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EAN : 9782371775978
104 pages
publienet (09/09/2020)
4.5/5   2 notes
Résumé :
C’est par le refrain de Charles Trenet, Douce France, que Katia Bouchoueva nous fait entrer dans ce nouveau recueil. Depuis ce leitmotiv elle esquisse un panorama tre s situe , dans un territoire tanto t urbain, tanto t campagnard ou se croise une foule e clectique de personnes, des voix, des e tres protecteurs aux noms d’animaux, des lieux arpente s comme des corps accueillants, des strophes aux accents de contes.

Mais cette douceur, qui est pour l’a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« Doucement ( ! ) est un recueil à glisser dans votre sac pour un périple dans cette « Douce France » à l'instar de Charles Trenet. Katia Bouchoueva déambule dans l'entrelac d'une poésie moderne, sublime. Écoutez cette voix qui s'élève :
« Mon coeur manque de framboises, de coquelicots, de Marseille, de Bretagne, de France. Pourtant je suis là, toujours là… »
Questionnements existentialistes, linge claquant dans le vent frais.
« Nous irons nous promener. Ne pars pas l'ami, reste. Nous irons au balcon, nous irons en pantoufles jusqu'à la gare, jusqu'au café, jusqu'au musée. »
Ces fragments sont des arrêts lumière.
« En 2030, digne fils de tes parents, tu plantes ta tente rose, tissée en poil de tendresse, en laine de psychose, en coton de la sagesse, sur les toits des bâtiments. »
Rugueuses parfois, rebelles ou veloutées mais d'une beauté telle que les néons s'allument sous les pas de Katia Bouchoueva. Paris brille, les trottoirs font de l'ombre. Ces morceaux d'architecture, parcellaires fusions, sont des petits miracles.
« A l'autre bout du jardin : chien et lion, seuls contre tous. Sois l'un des leurs. -Ils seront des millions. »
Quitter Paris, ses symboles cartes postales accrochées dans un Carpe Diem des plus savoureux. L'Ardèche, la Drôme, porte-voix et habitacle, en rangs serrés, les mutations du gris au vert.
« Ils sont rentrés de leur week-end en Ardèche, et font maintenant trois bises, à la différence de ceux rentrés de Daesh, qui n'en font aucune. »
Litanies, lait gorgé de miel,
« Les copains sont rentrés de leur week-end dans la Drôme, plein de bises dans leurs poches. »
La vie à plein bras, tout est beau, ici. Socle, fusion, s'émouvoir de cette déambulation au coeur des intériorités. Les poésies :
« Mais la jeune fille devient SUCRE de la terre. »
Centre du monde. J'imagine les parcs verdoyants. Tout est mouvement, accroche et douceur. L'épicurien en plein ciel, les mots cerf-volant et les manèges métaphoriques.
Maman guitare arrive le soir, dame léoparde, cheveux en pétard. »
Lire Katia Bouchoueva délivrant cet entre monde, entre les rives endormies, elle réveille les myriades sociologiques, hédonistes, l'importance du révélé.
« Nous partirons, reviendrons, resterons, dans un monde divisé en pays… »
L'essentialisme des Petits Riens. Nage dans le lac d'un olympien qui observe le plus petit sursaut, gestuelle nourricière et regard haut. « Doucement ( ! ) est plénitude et clair de lune, le macrocosme de notre monde à tous. Publié par les majeures Éditions Publie.net

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Doucement (!) manifeste dès sa première page une distance naïve, ironique, permettant de nommer « en douceur » des sensations par le biais d'images que l'on pourrait qualifier d'enfantines ou de kitsch : « sous la doudoune rose du coucher de soleil, / continue le chant », « l'éternité est un été pluvieux / Dieu est une grenouille ». le choix des mots est marqué par une liberté qui pourrait être l'apanage de l'enfance, à l'intérieur d'un rythme lui-même délivré du vers classique. L'autodérision double cette libération poétique d'un humour qui confère aux textes une légèreté, un rythme, d'une apparente désinvolture. Les poèmes de Doucement (!) s'éloignent par là de la gravité lyrique du vers classique : si la rime est parfois présente, elle est ni inconsciente ni ne relève du simple hommage, mais elle se fait pastiche assumé. C'est la même chose pour les vers reconnaissables, comme l'hexamètre souvent déguisé dans la production contemporaine – un hexamètre n'étant au fond qu'une moitié d'alexandrin. S'appuyant pour son titre sur la chanson de Charles Trénet Douce France (dont quelques vers sont cités en épigraphe), Katia Bouchoueva semble dès le départ prendre pour thème principal celui de la France contemporaine – post-Gilet Jaunes. Derrière l'appel naïf à la douceur se dissimule un humour corrosif et ingénieux, qui prépare une critique de ce qu'est la situation sociale en France :

vous et vos trains, vos quais, vos rails,

vous et la France,

tendre pays, tendre peau couverte

d'une petite brume, d'une mousse verte.

Ce pacte de lecture sera l'objet d'un jeu entre la poétesse et ses lecteur·ices, cherchant dès lors à percevoir, sous la désinvolture des rythmes et des images, une charge critique dissimulée.

Mélange des tons, des genres :

Le premier enjeu notable du recueil, est la question féministe. Dans une ressouvenance des chansons et des contes, le statut des femmes est ironiquement placée dans une sorte d'éternelle enfance (« état moral » qui les circonscrit encore trop souvent), laquelle est pourtant confrontée aux tâches ménagères comme aux violences :

Ma douce, si vous regardez les croûtes,

si vous touchez aux plaies,

et en plus si vous vous mettez à laver/gratter

que de doute, que de doute,

dans les têtes des petites fées

Pour sortir de cet état, le recueil prône d'abord comme échappatoire la voie de la violence et de la prédation. Devenir moralement « majeur » c'est endosser ses choix individuels et, dans une société capitaliste, accepter la part de violence nécessaire pour capter ce qu'on veut obtenir (qui devrait être un dû). Quitter « l'enfance » c'est donc réussir à participer à cette violence, se montrer capable de rejoindre les chiens, les lions qui pullulent à l'autre bout du jardin (ce lieu clos et protecteur pouvant représenter l'enfance ou la case dans laquelle est enfermée la vie des femmes : la fameuse ménagère) :

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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Ils sont rentrés de leur week-end en Ardèche, et font maintenant trois bises, à la différence de ceux rentrés de Daesh, qui n'en font aucune.
_______________________________________________________________
Mais la jeune fille devient SUCRE de la terre.
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Videos de Katia Bouchoueva (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Katia Bouchoueva
Avec Marc Alexandre Oho Bambe, Nassuf Djailani, Olivier Adam, Bruno Doucey, Laura Lutard, Katerina Apostolopoulou, Sofía Karámpali Farhat & Murielle Szac Accompagnés de Caroline Benz au piano
Prononcez le mot Frontières et vous aurez aussitôt deux types de représentations à l'esprit. La première renvoie à l'image des postes de douane, des bornes, des murs, des barbelés, des lignes de séparation entre États que l'on traverse parfois au risque de sa vie. L'autre nous entraîne dans la géographie symbolique de l'existence humaine : frontières entre les vivants et les morts, entre réel et imaginaire, entre soi et l'autre, sans oublier ces seuils que l'on franchit jusqu'à son dernier souffle. La poésie n'est pas étrangère à tout cela. Qu'elle naisse des conflits frontaliers, en Ukraine ou ailleurs, ou explore les confins de l'âme humaine, elle sait tenir ensemble ce qui divise. Géopolitique et géopoétique se mêlent dans cette anthologie où cent douze poètes, hommes et femmes en équilibre sur la ligne de partage des nombres, franchissent les frontières leurs papiers à la main.
112 poètes parmi lesquels :
Chawki Abdelamir, Olivier Adam, Maram al-Masri, Katerina Apostolopoulou, Margaret Atwood, Nawel Ben Kraïem, Tanella Boni, Katia Bouchoueva, Giorgio Caproni, Marianne Catzaras, Roja Chamankar, Mah Chong-gi, Laetitia Cuvelier, Louis-Philippe Dalembert, Najwan Darwish, Flora Aurima Devatine, Estelle Dumortier, Mireille Fargier-Caruso, Sabine Huynh, Imasango, Charles Juliet, Sofía Karámpali Farhat, Aurélia Lassaque, Bernard Lavilliers, Perrine le Querrec, Laura Lutard, Yvon le Men, Jidi Majia, Anna Malihon, Hala Mohammad, James Noël, Marc Alexandre Oho Bambe, Marie Pavlenko, Paola Pigani, Florentine Rey, Yannis Ritsos, Sapho, Jean-Pierre Siméon, Pierre Soletti, Fabienne Swiatly, Murielle Szac, Laura Tirandaz, André Velter, Anne Waldman, Eom Won-tae, Lubov Yakymtchouk, Ella Yevtouchenko…
« Suis-je vraiment immortelle, le soleil s'en soucie-t-il, lorsque tu partiras me rendras-tu les mots ? Ne te dérobe pas, ne me fais pas croire que tu ne partiras pas : dans l'histoire tu pars, et l'histoire est sans pitié. »
Circé – Poèmes d'argile , par Margaret Atwood
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