume magique. Je suis tout à fait ravie.



«Passionnant», «Aventureux», «Palpitant», ce sont trois mots qui représentent bien ce roman captivant. C'est aussi des sujets ‘'très intéressants'' que l'auteur exploite et c'est une aventure ‘'assez mouvementée'' qu'on entreprend quand on commence à lire «Chroniques des ombres.» Je rajoute aussi ces trois qualificatifs «Électrique», «Surnaturel», «Intrigant», qui le définissent bien aussi.



C'est un très bon pavé, il contient 864 pages mais il ne faut pas en tenir compte. Si tu as le goût de le lire, tu vas vite te faire happer par cet univers changeant, fougueux et violent. Aussitôt, que tu tournes les pages, les thèmes sont alléchants. C'est un vrai régal.

«Les fouineurs finissent tous célibataires et à moitié dingues.»

L'histoire :
Après la guerre nucléaire, l'environnement n'est plus pareil. le monde n'est plus ce qu'il est. Des meurtres sont exécutés dans plusieurs villes, on suppose que c'est fait par des assassins invisibles. C'est la survie. Il rentre alors en action des fouineurs, qui vont aider la police. Ils vont essayer d'arrêter les crimes. On les appelle les super détectives. Est-ce qu'ils vont être capables d'arrêter les meurtres ? Qu'est-ce qu'ils vont découvrir et où est-ce que leurs enquêtes vont les mener ?

Je fais juste un petit résumé de l'histoire car il a assez de résumé sur Babelio. C'est une histoire qui se lit très facilement, les chapitres sont bien séparés. L'histoire est assez attrayante et très animée. Tu es toujours sur l'adrénaline car tu veux savoir ce qui arrive.



Les personnages :
Encore une fois, Pierre Bordage signe ici des personnages attachants, braves et déterminés. Ils possèdent chacun leur manière d'agir et leur propre personnalité. Nos personnages sont plongés dans un environnement hostile où la violence y règne constamment. Dès lors, ils doivent sauver leurs peaux ainsi que ceux de leurs confrères.
Ce qui fait la force de cette histoire, je ressens que c'est l'entraide, l'amitié, la fraternité entre les personnages. Dans ce monde malsain, j'aime suivre leur évolution car ils veulent survivre et identifier aussi si l'autre est un allié ou non. J'apprécie également la complicité, la confiance qui sont là malgré la peur, la méfiance et les obstacles. J'adore accompagner avidement mes personnages et je fais aussi un clin d'oeil spécial au personnage qu'est Josh.
Je nomme donc quelques personnages qui se démarquent et qui captent l'attention :
- Ganest, Ava, Théodore
- Naja, Deux-Lunes avec (Dents de Rats), et Josh avec (Les Heures)



Le petit plus : Au début de chaque chapitre, des belles citations qui régalent le lecteur.
Le petit plus plus : J'adore les expressions sur les Rats et la morale de ‘'Dents de Rats''.
Le petit moins : On constate quelques longueurs mais ça n'enlève rien au plaisir de la lecture.

- «Dents de rats dit toujours que la méfiance va de pair avec la confiance.»
- «Ils vivaient comme des rats dans ce trou, marmonna-t-elle.»
- «Dents de rats dit qu'il faut regarder ses peurs en face si on veut s'en débarrasser.»



Mes impressions :
Je suis totalement enthousiasmée et enchantée par cette belle lecture. À la nuit tombée, je m'y plongeais pour retrouver cette aventure incroyable. On y retrouve vraiment de tout, il ne faut pas avoir le coeur sensible car c'est à la fois horreur, cannibalisme et épouvante. J'ajoute un extrait :
Une chance qu'il n'y a pas juste ça, on constate aussi des beaux moments de tendresse, des liens forts qui se créent entre les personnages. Il y a aussi les confrontations que nos héros font face. Je mets un passage :
Pierre Bordage détient une écriture ardente, solide et véridique. Il déborde aussi d'imagination et il emploi très bien des descriptions imagés et des détails bien décortiqués. Ce qui fait peur dans ce récit, c'est la vérité qui exprime et qu'on reconnaît malheureusement dans notre société. Pour cela, il me donne la chair de poule.
Je suis alors songeuse : Qu'est-ce qu'on ferait pour survivre et jusqu'où on irait pour se sauver ? Je n'ose pas y penser et pourtant l'auteur sait bien décrire le bon et le pire côté chez l'humain.
Pour terminer, le livre ‘'Chroniques des ombres'' fait partie de mes livres préférés et c'est une histoire remarquable que je ne suis pas prête d'oublier. Une fois le roman refermé, je sais que mes personnages favoris auront toujours une place dans mon coeur.

C'est à qui le tour d'y entrer et de vivre une aventure incroyable ? Walktapus, Angie, Lyoko, Alfaric, Fnitter, Pavlik, Relaxe, Tatooa et les autres ?

Je suis très contente, c'est une autre belle découverte et je dis merci à la ‘'Verdorie'' et à ‘Dixie'' et au ‘'Challenge de lecture'' ! Une salutation aussi à relaxe :)

Isabelle
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