Lu pendant une soirée, car impossible de se détacher, car comme le héros
Ivan, Vania, j'ai cherché le sens, j'ai lutté contre le vide, le néant, le rien, l'absurde donc.
Un récit court, étrange, plombant, passant de l'amour de la vie à la mort, de la naissance au poison mortel, qui a dit tout lorsqu'il offre à lire que le printemps est la pire des saisons. Et pourtant, le printemps, c'est la naissance, la renaissance, l'éclosion, donc l'espoir.
Si je dois résumer, à ma façon, c'est en quelques pages la vie d'un jeune Russe (qui va vieillir), orphelin car ses parents n'ont pas honoré comme il faut la Patrie, et qui du coup va l'honorer jusqu'au bout, sans jamais comprendre, sans chercher même, il exécute les ordres, il obéit.
Une présentation du totalitarisme, mais aussi et surtout de tous les fascismes qui enlèvent la raison.
Le train passe tous les jours, il ne s'arrête pas (ce qui aggrave l'enfermement et le confinement des gens de la station, moins d'une dizaine de personnes) (cela m'a rappelé ma lecture de L'Autobus), il est plombé, on ne sait pas ce qu'il renferme ni ce qu'il transporte et ceux qui tentent d'aller voir au bout de la ligne, n'en reviennent pas. La métaphore du fascisme et du totalitarisme. Etre curieux, c'est la mort. Aller voir, c'est la mort, réfléchir c'est la mort, poser des questions, c'est la mort. Obéir, ne pas chercher à savoir, ce serait la vie, mais une vie empoisonnée et condamnée.
J'ai aimé dans l'écriture les bruits, oui, l'auteur rend compte des bruits d'une manière très sensible. J'ai entendu ce train.
J'ai aimé dans l'écriture les odeurs (celle du chou)...
J'ai aimé la quête du rien et du tout. Pas facile d'écrire le rien, le néant.
J'ai aimé la description de la femme aimée.
J'ai aimé la découverte d'un auteur russe que je ne connaissais pas.
J'ai aimé cette Russie, dure, inhumaine, cruelle, implacable, qui ne se sort pas de son totalitarisme..
mais je ne lirais pas tous les jours un tel récit.