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4,2

sur 2964 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Deux raisons majeures m'ont conduite à finir ce roman:
primo, c'est un ami qui me l'a vivement recommandé en m'en parlant comme l'un de ces livres qui restent gravés en soi, secondo, Boulgakov a mis 15 ans à l'écrire. La culpabilité aurait été trop grande si je l'avais abandonné!
Pourtant j'avoue ne pas y avoir pris beaucoup de plaisir. C'est un conte fantastique dans lequel se mêlent l'amour fou, la satire du régime stalinien, des réfléxions philosophiques sur l'existance de Dieu et surtout de Satan, tout ceci dans une ambiance burlesque et un décors délirant. Cela donne envie mais ce roman est truffé d'allusions à la vie politique et culturelle de l'époque staliniene,cette Histoire étant étroitement mélée à l'histoire intime de l'auteur avec ses déboires dus à la censure. A moins d'une parfaite connaissance de l'une et de l'autre, ce qui est très loin d'être mon cas, il faut , sans cesse, aller consulter les multiples notes en fin d'ouvrage. Cela m'a empécher de m'immerger dans le roman, je n'ai pas pu me laisser embarquer par Satan (qui est bien plus passionnant que Jesus!) et l'élan de la lecture ne peut pas prendre son envol...La structure du récit est originale, elle nous balade entre l'éxecution du Christ par Ponce Pilate (sujet du livre du Maître) et les intigues stalinienes sans oublier des chapîtres truculents comme le bal de Satan ou le spectacle de magie noire plus qu'hallucinant. Mais tout cela est dur à suivre. Là où il aurait fallu oublié tout sérieux pour se laisser aller au délire fantastique, les notes venaient paradoxalement freiner cette envie et rattacher à de l'intellect...Sûrement trop pour ma petite tête! :)
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Ceci n'est pas une critique, ni un billet pour parler babeliote. Ce serait plutôt une constatation à l'envers. A l'endroit, un livre, un peu comme un amant, m'attend et me promet d'avance de me faire passer par des sentiments divers bien entendu, du plaisir, de la tristesse, des interrogations, et pour cela, pour que cette promesse soit tenue, il doit assurer. Comme un petit chat, il se love sur mon ventre, me demande de le prendre et de le caresser. Comme un chiot, il me regarde jusqu'à ce que j'en passe par ses désirs à lui. Un livre, ça m'attend, et c'est un bonheur de le retrouver encore et encore. D'ailleurs, un bon livre, je n'ai juste pas envie de le finir, j'économise les dernières pages, et boum, c'est comme la fin d'une histoire d'amour, et hop, heureusement, un autre se présente. Un peu comme l'image d'une vie, non ? Je plaisante.

Bref, je me suis aperçue que « le Maitre et Marguerite, » au bout de la page 286, ne m'avait donné ni promesse, ni plaisir, et surtout pas ce bonheur de le retrouver. Comme c'était plutôt une tâche morale (on doit finir un livre) j'ai quand même sauté une centaine de pages – je sais , c'est honteux, que le diable m'emporte- tellement ça me courait de continuer cette lecture sur un diable qui intervient dans Moscou. Couverture violette, je déteste cette couleur, en plus.
Alors, de ce chef d'oeuvre reconnu par beaucoup comme tel, je vais quand même, malgré l'ennui profond qu'il m'a procuré, citer quelques passages, celui où Marguerite entre chez un ennemi de son Maitre, abat son marteau sur le piano à queue, complètement innocent pourtant dans cette affaire, « l'instrument gronda, hurla, résonna, râla. », vide des seaux d'eau dans les tiroirs du bureau et jette de l'encre sur les draps, casse tous les verres et les potiches : vengeance jouissive pour elle comme pour moi lectrice. D'ailleurs, cela m'a bien donné une petite idée, je n'en dirai pas plus.

Faisons attention à notre vocabulaire, aussi. Boulgakov se charge de nous rappeler que certains mots, devenus vides de sens, peuvent reprendre du poil de la bête, et que le diable m'emporte si je me trompe, car le diable seul sait, le diable sait d'où est sorti ce roman, et Marguerite donnerait son âme au diable pour retrouver l'homme de sa vie. A tous les diables, un livre qui n'appelle pas à être repris en main, j'avoue, je l'abandonne.
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C'est un des romans que j'ai lu deux fois . de la première ne me restait que des images fugaces , la chevauchée au dessus de Moscou sur un balai , le chat qui parle ... Ici je vais parler de l'histoire de Pilate , le livre dans le livre , qui m'a beaucoup impressionnée : en effet on y rencontrela figure du Christ ( Ha Nozri) et l'histoire parallèle à Moscou se déroule intégralement pendant le Triduum pascal ( vendredi samedi dimanche ) . On y retrouve tous les éléments du récit de la passion , certains conservés mais parfois comme en désordre et avec des éléments inversés ou changés : C'est Juda qui se rend au jardin des oliviers le lendemain et se fait assassiner , il n'y a qu'un disciple , on transperce les condamnés d'une lance alors que dans le récit de la passion Jésus est déjà mort .
l'interrogatoire Jésus - Pilate est saisissant car on a l'impression d'assister à la scène et que cela s'est vraiment passé comme cela .
tout cela m'a beaucoup plu , car interroge sur le récit transmis et la réalité historique .
Quant à la partie moscovite , elle est extraordinaire et colorée : les descriptions , les situations ...
Mais pour la deuxième fois , je n'ai pas réussi à comprendre le lien entre les deux histoires , il n'y a pas eu ce dévoilement final que j'attendais un peu depuis le début .
Peut être qu'à la troisième lecture ?

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Sans préparation d'aucune sorte, il m' a été difficile d'entrer dans ce roman déroutant, à la construction déconcertante et au sujet difficile à cerner. J'ai néanmoins poursuivi par curiosité, pour essayer de comprendre où l'auteur cherchait à mener son lecteur. J'avoue ne pas avoir ouvert toutes les portes: le clefs me manquaient par trop mais j'ai reconnu sans doute possible l'empreinte d'un grand écrivain, un artiste sans compromission qui m'a évoqué un de ses compatriotes: Chostakovitch. J'y ai reconnu le même désespoir de faire entendre sa voix et les mêmes moyens pour y parvenir en dépit du contexte: l'ironie, l'humour grinçant, la satire.
J'ai découvert un auteur dont je me promets de revisiter l'oeuvre bientôt.
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Durant la première moitié du livre, je n'ai pu que constater le talent de l'auteur et la force littéraire du roman.
Mais par la profusion de personnages dont j'emmêlais les noms, il me fut difficile d'entrer dans l'histoire.
Et puis, petit à petit, je me suis laissé prendre par cette ambiance particulière où le diable se mêle aux hommes, par cette satire où la politique est opprimante et oppressante, par ces situations burlesques, par ces évènements invraisemblables qui amènent les personnages à la folie.
La transposition du vécu des russes sous la dictature de Staline dans une fiction fantastique est remarquable.
Mais, des longueurs ont succédé à des regains d'intérêt.
Moralité, j'ai aimé sans aimer et je ne suis pas mécontente d'avoir terminé.
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Roman dense, débridé, farfelu, il entremêle différentes histoires: celle de Ponce-Pilate au moment de la mort du Christ, celle de plusieurs personnages devenus fous, dans le Moscou des années 1930, et celle du Diable, à l'origine de leur folie.Une imagination incroyable, entre philosophie existentielle et fantastique.Original et foisonnant, trop d'ailleurs, car il y a quelques longueurs.
Un roman atypique, en tout cas, et c'est ce qui fait son intérêt.
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Ouf, lecture achevée. .. et à mon avis, plus courte, cette grande fantasmagorie aurait été plus abordable pour nombre de lecteurs potentiels.
Boulgakov à la plume gaie et alerte, même si on sent un esprit en tourment. le maître et Marguerite est agréable à lire.
Il est important, je pense, de replacer l'oeuvre dans le contexte politique et culturel de son écriture pour l'apprécier et surtout aimer le genre "fantastique" pour aller au bout de cette lecture.
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Une triple histoire entremêlée, le diable et une sorcière dans le Moscou stalinien des années 30, un romancier et Ponce Pilate… vu sous cet angle c'est compliqué mais le genre fantastique a ceci de spécial: il nous parle de notre propre monde, de nous même sous un angle différent, une loupe déformante! Grace à ce genre littéraire, l'auteur nous dit les choses sans vraiment les dire, il crée des images puissantes. Naissance d'un chef d'oeuvre.
.
. Cette histoire est gigantesque à résumer: le diable offre un spectacle de magie noire ce qui va créer un chaos indescriptible et dévoiler les petits travers de chacun, le Maître séjourne à l'hôpital psychiatrique, son manuscrit n'a pas été édité il l'a donc brûlé quant à Marguerite, elle fera tout pour sauver le Maître au point de vendre son âme au diable et de se faire sorcière le temps d'un bal. Enfin il sera temps de libérer Ponce Pilate.
.
. C'est assez touffu car on y retrouve le destin d'un romancier obsédé par le roman de sa vie qu'il n'arrive pas à faire publier, un romancier qui raconte l'histoire d'un romancier, une sorte d'auto-inspiration en quelque sorte. Un roman qui sera édité après sa mort par sa femme. On peut donc y voir une large part autobiographique. On peut aussi y voir une critique de l'idéologie dans ce qu'elle fait aux personnes: cette ambition qui génère trafic et corruption. Enfin on peut y voir une critique de la lâcheté (l'écrivain qui ne dénonce pas suffisamment et Ponce Pilate qui condamne un homme qu'il sait innocent), le plus grave défaut humain pour Boulgakov. « La seule chose qu'il a dite, c'est que, parmi tous les défauts humains, il considérait que l'un des plus graves était la lâcheté ». Est-ce une façon pour l'écrivain de se libérer par l'écriture?
.
. Alors qui est le diable?
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Je n'ai pas été totalement séduite par ce roman, auquel j'ai trouvé certaines longueurs.
Il y a beaucoup de choses dans ce texte, mais pour moi il y en a trop ; l'auteur a de nombreuses idées, mais elles ne s'enchaînent pas de façon aussi fluide que chez Garcia Marquez. le rapprochement peut sembler saugrenu, il y a loin du Moscou soviétique à la Macondo colombienne, mais j'ai pensé plusieurs fois à ce chef-d'oeuvre du réalisme magique. Car oui, ce que j'aime dans Cent Ans de solitude, c'est l'irruption du fantastique, qui peut sembler d'abord décalé, mais que les personnages acceptent.
Ici, le diable et son escorte se manifestent au milieu d'un décor urbain, moderne, et se jouent de la bureaucratie et de la police politique, permettant, par leur bizarrerie même, à la manière des contes philosophiques du XVIIIème siècle, de dénoncer les travers de la société contemporaine de l'auteur. Et ce que j'ai préféré, c'est la chevauchée des sorcières pour le Sabbat, qui apparaît comme un acte de libération féministe au sens propre, d'empowerment dirait-on aujourd'hui, les femmes, maîtresse comme domestique, prenant en main leur destin face à la corruption, la cupidité, la dénonciation, et toutes les mesquineries des hommes - qu'ils soient communistes ou harceleurs. La femme au foyer qui s'ennuyait devient Margot, la reine de la nuit, qui se pare de sa nudité triomphante, effaçant même ses rides de chagrin devant la médiocrité de la vie.
Ce décalage est intéressant, et donne lieu à des scènes assez puissantes, avec aussi une certaine force comique - même si les farces du duo de démons sont répétitives et font partie des longueurs selon moi.
Le roman dans le roman sur le martyr de Jésus, mais surtout sur les scrupules, voire les remords de Ponce Pilate, apparaissent donc presque en trop - même si ce sont de très bons passages, et parmi ceux que j'ai préférés. Je trouve qu'ils ne se rattachent que de façon artificielle au reste, prétexte pour introduire Woland. Peut-être que sa présence sur place sur le Mont-Chauve aurait dû être explicitée : qui est-il ? Judas le traître, Mathieu le disciple, ou Arminius l'espion en chef ? Autre regret concernant Woland, qui n'est pas au centre d'un roman qui lui est dédié, effacé par les facéties redondantes de ses comparses. A l'image du Maître, tellement falot qu'on ne peut comprendre pourquoi Marguerite est prête au sacrifice suprême pour lui...
Beaucoup de trouvailles donc, peut-être un peu trop. J'ai cependant bien apprécié de voir les passages qui avaient été censurés par le gouvernement soviétique - tous ceux suggérant la corruption, les difficultés de la vie, la police secrète et les camps, évidemment, mais aussi ceux trop explicites sexuellement.
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Il y a une scène dans « le Maître et Marguerite » qui ne résume pas le roman, car aucune scène ne saurait contenir une telle avalanche d'imaginaire, de personnages et de situations cocasses, mais qui offre un aperçu de mon opinion au sujet de ce texte. On y voit Marguerite, une pure jeune fille qui vient d'accepter de signer un pacte avec le Diable et de devenir sorcière, profiter de ses nouveaux pouvoirs pour entrer au domicile d'un influent critique qui a, dans le passé, massacré le roman du Maître, le mari écrivain de la jeune femme. Pour le punir, elle saccage l'appartement avant de s'en aller, satisfaite du devoir accompli.

Il y a quelque chose de vindicatif dans « le Maître et Marguerite ». le livre est considéré comme un classique, une évocation mordante de la Russie stalinienne et une exaltation des vertus de l'imaginaire face au rigorisme et à la lâcheté des dictatures. Tout cela est vrai, et le roman a des qualités innombrables : un style impeccable, une grande drôlerie, un sens de l'image qui frappe, un auteur érudit qui constelle son texte de références musicales et littéraires, une imagination débridée, un narratif aux multiples niveaux de lecture, etc… Il n'a tout simplement pas son pareil dans toute l'histoire de la littérature.

Cela dit, c'est aussi le roman d'un écrivain frustré par la société liberticide dans laquelle il vit, un écrivain bien décidé à régler ses comptes à travers ce texte dont il sait qu'il ne sera jamais publié (il le sera longtemps après sa mort). À ce titre, le lecteur contemporain risque bien de se retrouver désemparé face à ce texte qui ne retient des horreurs staliniennes que les souffrances des artistes bâillonnés par le pouvoir. Oui, « le Maître et Marguerite » fonctionne comme une satire de cette époque sombre de l'histoire russe, mais c'est une satire qui ne s'intéresse aux goulags et aux assassinats de dissidents que de manière oblique.

Qui plus est, Boulgakov ne déploie pas beaucoup d'efforts à rallier le lecteur à sa cause : l'ignominie des serviteurs du pouvoir soviétique est considérée comme allant de soi, elle n'est que peu illustrée dans le roman, et c'est malgré tout l'unique angle d'approche du texte.

Bien entendu, toute personne qui connait un tant soit peu cette page sombre de l'histoire n'aura aucune sympathie pour Staline, mais quant à étendre cette inimitié à la myriade de fonctionnaires et d'artistes officiels tournés en ridicule dans le roman, c'est plus délicat. On est prié de se réjouir des mauvais tours que leur fait subir Woland, mais comme ces figures ne sont qu'esquissées, certaines scènes manquent de l'impact émotionnel qu'elles pourraient avoir. Comment se réjouir des malheurs de personnages qu'on connaît à peine ?

Les protagonistes n'ont pas beaucoup plus de substance. D'ailleurs, il est difficile de parler de protagonistes à proprement parler : Woland est le moteur de l'action, mais il reste dans l'ombre pendant une bonne partie du roman, et le lecteur n'a aucun accès à son intériorité ; le Maître est absent du premier tiers du roman, après quoi il reste passif, simple spectateur des événements ; quant à Marguerite, elle se montre plus dégourdie, mais, n'apparaissant pas avant la seconde moitié du livre, il est malaisé de la voir comme le sujet central de l'histoire.

Au final, la figure dont le lecteur est le plus proche est celle de Ponce Pilate, protagoniste du roman-dans-le-roman, dont on en vient par moment à souhaiter que celui-ci existe pour de vrai et qu'on puisse le lire dans son intégralité.

On pourrait encore parler des ruptures constantes de ton, qui passe des pitreries les plus grossières aux considérations philosophiques, en passant par des scènes de pure inspiration fantastique, sans oublier le recours à la satire. L'effet produit est une désorientation, où l'on ne sait plus trop s'il faut rire ou pleurer, craindre pour les personnages ou se désintéresser de leur sort, en on en vient à s'éloigner du roman, pour ne plus le considérer que comme une curiosité.

« le Maître et Marguerite » est le roman illisible d'un esprit brillant, fécond, érudit : il est constamment surprenant, riche en idées et en références, drôle et piquant, profond et léger à la fois. Hélas, en ce qui me concerne, même si le texte a ravi mon intellect, il m'a laissé froid sur tous les autres plans.
Lien : https://julienhirtauteur.com..
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