AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Olangar tome 3 sur 3
EAN : 9782375792193
688 pages
Critic (10/11/2021)
4.56/5   25 notes
Résumé :
Sous le joug des duchés, la grande cité vit désormais recroquevillée sur elle-même tandis que ses habitants subissent les affres des privations et la violence de la milice dirigée par le pantin de Jush Thagon, Lec Rossio. Dans l’ombre des bas quartiers, les nains organisent la résistance autour de Baldek et de Nockis tandis qu’un tueur mystérieux s’en prend aux miliciens.
Depuis son fief au sud du royaume, Evyna d’Enguerrand, la jeune suzeraine, et son ami l’... >Voir plus
Que lire après Olangar, tome 3 : Le combat des ombresVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Après Bans et barricades et Une cité en flammes, Clément Bouhélier clôt sa trilogie Olangar avec le Combat des ombres, chez Critic à l'automne 2021.

Baroud d'honneur
Après l'attaque surprise des Duchés, par mer et par terre à la fois, la cité d'Olangar est prise par des hommes en armes menés par l'ancien ambassadeur Jush Thagon, qui emmène avec lui les nationalistes du parti du Groendal. Une partie de la population fuit vers l'ouest mais avec le péril elfe en tête, une autre vers le sud et les provinces alliées dans l'espoir d'une vie meilleure, sans la guerre. Devant cette débâcle, l'ancien chancelier en fuite, d'Alverny, a l'immense tâche de réunir les ennemis d'hier en des alliés potables (provinces riches du Sud, elfes de l'Ouest, voire mercenaires orcs). À l'aide d'alliés finalement nombreux mais divisés, tant hors que dans Olangar, il cherche à reprendre la ville. L'enjeu principal reste les navires construits dans le port d'Olangar, mais pour transporter les troupes, celles des nouveaux suzerains venus des duchés, vers les îles Baraën, lieu outre-mer offrant de grandes possibilités de colonisation et donc de profits afférents. Dans cette alliance bigarrée, les nains de l'ancienne Confrérie ne sont pas aimés, ne sont pas moins divisés, mais vivent au plus près la répression entamée par les nouveaux chefs d'Olangar. Tous ces destins comptent se jouer à la fois au grand jour dans des combats qui s'annoncent inévitables et dans les bas-fonds là où se trament encore des coups bas plus ou moins improvisés. Alors Olangar pillée, Olangar assiégée, mais Olangar libérée ? Réponse à la toute fin.

Résistance et occupation
De fait, Clément Bouhélier ne se cache pas de s'inspirer du contexte industrialo-politique de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Plus exactement ici, l'auteur aborde d'abord la collaboration de certaines classes sociales bien cernées et de certains officiers d'Olangar avec les Duchés extérieurs, puis la construction d'une « résistance » très diverse et parfois contradictoire (c'est tout le sel de ces alliances parfois contre-nature), en espérant un dénouement heureux. Outre le parallèle intéressant, cela place surtout ses personnages devant des choix cornéliens : au nom de quoi Torgend prendrait-il le risque de perdre la vie pour une cité qui l'a toujours rejeté ? que peut bien faire Baldek maintenant qu'il est revenu dans sa cité occupée mais sans son amour et sans sa Confrérie ? jusqu'où Evyna va-t-elle pousser son engagement en faveur du bien-être des classes populaires ? Arrivé dans un tel troisième tome, la lutte de classes parfaitement campée dès le premier opus cède plus souvent la place à des enjeux plus complexes encore, plus impérieux parfois. Ce choix révèle d'ailleurs une difficulté supplémentaire pour l'auteur, puisqu'il est nécessaire de faire comprendre l'installation de cette occupation étrangère et d'une éventuelle résistance organisée, et cela prend du temps ! le premier tiers du roman est ainsi consacrée à une longue mise en place qui prend le risque de gérer le temps long (avec des descriptions de phénomènes stratégiques prenant place sur plusieurs mois), et puis arrivé à ce premier tiers, on enchaîne avec une enquête sur un personnage aussi étrange qu'efficace, un tueur en série qui compte faire payer au centuple la répression par le nouveau pouvoir en écorchant le visage de miliciens. Or, plusieurs personnages le recherchent, soit pour le faire taire, soit pour obtenir des informations ; on entre alors dans une phase très intéressante d'allers-retours entre action et mises en place de plans où Clément Bouhélier joue sur la chronologie des faits pour essayer de nous dissimuler les tenants et aboutissants du « grand plan qui doit sauver Olangar » (alternance un peu comme dans le Château des millions d'années, en reculant de quelques jours ou juste de quelques minutes, c'est selon). Évidemment, si tout se passait comme prévu, ce ne serait pas drôle !

Clore en beauté
Pour terminer sa saga d'Olangar, Clément Bouhélier convoque un casting cinq étoiles, un casting absolument complet, puisque le vieux de la vieille Baldek rejoue un rôle de premier plan, le duo Torgend-Egan est bien là aussi même si son rôle est moindre, les dirigeants comme d'Alverny, Thagon, Rossio et d'autres se déchirent encore. Les personnages féminins ne sont pas négligés, ce sont même les meilleurs : Evyna d'Enguerrand, bien sûr, est finalement le grand personnage de la trilogie avec la meilleure progression et le lecteur en viendrait à réfuter ce qu'il a pu dire sur elle dans le premier tome où ses réactions de jeune aristocrate pouvait lasser très vite ; ici, elle embrasse pleinement son rôle majeur d'organisatrice hors pair du début à la fin. À ses côtés, elle finit par trouver une autre personnage-clé, dont je ne dévoilerai pas le nom ici, mais dont l'histoire et le mode opératoire sont très bien narrés. Au fur et à mesure que les derniers paragraphes, on ressent très bien le plaisir non dissimulé de l'auteur de clôturer de façon claire et bien ficelée le destin de personnages côtoyés durant plus de 2 000 pages.

Le Combat des ombres clôt très bien cette trilogie d'Olangar, l'auteur nous faisant bien ressentir la nostalgie qui porte ces derniers chapitres. Adieu Baldek, Evyna et les autres, et bon vent !
Commenter  J’apprécie          181
Olangar est une prisonnière martyrisée. Lec Rossio, avide de vengeance, mène d'une de main de fer la répression contre ceux qui se sont opposés aux duchés. En particulier les nains, qu'il déteste par dessus tout. Un seul but : construire les nombreux navires promis aux duchés pour qu'ils puissent aller s'emparer des richesses dans les îles. Mais les habitants ne se laissent pas tous faire. Des résistances se mettent en place et un plan de sauvetage est à l'oeuvre. Mais a-t-il de réelles chances d'aboutir ?

Et j'en suis bien triste. Pour tout vous dire, j'ai traîné avant d'entamer la lecture de ce dernier tome d'une série qui m'a envoûté tout du long. J'ai été impressionné par Bans et barricades. J'ai été heureusement surpris par la suite, Une cité en flammes,exercice toujours un peu casse-gueule car souvent les suites déçoivent, mais remarquablement négocié par Clément Bouhélier. Et le Combat des ombres ne dépare pas dans ce tableau. Quel final, mes aïeux ! La trilogie s'achève, certes, mais avec panache. Toutes les lignes entamées par les personnages trouvent une fin, plus ou moins heureuse (mais l'auteur ne nous a pas habitués à la clémence avec ses héros). Nous pouvons les laisser partir dans leur coin, sans nous.

Mais foin des lamentations ! Olangar est donc une cité meurtrie, placée sous la coupe d'un Lec Rossio revanchard et cruel, maladroit et très mauvais administrateur. de toutes façons, pour lui comme pour Jush Thagon, l'envoyé des duchés, la ville n'est qu'un moyen d'obtenir les navires nécessaires à leur mission d'enrichissement. On ne pense pas à la suite. On ne se demande pas si Olangar a un avenir. Mais pas mal de monde n'est pas de cet avis, à l'intérieur comme à l'extérieur de la cité. Nombreux sont ceux qui veulent tenter de libérer cette cité, malgré les difficultés énormes qu'une telle opération présente. Et l'on retrouve à la manoeuvre tous nos personnages préférés (enfin, ceux qui ont survécu aux épisodes précédents) : Evyna d'Enguerrand, encore plus déterminée, prête à mourir pour une idée ; Torgend Aersellson, l'elfe, et Ergan, l'orc, son ami, prêt à risquer leur vie pour aider ; Baldek, le nain, qui se fait vieux et a du mal à anticiper le combat et les nouvelles alliances. Et d'autres encore, rencontrés de-ci de-là.

Car une fois encore, ce qui m'a le plus intéressé, c'est le devenir de chacun de ces personnages. Cela fait un certain nombre de pages que je les suis. Et ils me sont devenus proches. Je pressens le grommellement de l'un, la colère de l'autre. Je redoute la témérité de l'une, l'esprit de sacrifice de l'autre. Et comme c'est le dernier tome, j'ai profité au maximum des derniers instants passés avec eux. Mais Clément Bouhélier, je l'ai écrit plus haut, n'est pas tendre avec eux. Ils vont souffrir jusqu'au bout, payer le prix de leurs choix, douter de leurs projets, obligés parfois de mentir ou, pire, de trahir un proche. La raison d'état est-elle supérieure à l'amitié ? Peut-on sacrifier la vie de plusieurs personnes, dont des amis au nom d'une cause. Comme les précédents volumes, le combat des ombres n'édulcore par les thématiques sombres, les choix cornéliens. On n'est décidément pas chez les Bisounours. Toute décision a une conséquence. Dans un monde en transition, s'investir équivaut à risquer sa vie et mettre en danger celle des autres. Et Clément Bouhélier sait nous faire ressentir au plus près les dilemmes de ses personnages. Pourtant ils sont nombreux et variés, leurs motivations sont éloignées les unes des autres, mais on les suit et les comprend. À défaut de tous les apprécier.

S'occuper de la psychologie des personnages, c'est bien, mais ça ne nourrit pas son homme. Enfin, quelque chose comme ça. Tout ça pour dire que Clément Bouhélier, on l'avait compris dans les précédents volumes, maitrise les scènes d'action avec brio et, pour le final, il n'hésite pas à multiplier les assauts. Car l'intrigue n'est, une fois de plus, pas basique. On assiste à des retournements de situation, des trahisons, des échecs. La panoplie complète du parfait suspens. Jusqu'au bout, je me suis demandé qui survivrait. Et dans quel état se retrouverait Olangar. Car elle souffre, la ville. Je ne sais pas ce qu'en aurait dit De Gaulle, mais il aurait pu faire preuve de lyrisme tant les coups ont plu sur elle de l'extérieur comme de l'intérieur. Comme, en plus, les factions sont nombreuses et que les alliances changent au gré du vent, les occasions de s'occire et de tout faire exploser sont légion. Mention spéciale au tueur au masque de chairs. Lugubre à souhait.

Merci, donc, à Clément Bouhélier pour ces livres. Merci pour avoir donné vie de façon si intense et si crédible à un monde et une ville peuplés de nains et d'humains, d'elfes et d'orcs. Merci de leur avoir donné une conscience politique réaliste, suffisamment proche de la nôtre pour que l'on puisse s'y croire. Merci pour ces moments passés hors du temps, avec des êtres que j'aurais voulu côtoyer, soutenir, aider. Simplement merci.

Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
Commenter  J’apprécie          222
Troisième tome de la série « Olangar », le combat des ombres met fin à une trilogie qui aura fait souffler un petit vent frais sur la fantasy française depuis la parution de « Bans et barricades » en 2018. Car bien que mettant en scène des races traditionnellement utilisées par le genre (on retrouve le trio gagnant elfe/nain/troll, auquel s'ajoute comme toujours les humains), l'oeuvre de Clément Bouhélier se démarque par de nombreux autres aspects, parmi lesquels sa dimension éminemment politique. le pitch a lui seul permet d'ailleurs de s'en rendre compte. [J'en profite pour inciter celles et ceux qui n'auraient pas encore eu l'occasion de lire les deux précédents volumes à sauter la lecture de ce paragraphe, voire même de cette chronique, afin d'éviter tout risque de SPOILERS.] le roman met ainsi en scène une cité, Olangar, abritant humains et nains et dans laquelle une forte contestation sociale se fait entendre depuis longtemps, les classes populaires dénonçant l'autoritarisme du pouvoir et sa corruption, mais aussi la dégradation de leurs conditions de vie et de travail. Cette contestation va cependant être reléguée au second plan ici puisque, suite aux événements dramatiques ayant servi de clôture à « Une cité en flamme », la cité est désormais occupée par des forces étrangères. Au terme d'habiles manoeuvres politiques et économiques, les duchés sont ainsi parvenus à s'emparer d'Olangar qu'ils tiennent grâce à l'alliance contractée avec un parti qu'on qualifierait aujourd'hui d'extrême-droite et qui exècre tout particulièrement les Nains, qui composent l'essentiel de la classe ouvrière. C'est dans ce contexte pour le moins sombre que l'on retrouve nos protagonistes des précédents tomes. La noble Evyna d'Enguerrand a, en ce qui la concerne, rejoint ses terres du sud où, en compagnie du chancelier désormais en fuite Ransard d'Alverny, elle tente de mettre au point un plan désespéré pour sauver la cité du joug des duchés. Torgend, l'elfe en exil, est quant à lui toujours à ses côtés et continue d'être rattrapé par des fantômes de son passé. Quant aux Nains, notamment Baldek et Nockis, ils sont toujours à Olangar où ils organisent patiemment et prudemment la résistance.

Sans surprise, on retrouve dans ce troisième opus tout ce qui faisait déjà le charme des précédents, à commencer par une intrigue solidement ficelée et remarquablement rythmée. On ne s'ennuie pas une seconde, les péripéties s'enchaînant à une allure soutenue, tandis que divers rebondissements et autres retournements de situation viennent régulièrement rebattre une partie des cartes. Afin de renforcer le dynamisme du texte et de renforcer le suspens de certains événements, l'auteur a recours à plusieurs reprises au même procédé qui consiste à effectuer de petits retours en arrière temporels de quelques semaines ou quelques mois, ce qui lui permet de surprendre davantage le lecteur. Certains revirement restent néanmoins prévisibles, peut-être un peu plus que dans les autres tomes, sans que cela ne vienne toutefois gâcher le plaisir de lecture. La violence qui imprègne l'atmosphère de la cité et qui résulte autant de la présence de forces armées étrangères que du climat de suspicion et de terreur que font planer les milices n'est évidemment pas sans rappeler le contexte de la Seconde Guerre mondiale. Ces références à notre histoire récente ne sont, à ma connaissance, pas si fréquentes en fantasy, genre d'ordinaire plus prompt à privilégier des périodes lointaines, à commencer par le très populaire Moyen Age. le contraste né entre, d'un côté, une ambiance inspirée par l'occupation française des années 1940 et, de l'autre, des personnages d'une fantasy plutôt traditionnelle à la Tolkien, fait encore une fois mouche. de part les thèmes mis en avant et le vocabulaire employé, Clément Bouhélier convoque tout un imaginaire historique qui parlera aux lecteurs et invite ces derniers à se questionner sur certains des aspects les plus sombres de la période, avec le recul que permet le genre de l'imaginaire. L'ouvrage aborde ainsi aussi bien les plans élaborés depuis l'étranger afin de libérer la ville occupée que les difficultés rencontrées sur place par les opposants pour monter un réseau de résistance efficace, ou encore la violence exercée par les milices envers celles et ceux qu'elles estiment inférieurs ou dangereux.

Si l'ambiance et certaines thématiques abordées sont clairement d'inspiration historique, l'auteur n'oublie cependant pas que sa série possède, aussi, une dimension d'aventure, aussi s'est-il assuré de ponctuer son récit des mêmes belles scènes de combat, de poursuite ou d'infiltration que celles auxquelles il nous avait habitué dans les deux précédents volumes. Une intrigue secondaire amenée à prendre de plus en plus d'importance au fil des pages donne même au roman un petit côté thriller, avec l'ombre de cet écorcheur qui rôde et dont la menace rajoute encore à l'atmosphère oppressante de la capitale. Les personnages demeurent pour leur part fidèles à eux-mêmes et, après tant de pages passées en leur compagnie, s'est avec un léger pincement au coeur que l'on se résous à les quitter. Evyna est sans doute la protagoniste qui m'avait le moins emballée jusqu'ici mais l'auteur lui donne dans ce final un rôle déterminant dont elle s'acquitte avec une certaine classe. Torgend est en revanche plus en retrait, même s'il dispose lui aussi de belles scènes qui mettent un terme de façon satisfaisante à son histoire. Les nains se retrouvent quant à eux une fois encore en première ligne, et on éprouve toujours autant d'affection et d'admiration devant leur détermination et la solidarité qui les unit. On assiste aussi avec une certaine curiosité mêlée de méfiance à l'alliance parfois surprenante de ces militants avec des représentants de l'ordre qu'ils combattaient il y a peu, ce qui donne lieu à des rencontres pleines de tension et des échanges assez savoureux. Pas question pour autant pour l'auteur de tomber dans le manichéisme : tous ses personnages sont dotés d'une personnalité nuancée et possèdent des failles et des contradictions avec lesquelles ils doivent composer, qu'il s'agisse des protagonistes que l'on affectionne ou de ceux qui nous rebutent le plus.

« Le combat des ombres » apporte une conclusion efficace à la trilogie « Olangar » qui mettait en scène les aventures d'humains, d'elfes et de nains dans une cité industrialisée traversée par une crise sociale et politique d'ampleur. Ici comme dans les deux tomes précédents, le contraste entre des inspirations issus d'une fantasy assez classique et des questionnements politiques très actuels fonctionne à merveille et donne à la série une fraîcheur agréable. A noter qu'un nouvel ouvrage mettant à nouveau en scène la ville (« Des nouvelles d'Olangar ») a été annoncé et devrait paraître en septembre.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
Commenter  J’apprécie          140
Mais quel putain de final !!!

Et voilà, ce qui devait arriver arriva, voici le dernier tome de la trilogie d'Olangar débuté en 2018. Ce quatrième roman (oui, c'est une trilogie !) vient clore en beauté cette fantasy engagée, sans fées et dragons, mais avec de la sueur, du sang et des conspirations. J'avais adoré le premier, aimé le second et c'est un peu fébrile que je me suis jeté sur ce final.

La ville d'Olangar n'est plus que l'ombre d'elle-même, tombée dans les mains des fascistes, une purge sanglante s'organise via une milice bas du front. Les héros d'hier deviennent des parias. Dans l'ombre cependant, des scènes macabres se jouent dont sont victimes des miliciens.

On retrouve avec plaisir les personnages qui nous ont accompagnés durant plus de 1000 pages. Les années ont passé, ont laissé de vilaines cicatrices dans leurs corps et c'est fatigués qu'ils vont tenter une nouvelle fois de sauver cette ville honnie et adorée à la fois. Avec cette conclusion, je ne m'attendais à rien de précis, juste que l'auteur clôt son oeuvre comme il l'a commencé. Clément Bouhélier se demande en fin d'ouvrage "si ce roman est à la hauteur" du reste, et pour moi, c'est mille fois oui. Une fin idéale. Les protagonistes n'ont pas dormi beaucoup parfois, et c'est la mésaventure qui m'est arrivée : j'ai englouti ce pavé (et dessous, il n'y avait pas de sable, mais la liberté !).

Ma seule crainte était que Clément en fasse trop, la fasse blockbuster avec effets pyrotechniques à foison, m'obligeant à mettre mes lunettes de soleil. Que nenni, il prend le temps de poser l'intrigue, de mettre en place les alliances improbables, les coups de théâtre, dans l'ombre. Mais même ce calme apparent est rempli de tension. Il jongle avec deux époques, nous laissant entrevoir les histoires derrière le récit. Et côté action, l'auteur arrive à nous faire visualiser toute la complexité.
Un sans faute.

Olangar m'a fait renouer avec la fantasy et même en mettant des nains, des orcs et des elfes, l'auteur n'a fait que s'éloigner des lieux communs du genre pour nous offrir une fantasy actuelle et moderne.
Commenter  J’apprécie          191
Malgré tous ses efforts, Evyna d'Enguerrand n'a pas pu empêcher l'invasion d'Olangar. La ville est tombée sous le joug des duchés, maintenant dirigée par le colérique Lec Rossio, depuis la fuite du chancelier Ransard d'Alverny. le quotidien des Olangardais s'est nettement dégradé. Des miliciens maintiennent l'ordre avec force et violence. Toute forme de rébellion est tuée dans l'oeuf. Les habitants rasent les murs et détournent le regard face aux abus et aux excès de violence. Tous semblent résignés à leur dort. Pourtant les héros d'hier ne sont pas loin, ils se préparent à l'ombre des regards pour tenter une action et libérer la cité de ses chaînes. La dame du Sud n'a pas dit son dernier mot et elle ne compte pas revenir seule. Mais arriveront-ils à triompher à nouveau de leurs ennemis qui semblent toujours plus nombreux ?

Avec le Combat des Ombres, Clément Bouhélier nous accorde une dernière halte à Olangar avant de mettre un point final à sa série explosive.

Cadre principal de l'action et refuge pour les protagonistes de Clément Bouhélier, Olangar incarne bien des visages dont celui de cité-personnage car son omniprésence entre ces lignes en fait parfois une héroïne à part entière. En effet, derrière la multitude d'histoires tissées par l'auteur, il y a également celle de cette ville dont le destin s'est écrit par le fer et le sang. Elle est un enjeu de pouvoir pour les plus aisés qui voient en elle, un moyen d'enrichissement toujours plus important, mais elle est également une chance de s'élever vers une certaine égalité pour les moins fortunés. A Olangar, on lutte pour une égalité de droits, pour le progrès social et pour la liberté de paroles pour tous. En un mot, Olangar est un symbole.

Or, dans le Combat des Ombres, tout ce que cette cité représente est complètement mis à mal. La liberté est dévoyée, la discrimination a libre court et les représailles sanglantes sont devenues le quotidien des habitants. Clément Bouhélier a fait basculer sa ville sous un régime autoritaire où toutes les aberrations sont devenues monnaie courante. Exécutions, exactions, emprisonnements abusifs égrènent les pages de ce nouveau roman. Il en ressort un récit implacable et sombre qui prend aux tripes et fait saigner nos coeurs devant tant d'injustice et l'impuissance qui l'accompagne. Dans la lignée de ses précédents romans, Clément Bouhélier continue de se faire l'auteur d'une fantasy engagée et militante, totalement déshabillée de ses atours féeriques, pour délivrer une critique au vitriole de nos sociétés ultra-capitalistes.

Chaque roman est riche d'une intrigue indépendante qui s'articule autour d'un même modèle mêlant suspense et action. L'auteur se fait fort de surprendre ses lecteurs en leur proposant de mettre à jour des conspirations impliquant corruption politique et coup d'état dans chacun de ses livres. Aussi, dans le Combat des Ombres, tout porte à croire que le pouvoir a basculé aux mains d'un despote coléreux et avide de suprématie. Entre une totale liberté et une absence de garde-fou, tout semble perdu pour Olangar et ses habitants. Alors que certains enquêtent dans l'ombre sur d'odieux assassinats, d'autres organisent la résistance entre les murs de la cité et même au-delà car chacun des protagonistes de Clément Bouhélier espèrent être celui ou celle qui fera la différence dans ce combat qui s'annonce d'ores et déjà très inégale.

Il est vrai que Clément Bouhélier respecte une certaine parité dans la galerie de personnages qu'il nous propose au fil des tomes. Néanmoins, on notera qu'il accorde aux femmes un rôle très important. Loin de l'image de la femme fatale ou de l'héroïne badasse, on retrouve sous les traits de ses personnages féminins, un courage indiscutable et une force de caractère manifeste. Il n'y a d'ailleurs pas que la dame du Sud, Evyna d'Enguerrand qui s'illustre entre ses lignes car d'autres femmes vont occuper une position décisive dans cette lutte pour la liberté. Elles font la différence par les stratégies qu'elles mettent en place et la ruse dont elles abusent, ce qui les rend finalement d'autant plus crédibles et attachantes.

Avec Olangar, l'auteur nous rappelle que malgré les difficultés de renverser l'ordre établi, chacun d'entre nous, en se réunissant, peut changer la donne. Il ne faut donc pas oublier les fondamentaux pour rendre le changement possible car l'union fait toujours la force. Avec le Combat des Ombres, il démontre finalement que la démocratie peut toujours éloigner les ombres de la tyrannie lorsque la volonté du plus grand nombre est réunie.

Avec cet ultime opus, il se fait l'auteur d'un récit âpre mais pas dénué d'un certain espoir... suite sur Fantasy à la Carte.


Lien : https://fantasyalacarte.blog..
Commenter  J’apprécie          110


critiques presse (1)
Elbakin.net
17 novembre 2021
Sans disposer de scènes aussi marquantes que sur les fameuses barricades en question, ce « combat des ombres » se révèle efficace, riche en rebondissements, faisant intervenir des héros vieillis prématurément, usés, dans une situation délicate et pour un dernier baroud d’honneur.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
L’humain n’est pas rationnel. De petits démons s’agitent en lui et se complaisent à jouer de sinistres farces entre les parois de son crâne.
Commenter  J’apprécie          60
La loi, quel vain mot. Elle n'existe que sous la dictée des puissants qui s'en servent pour punir les justes.
Commenter  J’apprécie          150
Une reine des putes agenouillée auprès d’un ecclésiastique : en d’autres circonstances, la scène ferait ricaner.
Commenter  J’apprécie          130

Videos de Clément Bouhélier (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Clément Bouhélier
Lecture du début du Tome 1 d'Olangar de Clément Bouhélier
autres livres classés : fantasyVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (62) Voir plus



Quiz Voir plus

La fantasy pour les nuls

Tolkien, le seigneur des ....

anneaux
agneaux
mouches

9 questions
2493 lecteurs ont répondu
Thèmes : fantasy , sfff , heroic fantasyCréer un quiz sur ce livre

{* *}