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Citations sur Le train zéro (32)

Les femmes qu’il avait connues jusqu’ici sentaient le chou. […] L’éducatrice de l’orphelinat […] sentait Moscou Rouge au chou. […] A l’école des chemins de fer, la contremaître, elle, sentait Carmen au chou. La lingère, elle, c’était La Dame de pique au chou. Seules les petites filles têtues et caoutchouteuses avaient une odeur de sueur aigre chauffée sous les aisselles et d’anus mal essuyé, c’était meilleur que l’odeur de chou. (p35)
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Ouvre les yeux Don. Allez, Don, regarde bien, fais un effort, mon vieux, c'est juste le vent qui court à travers la plaine sans fin, juste un vent qui souffle de la Russie, le pays des mirages, des enfants perdus, des mères et des pères égarés, le pays des amants morts, des traitres et des fous, un vent de la Patrie, celle qui dévore ses propres enfants...
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... le train zéro est un mirage. Ouvre les yeux, Don. Allez, Don, regarde bien, fais un effort, mon vieux, c'est juste le vent qui court à travers la plaine sans fin, juste un vent qui souffle de la Russie, le pays des mirages, des enfants perdus, des mères et des pères égarés, le pays des amants morts, des traîtres et des fous, un vent qui vient de la Patrie, celle qui dévore ses propres enfants.
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Il y a des gens qu'il est impossible de mettre à genou pour une bonne raison : ils ont toujours été à genoux.
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Elle était toutes les femmes qu'il avait jamais possédées : elle était leur peau, leurs odeurs, leur tendresse, leur passion, leurs émois, leurs cris et leurs murmures, elle était leurs marais qui aspirent et leurs sommets où l'on suffoque, elle était la vie et la tombe. p 83
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- Compris. Il y a des gens qu’il est impossible de mettre à genoux pour une bonne raison : ils ont toujours été à genoux.
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Son père avait tué sa mère d’une balle dans la tempe, puis il s’était tiré lui-même une balle dans la tempe, laissant son fils seul face à cette vie incompréhensible. Il avait trahi son fils. Il l’avait livré aux mains d’étrangers qui, pris tous ensemble, s’appelaient la Patrie. La Patrie, c’était les autres. C’était pour ça qu’elle était terrible, incompréhensible, et sacrée.
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Une lumière brillante s'alluma au loin. Ça cliquette, ça mugit, ça fonce -c'est le train zéro. Le voilà qui passe en rugissant sur le pont grelottant, il s'élance dans le tournant et fonce vers l'aiguillage - hou!hou! et il passe en trombe, avec un hurlement insoutenable, dans les gémissements du métal et des nuages de vapeur corrosive. Deux locomotives à l'avant, deux locomotives à l'arrière. Comme une horloge. Ric-rac. Sans la moindre anicroche. Hou! Hou! Il disparaît dans le tournant. Alors, c'est un mirage, ça ? Du délire? Une illusion? Dites donc, les gars, il y a quelque chose qui cloche dans vos cerveaux, dans vos âmes grignotées par la moisissure, dans vos nerfs ramollis à force d'avoir servi.
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Une cargaison. Parfois, la nuit, tandis qu'on chargeait le charbon sur les locomotives et qu'on faisait le plein d'eau, il se promenait le long du convoi, tendant l'oreille, écoutant attentivement, essayant de saisir ne fût-ce qu'un bruit venant des entrailles des wagons bouclés et plombés. Rien. Jamais. Les wagons étaient remplis de mutisme, de silence, de ténèbres. De mystère. Personne ne répondait à ses questions, s'ils se risquait à en poser. p 43
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Seulement, il travaillait. Comme un cheval. Tous les jours. C'etait ça, sa vie. Mais la nuit, il rêvait que c'etait lui qui était couché sur les traverses, sous le train qui fonçait à toute allure, que c'était lui qui voulait fermer les yeux, mais n'y arrivait pas, lui qui criait sous le ventre des wagons, qui hurlait à se casser la voix en essayant de dire quelque chose, mais au matin, il avait beau essayer, il n'arrivait pas à se souvenir du mot qu'il hurlait sous les wagons, qui il appelait, qui il maudissait. Qu'est-ce que cela devait être, ce mot, ce mot unique, pour qu'on puisse et qu'on doive le crier, nuit après nuit, dans les entrailles d'un train qui passait au-dessus de la tête, du visage et du corps d'un homme étendu? La seule pensée du train zéro lui donnait des sueurs froides. À ce moment-là, s'il avait trouvé le détonateur des explosifs, il aurait fait sauter la Ligne, avec son train mystérieux, ses réservoirs d'eau, ses ponts, ses sémaphores, ses colonels roux et ses chiens mangeurs d'hommes, avec leurs habitudes, leurs rêves, et tout le Bataclan...
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