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EAN : 9782895962373
320 pages
Lux Éditeur (14/11/2017)
4.44/5   44 notes
Résumé :
Le livre que vous vous apprêtez à lire raconte la très grande marche d’un tout petit peuple, il refait à la fois le chemin de sa joie et son chemin de croix. Présente aux premières lignes du journal de voyage de Champlain, aujourd’hui aussi familière que mystérieuse, la nation innue vit et survit depuis au moins deux mille ans dans cette partie de l’Amérique du Nord qu’elle a nommée dans sa langue Nitassinan : notre terre.
Au fil des chapitres, vous allez acc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Serge Bouchard livre ici un vibrant hommage à ses amis Innus, ce peuple autochtone de l'est du Canada. À travers son témoignange, on découvre leur territoire, le Nitassinan, ainsi que leur histoire plusieurs fois millénaire et leur riche culture. Cet hommage est tellement sincère qu'il réussi à nous les faire aimer, à nous donner envie voyager jusque là-bas. Avant d'aller plus loin, je dois admettre que j'étais assez ignorant à ce sujet. Des Amérindiens, je n'avais appris que les Iroquois, les Algonquiens et les Inuits (du moins, en ce qui concerne cette partie du pays). À peine quelques autres noms que je parvenais à sortir d'un tiroir oublié de ma mémoire et que je mélangeais, comme Micmacs, Béothuks, Crees. Donc, le peuple rieur m'a permis de faire le point quant à cette culture qui n'est pourtant qu'à une dizaine d'heures de route de chez moi… C'est avec beaucoup d'enthousiasme que j'ai entrepris et poursuivi la lecture de ce bouquin. Ce n'est pas un roman à proprement parler, mais il témoigne d'une expérience si personnelle et son style est si beau que j'hésite à le qualifier d'ouvrage scientifique (ce qu'il est néanmoins, compte tenu de la rigueur avec laquelle il a été écrit, de la crédibilité et de la variété des sources). C'est en grande partie dû au grand talent de communicateur de Serge Bouchard et à l'aide de sa précieuse collaboratrice Marie-Christine Lévesque. En d'autres mots, il s'agit d'une lecture que je recommande à quiconque intéressé par ce sujet.

L'anthropologue de formation retrace le fil de ses voyages dans le Nord-est du Québec, dans cette région que les Innus appellent le Nitassinan. Sa grande histoire d'amour commence dès le début des années 1970 et chacune de ses rencontres et de ses découvertes (racontées à travers des chapitres courts), devient une occasion de nous faire découvrir un pan de leur histoire et de leur culture. de leur arrivée à nos jours, en passant par les explorations de Cartier et Champlain, les interactions avec les pêcheurs basques, l'arrivée des colons et avec eux les Jésuites. Plusieurs de ces derniers, et d'autres explorateurs, ont consigné dans leurs journaux ou correspondances les impressions laissées par ces Innus. Même à travers le prisme du sentiment de supériorité européenne, on peut comprendre que plusieurs admiraient la dignité et la grandeur de ce peuple libre. Toutefois, Serge Bouchard se devait de raconter aussi les malheurs qui ont accablé les Innus, comme la prise de possession de leurs terres par le gouvernement canadien et de leurs ressources par des compagnies sans scrupules. Sans oublier leur sédentarisation forcée et brutale. Ceci dit, son témoignage est optimiste, les communautés de Nitassinan semblent sur la voie d'une meilleure reconnaissance de leur droit et de leur apport à la société.
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L'auteur aime ce peuple, les Innus, non seulement ne s'en cache-t-il pas, mais il le déclare d'emblée dans le sous-titre “Hommage à mes amis innus”. Par contre il ne s'agit pas d'un réquisitoire ni d'un pamphlet. Au contraire l'anthropologue qu'est Bouchard nous livre ici un magistral portrait, largement documenté et nombreuses références scientifiques à l'appui, de l'histoire de ce peuple et de l'impact de la venue des Blancs sur son mode de vie. Comme Bouchard a séjourné à de nombreuses reprises parmi eux, de nombreuses anecdotes, faits vécus et réflexions personnelles émaillent les propos historiques. Il en résulte un ouvrage captivant , absolument pas aride malgré des exposés historiques rigoureux. de plus la plume de l'auteur est particulièrement fluide, évocatrice et même poétique par moments.

Pour qui s'intéresse moindrement à la question autochtone au Québec, je crois que ce livre est un incontournable parce que le regard aimable qu'il pose sur les Innus se fonde autant sur des données historiques solides ainsi que sur une expérience terrain de première main; il n'y a ni condescendance ni complaisance ici, juste un fascinant récit d'une actualité indéniable.
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Au gré de ses 50 ans de contacts avec les Innus, d'abord comme jeune anthropologue, puis comme ami et sage parmi eux, Serge Bouchard raconte ce qui les rend si attachants, leurs luttes depuis les premiers contacts avec les Basques, puis avec Champlain qui les trahit, jusqu'aux tristes pensionnats religieux où il fallait tuer l'indien pour le civiliser. Malgré le tragique de ce «génocide culturel» tel que nommé par la juge Beverly MCLachlin, de la commission Vérité et Réconciliation, Serge Bouchard montre la vitalité et la force du rire de ce peuple dont les jeunes d'aujourd'hui font sa fierté et lui donne l'espoir d'enfin récupérer son droit de vivre selon son choix et la richesse de ses traditions ancestrales. Une leçon d'histoire et de vie.
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critiques presse (2)
LeMonde
06 juillet 2018
Rencontre avec une nation amérindienne du Québec ignorée. C’est « Le Peuple rieur », hommage anthropologique de Serge Bouchard et Marie-Christine Lévesque.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeJournaldeQuebec
11 décembre 2017
À travers les souvenirs de son travail comme jeune anthropologue à Ekuanitshit (Mingan) dans les années 1970 et de nombreuses références, Serge Bouchard réécrit l’histoire du Québec en donnant la parole aux Innus dans son nouveau livre, Le peuple rieur.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
[...] j'ai toujours cru naïvement que le mot «indien» était parmi les plus beaux mots du monde. Je trouvais qu'il était beau d'être un Indien. L'histoire aura eu raison de moi, aura eu raison de nous. Ils sont bien disparus ces «Sauvages» et ces «Indiens», jetés à la fourrière des mots honnis, conspués. On les a changés en pensant changer le monde. Ne dites plus ceci ou cela, le problème s'en trouvera résolu - car nous savons tous qu'il est beaucoup moins aveugle, le non-voyant, comme elle est beaucoup moins infirme, la personne à mobilité réduite. Il semble bien qu'il soit beaucoup moins indien, l'Autochtone.
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L'archéologie est une bonne amie. Comme toutes les sciences de la mémoire, elle nous accompagne au fond des choses ; elle établit des liens, des séquences, des transformations, elle dessine les contours des ères et des épiques et des existences passées.
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On aurait dit qu'il entendait la voix de son père: Tu peux aller pendant un mois dans cette direction-là, jusqu'à la source de cette grande rivière, tu peux aller pendant un autre mois, avec tes jambes et tes canots, bien au-delà, tu peux voyager vers l'est, vers l'ouest, vers le nord, cela est ton pays, c'est la terre des Innus. À cinq jours de toi, il y aura ton frère, ou bien ta grand-mère, ou ton cousin, un ami; à cinq jours de toi, il y aura toujours quelqu'un qui saura te recevoir, qui saura qui tu es.
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Une telle politique porte un nom, que Beverly McLachlin, la juge en chef de la Cour suprême du Canada, a osé publiquement: «Dans les termes à la mode à l'époque, c'était de l'assimilation, dans le langage du XXIe siècle, c'est un génocide culturel.»
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La terre n'est plus marchée, elle est survolée, quadrillée, clôturée. Le chemin ne suit plus les courbes des rivières ni les caprices des vieilles collines. Le chemin de l'étranger va tout droit. Tu peux aller pendant un mois là-bas, là-bas, et au-delà, mais il n'y aura plus de frère, plus d'ami pour te dire qui tu es, tu chercheras en vain le lac de ta naissance, tu ne seras plus l'enfant de cette terre...
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