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EAN : 9782915018820
72 pages
Quidam (20/03/2015)
3.61/5   19 notes
Résumé :
Seize petits bijoux à la gloire des femmes, seize petites scènes d'une brièveté parfois extrême et d'une densité identique. Elles sont menées avec un art du récit, de la surprise perpétuelle, de la chute savoureuse, changeant subtilement de ton selon le caractère de l'héroïne, traversées d'éclairs d humour et de tendresse.
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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À paraître en mars 2015 chez Quidam éditeur, «Quelques femmes» rassemble seize textes courts en prose du poète grec Mihàlis Ganas traduits par Michel Volkovitch, seize instantanés vécus ou rêvés, des femmes saisies par l'imagination d'un homme en seulement quelques pages.

Ces instantanés ne sont rien de moins que la naissance de la fiction, dont l'intensité laisse imaginer un récit beaucoup plus vaste, et dont on observe le jaillissement à partir d'un détail, d'un geste ou d'une phrase de chacune de ces femmes, qu'elle soit une créature superbe, une princesse gloutonne ou une vieille femme hébétée d'en être arrivée là.

«Elle regarde ses mains. Comment sont-elles devenues ainsi ? Toutes ces veines, ces taches, ces rides sur ses mains, comment sont-elles venues ?
Soixante-dix ans qu'elle les promène sans jamais y avoir posé les yeux. Ni quand elles étaient fraîches, puis mûres, puis flétries, ni maintenant, desséchées.
Pendant toutes ces années elle se souciait d'autre chose : ne pas se couper, ne pas se brûler, ne pas se piquer, ne pas en faire trop le soir avec son mari – quand c'était l'occasion, pas souvent – de peur d'entendre encore ses mots, lui crevant le coeur, «Mais ou donc as-tu appris ça, femme ?»
Elle regarde ses mains comme si c'était la première fois. On dirait des étrangères, posées ainsi, oisives, sur le tablier noir. Des refugiées. Elle a envie de les caresser.» (Elle regarde ses mains)

Tendres, parfois drôles, souvent mélancoliques, ces portraits esquissés à partir d'une réplique acérée, d'un geste déplacé, d'une pose pleine de grâce ou d'un rêve de noyade, ne laissent qu'un regret, celui d'un songe dense trop vite interrompu.

«"Sau-ve-moi" articule-t-elle sans le moindre son, tandis que sa tête disparaît sous l'eau un instant puis remonte comme une femme née des eaux, peu à peu, lentement, d'abord les cheveux en cascade blonde, puis la tige du cou et les épaules superbes qui brillent à la lumière du matin et la montée continue jusqu'aux seins immatures et leurs tétons, deux grains de café torréfiés.» ("Sau-ve-moi" articule-t-elle)
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Seize portraits, instants de vies, instants de femmes... Seize regards, discrets, tendres, sensuels, tristes et/ou amoureux, portés sur quelques femmes, qui en dévoilent certains pourtours, illuminent des zones d'ombres, les rendent belles, très belles dans ce qu'elles ont de plus fragile voir de plus anodin.

J'ai adoré ce texte étrange "Il était trois heures trente trois" où à la faveur d'une erreur de numéro, deux solitudes se rencontrent de manière imprévue et, à la fois simplement et magiquement, pour quelques instants, se trouvent! Si jolie chute. Poésie de la vie.

Certaines autres nouvelles m'ont moins charmée, voir ennuyée, mais il est indéniable qu'il y a dans ce recueil un condensé d'amour et de beauté des petits instants de vie qui vaut le détour!

A lire, et à relire probablement, pour la douceur de Mihàlis Ganas qu'on imagine tour à tour amant, mari, fils, homme... Aimant... Toujours!
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Je tiens à remercier Babelio et les éditions Quidam pour m'avoir envoyé ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique. D'ailleurs, avant de parler du récit en lui-même, j'aimerais dire deux-trois mots sur l'ouvrage, sur l'objet livre. Je trouve la couverture absolument magnifique et en parfaite adéquation avec le texte qu'il contient. de plus, le livre est très agréable à avoir en main et je trouve pour ma part que la mise en page du texte est très réussie.

Maintenant, venons-en à l'oeuvre et à son auteur. Je ne connaissais absolument pas Mihàlis Ganas avant de découvrir cet ouvrage mais grâce à la postface du traducteur, j'ai appris qu'il est avant tout un poète et non un romancier. Et autant vous dire que cela se ressent énormément dans ses textes !

Ce recueil est composé de seize portraits de femmes de tout âge, de tout milieu, qu'elles soient heureuses, malheureuses, attendries, sensuelles. Comme une photo, ou plutôt comme un tableau, l'auteur nous dépeint un moment précis de leur vie. Il les fait vivre à travers quelques lignes d'une grande expressivité.

Ce sont les yeux d'un homme sur l'être qu'est la femme, qu'il s'agisse de l'amie, de l'amante, de l'inconnue. Les portraits sont parfois très succincts mais la puissance des mots, la finesse des paroles font en sorte que cela soit amplement suffisant. Comme le dit Michel Volkovitch, Mihàlis Ganas détient « l'art de faire tenir dans un espace réduit une matière immense ».

Je dois dire que j'ai surtout été touché par le troisième portrait intitulé « Assise devant son ordinateur ». Je ne saurais vous dire pourquoi mais la beauté de ce texte, la manière dont l'homme observe et décrit cette jeune femme qui au final pourrait être n'importe quelle working-girl, m'a vraiment plu. En fait, ce que j'aime dans ce recueil, c'est que l'on peut laisser libre court à notre imagination. Nous pouvons nous faire notre propre interprétation de chaque scène, de chaque situation.

Je pense sincèrement que c'est le genre d'ouvrage qui se lit à voix haute juste pour entendre la douceur des mots. Dommage que je ne parle pas ni ne lit le grec car cela doit être très beau à écouter dans sa langue natale !

Lien : http://mangeonsleslivres.blo..
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Voici un petit recueil qui, rien que par son titre, avait tout pour me plaire. Et cette impression s'est confirmée puissance 1000, et même beaucoup plus. Car si ce recueil est petit par la taille, son nombre de pages et son prix, il est immense par son contenu et la richesse de son écriture.

Tout d'abord je tiens à préciser qu'il m'importe bien peu que ce petit bijou littéraire soit une réédition chez Quidam. Pour moi, un livre, et encore plus une oeuvre comme c'est le cas ici, n'a pas de date de péremption. Et heureusement! Alors je remercie Quidam éditeur pour cette nouvelle publication qui nous offre un bonheur de lecture merveilleux.

Ce recueil est signé Mihalis Ganàs, écrivain poète grec que je découvre avec un immense plaisir. Réunies sous ce titre "Quelques femmes", seize portraits de femmes s'évoquent comme autant de rencontres réelles, supposées ou imaginaires. Toujours sublimées.

Dans ces textes à la fois courts et intenses, l'écrivain met sa poésie au service de sa prose et magnifie ces instants, ces situations, ces rêves en leur offrant une luminosité et une délicatesse incomparable.

Ces bouchées littéraires se dégustent et se savourent à volonté. Une relecture, voire plusieurs même, s'impose pour en apprécier pleinement toute la tendresse et la douceur, l'amour aussi que Mihalis Ganàs semble vouer à ces "Quelques femmes".
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Mihàlis Ganas (1943- ) est un poète grec majeur.Ses poèmes ne cessent d'évoquer la mort, celle des êtres chers, celle de tout un monde ancien.Il s'essaie à la prose avec succès à plusieurs reprises.
"Quelques femmes" parait en France en 2015 (Editions Quidam)

16 très courtes nouvelles qui se rapprochent davantage d'instantanés de vies, de clichés photographiques, de tableaux parfois.
Un dénominateur commun : la femme.
La femme à différentes périodes de sa vie, dans des situations très diverses, exprimant des sentiments variés.
Des instantanés qui brillent par la précision des détails. On saisit immédiatement la personne, la situation et l'histoire.

J'ai pris énormément de plaisir à lire ces très courts portraits qui -en 2 ou 3 pages - parviennent à diffuser l'histoire d'une femme.
C'est la force des poètes, habitués à la concision, que d'optimiser le texte pour lui donner l'éclat le plus dense.

Un tour de force réussi .
Un très bon moment de lecture.
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critiques presse (1)
Actualitte
22 avril 2015
Des instants de vie fugaces que prolonge le libre cours donné à une rêverie sans fin. Délicieux !
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Elle marche sur le trottoir d'en face

Entre deux âges. C'est ce qu'on dit, mais ce qu'on sous-entend clairement c'est que cette femme est au bord du troisième. Allons bon. Ce troisième âge, enfin, d'où sort-il ? On n'a entendu parler ni du premier ni du deuxième, et un beau matin ou un soir- un soir plutôt-, et on atterrit dans le troisième. (...)
Le troisième âge est aussi le dernier, on y est condamné à vie. (p.16)
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Toute la maison à elle

Depuis que ce tableau est là, cela fait quatre ou cinq ans, elle boit son café avec lui, tous les jeudis midi. Elle ne sait pas qui tient compagnie à l'autre, mais elle se sent bien avec lui. (...)
Elle boit son café à petites gorgées, toute heureuse, mais cette douceur , cette chaleur qui coulent en elle ne viennent pas du café, c'est d'avoir le tableau devant ses yeux. Qui l'a peint, quelles mains adorables ? si elle voyait cet homme un jour, ce qu'on ne doit pas exclure, c'est un ami de la famille, elle s'inclinerait pour les embrasser, ces mains, comme on embrasse les icônes. (p.43-44)
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Carmela

Je ne peux imaginer sa vie sans moi. Même si alors elle n'aura plus besoin de moi. Soit.
Mais s'il existe une vie après la mort, je prie Dieu de réparer une injustice. La princesse, qui n'a jamais commis de péché- ni même l'originel-, étant destinée au Paradis, qu'il ne l'envoie pas dans un paradis en noir et blanc. Et si cela n'est pas possible (pour préserver l'harmonie de l'univers), qu'il m'envoie avec elle (quand mon heure sera venue) au Paradis des chiens : plantes noires, chiens noirs, fleurs noires. On dirait l'enfer. Mais il n'y a pas d'enfer là où se trouve l'amour. Il n'y a pas de paradis, par moments, hors l'amour. Mais il suffit qu'il y ait de l'amour : ce perpétuel purgatoire. (p.24-25)
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Toute la maison à elle

Toute la maison à elle. Maison étrangère mais une fois par semaine, le jeudi matin, Yannoùla est la maîtresse de maison. Maîtresse et servante.
Elle range, nettoie, cuisine, ouvre et ferme les placards, passe l'éponge ou le balai dans les coins que les propriétaires n'ont pas vu depuis des années, retrouve des vêtements oubliés, des boutons perdus, des chaussettes solitaires, de celles que la machine à laver "avale", et reforme des couples. Elle ne supporte pas les solitaires, ni les chaussettes ni les humains, elle ne veut que des couples. (p.41)
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Elle regarde ses mains.

Des mains oisives, que voulez-vous, d'être sans travail, regarder les occupe. Ce n'est pas tant qu'elles regardent, elles ont le droit, c'est qu'elles regardent comme si elles voulaient quelque chose. Elle sait ce qu'elles veulent: qu'elle les caresse.
On ne leur donnera pas ce plaisir. Elle n'ose pas, vieille comme elle est, se mettre soudain aux caresses. (p.12)
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