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sur 94 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le train zéro de Iouri Bouïda
« Et voilà, les juifs sont partis » criait Ivan Ardabiev. Fiora, son fils et les autres s'extirpent de la boue pour passer sur le pont métallique, il reste seul avec Goussia et se souvient il y a si longtemps de leur arrivée dans cette gare, deux baraques, il fallait bâtir un pont, il y aurait une scierie pour les traverses, des logements pour les ouvriers, aujourd'hui plus personne. Tout ce qui avait été fait l'avait été pour que fonce le train zéro, pour qu'il passe à minuit pile sans ralentir avec ses cent wagons aux portes bouclées, lieu de départ inconnu, lieu d'arrivée secret, c'est ce que leur avait dit le colonel. le premier juin le train zéro était passé, ils étaient fiers de la tâche accomplie. Leur but était de s'assurer que rien ne pourrait empêcher ce fameux train zéro de circuler à minuit. Et puis la vie s'était écoulée, monotone, les premiers enfants étaient morts nés, les questions aussi, tout ça pour un seul train? Ils étaient loin de tout, entendaient des rumeurs de guerre, Ivan avait vécu, aimé, conduit ce foutu train de la station cinq à la station neuf, il avait questionné mais personne ne savait le pourquoi du comment du train zéro. Quand enfin, lassé de ces incertitudes, le chef de la station neuf, Micha, voulut en avoir le coeur net…
Au fin fond d'une Russie irréelle, des hommes vivent, survivent et se posent des questions sans réponses. Iouri Bouïda nous entraîne au bout de la folie des hommes, un récit d'un réalisme crû et violent qui se perd dans l'imaginaire. Très beau.
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« Pas le temps d'être fatigué. Pas le temps de penser non plus d'ailleurs. Les pensées, ça fatigue plus que la masse. Ça brûle l'homme de l'intérieur. Ça brûle les forces. Or, il faut bien vivre. »

Je décide de lire le roman « le train zéro » que je découvre grâce à la très belle critique de mon amie Cricri124, j'invite à aller la lire également. Je la remercie pour nos échanges.

L'auteur Iouri Bouïda m'amène très bien dans son univers, on fait la connaissance de son personnage principal Ivan Ardabiev, on apprend à connaître les autres protagonistes, on découvre son petit monde où il vit. L'auteur Iouri Bouïda possède une superbe écriture puissante, on remarque l'intensité de ses mots, on se laisse conduire par Yvan Ardabiev. Il respecte très bien sa thématique.

C'est en Russie, on ressent que tout est centré sur le train zéro. Il passe à tous les jours, on ne sait pas d'où il vient, ni ce qui transporte. Qu'on le veuille ou non, ça joue beaucoup dans la tête des habitants. On ne sait jamais quand tout peut déraper. Il aborde aussi l'espoir, la tristesse, l'instabilité, il les manipule très bien.

« Il se réveillait chaque fois que comme maintenant, tiens, le train zéro surgissait dans ce vide — tchou-ou-ou ! Il leva sa lanterne. Une lumière brillante s'alluma au loin. Ça cliquette, ça mugit, ça fonce, c'est ça le train zéro. »

C'est un petit livre, les pages se tournent d'elles-mêmes, tu te laisses vite happer, l'auteur Iouri Bouïda est très doué dans ses descriptions, on peut croire qu'on est sur les lieux, il détient un petit quelque de magique dans son écriture et ça peut toucher le lecteur. Quand j'ai fini le livre, j'ai eu du mal à quitter Ivan Ardabiev, ça me fait de la peine. L'auteur Iouri Bouïda sait transmettre les émois, on perçoit des questionnements, on vit toutes sortes d'émotions.

Tout ce que je peux dire, c'est que je passe un très bon moment de lecture, je n'oublierai pas notre cher Yvan Ardabiev et les images qui restent dans notre mémoire. La question que je me pose : « qu'est-ce que le train zéro ? » L'auteur Iouri Bouïda est très habile pour jouer sur l'imaginaire. C'est une magnifique découverte, j'en garde une très forte impression.

Si comme moi le « train zéro » t'interpelle, je rappelle chers amis lecteurs de bien prendre votre billet avant le départ tant que ce train soit un jour parti ou arrivé quelque part alors on peut seulement prendre place pour un voyage des plus inattendus.

« le train roule et fonce et vole, /Une jolie femme aux commandes… »

Siabelle
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"Le besoin spirituel le plus élémentaire du peuple russe est la nécessité de la souffrance", disait Dostoïevski. En très peu de pages, « le train zéro » nous offre un concentré de l'âme russe. Dès son titre, il nous intrigue : Désigne-t-il le train par lequel tout commence, ou bien un train qui compte pour rien ? Qu'en serait-il alors des vies qui y sont rattachées ?
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Dans une gare perdue au fin fond de la Russie, un lieu que l'on croirait créé pour les exilés et les punis, vit Don Domino. Très tôt orphelin de parents dits « traîtres à la Patrie », on lui confiera pourtant les clés de cette gare du bout du monde, afin d'en assurer le bon fonctionnement. Sa mission principale : permettre chaque nuit le passage du mystérieux « train zéro », dont personne ne sait ni ce qu'il contient, ni sa destination. Pour cela, une véritable ville est construite autour avec sa scierie, son bar, ses mécaniciens, ses prostituées… Et ses habitants comme Don Domino, qui semblent avoir été posés là comme des playmobiles au gré des dirigeants du pays, pour vivre la vie qu'on leur a attribuée. Les ordres sont donnés, on obéit, au nom de la Patrie. Et l'on est fier de se voir confier un rôle, même si on ne le comprend pas tout à fait (ce train sert-il vraiment à quelque chose d'autre qu'à occuper et asservir une poignée de gens encombrants ?), qu'il ne nous comble pas tout à fait, et qu'il menace de nous abrutir, sinon de nous tuer à la tâche. Promotion ou punition ? C'est en vivant avec les personnages que nous nous forgerons notre opinion. Plus exactement, c'est grâce à une narration au plus proche des pensées et souvenirs de Don Domino que nous tenterons de reconstituer ce qui se trame ou s'est tramé dans cette gare. Car aujourd'hui, elle semble avoir été désertée par tous sauf lui…
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Les bribes de temporalité éparses nous font rapidement comprendre que, comme nous, les habitants sont rongés par la curiosité ; Une fois passée la satisfaction de s'être vu attribuer un travail et un toit, la rudesse d'une vie de peu de plaisirs autres que le bar et l'amour finit par questionner le sens de cette vie : certains se demandent où va ce train, si la vie y est meilleure, ou s'ils contribuent à quelque chose d'inavouable ou au contraire de merveilleux, puisque secret. Est-ce que ça a du sens de se contenter d'obéir aveuglément sans savoir de quel tout nous faisons partie ? Pour Don Domino au départ, son existence a du sens puisqu'on lui a donné un rôle à tenir. Mais à l'usure, est-ce suffisant ? Presque tous, les uns après les autres et comme une contagion, deviendront finalement obsédés par la question de savoir ce que contient ce train et où il va. Ils sont de plus en plus nombreux à songer à suivre les rails jusqu'au bout pour avoir enfin le fin mot de l'histoire. Ne pas savoir les rend fous, mais le fait de savoir les délivrera-t-il du mal ou, au contraire, celui-ci finira-t-il de dévaster leurs âmes brûlées par le froid ?
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On retrouve en cela la problématique toute chrétienne de l'obéissance aveugle à un ordre donné, de la curiosité, du savoir et de la souffrance. Finalement, Don Domino et les autres ne sont ni plus ni moins que Eve, devant le fruit défendu. Et de la même manière que l'on se demande où va ce train et le sens de cette mission, on se demande également où va le monde et quel est le sens de nos vies, de nos actes, de nos obligations et de nos devoirs. Un train qui file devant les personnages comme la flèche du temps de leur vie qui défile, faite de larmes et de sang quand ça déraille, mais que quelques épiphanies rendent la plupart du temps supportables. Qu'y a-t-il au bout : le paradis ou l'enfer ? Y a-t-il seulement quelque chose ou rien ? A-t-on vraiment besoin de savoir qu'il y a quelque chose derrière tout ça, un sens extérieur plus grand que nous ? Ou n'est-on pas plus heureux sans savoir ? Ne peut-on pas décider comme Don Domino que, peu importe ce qu'il y a après, le véritable sens de nos vies est de les vivre, tout simplement ?
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Ce minuscule et captivant roman transcende ces questions pour nous plonger dans une ambiance ouvrière de houille, de chou, de stupre et de labeur qui, à elle seule, vous happera pour ne plus vous lâcher jusqu'à la fin. Eclaté en temporalités multiples au gré des pensées et souvenirs de Don Domino, le récit est brillamment recousu par les rails du train zéro, qui les relie de son inlassable passage comme un éternel recommencement. Gare ! La Lison de Zola n'a qu'à bien se tenir !
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Ce livre est un pur chef d'oeuvre dans son genre. J'ai adoré. Il fait partie de ces textes courts (126 pages) dont la charge implosive vous met à genoux et vous laisse pantelant, vous savez, le genre de bouquin avec lequel, dès vous le commencez, vous pressentez que vous allez vous manger une baffe, sans parvenir identifier d'où le coup va partir, ni quand…

Ivan Ardabiev observe avec dépit le départ d'une habitante de la station 9, une gare sortie de terre au fin fond d'un no man's land, pour qu'un train passe. le train zéro. Deux locomotives à l'avant, deux locomotives à l'arrière, cent wagons bouclés et plombés, et dans chacun d'eux, soixante-quatre tonnes de mystère, de secrets. D'où vient-il ? Où va-t-il ? Que transporte-t-il ? Ivan, comme tous les hommes et les femmes affectés à la station 9, n'ont pas à le savoir. Savoir, ne pas savoir, qu'est-ce que cela change ? Leur rôle est de garantir son passage sans poser de questions. Et chaque jour, à minuit tapante, ils scrutent l'arrivée du train.

Tout au long de la lecture, j'ai eu l'impression de marcher sur un lac gelé, d'entendre la glace, dolente, craquer sous le poids de mes pas, de la voir onduler devant moi. Se brisera-t-elle ? Résistera-t-elle ? Une atmosphère très Kafkaïenne plane sur ce livre. Avec Ivan, nous sommes plongés sans ménagement dans une attente aux odeurs de choux et de créosote qui confine au non-sens, dans une vie qui s'organise, résiste, survit, ploie dans l'ombre de l'attente du train zéro.

Je crois bien être passée par tous les états émotionnels, de l'incompréhension à la révolte, en passant par l'indignation et quelques instants de tendresse arrachés à une existence absurde.

La construction en forme de va-et-vient entre les souvenirs d'Ivan et le présent est remarquable et concoure à créer un climat hors norme, un peu comme un regard circulaire qui s'attarde d'un objet familier à un autre sans rupture. Moi, qui suis souvent déstabilisée quand on joue avec les lignes temporelles, là, je ne l'ai pas du tout été. C'est d'une fluidité déconcertante.

Je n'ai même pas une petite broutille un peu plus négative à formuler, ce qui est plutôt rare de ma part. C'est un livre percutant, hypnotique, troublant, désespéré à l'écriture brute, d'un réalisme presque surréaliste, aux dialogues qui font froid dans le dos (je pense notamment à ceux avec le colonel roux), et qui ne manque pas de susciter des questionnements. Avec ce train zéro, gare à l'effet de souffle ! Coup de coeur.
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Sans doute un livre fascinant. La manière de l'auteur d'écrire ce roman attire l'attention et ne relâche jamais.
Iouri Bouida traite un sujet dans lequel j'ai investit beaucoup de mon temps. Il est possible pour moi de le comparer à des livres de Soljenetsin tel que “Archipel GOULAG” où l'auteur parle des répressions pendant l'Union soviétique. Et en effet dans “Le train zéro” les personnages sont isolés du reste du monde, on ne connaît pas le temps et nul ne sait l'origine de ce train ni sa destination et pourtant le train possède une énorme importance. La souffrance des personnages révèle la vérité et la réalité du monde stalinien. Ils sont tout simplement fous.
Étant venu d'une famille russo-ukrainienne ce roman possède pour moi aussi un aspect personnel. Mes grand-parents vivaient dans l'union soviétique et plusieurs de leurs amis ont été arrêtés, tués et mystérieusement disparus. Donc pour moi, un garçon qui n'a jamais vécu dans l'USSR, il était intéressant de plonger dans la réalité dans laquelle vivaient mes parents et mes mes grand-parents.
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Iouri Bouïda est un écrivain reconnu de la littérature russe contemporaine, lors d'une interview il déclare avec un humour cinglant : « ma patrie a un présent russe et un avenir humain. »
« le train Zéro » est son premier roman à être traduit en français en 1998.
Symbole, dans ce roman « le train Zéro » traverse la station 9, à minuit pile, dans une course infernale, quelque part dans le nord de la Russie. Ivan Ardabiev ouvrier de la station se souvient et raconte. Son récit mêle fantastique, merveilleux et faits réels de l'histoire de la Russie. le tout donne un roman allégorique violent et hallucinant que l'on lit en retenant son souffle !
Dans ce petit village temporaire, édifié pour la construction et l'entretien de la ligne, toute l'énergie et la vie des habitants sont concentrées autour du train. Ce géant de fer les intrigue et les angoisse mais tous viennent voir passer, le monstre fantôme, ce train de « cent wagons aux portes bouclées à mort et plombées, deux locomotives à l'avant, deux à l'arrière – tchouk-tchouk... hou-ou ! Cent wagons. Lieu de départ, inconnu. Lieu de destination, secret. On tient sa langue »
Pour le « train zéro » tous s'affairent ce sont les ordres, on ne doit pas poser de questions, chercher à comprendre de toute façon « tu n'existes pas, moi non plus, il n'y a personne, nous ne sommes tous que l'ombre de la Ligne, l'ombre d'un ordre, si tu veux – l'ombre de l'avenir. Cet ordre dont beaucoup rêvent, il ne viendra jamais. »
Ce récit dans la pure tradition russe est une métaphore de l'enfer stalinien, du régime totalitarisme qui déshumanise et broie l'homme. Ardabiev tente de résister, de lever l'énigme, de se révolter… « Il y en avait tant, là, comprimé à l'intérieur, cela faisait une telle masse qu'il suffisait d'une étincelle pour y mettre le feu, pour tout faire sauter, tout faire voler en éclats. » Avec un cri de désespoir se peut-il qu'il sorte de la masse ? La liberté est-elle possible ?
Ce récit sombre, avec pourtant sa part de romantisme, est récit fort et puissant, c'est un roman de la tragédie humaine où les personnages sont d'une densité exceptionnelle. Un vrai coup de coeur pour moi.




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Dans la veine du 'Désert des Tartares' et de 'En attendant les barbares', voila maintenant sa version russe.

Confrontation de l'homme face à l'absurde, avec comme thème (existentiel) principal la vie faite d'une perpétuelle attente.

Un vrai bonheur littéraire et merci à Bookycooky chez qui j'ai picoré ce court roman.

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Une vraie claque.
Une trace qui va rester, le long de cette voie ferrée : un livre qui pourra être relu encore et encore.
À la fois familier dans ses thèmes — on pourrait convoquer Volodine, Julien Gracq, Buzzati, Beckett, etc. — traités avec une plume explosive, constamment en apnée; mais qui donne aussi l'impression d'une contrée inconnue, sauvage, terriblement russe… le post-exotisme revenu vers ses terres de naissance supposée. La fin d'un monde qui n'en appelle pas de nouveau. Un désespoir dont l'énergie s'en serait allée, au bout de cette voie ferrée.

Le titre original, « Don Domino », rapport au surnom du personnage central, a été transformé avec le traduction en « Le train zéro », ce qui apparait plus pertinent, tant ce train incarne le vrai pivot du livre (interrogation au passage sur ces choix, que personne ici n'expliquera). Il passe, et c'est tout ce que nous devons savoir.

L'histoire fait des aller/retour dans cette temporalité sans repère. Les personnages se brouillent jusqu'à leurs prénoms, pièces interchangeables d'une machine broyant les âmes et les corps, jonglant avec les émotions du lecteur devant leur absente présence.

De la pure littérature russe, indispensable, pour le béotien comme pour le spécialiste (voir le très beau billet de michfred pour ceux qui en doutent encore).
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Nous voilà perdus dans un hameau au fin fond de la Russie, une ville perdue en carton qui fut construite autour d'une gare, car le train, cette nouveauté, aller y passer. Personne ne sait ni d'où il vient, ni où il va. L'important c'est cette ville fragile qui s'est construite autour de ce mystère : ces habitants qui vivent, survivent, aiment et meurent dans un si petit, si étriqué, espace.

Je cherche mes mots pour pouvoir vous peindre exactement mon sentiment, il ne m'a pas tout de suite emballé, puis on glisse dedans, dans ce hameau de quelques personnes, cette mini communauté. Il n'y a pas a proprement parlé d'archétypes, chaque personnage est simple et déchirant.

Ce microcosme imaginaire semble refléter une certaine image de la Russie : les villes qu'on construisait pour y créer de l'emploi mais qui essouffle, c'est également un livre sur la folie, est-ce le monde qui est fou ? La société ? L'amour ? Les curieux ? Les prostituées ? Ou les meurtriers ?
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Lu pendant une soirée, car impossible de se détacher, car comme le héros Ivan, Vania, j'ai cherché le sens, j'ai lutté contre le vide, le néant, le rien, l'absurde donc.
Un récit court, étrange, plombant, passant de l'amour de la vie à la mort, de la naissance au poison mortel, qui a dit tout lorsqu'il offre à lire que le printemps est la pire des saisons. Et pourtant, le printemps, c'est la naissance, la renaissance, l'éclosion, donc l'espoir.

Si je dois résumer, à ma façon, c'est en quelques pages la vie d'un jeune Russe (qui va vieillir), orphelin car ses parents n'ont pas honoré comme il faut la Patrie, et qui du coup va l'honorer jusqu'au bout, sans jamais comprendre, sans chercher même, il exécute les ordres, il obéit.
Une présentation du totalitarisme, mais aussi et surtout de tous les fascismes qui enlèvent la raison.

Le train passe tous les jours, il ne s'arrête pas (ce qui aggrave l'enfermement et le confinement des gens de la station, moins d'une dizaine de personnes) (cela m'a rappelé ma lecture de L'Autobus), il est plombé, on ne sait pas ce qu'il renferme ni ce qu'il transporte et ceux qui tentent d'aller voir au bout de la ligne, n'en reviennent pas. La métaphore du fascisme et du totalitarisme. Etre curieux, c'est la mort. Aller voir, c'est la mort, réfléchir c'est la mort, poser des questions, c'est la mort. Obéir, ne pas chercher à savoir, ce serait la vie, mais une vie empoisonnée et condamnée.
J'ai aimé dans l'écriture les bruits, oui, l'auteur rend compte des bruits d'une manière très sensible. J'ai entendu ce train.
J'ai aimé dans l'écriture les odeurs (celle du chou)...
J'ai aimé la quête du rien et du tout. Pas facile d'écrire le rien, le néant.
J'ai aimé la description de la femme aimée.
J'ai aimé la découverte d'un auteur russe que je ne connaissais pas.
J'ai aimé cette Russie, dure, inhumaine, cruelle, implacable, qui ne se sort pas de son totalitarisme..
mais je ne lirais pas tous les jours un tel récit.



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