Un monologue à lire comme un ‘roman journal'. Les états d'âme d'une ado bouffée par sa haine du beau-père, par son imagination débridée, par l'absence d'une soeur. Alors elle s'occupe pour tout mêler : découper la collection de timbres du beau-père, rechercher la trace d'une soeur dans ces nombreux timbres congolais, peupler son petit univers de chambre de personnages amis (une soeur noire qui se reflète dans le miroir, un poisson clown baptisé
Mersa Alam, sa propre soeur qu'elle fait parler, la jeune boxeuse de Million dollar baby). Un mélange aigre dingue, violent (comme le beau père toujours pété qui casse les assiettes), un drôle d'univers plutôt dérangeant comme la misère ordinaire. La chute (rédemption du beau père et éclaircie soudaine dans la vie de l'ado) est heureuse (ouf l'on respire un peu) mais finalement pas dans le ton. Dans le genre (solitude d'un huis clos familial) j'irai plutôt relire ‘Sad Lisa'.