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René Bouchet (Traducteur)
EAN : 9782374912486
340 pages
Quidam (08/09/2022)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Annio, une jeune femme atteinte d’une légère déficience mentale, et Argyris, un jeune homme épileptique sont voués à vivoter dans une petite ville de province où le regard des autres fait d’eux des individus « qui ne comptent pas ». Pourtant, ils trouvent à dépasser cette relégation dans laquelle on les a enfermés et à perpétuer leur marginalité en échappant aux canons utilitaristes de la société.

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce sont des vies minuscules. Deux êtres mis à l'écart du monde par leurs différences. Mais à l'écart de quoi, au juste ? Nous sommes en Grèce, quelque part entre ville et campagne, un endroit comme un autre où chacun vaque à ses occupations au sein du foyer ou plus loin là où le travail fait vivre. Annio est une jeune femme que l'on prend d'abord pour une enfant avant d'apprendre qu'elle souffre d'un léger retard mental qui décale son comportement par rapport à son aspect extérieur. Argyris est un jeune homme épileptique et boiteux. Ils ne se connaissent pas, se croiseront à quelques reprises sur le vaste terrain de jeu extérieur où ils aiment à se réfugier, au contact d'une nature plus apte à accueillir ceux qui ne sont pas tout à fait dans la norme. Ils sont tous les deux sous tutelle, surveillés à distance par tout un village. Une distance qu'ils ont appris à apprivoiser et à mettre à profit pour vivre leur vie, autrement et sans chercher à être compris. Des vies minuscules, et libres.

Des vies dans lesquelles l'auteur se glisse avec agilité pour en explorer et restituer une intériorité que les autres semblent leur dénier. Perceptions, sensations et instinct guident ces êtres au coeur d'une nature consolatrice et exempte de jugement. Leurs vies se déploient dans une prose élégante et imagée qui s'attache à transmettre l'imperceptible au lecteur : les absences sur lesquelles chacune s'est bâtie. Annio trouvera à les combler par l'accumulation du rebut des autres, Argyris par l'inventivité de sa musique. On se surprend à les trouver beaux ces deux-là, qui nous sont présentés séparément mais dont l'union de papier fait sens. Avec empathie et poésie l'auteur dit toute l'humilité d'une existence qui trouve à s'affirmer et à persister. Avant de rejoindre finalement la grande communauté, là où tout se termine.

"Les ossements, désormais réduits à l'état de pierres, furent enfouis dans l'ossuaire public des indigents. Plus personne ne parla de lui. Une pierre dans un gigantesque éboulis".

Un texte à l'écriture et à la sensibilité remarquables.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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La lucidité de ceux qui ont des absences, la clairvoyance des réprouvés, la pureté des sensations de ceux qui sont mis à l'écart tant ils vivent dans leur propre monde, tant ils brouillent les frontières, tant ils voient des fantômes, révèlent l'oubli que nous serons. Au plus près de la séparation des sensations, à hauteur de leur isolement, de leur handicap aussi, nous suivons le destin, ordinaire et magnifique, d'Annio et d'Argyris. Une jeune femme qui souffre d'un léger retard de développement intellectuel promène le lecteur dans une petite ville rurale grecque : la vie dans ses enchantements et incompréhensions, les rites et ce qui y échappe quand la mort s'installe. Un jeune homme épileptique regarde le monde derrière son comptoir de pharmacie, joue de la musique avec une feuille de laurier, hérite de la charge des morts avant de les retrouver. Dans une prose poétique, naïve et profonde, Les oubliés dit habilement cette pénétration de la mort et de l'oubli dans ce monde humble. Thanassis Hatzopoulos parvient à dire non tout ce qui s'efface mais les rites et les gestes avec lesquels on combat l'oubli, on laisse subsister ses vies minuscules, magnifiques.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Les hivers, quand son monde intérieur se faisait plus sombre encore, étaient la saison où ce qu'il y avait de secrètement sauvage dans les frontières de sa vie se mettait à l'abri. Les bêtes sauvages se cachent mieux dans les ténèbres.
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