Wendy trouve un paquet de biscuits vide par terre : "qui a pu oser ? c'est inadmissible !". Décidée à retrouver le "voyou" (rien de moins), elle part mener l'enquête et, disons-le clairement, cela ne se fait pas dans la finesse : c'est plutôt l'interrogatoire, l'accusation a priori, l'inquisition ! Sa façon de procéder m'a un peu fait penser au livre de la petite souris qui va regarder ce qu'il y a dans la couche des autres animaux, mais version énervée / autoritaire ! Ici, chaque animal rencontré est soupçonné d'être à l'origine du déchet retrouvé au sol et sommé de prouver son innocence sur le champ. Charmant ! Les animaux se soumettent aux injonctions et, s'identifiant à l'agresseur (?), décident de l'accompagner dans son enquête. Au passage, chacun en profite pour aller jeter son propre déchet dans la poubelle appropriée. le lecteur est donc embarqué sur la piste du crime écologique, de la chasse au méchant pollueur... jusqu'à la chute finale... Attention, spoiler : grâce au chef des fourmis qui a joué les bons délateurs (il en est très heureux d'ailleurs !), les animaux apprennent que c'est
Julie L écureuil la grande coupable. Furieux, la horde d'animaux s'en prend à la demoiselle honteuse qui s'excuse immédiatement. Les animaux se mettent alors à lui hurler dessus et c'est là que l'on comprend qu'ils étaient avant tout énervés que leur copine n'ait pas partagé ses biscuits avec eux ou, en tout cas, qu'elle ait laissé des preuves frustrant leur gourmandise : "les biscuits se partagent avec les amis !", "la prochaine fois, jette les preuves à la poubelle !" ... Voilà voilà... Désormais, Julie prend garde de toujours ramasser ses déchets et, la morale écologique étant sauve, "elle protège ainsi la beauté du village que Wendy et ses amis aiment tant". Je pense comprendre l'objectif visé par l'histoire, hélas je n'ai pas apprécié le rendu final... L'attitude agressive et accusatoire de Wendy m'a profondément déplu. L'idée de montrer les bonnes pratiques de tri sélectif me parait intéressante mais j'ai trouvé la mise en oeuvre un peu artificielle et moralisatrice quoique je chipote un peu. Je n'ai pas digéré la culpabilisation finale, l'acharnement des animaux façon expédition punitive... Heureusement, "tout est bien qui finit bien" mais je trouve justement que ce final bienheureux contraste trop avec le ton du récit. Mes enfants ont souhaité écouter l'histoire deux fois mais n'ont pas non plus apprécié l'attitude des animaux, ils ont semblé rester sur leur faim (bien sûr :
Julie L écureuil n'avait pas partagé ses biscuits avec eux !). C'est tout l'avantage des livres empruntés à la bibliothèque : si on adore, on achète, sinon on rend et tout le monde est content ! (moi aussi je fais des critiques en "happy end")